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JULIEN D’HALICARNASSE


références qui y sont données. — Les deux plus anciens historiens de Julien sont : Gennade, De viris ill., n. 45, et Marius Mercator, Commentarius super nomine Cœlestii et Liber subnotalionum in verba Juliani, P. h., t. xlviii, col. 63-10$ et 109-112 ; voir aussi la traduction faite par le même auteur des lettres de Nestorius au pape Célestin relatives aux pélagiens exilés, ibid., col. 173-182. — Parmi les auteurs modernes voir surtout : Tillemont, Mémoires, t. xii et xiii (se reporter aux tables alphabétiques sous le mot Julien) ; Garnier, Dissertation.es ad historiam pelagianorum pertinentes, publiées à la suite de son édition de M. Mercator, et reproduites dans P. L., t. xLvm ; cf. surtout dissert. III, c. vi, de Juliano Eclanensi episcopo, col. 286-298, où Garnier a rassemblé avec beaucoup de diligence tous les témoignages, et dissert. VII, c. iv, quee scripserit Julianus, col. 622-626 ; Noris, Historia pclagiana, dans Œuvres complètes, 1. 1, Vérone 1723. — Travaux récents : Ernst, Pelagianische Sehriften dans Der Katholik, 1884, 1885 ; A.Bruckner, Julian von Eclanum, sein Leben und seine Lehre, dans Texte und Untersuchungen, t. xv, fasc. 3, Leipzig, 1897 ; du même, Die vier Biicher Julians von JEclanum an Turbantius, dans les Neue Sludien : ur Geschichte der Theol. und Kirche de Bonwetsch et Seeberg, t. viii, Berlin, 1910. Outre les diverses patrologies ou histoires littéraires, voir Schanz, Gesch. der rômischen Litleratur, t. iv b, Munich, 1920, § 1203.

J. FORGET.

    1. JULIEN D’HALICARNASSE##


JULIEN D’HALICARNASSE. — I. Les

sources. II. La controverse sur l’incorruptibilité du corps du Christ avant la résurrection. III. Les doctrines. IV. La diffusion du julianisme en Orient.

I. Les sources.

Julien, évêque monophysite

d’Halicarnasse en Carie dans le premier quart du vie siècle, est connu pour ses opinions particulières sur l’incorruptibilité du corps du Christ avant la résurrection et la controverse qu’il soutint à ce sujet contre Sévère, patriarche monophysite d’Antioche. Les sources grecques actuellement connues ne fournissent que peu de données sur la vie, les écrits et la doctrine de ce personnage, les théologiens et les chronographes byzantins n’ayant consacré que des notices très succinctes à la querelle sur l’incorruptibilité. On a proposé d’attribuer à Julien la composition d’un commentaire grec sur le livre de Job, non encore édité et contenu dans les mss Paris. 454 ; Bcrol. Phill. 1406 ; Vatic. 1518 et, partiellement, dans le Paris. 269 ; mais nous avons essayé de montrer que cette attribution, sans appui solide dans la tradition manuscrite des chaînes grecques sur Job et la tradition des mss. de la Bible arménienne auxquelles on avait recouru pour l’établir, devient impossible à admettre si l’on tient compte de la doctrine théologique qui se fait jour dans le commentaire. Selon nous, cette œuvre exégétique aurait pour auteur un arien, du nom de Julien, qui écrivait à une date qui ne dépassait pas notablement l’an 400. Cf. Un commentaire grec arien sur Job, dans Revue d’histoire ecclésiastique, 1924, t. xx, p. 38-65. Dès le vi° siècle, un certain Sergius aurait élaboré une version arménienne des œuvres de Julien, cf. P. Sukias Somal, Quadro délia storia lelteraria di Armenia, Venise, 1829, p. 40 ; mais, à notre connaissance, les dépôts occidentaux de mss. arméniens n’en conservent aucun vestige.

Les renseignements que les sources grecques et arméniennes nous refusent, la littérature syriaque de traduction les fournit avec abondance Celle-ci a conservé, en premier lieu, la correspondance échangée entre Julien et Sévère à l’occasion de leur querelle : elle comprend trois lettres de Julien et trois réponses de Sévère. Quatre d’entre elles, reprises par la compilation du pseudo-Zacharie le Rhéteur et la Chronique de Michel le Syrien, ont été publiées avec ces ouvrages. Voir E. W. Brooks, Historia ecclesiastica Zachariæ Rhctori vulgo adscripta, dans Corpus scriplorum christianorum orienlalium, Scriplorrs syri, Paris, 1 9191921, ser. III, t. v, pari. 2, p. 102 sq. ; J.-B. Chabot, Chronique de Michel le Syrien, patriarche jacobile

d’Antioche, (1166-1199), Paris, 1922, t. ii, fasc. 2, p. 299, traduct. p. 221. Elles existent toutes six, en une recension meilleure, celle de Paul de Callinice, dans le Valic. sgr. 140, fol. 2d-20c, le Vatic. syr. 255, fol. 162a, 2a-37a et YAddit. 17 200 du British Muséum, fol. 4a-38a. — - En second lieu, les sources syriaques ont conservé, dans la version de Paul de Callinice, les ouvrages publiés par Sévère en réponse aux écrits de Julien. Ce sont : 1. la Critique du Tome de Julien ; elle se trouve en entier dans le Valic. syr. 140, fol. 20c-60e, presque complètement dans le Vatic. syr. 255, fol. 37a-152ô et, pour une faible partie, dans VAddit. 17 200, fol. 38a-40ft ; 2. la Réfutation des Propositions de Julien, dans le Vatic. syr. 140, fol. 60e-66c, VAddit. 14 529, fol. 26a-40fe et, fragmentairement, dans le Vatic. syr. 255, fol. 154, 156159, 155, 160 a ; 3. le Contra Additiones et VAdversus Apologiam Juliani, dont on peut reconstituer le texte intégral à l’aide de deux mss lacuneux, le Vatic. sgr. 140, fol. 68d-108a, et VAddit. 12 158, fol. 2a-128a ; 4. l’Apologie du Philalèthe, dans la dernière partie du Vatic. syr. 140, fol. 108 è-145 c. — Enfin il faut mettre au nombre des sources syriaques relatives au julianisme des écrits polémiques de diverse nature ; ils se sont inspirés des écrits antijulianistes de Sévère et même, ils ont utilisé des ouvrages du patriarche qui ne nous sont plus connus que par de rares citations ; leur date extrême de composition ne dépasse vraisemblablement pas la moitié du viie siècle. Ce sont : 1. deux florilèges, dont le plus important nous parvient par quatre manuscrits du British Muséum, VAddit. 12 155, fol. 62c-81c, VAddit. 14 532, fol. 36a-94rf, VAddit. 14 533, fol. 52 a-72 d, et VAddit. 14 538, (ol. 101 6-119 a, tandis que l’autre, notablement plus court, occupe les fol. 10a-26a de VAddit. 14 529 ; 2. la Plérophorie de Jean d’Antioche contre les julianisles, dans VAddit. 14 629, fol. 5c-24rf ; 3. les Chapitres contre les julianisles, dans VAddit. 12 155, fol. 113a-125d ; 4. les Questions contre les julianisles et les Questions des orthodoxes, dans VAddit. 12 155, fol. 180c-183a, les Répliques de Julien le Phantasiaste aux orthodoxes, dans VAddit. 12 155, fol. 183a-185d et le Valic. syr. 135, fol. 80c-876 ; 5. une pièce intitulée Contre les julianisles, dans VAddit. 12 155, fol. 185 d-186 d.

Ces écrits opposés à Julien par Sévère et, plus tard, par les polémistes qui s’inspirèrent des travaux de ce dernier, n’ont pas pour seul mérite de nous renseigner indirectement sur la doctrine de l’évêque d’Halicarnasse ; ils en ont un autre, beaucoup plus appréciable aux yeux de l’historien : celui de citer littéralement un nombre important de passages des ouvrages de Julien qu’ils réfutent. Le dépouillement de cette vaste littérature antijulianiste permet ainsi de recueillir 149 fragments des écrits de l’évêque d’Halicarnasse aujourd’hui perdus ; tous, ou peu s’en faut, présentent un intérêt doctrinal. De ce nombre, 44 appartiennent au Tome de Julien, 7 au Tome accru des Additions, 18 à l’Apologie, 55 à VAdversus blasphemias Sevcri, 2 à la Disputatio adversus Achillem et Victorem nestorianos ; 23 enfin appartiennent à l’un ou l’autre de ces ouvrages, mais sont cités dans les sources sans référence précise à tel ou tel d’entre eux. Ces 149 fragments, joints à 5 passages dogmatiques extraits des lettres de Julien, sont édiles en annexe dans l’ouvrage où nous avons étudié les œuvres et les doctrines de l’évêque d’Halicarnasse ; pour trahir le moins possible la pensée et les formules originales de leur auteur, nous en avons présenté une version grecque élaborée. tant pour le style que pour le vocabulaire, en tenant compte des procédés de traduction familiers à Paul de Callinice et aux traducteurs de son école.

II. La controverse si’ii i, ’incorruptibilité du corps nu Christ avant i.a RÉSURRECTION, — L’étude