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1881
1882
JUIFS (CONTROVERSES AVEC LES), DE 313 A 1100


me de Turin († 470), Tractatus contra Judseos, P. L., t. Lvn, col. 793-806.

3. VIe siècle. — S. Grégoire de Tours († 595), Historia Francorum, t. VI, c. v, P. L., t. lxxi, col. 573575, raconte une controverse qu’il soutint contre un juif en présence du roi Chilpéric.

4. VIIe siècle. — S. Isidore de Séville, avant 633, De fide catholica ex Yeleri et Novo Testamento contra Judseos, P. L., t. lxxxiii, col. 448-538. Voir ci-dessus, col. 104-105. — S. Ildeplionse de Tolède († 667), De virginitate perpétua S. Mariée adversus très infidèles, P. L., t. xcvi, col. 53-102 : le c. i contre Jovinien, le c. h contre Helvidius, les c. m-xii, col. 64-102, contre les Juifs. Voir t. vii, col. 742. — S. Julien de Tolède († 690), De comprobatione œtalis sextæ, P. L., t.xcvi, col. 537-586. Julien, juif converti, se propose d’établir que le Christ est venu et qu’on est au 6e âge du monde, à l’encontre des Juifs disant qu’on est au 5e âge et non au 6e où le Christ doit venir. Cet écrit a été publié parfois sous le nom de Julien Pomère.

5. IXe siècle. — Agobard, évêque de Lyon († 840), De insolentia Judseorum, P. L., t. civ, col. 6976 ; De judaicis superslitionibus, col. 77-100 ; De baplismo judaicorum mancipiorum, col. 99-106 ; De cavendo conviclu et societate judaica, col. 107-114. Voir t. i, col. 613-615. — Amolon, évêque de Lyon († 852), Epistola seu liber contra Judseos, P. L., t. cxvi, col. 141-184, faussement attribué à Raban Maur, cf. P. L., t. civ, col. 82-83, note ; t. cvii, col. 34-35. Voir t. i, col. 1126. — Raban Maur († 856), Tractatus de variis quæstionibus Veleris et Novi Testamenti adversus Judseos, n’existe pas, comme il a été dit, 1. 1, col. 1536, dans P. L., t. cvii, col. 401-594, mais bien dans Martène et Durand, Thésaurus novus anecdotorum, Paris, 1717, t. v, col. 403-594. — Paul Alvare de Cordoue († 861), de descendance juive, Epist, xivxx, P. L., t. cxxi, col. 478-514, surtout la lettre xviii, contre Bodon, diacre du palais de Louis le Débonnaire, qui s’était fait juif, avait pris le nom d’Éléazar et s’était fixé à Saragosse (839) ; les lettres xv et xviisont des fragments de Bodon. Voir 1. 1, col. 927.

6. XIe siècle. — Le clerc Henri écrivit, à la demande de l’empereur Henri III, une réponse à la lettre de Vecelinus, chapelain du duc Conrad, passé au judaïsme (1005). Elle est dans Albert, moine de Saint-Symphorien de Metz, De diversilate temporum, t. II, c. xxiv, P. L., t. cxl, col. 485-490. — Fulbert de Chartres († 1029), Tractatus contra Judseos, P. L., t. cxli, col. 305-318. Fulbert n’a pas écrit trois traités antijuifs, comme il a été dit, t. vi, col. 965 ; mais le Tractatus qu’il a écrit a été parfois séparé en trois parties, où l’on a vu trois sermons. Cf. P. L., t. cxli, col. 178. — S. Pierre Damien († 1072) Antilogus contra Judseos, P. L., t. cxlv, col. 41-58 ; Dialogus inter judœum requirentem et christianume contrario respondentem, col. 57-68.

Écrits perdus.

Diodore de Tarse (f avant 394)

écrivit Contre les Juifs. Cf. Suidas, Lexic, P. G., t. cxvii, col. 1249. — Gennade, De scriptoribus ecclesiasticis, c. lxxviii, P. L., t. lviii, col. 1103, signale un Voconius (Buconius d’après un manuscrit), évêque de Castellani (Mauritanie), qui écrivit adversus Ecclesise inimicos Judseos et arianos et alios hæreiicos. On s’est demandé s’il ne faudrait pas identifier cet écrit avec le pseudo-augustinien Adversus quinque hsereses seu contra quinque hostium gênera. — Possidius, dans l’Indiculus des œuvres de saint Augustin, P. L., t. xlvi, col. 6, mentionne comme écrits contre les Juifs, avec la lettre cxcvi à Asellicus et la q. lvi du De diversis quæstionibus, une Quseslio de Judeeis et, en outre, tractatus duo. La Qusestio de Judseis serait-elle due à une inadvertance de Possidius, qui aurait lu Qusestio de Judseis le titre de la q. xlvi, t. xl, col. 29 31, intitulée De ideis ? Peut-être. Quant aux « deux traités », l’un des deux est perdu, à moins que Possidius n’ait désigné de là sorte la lettre à Paulin de Noie. Cette lettre, réponse à un questionnaire du saint, Epist., cxxi, t. xxxiii, col. 462-470, ne serait-elle pas plutôt la Quæstio de Judseis dont parle Possidius ?

— Nous avons un écrit faussement attribué à saint Anastase le Sinaïte ; nous ne possédons pas le traité Contre les Jui/s dont il mentionne le t. II, dans Vin Hexæmeron, t. VI, P. G., t. lxxxix, col. 933. — Est aussi perdu le récit d’une controverse entre le juif Julius et maître Pierre de Pise, à Pavie, vers 755 : et scriplam esse eamdem controversiam in eadem civitate audivi, dit Alcuin, qui assista par hasard au débat. Epist., c, P. L., t. c, col. 314.

Écrits où les Juifs sont combattus indirectement.


Il n’y a qu’à jeter un coup d’œil sur les tables des matières des volumes des deux Patrologies grecque et latine pour se rendre compte, quelque incomplètes qu’elles soient trop souvent, de la grande place que les Juifs y occupent. En dehors des écrits qui ont pour but direct de les combattre, ils sont nommés, critiqués, réfutés un peu partout, dans les ouvrages de défense catholique, les sermons, les commentaires de l’Écriture sainte, les textes qui visent leurs rapports avec les chrétiens. C’est ainsi que, au ive siècle, saint Gaudence de Brescia, qui nous apprend, Serm., xxi, P. L., t. xx, col. 999, que son prédécesseur, saint Philastre, prêcha contre les païens, les Juifs et les hérétiques, attaque fréquemment les Juifs dans ses sermons. Cf. notamment Serm., i-vn, x sur la Pàque ; viii-ix, sur les noces de Cana ; xi, sur le paralytique, col. 843-927. Au ve siècle, saint Jérôme et saint Augustin reviennent constamment à la charge ; voir par exemple, d’Augustin le Contra Faustum manichseum, surtout t. XII, P. L., t. xlii, col. 253-280. Au vie siècle, Cassiodore bataille contre eux dans son Expositio in psalterium, en particulier sur le ps. lxiii, P. L., t. lxx, col. 438-443 ; saint Grégoire le Grand a plus de cinquante lettres pour régler différents points relatifs à leur situation juridique, cf. V. Tiollier, Saint Grégoire le Grand et les Juifs, Briguais, 1913, p. v, et s’explique sur eux et contre eux dans ses Morales et dans ses Homélies. Et cela dure jusqu’au xie siècle, où Brunon de Wurtzbourg, pour ne nommer que lui. s’en prend à maintes reprises aux Juifs dans son Expositio psalmorum. P. L., t. cxlii, col. 49-530.

5° Le caractère des écrits. — De ces écrivains trois ont été des juifs convertis : Isaac, qui retourna au judaïsme, Julien de Tolède et Paul Alvare. L’auteur de la Didascalie de Jacob se donne pour un juif converti ; vraisemblablement cette affirmation et la forme, que revêt cet écrit, d’un exposé de la vérité du christianisme à des Juifs convertis de force ne répondent pas à une réalité historique. Il faut voir probablement de pures fictions littéraires dans les controverses qui auraient eu lieu devant Constantin et devant les rois des Homérites et de Perse, ainsi que dans la plupart des dialogues entre Juifs et chrétiens. Deux, au moins, de ces discussions furent véritables, celle que Grégoire de Tours eut avec Priscus en présence du roi Chilpéric, celle de Pierre de Pise, à Pavie, avec le juif Julius ; de même, sans doute, celle à laquelle Philippe de Side dit avoir assisté. Il y eut certainement d’autres controverses orales. Sans nous arrêter aux renseignements fournis, par les pseudo-Jean et Polybe, dans la Vie légendaire de saint Épiphane, c. vi, xxvi, XLvn, P. G., t. xli, col. 29, 56, 84, rappelons que saint Jérôme traduisit l’Ancien Testament sur l’hébreu en vue des controverses avec les Juifs, et notons que saint Isidore de Péluse écrivit à divers chrétiens qui avaient eu des discussions avec les Juifs, t. I, epist., cxli, cdi, II, xcix ; III, xix, xciv ; IV,