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2281 JUSTINIEN I « , ÉCRITS THÉOLOGIQUES [ET [ÉDITS DOGMATIQUES 2282

Leipzig, 1887, p.287, 291, 310, etF. Diekamp, Di’e orz’penislischen Streiligkeilen im VI Jahrh. Munster, 1899, p. 83 sq.la font adresser au Ve concile œcuménique, en 553. L’opinion la plus commune y voit un document envoyé en 543, au Synode permanent, y) ctûvoSoç èvSiQfxoCaa, pourrameneràcondamnerOrigène.Cf. H. Alivisatos, Die kirchliche Geselzgebung des Kaisers Justinian I, Berlin, 1913, p. 9-11. Ce qui a fait douter que cette lettre soit en relation avec le Traité contre Origène, c’est que l’empereur théologien y parle beaucoup plus des philosophes grecs, Pythagore, Platon, Plotin, que d’Origène lui-même. L’Allemand Knecht est même allé jusqu’à dire que cette lettre ne pouvait être attribuée à Justinien, Die Religionspolitik des Kaisers Justinian I, Wurzbourg, 1896, p. 16. Mais on peut croire que Justinien a voulu y justifier ce qu’il affirme dans le traité lui-même, à savoir que l’origénisme prend sa source dans la philosophie grecque.

3. Confessio rectse fidei adversus tria capitula, P. G., ibid., col. 993-1035. Cette confession de foi, qui. fut composée entre les années 551-553, est adressée par l’auteur à l’Église universelle, aracv-rt. tco TzX-qpôiy.xTi T7JÇ xocOoXixtjç xal àTtoaToXixyjç’ExxXyjataç. C’est comme une sorte d’encyclique laïque, Un véritable édit dogmatique destiné à promulguer la doctrine olliciellement reconnue par l’État. Justinien lui donne, du reste, le nom d’édit, Sià tou 7tap6vxoç y)Sixtou, col. 993 C. L’exposé du dogme trinitaire est très court, tandis que la doctrine christologique est développée avec beaucoup de clarté et défendue aussi bien contre l’eutychianisme et la monophysisme, que contre le ncstorianisme. Mais des treize anathématismes insérés dans la pièce, la plupart visent les trois principaux représentants du ncstorianisme, à savoir Théodore de Mopsueste, Théodoret, et l’auteur de la lettre à Maris, Ibas d’Édesse ; d’où le titre : Adversus tria capitula. L’auteur cherche à démontrer que les auteurs des Trois Chapitres, et spécialement Théodore de Mopsueste, peuvent être légitimement condamnés, même après leur mort. Tout cela est écrit pour légitimer les décisions du Ve concile œcuménique, qui se prépare. Le concile ne fera que sanctionner de son autorité la doctrine christologique contenue dans cette confession. Comme dans le traité contre Origène, Justinien fait appel à l’Écriture et aux Pères pour réfuter les hérétiques. Il n’invoque pas seulement la tradition grecque, mais aussi la tradition latine, et cite un passage de la Lettre à Boniface de saint Augustin ainsi qu’un canon de l’Église d’Afrique. Col. 1033.

4. Epistola ad sanctam synodum de Theodoro Mopsuesteno et reliquis, TCpoçxïjv àyîocv aûvoSov Trepl 0so8a>pou toG Motjnjecmaç xal tôv Xootûv, P. G., ibid., col. 1035-1042, et aussi dans Mansi, Concil., t. ix, p. 178-181 (en latin seulement), et p. 582-588 (en latin et en grec). Cette lettre du 5 mai 553 est adressée par l’empereur aux Pères du Ve concile œcuménique. Après avoir rappelé les décisions des quatre conciles œcuméniques antérieurs, et les palinodies du pape Vigile, Justinien condamne les Trois-Chapitres, et à la manière dont il s’exprime, on voit qu’il attend que le concile en fasse autant. Il faut remarquer qu’il existe des divergences considérables entre le texte grec de ce document et le texte latin. Le texte grec ne correspond au latin que pour la première partie. Le reste représente un remaniement postérieur qui n’était pas dans l’original. La finale reproduit un extrait du décret du Ve concile, rendu à la viii c session. C’est donc au texte latin, tel qu’il est reproduit dans le ms. parisien des Actes du Ve concile, qu’il faut se reporter pour avoir le contenu de la lettre impériale. Les passages omis dans le texte grec sont particulièrement importants. Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. ni a p. 77-80 avec la note 1 de la p. 80.

5. Epistola adversus nonnullos impium Theodorum atque iniqua ejus dogmata, et epistolam Ibse diclam, neenon Theodoreti libros contra catholicam fidem script js propugnantes, P. G., ibid., col. 1041-1095, et aussi P. L., t. lxix, col. 273-328, et Mansi, op. cit., t. ix, col. 589-646. Le titre indique suffisamment l’objet do ce long écrit polémique, qui nous est parvenu incomplet. Justinien y défend la légitimité de la condamnation des Trois Chapitres contre certains, qui la contestaient. Il est, sinon certain, du moins très vraisemblable, que l’ouvrage fut composé après le Ve concile œcuménique. Loofs, cependant, op. cit., p. 310-311, veut qu’il ait été écrit avant 553, et Knecht, op. cit., p. 19, y voit une réponse aux attaques des évêques de Scythie rédigée entre les années 546-550. Hefele, Histoire des conciles, trad Leclercq, t. m a, p. 143-145, la date de 555, et suppose que les adversaires visés par Justinien sont les évêques de la Dalmatie et de l’Illyricum. Même après les attaques de Loofs, cette hypothèse garde sa probabilité. On sait, en effet, que les décisions du Ve concile soulevèrent, en plusieurs contrées de l’Occident, des protestations très violentes, el provoquèrent même des schismes.

6. Constitutio sacra contra Anthimum, Severum, Pelrum et Zoaram, r SiiTa^oç xaTà’Av9î[xou, Dsurjpo’j, néxpou xal Zoâpa, col. 1095-1104, et Mansi, t. xiii, col. 817. Cette constitution n’est autre chose que la novelle XLIl.du 6 août 536, édit. Zachariæ t.i, p. 367374, confirmant la sentence du pape Agapet contre le monophysite Anthime de Trébizonde, devenu subrepticement’, par les manœuvres de Théodora, patriarche de Constantinople, (2 mai-4 juin 536), contre le même et aussi contre Sévère d’Antioche, Pierre d’Apamée et le moine Zoaras, tous trois coryphées du monophysisme. A la sentence de déposition, la novelle ajoute le bannissement de Constantinople, et de toute ville importante, et ordonne de brûler les écrits de Sévère. Ceux qui copieront ces écrits auront la main coupée. On sait que Justinien avait d’abord refusé de sanctionner la sentence du pape contre Anthime ; mai devant la fermeté du saint vieillard, il finit par céder. La constitution porta un coup mortel à l’influence des monophysites à Constantinople. Justinien déclare l’avoir rédigée pour la paix commune des Églises et la sauvegarde de la foi orthodoxe.

7. Traclalus contra monophysitas ad monachos qii sunt in nono Alexandriæ, 7rpoç toùç èv t£> èvxtw tîj ; ’AXe^avSpécov [Lovaxoûç, P. G., ibid., col. 1103-1146. Cette’lettre dogmatique fut adressée par Justinien, en 542 ou 543, aux moines d’Alexandrie qui avaient abandonné le monophysisme pour le catholicisme. C’est un exposé de la foi orthodoxe et une réfutation par l’Écriture et les Pères, des hérésies christologiques, et spécialement du monophysisme sévérien. L’auteur y dénonce les fraudes littéraires des apollinaristes, mais soutient cependant l’authenticité d’une lettre de saint Athanase à Jovien, col. 1128 C, suivant le texte donné par l’historien apollinariste, Timothée. Le traité se termine par onze anathématismes contre les diverses hérésies trinitaires et christologiques. Mai, Scriptorum veterum nova collectio, t. vii, p. 292 sq., ne l’a pas publié dans son intégrité ; il a sauté de nombreux passages scripturaires et patristiques allégués par l’auteur. Migne ne fait que reproduire l’édition de Maï.

8. Epistola dogmalica ad Zoilum, Alexandriæ patriarcham, col. 1145-1150. De cette importante lettre dogmatique, écrite avant le traité précédent, probablement en 542, nous ne possédons que le fragment cité par Nicétas Choniatès dans son Trésor de l’orthodoxie, et édité par Mai, Spicilegium romanum, t. iv, p. 468 sq. Le fragment formule le dogme de l’incarnation contre les monophysites.