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JUSTIFICATION. LA DOCTRINE DEPUIS LE PÉLAGIANISME

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mais il s’applique à restituer la pensée intégrale de l’Apôtre lui-même, en complétant, Rom., iv, 2-5, par

I Coi.. m : i. l et surtout Gal., v, 6 : Ipse Paulin non quamlibel /idem qua in Deum creditur, sedeam salubrem planequt evangelicam definioit eu jus opéra ex dilectione procedunl, xiv, 21, col. 21 1. El s’il "st dit que la vie éternelle consiste à connaître Dieu, Joa., xvii, .’5, c’est pareque la connaissance « le Dieu permet seule de le servir : Hoc itaque prodest in Deum recta fi.de credere, Deum colère, Deum nasse, ut et bene uuiendi ab ilh sil no bis auxilium et, si peccaverimus, ab ilio indulgenliam mereamur, xxji. 11, col. 223.

3. Conséquence : La justification. — De ces principes découle l’idée de la justification. Saint Augustin, d’une pari, accepte volontiers qu’on parle de justification par la toi, soit que la toi signifie, d’un point de vue dogmatique, le bienfait de Ja rédemption qui est le principe indispensable de notre salut, Cont.duas episl. Pelag., 1, xxi. 39, t. xltv, col. 569 ; De præd. sanct., vu. 12, ibid., col. 969, et Epist., clxxxvi, C. m. n. N-’l. t. xxxiii, col. 818-819, voir Liese, "Pcit., p. l 10-162, soit que, d’un point de vue moral, elle s’entende de la loi vivante qui fructifie dans la charité. De gralia et lib. arb., vu. IX, t. xi.iv, col. 892. Mais la loi sans les œuvres ne saurait être qu’une loi morte, sans aucune valeur pour le salut. Quousque faUuntur, s’écrie-t-il en une énergique antithèse, ’/ni île fide mortua sibi oitam perpétuant pollicentur ? De. /ide et op., xiv, 23, col. 212. Cf. Contra duas episl. pelag., III, v, 11. t. xi.iv. col. 598 ; De Trin., XV, xviii, 32, t. xui.col. 1083.

Devant la netteté de ces principes e.t la fermeté de leur application, les protestante sont bien obligés d’abandonner saint Augustin et de reconnaître que sur ce point il a payé son tribut au < catholicisme vulgaire i. Voir Ilarnack, Dogmengeschichle, t. ta, p. 86Xi). A défaut de sa doctrine, tout au moins veulent-ils parfois se prévaloir de sa piété, qui annoncerait celle de Lut lier. Ilarnack, ibid., p. <S(i et NI 2, après Thomasius, op. ci !., p. 13$1-$232. Subtil méthode ou l’on quitte le terrain solide des (ails pour le sable mouvant des appréciations subjectives, et qui, de ce chef, favorise tous les procès de tendances. Car, si saint Augustin a senti mieux que personne la misère de l’homme et chanté en accents émus la grâce de la rédemption, ce mysticisme s’accorde toujours pour lui avec la néces site et la valeur de noire effort personnel..lui quoi il reste le parfait témoin, non seulement de l’Église de son temps, mais du catholicisra i bien compris.

3° Tradition catholique postérieure à saint Augustin.

— Il s’en faut d’ailleurs que l’évêque d’Hippone soit un isolé. Quoi qu’il en soit de ses théories particulières qui n’entrent pas ici en caus, sur les points fondamentaux il ne fut pas autre chose que t’interprète de la loi traditionnelle. Le rôle des bonnes œuvres dans l’économie du salut est un de ceux-là. Si la controverse I pélagienne et ses suites l’ont désormais insister davantage sur la nécessité de la grâce qui en est le principe. c’est sans aucun détriment pour la part qui revient à notre coopération.

1. En Occident. - Déjà saint Jérôme, en dénonçant le laxi.sin de Jovinien, avait eu l’occasion d’in sist >r sur le mérite des œuvres et de rappeler les paraboles é va u gel iq uc s ou le Mail iv fait appel a nol re effort

moral : Nostri laboris est pro diversitate viriulum dioema nobis prxparare..dn..tanin., a, 32, P. /… t. xui, col. 3 11.Il va jusqu’à dire que la grâce divine se mesure à notre capacité : Tantam gratis* ejus injnndilnr quantum valemus haurire. Ibid., ii, 23, col. 331. Cf. In Gal., II, m. il 12, i. xxvi. col. 384, Aussi n’admet il

qu’une loi Ici -onde en navres : Qui rreilidei tut necesse ttt curant li ibeanl bimurnni opcruin per’/" lucrcditns QcJ-etfpm rit.e pr ; vp iratur a Irma lu l’p.atl’/'i’.ji.S,

ibid., col. 629. Comme saint Augustin, il synthétise les conditions du salut dans la loi qui opère par la

charité : Mani/csliim est operationem fidei per clmritatem plenitudinem mandatorum omnium continere. Quomodo autem iuxta aposlolum Jæobum /ides absque operibus mortua est, sic absque fide, quamvis bona opéra sint, mortua computantur. In GoL, t. II, v. (i. col. 426. Où l’on oit que la loi signifie pour lui une participation, mais effective et agissante, à l’économie de. la rédemption. Liese, "/>. cit., p. 163-166.

Les disciples immédiats de saint Augustin s’appliquent à maintenir et à défendre ses principes sur la nécessité de la grâce, même pour le moindre commencement di bien, contre les erreurs scniipélagieniii s. Voir Semïpélagianisme et Orange (Concile d’). Mais celle grâce, loin d’exclure noire bonne volonté, en appelle le concours.

Celui-ci se réalise d’abord par la foi. Hoc eniin est, « lisait s ; iint Léon, quod justifient impios, hoc est quod ex peccatoribus facit sanctos, si in uno eodemque Domino noslro Jesu Christo et vëra deiias et vera credatur humanitns. Serm., xxxiv. 1, P. L., t. i iv. col 245. Voir de même saint Kulgence. De fide, Prolog., 1. P. L., t. i.xv, col. 1 1~ l : Fiées est bonorûm omnium fundamentum, …humaine salutis initium. Sine hac nema ad filialum Dei numerum potest pertinere… Sine fide omnis labor hominis vacuus est. En quoi l’un et l’autre entendent visiblement la fidèle adhésion à la vérité catholique intégrale. Cf. Liese, op. cit., p. 169-174. Augustinien rigide, ce dernier insiste volontiers sur l’inutilité « les œuvres sans la loi. Epist.. xvii. 25-26, 48-51, ibid., col. 181-484. Voir Fulgence, t. vi, col. 970-972.

lue fois le dogme de la grâce ainsi mis in tuto, ils s’accordent ions à réclamer la pratique des mixw. Saint Léon les résume dans la charité, qui a pour effet de Vivifier Imites les vertus, y compris la foi : Ihic villas onmes /</< it utiles esse vi vîntes, qus ipsam qui nue /idem ex qua jusliis vinit et qux sine operibus mortua nominatur sui admixtione vioificat, quia sicui in fide est operum ratio Ha in operibus fidei lorlitudo. Serm.. x, 2, P. /… t. n. col. 166. Cf. Serm., xxxii. I. col. 240 ; xxxv, 3, col. 252 et Epht., « ixix. 2. col. 1213. la paresse spirituelle n’est pas moins stigmatisée par saint Lulgence. et non seulement dans ses prédications aux fidèles, Serm., i. t-9, P. L., L i.xv. col.’22-721. mais dans ses exposés théologiques, connue De remiss. peccat., ii, 14-15, col. 565-567.

Celte préoccupation « le l’ordre moral s’accuse de plus en plus chez, les compilateurs ou pasteurs dîmes « pii devaient monnayer au profit du.Moyen Age l’héritage doctrinal « le saint Augustin. « Plus « pie jamais, aux néophytes barbares qui entrent « lans l’Église, les moralistes et les prédicateurs ineuliiuent « pie la foi sans les œuvres est inutile et morte. » Tixcront, llisl. îles dogmes, I. m. p. 3 17. Ainsi saint Césaire d’Arles, voir t. n. col. 2132-2163, et plus encore saint Grégoire le Grand : Unum enim sine altéra nil prodesse valet, quia nec piles sine operibus nec opéra adjuvant sine /ide. lit Ezech., 1. L nom. îx. (i. P. /… L i.xxvi, col. 872. Cf. Moral, XXXIII, vi, 12, ibid.. col. 07>s : In Evang., hom. xxxix. 9, ibid., col. 1300 : Quid prodest ipiotl Uetlemptori noslro per /idem junijimur si ab eo moribus disjungamur ? et hom. xxvi. 9, col. 1202 : Nos siqituti sumus. se<t si /idem nostr, m operibus sequiinnr. lut etenim vert crédit qui exerce ! operaiulo quod crédit. Citons enfin pour terminer ces belles antithèses (le saint Lidore de Scville : l’er /idem possit’ilitas boni operis inehnutur ; ex opère ipsa /ides per/icitur. Opu-i

enim /ide prævenitur, lûtes ex operibus eonsummaùw.

Opéra unit in ante /ultra iictpiuipiuin protlesse… Item /ides sine operibus netiuaqaam prodest. quia non potes ! per /idem Dca plucerc qui Dcuni coutemnit in opère. Ob hoc etiam /ides sine operibus riwiluu e$t, juvla.lacobuin ; <>(