Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/246

Cette page n’a pas encore été corrigée
1901
1902
JUIFS (CONTROVERSES AVEC LES), DE 1500 A 1789


plète par des annotations tirées des rabbins, Rome, 1658, et compose un Dialogue, resté manuscrit, contre les Juifs. Cf. J. Bartolocci, Bibliotheca magna rabbinica, Rome, 1683, t. iii, p. 48-52. — Christian Held, Victoria christiana contra Judœos, Kiel, 1681.

c) XVIIIe siècle. — Christian Lebrecht Felss, Wegweiser der Juden, Francfort, 1703. — Jean Xerez, Address lo the Jews, Londres, 1711. — Voir dans Fabricius, Deleclus argumenlorum, p. 630-633. une liste de Juifs convertis, avec le titre de leurs écrits pour la foi chrétienne.

4. Les écrits des protestants.

a) XVIe siècle. — Jean Calvin, Responsa ad viginli très objectiones judœi cujusdam (la 358e de ses lettres). Cf. Fabricius, p. 583. — Sébastien Munster, Colloquium cum judœo pertinaciter suis de Messia opinionibus addicto, en hébreu et en latin, Bâle, 1539. Nous avons parlé plus haut de sa traduction en hébreu de l’Évangile de saint Matthieu et de l’usage qu’il— fit du Livre de la foi du juif converti Paul de Bonnefoy. — M. Kromer, Unterredung vom Glauben zwischen Hun und einern judischen Rabbi Jacob von Brucks, Cunitz, 1550, à la suite du Judenbùchlein de Victor de Carben. — Théodore Bibliander (Buchmann), De Judœorum et christianorum de/ectione a Clirislo, Ecclesia et flde catholica, Bâle, 1553. — Philippe du Plessis-Mornay, De la vérité de la religion chrétienne contre les athées, épicuriens, païens, Juifs, mahumédistes et autres infidèles, Anvers, 1579. Les chap. vi, xxvii-xxxi, qui se rapportent spécialement aux Juifs, ont paru séparément, dans une traduction allemande, sous le titre de Juden— Bekehrung, 1602. L’ouvrage fut traduit en latin (par l’auteur, Anvers, 1581), en italien, en anglais. De du Plessis-Mornay encore : Avertissement aux Juifs sur la venue du Messie, Saumur, 1607, important.

b) XVIIe siècle. — Jean Buxtorf, père, Ad quæstiones et objecta judœi cujusdam àvT£pwnr ; <Tet.ç et responsa christiani, à la suite de sa Sgnagoga judaica, Bâle, 1641 (Ve édit., 1604), p. 467-498. — Hugo Grotius (Groot) écrivit en prison (1620), en vers flamands, modifia et mit en latin le De veritate religionis christianæ, Paris, 1627 ; cf. l’édition de Halle, 1734-1739, t. iii, c. ii, p. 12-74, sur les diverses éditions ; c. iii, p. 75-112, sur les traductions dans toutes les langues ; c. iv, p. 113-132, sur les commentateurs. Le 1. V tout entier est contre le judaïsme, édit. de Halle, t. i, p. 291-370, cf. Annotationes, t. ii, p. 439542 ; en français dans Migne, Démonstrations évangéliques, Paris, 1813, t. ii, col. 1087-1102. — Jean Christophe YVagenseil, Tela ignea Satanæ hoc est arcani et horribiles Judseorum adversus Christum Deum et christianam religionem àvÉxSoToi, Altdorf, 1681 ; c’est un recueil d’écrits juifs avec leur réfutation (à l’index, décret du 2 juillet 1686). — Philippe van Limborch, De veritate religionis christianæ arnica collatio cum erudilo judœo, Gouda, 1687 (à l’index, décret du 18 décembre 1749). — Auguste Pfeifîer, Theologiæ sive polius [AaTaioXoyîaç judaicæ atque mohammedicæ seu turco-pcrsicæ principia sublata et fructus pestilentes, Leipzig, 1687. — Jean André Eisenmenger, Entdeckles Judenthum, Francfort, 1700.

c) XVIIIe siècle. — Jean Jacques Schudt, Judœus christicida gravissime peccans et vapulans, sive demonslratio cœdem et rejectionem JcsuNazareni veram esse causam Judœorum cxilii omnisque illorum miseriæ originem, Francfort, 1704. — Charles Lesley, évêque anglican († 1722), Méthode courte et aisée contre les Juifs, dans Migne, Démonstrations évangéliqucs, Paris, 1843, t. iv, col. 959-992. — Stanhope, Défense de la religion chrétienne contre les Juifs et contre les faux sages tant païens que chrétiens, ibid., t. vi, col. 485-602.

5. Les écrits sur l’utilisation des livres juifs.

— Les livres juifs bénéficièrent d’abord du mouvement de la Renaissance. Léon X pensionna des Juifs convertis qui s’occupèrent de les traduire : il s’intéressa à la publication du Talmud. Mais il y eut des protestations, et un vif débat, que la Réforme allemande exploita vite, s’engagea sur le point de savoir s’ils étaient un obstacle à la conversion des Juifs et, en conséquence, devaient être détruits, ou s’ils étaient capables de rendre des services à l’apologétique chrétienne.

a) Pour les livres juifs. — Jean Reuchlin qui avait déjà, dans son De verbo mirifico, Bâle, 1494, prôné les livres hébreux, et qui avait écrit le petit traité Pourquoi les Juifs sont depuis si longtemps dans la détresse, 1505, défendit les livres juifs dans plusieurs écrits, dont le plus retentissant fut Der Augenspiegel, 1511. — Pierre Colonna, dit Galatinus du nom de son pays, Galatina, en Apulie, juif converti, franciscain, Opus de arcanis catholicæ veritatis hoc est in omnia difficilia loca V. Testamenti in Talmud aliisque hebraicis libris contra obstinatam Judœorum perfidiam absolutissimus commentarius, Ortona, 1518, plusieurs éditions. — Paul Ricci, juif converti, médecin de l’empereur Maximilien I er, prit parti pour Reuchlin, écrivit plusieurs ouvrages contre les Juifs, Philosophica, prophetica ac lhalmudislica pro christiana veritate tuenda cum juniori Hebrœorum synagoga disputatio, etc. — Le cardinal Gilles de Viterbe. Voir t. vi, col. 1369. — A ce mouvement se rattachera plus tard, quand l’ardeur de la lutte sera tombée, le cistercien Jules Bartolocci de Celleno, Bibliotheca magna rabbinica, 4 in-fol., Rome, 1675-1693, dont le but, comme il le déclare dans sa préface, est d’utiliser les livres juifs : quorum leclione contra ipsosmel christianæ religionis hostes pugnare et propriis armis eosdem confodere ediscemus. Sur un écrit (manuscrit) contre les Juifs, cf. Imbonati, disciple de Bartolocci, Bibliotheca latino-hebraica, p. 148.

b) Contre les livres juifs. — Jean (d’abord Joseph) Pfefîerkorn, juif converti, qui devait mal finir, écrivit, entre autres, Der Judenspiegel, 1507, invitant les Juifs à se convertir et, pour cela, à renoncer à la lecture du Talmud ; puis, Der Judenfeind, 1509, attaqué par Reuchlin ; Der Handspiegel, 1511, contre Reuchlin, etc. — L’inquisiteur dominicain Jacques Hochstratten, Destruclio cabbalæ seu cabbalisticæ perfidiæ, Cologne, 1519. — Arnold Luydius de Tongres, Arliculi sive propositions de judaico favore nimis suspectæ ex libello leulonico Joannis Reuchlin, Cologne, 1512, etc.

Dans la querelle de Reuchlin il fut question surtout du Talmud, beaucoup moins de la cabbale. Quand l’Église condamna les livres juifs, il ne s’agit d’abord que du Talmud. La cabbale était moins suspecte, elle paraissait plus apte à confirmer les dogmes chrétiens. Sur les livres pour et contre la cabbale voir t. ii, col. 1271-1273, 1290.

6. Écrits oà les Juifs sont combattus indirectement. — Pascal, Pensées, l re édit. posthume, Paris, 1669. — 2. Daniel Huet, évêque d’Avranches, Demonstratio evangelica, Paris, 1679, ouvrage entrepris à la suite de discussions avec celui des Juifs d’Amsterdam qui tum inter illos peritissimus ac totius judaicæ disciplinæ consultissimus habebatur, præf., p. 2 ; trad. dans Migne, Démonstrations évangéliques, Paris, 1843, t. v, col. 7-936. — Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, Paris, 1681, surtout, dans la IIe partie, « La suite de la religion », les c. xx-xxiv, xxix-xxxt, Œuvres, édit. Lâchât, Paris, 1864, t. xxiv, p. 467-512, 553570. P. Montmédy a publié Triumphus religionis de atheismo, gentilismo, judaismo et hæresi. sive de religionis successu et anliquilale ex libro J. B. Bossuet Discours