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JUSTIFICATION, LA DOCTRINE CHEZ LES PÈRES


ness in the Old Testament, dans Encycl. of Religion and Ethics de Hastings, t. x, 1918, et la littérature sur S. Paul.

III. Judaïsme. — 1° Catholiques.

J. Felten, Neutestamentliche

Zeitgeschichte, Ratisbonne, 1910 ; M.-J. Lagrange, Le Messianisme chez les Juifs, Paris, 1909 ; L. Hackspill, Étude sur le milieu religieux et intellectuel contemporain du N. T., dans Revue biblique, 1900-1902 ; J.-B. Frey, L’état originel et la chute de l’homme d’après les conceptions juives au temps de J.-C, dans Revue des Sciences philosophiques et théologiques, 1911. — 2° Non catholiques. — E. Schùrer, Geschichte des jiidischen Volkes im Zeitalter Jesu Christi, Leipzig, 4e édit., 1901-1011 ; F. Weber, Jùdische Théologie auf Grund des Talmud und verwandter Schriften, Leipzig, 2e édit., 1897 ; L. Couard, Die religiôsen und sittlichen Anschauungen der alttestamentlichen Apocryphen und Pseudepigraphen, Giitersloh, 1907 ; W. Bousset, Die Religion des Judentums im neutestamentlichen Zeitalter, Berlin, 2° édit., 1906 ; J. Abelson, Righteousness, Jewish, dans Encycl. of Religion and Ethics de Hastings, t. x, 1918.

IV. Évangiles.

Catholiques.

Les grands commentaires

récents des Synoptiques, Knabenbauer, Lagrange, etc. ; P. Batiffol, L’enseignement de Jésus, Paris, 1905 ; C. Van Crombrugghe, De soteriologiæ christianse primis fontibus, Louvain, 1905 ; J. Rivière, Le dogme de la Rédemption, Paris, 1914. — 2° Non catholiques. — H. J. Holtzmann, Lehrbuch der neutestamentlichen Théologie, Tubingue, 2e édit., 1911 ; P. Feine, Théologie des Neuen Testaments, Leipzig, 3e édit., 1919 ; A. Seeberg, Der Tod Jesu in seiner Redeulung fur die Erlôsung, Leipzig, 1915 ; H. Schlatter, Der Glaube im Neuen Testament, Stuttgart, 3e édit., 1905 ; G.-B. Stevens, Righteousness in N. T., dans Dict. of the Rible de Hastings, t. iv, 1905 ; C. G. Monteflore, The Religious Teaching of Jésus, Londres, 1910 ; V. C.Allen, Righteousness in Chrisi’s Teaching, dans Encycl. of Rel. and Ethics de Hastings, t. x, 1918.

V. Saint Paul.

Catholiques.

Les commentaires

anciens d’Origène, S. Jean Chrysostome, Théodoret, Euthymius, Œcumenius, Théophylacte ; Ambrosiastre, S. Augustin, S. Thomas d’Aquin ; les commentaires récents, ceux surtout des PP. Cornely et Lagrange sur Romains et Gala tes ; F. Prat, La théologie de saint Paul, Paris, 1. 1, 7e édit., 1923 ; t. ii, 5e édit., 1923 ; K. Benz, Die Ethik des Apostels Paulus Fribourg-en-B., 1912 ; E. Tobac, Le problème de la justification chez saint Paul, Louvain, 1908 ; A. de Boysson, La Loi et la Foi : étude sur saint Paul et les judaïsants, Paris, 1912 ; J. Duperray, Le Christ dans la vie chrétienne d’après saint Paul, 2e édit., Gand, 1922. — 2° Non catholiques. — Outre les théologies du N. T. mentionnées plus haut, les commentaires récents sur l’épître aux Romains de Sanday-Headlams, 1900, Th. Zahn, 1910, E. Kiihl, 1913 ; A. Jùncker, Die Ethik des Apostels Paulus, Halle ; 1. 1, 1904 ; t.H, 1920 ; A. Titius, Die neulestamentliche Lehre von der Seligkeit, Leipzig, t.i, JesuLehrevom Reiche Gottes, 1895 ; t.n, Der Paulinismus unter dem Gesichtspunkt der Seligkeit, 1900 ; Th. Hâring, Ar/a’Cic-JV7] Weoû bei Paulus, Tubingue, 1896 ; Ed. Riggenbach. Di’e Rechtfertigungslehre des Apostels Paulus, Stuttgart, 1897 ; H. Cremer, Die paulinische Rechtfertigungslehre im Zusammenhange ihrer geschichtlichen Vorausselzungen, Giïtersloh, 1900 ; E. Kiihl, Rechtferligung auf Grund Glaubewi und Gericht nach den Werken bei Paulus, Kœnigsberg, 1904 ; K. Millier. Beobæhtungen zur paulinischeti Rechtfertigungslehre, Leipzig, 1905 ; E. Cremer, Rechtfertigung und Wiedergeburt, Gutersloh, 1907 ; J. -F., Simpson, Justification, dans Encycl. of Relig. and Ethics de Hastings, t. vii, 1914 : J.Denney.iîig/ifeoiisncss in St. Paul’s Teaching, ibid., t. x, 1918.

VI. Saint Jacques.

Catholiques.

J.-E. Belser,

Die Epislel des heiligen Jacobus, Fribourg-en-B., 1909 ; B. Bartmann, S. Paulus und S. Jacobw ; uber die Rechtfertigung, Fribourg-en-B., 1897. — 2° Xon catholiques. — E. Kiihl, Die Stellung des Jacobusbriefes zum Alttestamentlichen Gesetz und zur naulinischen Reehtfertigunqslehre, Kœnigsberg, 1905.

R. Lemonnyer.


II. LA DOCTRINE DE LA JUSTIFICATION CHEZ les PÈRES.

Quelle que soit l’abondance et la variété des matériaux fournis par l’Écriture au sujet de la justification, non seulement cette doctrine ne reçut pas, dans l’ancienne Églis ?, une élaboration systématique, mais on peut dire qu’elle n’y fut même pas directement étudiée.

Les Pères avaient une idée trop haute de l’inspiration dts Livres saints pour risquer de ressentir les susceptibilités historiques de cette critique moderne où l’on s’efforce de transformer en divergences les nuances qui peuvent exister entre l’Ancien et le Nouveau Testament, entre l’enseignement de saint Jacques et celui de saint Paul. D’autre part, aucune controverse dogmatique n’attirait spécialement leur attention sur ce point. Il faut arriver au début du ve siècle pour que les erreurs pélagiennes amènent saint Augustin à envisager ex professo le rapport des œuvres humaines avec le don divin de la grâce, en particulier avec Vinitium fidei. A l’exception de ce détail, la justification, dans son ensemble, ne s’est jamais posée comme un problème devant la pensée des Pères, bien que nécessairement la prédication et l’exégèse leur fournissent l’occasion d’en toucher très souvent l’un ou l’autre aspect.

Cependant, aussitôt que la Réforme eut mis cet article au premier plan des réflexions religieuses et des discussions théologiques, comment n’eût-on pas éprouvé le besoin de consulter à cet égard le témoignage et, pour ainsi dire, le contrôle du passé ? Malgré leur dédain pour la tradition, il ne déplaisait pas aux protestants de se chercher des précurseurs. Quamvis adversarii, observait déjà Bellarmin, testimonia sanctorum Palrum non magni pendant cum ipsorum erroribus manifeste répugnant, tamen cupide Ma eadem colligunl, si quando in specie sallem nobis contraria esse judicant. Controv. de justif., i, 25, Opéra omnia, Paris, 1873, t. vi, p. 204. De son côté, le concile de Trente exprime formellement son intention de définir en cette matière veram sanamque doctrinam ipsius justifleationis, quam Christus Jésus… docuil, Apostoli tradiderunt et catholica Ecclesia, Spiritu Sancto suggerente, perpeluo retinuit. Sess. vi, prolog. Ce qui n’empêchait pas, vingt ans plus tard, le luthérien H. Hamelmann d’invoquer « le consentement unanime des Pères » au profit de la justification par la seule foi. Unanimis… consensus de vera justiftcatione hominis, Ursel, 1562, p. 33-44 et 59-72.

Le temps a fait son œuvre depuis le xvie siècle. Il ne manque pas de protestants aujourd’hui qui, plus dociles à l’impartiale histoire qu’aux suggestions de la controverse, reconnaissent, de bonne ou de mauvaise grâce, que l’antiquité ecclésiastique leur est défavorable. « La doctrine catholique commença de bonne heure, » gémissait A. Matter, art. Justification, dans Lichtenberger, Encyclopédie des sciences religieuses, t. vii, p. 566. « Si nous franchissons la limite des Écritures canoniques, avoue de son côté le D r Ihmels, en vain chercherons-nous une pleine intelligence de la doctrine paulinienne de la justification. » Art. Rechtfertigung, dans Realencyclopadie, t. xvi, p. 492. Et plus nettement le D r R. S. Franks : « La doctrine de saint Paul demeura pratiquement lettre morte… jusqu’au jour où la Réforme la fit revivre, » art. Justification, dans Hastings, Dict. of Christ and the Gospels, t. i, p. 920. Il s’agit, bien entendu, du paulinisme au sens exclusif et tendancieux sur lequel s’établirent les réformateurs. Mais proclamer que cette interprétation est de fraîche date n’est-ce pas indirectement rendre justice à la « perpétuité de la foi » catholique sur ce point ?

Si ces aveux ne nous dispensent pas de vérifier pour notre compte le témoignage de la tradition patristique, ils nous montrent du moins combien l’enquête est facile et sûr le résultat. Après quelques remarques de méthode, nous étudierons la doctrine de la justification à ces deux moments principaux : avant la controverse pélagienne (col. 2081) et depuis (col. 2096).

I. Remarques préliminaires. —

Peu de sujets ont été plus obscurcis par les passions de la polémique. Nam adversarii, cum neque quid remissio peccalorum,