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JOËL — JOLY (JOSEPH-ROMAIN)


peuples seront réunis dans la vallée de Josaphal pour être jugés à cause des injustice-— et des cruautés commises envers Israël. Jahvé fera principalement des reproches aux Phéniciens et aux Philistins. Les nations doivent au préalable se réunir comme pour une grande campagne contre le Seigneur. C’est pour cela que les guerriers surtout doivent accourir au complet et bien armés, l eur nombre et leur force fera éclater encore davantage la puissance de Jahvé qui siège dans la vallée de Josaphat pour les juger. Ils seront tous punis : on y mettra la faux comme dans le blé mûr et on les foulera comme un pressoir rempli de raisins. En ce moment Jahvé rugira de Sion, le ciel et la terre trembleront.

En dehors de Joël, la Bible ne mentionne pas une vallée de Josaphat et ce n’est qu’à partir du ive siècle après Jésus-Christ qu’on donne ce nom à une partie de la vallée du Cédron. Il ne s’agit sans doute pas pour Joël d’un endroit géographique déterminé, mais uniquement d’un lieu quelconque près de Jérusalem auquel il donne le nom symbolique de vallée de Josaphat : i vallée où le Seigneur juge. »

5. Tandis que par suite du jugement tous les païens périront. Jahvé sera un refuge pour Israël. Il habitera à Sion. Jérusalem ne sera plus profanée et il n’y aura plus d’étrangers. C’est alors que la période de bonheur et de prospérité commencera pour Israël. La Palestine sera transformée en une sorte de paradis, les montagnes dégoutteront de moût et les collines de lait. cf. Ain., ix, 13, et tous les torrents de Juda seront pleins d’eau. Lue source sortira de la maison de Jahvé et ira, jusqu’à la vallée de Shittim. en territoire moabite. Pendant que la Terre sainte jouira ainsi d’une irrigation merveilleuse, l’Egypte et Édom deviendront des déserts à cause des violences que ces peuples ont faites aux fds de Juda. Mais Juda lui-même subsistera éternellement et Jahvé demeurera à Sion.

Telles sont les doctrines eschatologiques de Joël. Elles portent d’une manière visible l’empreinte du particularisme juif. Il faut donc, comme souvent dans les prophéties, y distinguer entre l’essentiel et l’accessoire, entre la lettre et l’esprit. C’est pourquoi l’exégèse traditionnelle a toujours pris le peuple élu comme représentant des membres du royaume messianique et les païens comme types des ennemis de ce royaume. C’est moyennant cette transposition que la théologie a utilisé la prophétie de Joël sur le jour de Jahvé pour éclairer la doctrine sur le jugement dernier.

Credner, Der Prophei Joël ùbersetzt und erklàrt, Halle, 1831 ; Merx, Die Prophétie des Joël und ihre Ausleger 187K ; Trochon, Les petits prophètes, Paris, 1883 ; Scholz, Commentât zum Huche des l’roplieten Joël, Wurzbourg, 1 885 ; Knabenbauer, Commentarius in prophelas minores, t. i, Paris, îxstj ; Le Savoureux, Le prophète Joël. Introduction, traduction, commentaire, Paris, 1888 ; Preuss, Die Prophétie Joels tinter besonderer Beriickstchtigung der Zeitfrage, Halle, 1889 ; Driver, The books of Joël and Amos, Cambridge, 1901 ; A. van Hoonacker, Les douze petits proplièles, l’aiis, 1908 ; Knieschke, Die Eschatologie’les Joël in livrer historisch-geographischen Bestimmlheit, Rostock, 1 (.)12 ; Gæberlin, The prophète Joël, Londres, 1909 ; Bewer dans International critical commentary, Edimbourg, l912 ; Tobàc, Les prophètes d’Israël, ii-m, Marines, 1921 ; J. Schmalohr, I ia. Buch des PropheU n Joël, Munster-en-W., I’.122 ; E. Sel lui, ]>as Zwôlfprophelenbuch, Leipzig, l’.>22 ; I.. Dennefeld, Les problèmes <ia livre de Joël, dans Bevuc des Sciences religieuses, 1924-1925.

!.. Dennefeld,

JOLLY (Toussaint) (tl829). Toussaint Félix .loi h. naquit a Moivre, près Châlons-sur-Marne, le 30 mal 1759 et devint chanoine régulier de Sainte Geneviève, H enseigna pendant quelque temps la théologie à ses Confrères, lai 1 "7 ^ * 1 il était prieur de la maison de (.lia

tillon-sur-Seine : sa maison fut supprimée et, durant la’l’erreur, il dut chercher son salut dans la fuite. Après le concordat, il enseigna la théologie et l’Kcriture Sainte au’séminaire de Troyes ; il était en même temps le conseiller de l’évêque et du clergé du diocèse. Il mourut le 14 octobre 1829.

On a de lui plusieurs traités se rapportant à l’objet de son enseignement : 1° Memoriale Scripturæ Sacra ? ex ipsis texlus scuri verbis composition, sive monnaie verilalis et salutis, 2 vol. in-12, Paris, 1824, 1826 ; le même en français, 2 vol. in-12, Paris, 1825 et 1826 ; 2° Tractalus de religione catholica, de virtutibus el vitiis atque de primis diversorum statuum obligalionibns compendinm, Paris, 1825 ; 3° Mémorial sur la Révolution française, ses causes, ses promesses et ses résultats, 2 vol. in-12, Paris, 1824 et 1828.

Hoefer, Souvclle biographie générale, t. xxvi, col. 855-56 ; H. Hurter, Nomenclator liltcrariiis, 3e édit., t. va, col. 912 ; J. Qucrard, La France littéraire, 10 vol. in-8°, Paris, 182(>1842.

J. Baudot.

1. JOLY, doyen de l’église de Langres(† 1775). Les détails nous manquent sur la vie de ce personnage. II. Hurter dit en note qu’il faut le distinguer de Louis-Philippe Joly, l’adversaire de Bayle, et il énumère ses ouvrages, savoir : 1° La leligion chrétienne éclairée par le dogme et par la prophétie, 4 vol. in-12, Dijon 1770 ; 2° Traité des anges bons et mauvais, 3 vol. in-12, Dijon, 1770 : 3° Traité du mal et de la réparation, 2 vol. in-12, Dijon, 1757 et 1770.

Hurter, Nomenclatur litterarius, 3^ édit., t, va, col. 52.

J. Baudot.

    1. JOLY (Joseph-Romain)##


2. JOLY (Joseph-Romain), né à Saint-Claude le 15 mars 1715, entra de bonne heure chez les frères mineurs capucins de la province de Franche-Comté. Sa vie religieuse nous demeure inconnue ; il n’en est pas de même de sa vie intellectuelle. Il a beaucoup produit : « théologie, morale, critique, littérature, histoire, poésie, tout était du ressort de ce laborieux écrivain, et toutefois il n’a pu attacher à son nom la moindre célébrité. On ne peut cependant lui refuser des connaissances variées, mais il manquait de goût pour les mettre en œuvre et il paraît avoir ignoré que le style est une des qualités qui conviennent le plus à assurer le succès d’un ouvrage. » Ce jugement de Weiss, dans la Biographie universelle de Michaud, est quelque peu sévère. Joly fut un écrivain fort inégal ; dans ses poésies, les plus critiquées de ses œuvres, on trouve de fort beaux passages, et ses autres ouvrages ne sont point à dédaigner. Il se faisait gloire d’être membre de l’Académie des Arcades de Home, mais il n’obtint pas d’être admis à celle de Besançon, avec qui il eut de fréquentes discussions. On dit que ce furent ces démêlés avec l’Académie de Besançon qui causèrent son exode vers la capitale, A une date indéterminée, le P. Joly obtint d’être incorporé à la province des capucins de Paris ; en 17’.I0 il écrivait être « depuis trente-deux ans chargé gratuitement du service spirituel envers les prisonniers détenus à la porte Saint-Bernard. » dans la prison de la Tournclle, en attendant leur transfert aux galères. A cette date il se qualifiait : Bibliothécaire des capucins du Marais. » Demeuré isolé et silencieux pendant la Bévolution, Joseph-Boinain continuait ses travaux et reprenait leur publication aussitôt la tourmente passée, bien que devenu aveugle depuis 17 (.)(i. Il mourut à Paris le 22 octobre 1805, dans sa quatre-vingt-onzième année.

Nous ne parlerons ici que des œuvres de P. Joly qui se rapportent plus ou moins directement à la théologie ; Le diable cosmopolite, ou les aventures d’Astarot, in-iS", L761, poème satirique contre les philosophes en général ; Lettres historiques et critiques sur les spectacles adressées à Mlle Clairon, dans lesquelles on prouve que