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KANT ET KANTISME
KELLAWE
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taire est celui de Norman Kemp Smith, A Commentaru to Kanl’s Critique o/ pure Reason, 2’édit., Londres, 1923, (parfaitement au courant, science et méthode impeccables, nécessaire à tous ceux qui veulent étudier la critique). — -En allemand, on peut citer, entre mille autres, Kuno Fischer (rigoureux, systématique, et contestable), Friedr. Paulsen (Ingénieux et mou), Georg Simmel (littéraire et fantaisiste), etc.
Parmi les monographies consacrées à la doctrine religieuse de Kant, outre beaucoup d’articles dans les Kantstudien, voir Bernh. Piinjer, Die Religionslehre Kant’s ira Zusammenhange seines Systems, Iéna, 1874 (du point de vue d’un disciple de Schleiermacher, assez pénétrant) ; Jul. Kaftan, Die religionsphilosophische Anschauung Kant’s in Virer Bedeutung fiir die Apologelik, Bâle, 1874, (tout à fait aveugle) ; C. Sentroul, La philosophie religieuse de Kant, Kain, 1910 ; P. Bridel, La philosophie de la religion de Kant, 1876 ; A. Schweitzer, Die Religionsphilosophie Kant’s, Fribourg-en-B., 1899 (solide et sérieux), et un nombre presque infini de dissertations.
Il est indispensable, en attendant la publication intégrale de l’Opus posthumum, de consulter le travail monumental d’E. Adickes. Kant’s opus » ostlmmum ( Ergânzungslieft, n. 50 aux KanLitiulien), Berlin, 1920. Nulle étude n’est plus instructive et n’éclaire mieux les lacunes essentielles du kantisme*
P. Chaku.s.
KAPI Gabriel, controversiste, né à Kapuvar
(Hongrie) en 1658, entré au noviciat des jésuites à
Vienne en 1673, enseigna la philosophie et la théologie
à Tyrnau, où il devint bientôt célèbre par ses controverses
avecles théologiens de l’Église grecque. Supérieur
des missions de Dacie (Transylvanie, Valachie,
Roumélie, Bukowine, etc.), il détermina dans toute
cette contrée un mouvement de conversions puissant
et durable. Ses Institutiones christianse, Tyrnau,
1715-1737, en 31 tomes, fournissent une discussion
approfondie de tous les poinls de doctrine attaqués
par les hérétiques ou par les grecs schismaliques. Le
P. Kapi mourut à Tyrnau en 1728 après avoir donné
une vive impulsion aux diverses œuvres de controverse,
surtout à la publication de brochures populaires
ou de savants traités. Il dirigeait lui-même, avec une’nfatigabic activité, l’imprimerie de Tyrnau.
N. Nilles, xymooiæ ad illustr. hisloriam Eceîesiae orientalis, Inspruck, 1885, t. i, p. 263-7 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, Paris, 1893, t. iv, col. 913-15 ; Hnrter, Nomenclator lilerarius, 3e édit., t. iv, col. 1051.
P. Bernard.
KARPINSKI Hyacinthe, théologien russe, né
en Ukraine en 1721, mort à Moscou, en 1798. —
Il prit l’habit monastique au couvent orthodoxe de
KharUow, et y fut nommé archimandrite. Il alla à
Moscou au couvent de Novospasskij, où il se rendit
Célèbre par son manuel de théologie orthodoxe, écrit
eu lai in : Carnpendium orthodoxæ theologiar doctrine
ab archknandrita Ilgàcintho Karpinski concinnatum,
Leipzig, 1786 ; Moscou, 1790, 1810. Cet ouvrage,
réédité plusieurs fois, fut employé pendant longtemps
comme livre de cours dans les séminaires russes.
Mentionnons en outre : 1° Stiitiitum canonicum Pétri
Magni, vulgo Regulamentum in sancta orthodoxa
Rassoru/n Ecclesia priescriptum et auelum, nunc tandem
ex ru9sica lingua in latinam transfusum ac impfessum,
in 1°. Pétersbourg, 1785 ; 2° Sermons (eu russe),
Pc lersbourg. 1782.
Dictiunnniri encyclopédique (en russe), Pétersbourg, 18’tt, t. xiii a ; (Sagarm, De renseignement de lu théologie dans l’Kftlisr russe ; Glaire, birtionn<iirr, I il ; Encyclopédie eecléslasttqu île D : icl Ghrzesc (en polonais), Varsovie, 1909, I. xix-xx.
J. SZNTJRO.
KEDD Josse, controversiste, né en 1597 a Emmerlch,
dans la Province rhénane, reçu dans la Coin
pagaie (hJésai le 16 novembre 1617. Après avoir
enseigné la philosophie, il se consacra aux missions du
Danenaik et du Holstein, où il rendit au catholicisme les plus éminents services par ses nombreux et
populaires écrits, publiés en allemand, en latin et en
flamand. On en tramera la liste dans Sommervogel,
col. 958-977. Leur nombre déliasse le chiffre de quatrevingts.
En 1616, parut son Manwl du controversiste,
Goltivag der Wahrheit, Cologne, qui eut un très grand
nombre d’éditions et que plusieurs théologiens protestants
essayèrent aussitôt de réfuter. L’ouvrage qui
fut accueilli avec le plus de faveur est son Heliopolis
oder Sonnenstatt unscres Heilandes und Seligmachers
Jesu Christi, welche ist die wahre, allcinseligmachenilr
Kirche, Cologne, 1619 : nouvelle édit., 1651. Violemment
combattu par ses adversaires luthériens et
calvinistes, le P. Kedd se départit rarement de sa
modération, qui est souvent mansuétude, et si le ton
parfois devient plus vif, il s’en excuse sur la déloyauté
fies injures calomnieuses dont il est l’objet. Il mourut
à Vienne, en 1657.
B. Duhr, Geschichte der Jesuilen in den Liindern deulscher Zunge, Fribourg-en-B., 1913, t. n b, p. 415 sq. ; Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, Paris, 1893, t. IV, col. 958 sq.
F*. Bernard
KELLAWE Walter (écrit aussi Kelloi
carme anglais du xiv° siècle. — Né dans le comté
d’York, il entra jeune encore dans l’ordre des carmes
et lit sa profession au couvent de Xorthallerton
(Yorkshire) ; après de brillantes études, il acquit le
grade de docteur en théologie à l’université d’Oxford.
Homme remarquable par sa vertu et sa sagesse, il fut
le confesseur de lord de Neville et de son épouse. Il
fut le 17e et 19e provincial de la province carmélitaine
d’Angleterre, qu’il gouverna avec tact et zèle de 1348>
à 1353 et de 1354 à 1358. Élu au chapitre provincia’de Nottingham en 1348, il résigna son office en 1353 ;
mais, par suite de la maladie de son successeur,
Guillaume Lubbenham, il fut réélu l’année suivante,
1354, au chapitre de Maldon. Il résigna de nouveau sonoffice
en 1358, car, au chapitre général de Bordeaux
(8 septembre 1358), Jean Cowton est mentionné
comme provincial d’Angleterre, tandis que Walter
Kellawe est mentionné comme tel aux chapitres généraux
de Metz (1348), Toulouse (1351), Perpignan
(1354) et Ferrare (1357). Il mourut au mois d’aoûtl367
au couvent de Northallerton, où il fut enseveli, couvent
qu’il avait réédifié et complété grâce aux aumônes
du roi Edouard III, mais surtout grâce à celles de
lord de Neville, de Jean Zoole et de leurs épouses. On
lui doit un livre de (jiiodlihela théologien, un livre de
Determinutiones et un livre de Sermons.
Il ne faut pas confondre ce Walter Kellawe. (coinnnle fait l’auteur du Nécrologe des carmes de Bruges) avec un religieux appelé Kesso par ce même Nécrologe, qui aurait été docteur de Cambridge (ce qui est de tout point invraisemblable) et prieur du couvent des cannes de Bruges de 1277 à 1284 et de 1297 à 1315.
Ne le confondons pas non plus avec Walter Hec.ton. (comme le font Lezana, Daniel de la Y. M et Cosme de Villicrs), dont le vrai nom paraît être Eston, cal Jean Baie, ms. Harley 3838, fol. 70 v°, dit Heston. Walter Eston naquit à Slamford (Lincolnshirc), où il (il aussi sa profession religieuse au couvent des carmes. Il c’iudia à Cambridge et y obtint le grade de docteur en théologie. Il fut lecteur de philosophie et de théologie en plusieurs couvents de son ordre. Il est ; ’» remarquer que de ce temps il n’y avait pas de gémi naires. les cours qui se donnaient dans les couvenls des ordres mendiants étaient publics et suivis par le clergé d’alentour et les candidats pour les ordres sacrés. Walter Eslon obtint le 10 septembre 1337 licence de l’évêque d’Ely comme pénitencier et fut confirmé en cette charge le 27 décembre 1311. D’après Norbert de Sainte-.luliennc il aurai ! aussi été prieur