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1871 JUIFS (CONTROVERSES AVEC LES), DES ORIGINES A 313 1872

et finalement expulsés de presque tous les pays de l’Europe occidentale (col. 1887).

IV. De lôOOà 1789. — Les Juifs vivent dans l’affaissement, mais peu à peu leur sort s’adoucit ; la fermentation des principes que fera prévaloir la Révolution française prépare pour eux des temps propices (col. 1889).

V. De 1789 ùnos jours. — C’est l’époque de l’émancipation civile, puis des luttes de l’antisémitisme (col. 1909).

Travaux d’ensemble. — Il n’existe pas de travail d’ensemble satisfaisant. Pour la bibliographie, voir C. J. Imbonati, Bibliotheca latinu-hebraica sive de scriptoribus latinis qui contra Judœos vel de re hebraica utcumque scripsere, Rome, 1694 (fourmille d’inexactitudes) ; J. C. Wolf, Bibliothcca hebriea, Hambourg, 1715, t. ii, p. 96-144 ; J. A. Fabricius, Delectns argumentorum et syllabus scriptorum qui veritatem religionis christianæ adversus atlieos, epicureos, deistas seunaturalistas, idololatras, Judœos et mahummedanos lucubrationibus suis asseruerunt, Hambourg, 1725 (soigné) ; A. C. Me Giffert, Dialogue between a Christian and a jew, Marbourg, 1889, p. 12-17 (défectueux) ; J..Juster, Examen critique des sources relatives à la condition juridique des Juifs dans l’empire romain, Paris, 1911, p. 27-54, et Les Juifs dans l’empire romain, leur condition juridique, économique et sociale, Paris, 1914, t. i, p. 60-119 (nombreux renseignements, ne dépasse pas la période des Pères).

Pour l’étude des idées, voir, avec les trois ouvrages (superficiels) de K. Werner, Geschichte der apologetischen und polemischen Literatur der christlichen Théologie, 2e édit., Ratisbonne, 1889, 1. 1, p. 2-84 ; Der heil. Thomas von Aquino, Ratisbonne, 1858, t. i, p. 623-663 ; Geschiclite der neuzeitlichen christlich-kirchlichen Apologetik, 2e édit., Ratisbonne, 1889 ; J. Martin, L’apologétique traditionnelle, Paris, 1905, 3 vol. (intéressant, un peu systématique) ; O. Zôckler, Geschichte der Apologie des Christentums, Giitersloh, 1907 (incomplet).

Pour la connaissance du milieu et des conditions historiques où s’est déroulée la controverse, voir l’historien juif H. Grâtz, Geschichte der Juden, Leipzig, 1860-1875,. Il vol., trad. franc, abrégée L. Wogue et M. Bloch, Paris, 18821897, 5 vol. ; F. Vernet, Juifs et chrétiens, dans le Dictionnaire apologétique de la foi catliolique, Paris, 1915, t. ii, col. 1651-1764.

I. Des origines au triomphe de l’Église (313). — 1° Les écrits. — 1. Écrits conservés. — Toute la polémique antijuive est en germe dans le Nouveau Testament, surtout dans saint Paul ; la lettre aux Galates peut être considérée comme le premier monument de cette littérature. Cf. E. F. Scott, The apologelic of the New Testament, New— York, 1907 ; E. Monier, Les débuts de l’apologétique chrétienne. L’apologétique des apôtres avant saint Jean, Briguais, 1912, p. 3-43.

En dehors du Nouveau Testament nous sont parvenus, en totalité ou en partie : Aï SiaOrjxai xûv 16’Ttaxpiapxôiv, Les testaments des douze patriarches P. G., t. ii, col. 1037-1150, et, mieux, édit. R. H. Charles, Oxford, 1908 ; trad. franc, dans Migne, Dictionnaire des apocryphes, Paris, 1850, t. i, col. 853936. Apocryphe d’origine juive, avec d’importantes interpolations chrétiennes, peut-être de la fin du I er siècle, tendant à faire reconnaître le Christ par les Juifs. — Pseudo-Barnabe, ’Ettiotoat), P. G., t. ii, col. 727-782 (texte grec incomplet « les c. i-iv et d’une moitié du c. v découverts par Tischendorf en 1859), et édit. complète et trad. Hemmer-Oger-Laurent, dans Les Pères apostoliques, Paris, 1907, 1. 1, p. 30-101 ; écrite entre 117 et 137. Voir t. ii, col. 416-422. — S. Justin, IIpôçTpôçwva’IouSoùov StâXoyoç, P. G., t. VI, col. 471-800, et édit. et trad. G. Archambault, Paris, 1909, 2 vol. ; écrit vers 155. — Tertullien, Adversus Judœos, P. L., t. H, col. 597-642 ; écrit, entre 200 et 2((6, à propos d’une discussion récente, sans doute à Carthage, entre un chrétien et un prosélyte juif, sur la question de savoir si les gentils étaient exclus des promesses divines. On a supposé, sans preuves valables, que les huit premiers chapitres seuls seraient authen tiques et que la suite ne serait qu’une lourde compilation faite surtout avec des fragments de Y Adversus Marcionem. — Clément d’Alexandrie, SxpcofxaTeu ;, t. VII, c. xv, cf. xviii, P. G., t. ix, col. 524, 553-558, annonce qu’il va répondre aux Grecs et aux Juifs objectant contre le christianisme les discusions des hérétiques ; écrits entre 202 et 211. — S. Hippolyte (f après 235), ’AT708eiy.Ti.x7j Trpôç’IouSatouç, P. G., t. x, col. 787-794, un fragment seulement dont l’authenticité n’est pas incontestable. — Origène, en composant ses’EÇaTiXâ B16Xîa, P. G., t. xv-xvi (des fragments), achevés vers 245, voulut fournir le moyen de connaître le texte hébreu et de le citer, dans la controverse avec les Juifs, et enlever à ceux-ci un motif de dérision dont ils se prévalaient parce qu’ils se croyaient autorisés à arguer leurs contradicteurs d’ignorance. Cf. son’EttiotoXy) Ttpôç’AçpUavov, n. 5, P. G., t. xi, col. 60-61. Dans le Kaxà KeXaoû, vers 244-249, il réfute ce que Celse, par un maladroit procédé de rhétorique, met sur les lèvres d’un Juif contre le Christ et contre les Juifs convertis au christianisme. Cf. præf., c.vi ; 1. 1, c.xxviii ; t. II, c. i, P. G., t. xi, col. 650, 713, 792. —— S. Cyprien, Testimonia ad Quirinum, P. L., t. iv, col. 679-780, avant 250, en trois livres, dont les deux premiers groupent méthodiquement des passages de l’Écriture, pour établir la déchéance des Juifs, la vocation des gentils et la vérité du christianisme. A la suite des œuvres de saint Cyprien, on inséra souvent les trois petits traités contre les Juifs, qui suivent ; ils ne sont pas de lui. — De montibus Sina et Sion, P. L., t. iv, col. 909-918 ; ces deux montagnes représentent la première l’Ancien et l’autre le Nouveau Testament. L’œuvre est peut-être de la première moitié du m siècle et vraisemblablement de provenance africaine. — Adversus Judœos, P. L., t. iv, col. 919-926 ; un discours, qui a été rattaché au milieu de Novatien. — Ad Vigilium episcopum de judaica incredulitate, P. L., t. iii, col. 119-132, lettre d’envoi de la traduction du Dialogue d’Ariston de Pella que nous retrouverons dans un instant ; l’auteur est un Celse, par ailleurs inconnu, qui vécut peut-être au iiie siècle. Voir 1. 1, col. 1868 ; t. iii, col. 2465. — Lactance, Divinarum institutionum, t. IV, c. ii, P. L., t. vi, col. 452, vers 311, avertit que ce t. IV, qui traite de la vérité du christianisme, est contre les Juifs. Cf., du même, Epitome divinarum institutionum, c. xlh-li, P. L., t. vi, col. 1048-1058. — Commodien, peut-être Juif d’origine, semble devoir être maintenu au m° siècle ou, au plus tard, au iv c, en dépit des tentatives faites pour le rajeunir. Cf. A. d’Alès, Commodien, dans les Recherches de science religieuse, Paris, 1911, t. ii, p. 480-520. Le titre de son écrit : Carmen apologeticum adversus Judœos et gentes, a été imaginé par son premier éditeur, le futur cardinal Pitra, Spicilegium Solesmense, Paris, 1852, t. i, p. xxi, et n’en indique pas très exactement le contenu ; mais dans cette œuvre, et plus encore dans ses Dislructiones, P. L., t. v, col. 189-262, Commodien expose les raisons qui existent, pour les païens et les Juifs, d’embrasser le christianisme. Voir t. iii, col. 412419.

2. Écrits perdus.

Ariston de Pella, ’Iàocovoç xal

IlaTCÎaxoo àvxiXoyta Ttepl Xpiaxoû, entre 135 et 165. Cet écrit, dont Origène, Kaxà KeXaoû, t. IV, c. lii, col. 1113, donne le titre et qui fut célèbre dans l’antiquité chrétienne, n’a pas été conservé, non plus que sa traduction latine par un Celse mentionné plus haut. A. Harnack, Die Allercatio Simonis judœi et Thcophili christiani, Leipzig, 1883, a supposé que le Dialogue d’Ariston servit de base à YAltcrcatio et fut utilisé par plusieurs controversistes ultérieurs. Cette hypothèse eut de l’écho. Voir t.i.col. 1869. l’.Corssen, Dit I Allercatio Simonis judsei et Theophili christiani auf