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1925
1926
JULES AFRICAIN — JULIEN D’ÉCLANE


ont beaucoup pardonné à l’Africain en considération de ces deux lettres.

Les fragments des Cesles sont encore dispersés. Voir un inventaire, d’ailleurs incomplet, dans Harnack, Gescliichte der altchristlichen Literatur, t. i, p. 508-511. On trouvera dans les Veterum mathematicorum opéra, in-fol., Paris, 1693, p. 275 sq., un certain nombre de fragments relatifs à la tactique, voir les notes de Boivin, p. 337 et surtout la note de la p. 357, 1 er colonne, au bas, où Boivin s’efforce de déterminer ce qui appartient à l’Africain dans les textes édités ; dans ce même volume, p. xiv, un fragment, fourni par Michel Psellus, relatif à des procédés aphrodisiaques. Les textes relatifs à l’agriculture dans les Geoponica conctantiniana, voir édit. de J. N. Niclas, Geoponieorum sive de re rustica libri XX, 4 vol. in-12, Leipzig, 1781. Les textes relatifs à l’art vétérinaire dans les Hippialrica, édit. de S. Grynseus, Veterinariie mediciruv libri II, Bâle, 1537. Le fragment d’Oxyrhynque dans Grenfell et Hunt, The Oxyrhynchus Papy ri, Londres, 1903, t. iii, p. 36 sq., cf. la note de U. von Wilamowitz-Môllendorf dans les Gôttingische gelehrte Anzeigen, 1904, p. 659, n. 2. — Les fragments de la chronographie ont été rassemblés d’abord par Gallandi, Bibl. vet. Pat., 1766, t. ii, p. 363-376, d’où ils sont passés dans P. G., t. x, col. 63-91. — La lettre à Origène figure dans toutes les éditions d’Origène, cf. P. G., t. xi, col. 41-48 ; celle à Aristide dans les éditions d’Eusèbe ; complétée par A. Mai dans Scriptorum veterum novd collectio, t. i, p. 17 sq., et dans Nova bibliolheca Patrum, t. iv, p. 231 sq., elle figure sous cette forme dans P. G., t. x, col. 51-64 ; voir aussi F. Spitta, Der Bricf des J. A. an Aristides kritisch untersucht und liergestellt, Halle, 1877 ; W. Reichardt, Die Brie/e des S. J. A. an Aristides und Origenes, dans Texte und Untersuchungen, 1909, t. xxxiv, fasc. 3.

Les travaux anciens relatifs à la chronographie, comme source de toutes les chroniques postérieures, sont annulés par le travail de H. Gelzer, Sexlus Julius Afrieanus und die byzantinische Chronographie, 2 vol. in-8°, Leipzig, 1880 et 1885 ; le 1. 1, Die Clironographie des Julius Afrieanus, étudie spécialement l’œuvre de l’Africain, son caractère général, son organisation, ses sources, sa valeur ; le t. ii, Die Næhfolger des Julius Afrieanus est consacré aux très nombreux imitateurs de l’Africain depuis Hyppolyte jusqu’à Barhebrseus ; Gelzer projetait de rassembler et d’éditer les fragments épars de Julius. Cet ouvrage n’a jamais paru. Sur la contribution que peut fournir l’Africain à l’histoire de la physiologie et de la médecine, voir Hamack, Medizinisches aus der àltesten Kirchengeschichte, dans Texte und Untersuchungen, 1892, t. viii, fasc. 4. Voir enfin l’art, de ce dernier dans la Protestantische Realencyelopddie, au mot Julius Afrikanus, t. ix, p. 627.

E. Amann,

    1. JULIEN Esprit##


JULIEN Esprit, de son nom de religieux, Philippe de la Sainte-Trinité, théologien et missionnaire. — Il naquit en 1603 à Malancène, au diocèse de Vaison (Vauctuse). Il entra en 1620 aux carmes déchaussés à Lyon et fit ses études à Paris. Puis il passa trois ans à Rome au séminaire des missions de son ordre, et il partit en 1629 pour l’Orient en qualité de missionnaire apostolique. Après avoir traversé la Perse, il séjourna dans l’Inde, s’arrétant à Goa où il fut prieur d’un couvent durant neuf années. Il parcourut encore l’Arabie, la Syrie, la Mésopotamie, la Chaldée, l’Arménie et une partie de la Médie. Vers 1640 il visita de nouveau le proche Orient. Dans son Ilinerarium orientale, le P. Philippe nous retrace tout ce qu’il a vu et appris au cours de ses longs voyages apostoliques. Les accidents de la route, la configuration des pays qu’il traverse, leur faune et leur flore, la suite des princes qui les gouvernent, leurs populations soit chrétiennes, soit infidèles, les missions des religieux en Orient et les faits signalés de leur histoire, tout est relaté en dix livres qui forment la matière d’un volume in-octavo, Lyon, 1649. Le mont Carmel évidemment obtient une part de choix dans le récit du savant religieux. L’Ilinerarium fut traduit en français, en allemand et en italien, et il garde aujourd’hui encore son intérêt. Après un séjour assez court dans le Liban, Julien Esprit prit le chemin de Rome, où il remit aux SS. Congrégations

de la Propagande et des Rites le procès authentique du martyre de ses compagnons Denys de la Nativité et Rédemptus de la Croix. Puis il rentra en France, dans la province de Lyon. Déjà il avait été porté aux premières charges de son ordre, il fut promu au généralat en 1665, et de nouveau en 1668. Pendant un double triennat il demeura en fonction, et il visita en personne presque toutes les provinces des cannes déchaussés en Europe. Il se préparait à passer en Sicile, lorsque le vaisseau sur lequel il s’était embarqué fut poussé par la tempête sur les côtes de la Calabre, puis, vingt-quatre jours durant péniblement balloté, vint échouer à Naples. C’est là que mourut le pieux carme, après une vie de durs travaux, en odeur de sainteté, le 28 février 1671.

Malgré ses voyages continuels, les labeurs de l’apostolat et le souci des affaires de l’ordre, le P. Philippe a composé de solides ouvrages de philosophie, de théologie et de mystique, qui accusent un homme versé en tout genre d’études. Nous citerons : 1° Summa philosophiez, d’après les principes d’Aristote et la doctrine de saint Thomas, interprétée dans le sens de l’école thomiste, Lyon, 1648, in-fol., Cologne, 16541665. Julien Esprit l’écrivit pendant son séjour à Goa, empruntant à saint Thomas la méthode de la Somme théologique. En 1675, la congrégation générale de l’Oratoire la recommandait chaudement aux sujets de l’ordre ; 2° Ilinerarium orientale, Lyon, 1649, in-8°, 3° Summa theologiæ thomislicæ, Lyon, 1653, 5 vol. in-fol. Ouvrage rare. Il embrasse dans ses traités toutes les parties de la Somme théologique. Les disciples de saint Thomas en font un grand cas : il excelle par ses qualités de pénétration et de clarté. Cependant il a besoin par endroits d’être complété par la Somme de philosophie ; 4° Summa theologiæ mysticæ, Lyon, 1656, in-fol., Fribourg, 1874, 3 vol., ouvrage d’une grande valeur. Toutes les questions qui se rapportent à la mystique, y sont traitées avec la rigueur de la scolastique et beaucoup d’érudition, d’après la doctrine des saints Pères et surtout de saint Thomas ; 5° Historiée carmelilarum compendium, Lyon, 1656, in-8° ; 6° Generalis chronologia ab initia mundi usque ad sua tempora, Lyon, 1663, in-8° ; 7° Décor Carmeli religiosi, Lyon, 1665, in-fol., dictionnaire biographique où l’auteur passe en revue les illustrations de l’ordre du Carmel, en matière de sainteté, soit religieux, soit moniales ; 8° Maria sicut auront consurgens, ou traité de l’immaculée conception de la bienheureuse vierge Marie, avec appendice sur le péché originel, Lyon, 1667, in-8.

Martial de Saint Jean-Baptiste, Bibliolheca scriptorum carmelitarum, 1730 ; Bibliotheca ordinis carmelitarum, Orléans, 1752, t. ii, p. 651 ; Dictionnaire de la Provence ; Dictionnaire du Vauctuse ; Hœfer, Nouvelle biographie générale ; Hurter, Nomenclator /ifferarius, 3e édit., t. iv, col. 37-39.

A. Thouvenin..

    1. JULIEN D’ECLANE##


JULIEN D’ECLANE, un des chefs du mouvement pélagien au début du ve siècle. I. Esquisse biographique. IL Écrits. III. Genre de polémique.

I. Esquisse biographique.

Julien d’Éclane est ainsi appelé non d’après son lieu de naissance, qui nous est inconnu, mais du nom du diocèse qu’il eut à gouverner. Eclanum était une modeste ville de J’Apulie, située au sud-est de Bénévent, qui disparut avec son évêché lors de la conquêle lombarde et dont l’emplacement est occupé aujourd’hui par la petite localité de Mirabella. Le futur évêque d’Éclane naquit dans les dernières années du ive siècle, de parents distingués par leurs qualités personnelles non moins que par la noblesse de leurs origines et par leurs relations sociales. Sa mère Juliana appartenait à la vieille famille des Julii. Son père Mémorius fut évêque dans l’Italie méridionale, sans qu’aucun document certain nous permette de déterminer le siège qu’il occupa ; il était lié