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1827
1890
JUGKMKNT — JUGEMKNT TÉMÉRAIRE — ISJS

, p. 633 sq., et 1895, p. 552-564 ; F. Durrbach, art. Inferi, dans Daremberg-Saglio, Dictionnaire des antiquités, t. iii, Paris, 1900, p. 493-515.

II. HlSTOlHE DE LA RÉVÉLATION CHRÉTIENNE. 1° Pé riode scripturaire. — 1. Éludes d’ensemble. — L. Atzberger, Die christliche Eschatologie in den Stadien ihrer Offenbarung im Allen imtl Neuen Testament, Fribourg-en-B., 1890 ; . Wahl, Unsterblichkeits-und Vergeltungslehre des alttestamentichen llebraismus, Iéna, 1871 ; A. F. Stewart Salmond, The Christian doctrine of immortalitg, Edimbourg, 2’édition, 1896 ; R. II. Charles, .1 critical historg o/ the doctrine o/ a future lifc, Londres, 1899.

2. Monographies : Ancien Testament. — J. Touzard, Le </( tnloppement de la doctrine de l’immortalité, dans Revue biblique, 1898, p. 207-242 ; critiqué par A. Durand, S. J., Les rétributions de la vie future dans les Psaumes, dans Études, t. i.xxxi, 1899, p. 328-349, et Les rétributions de la vie future ihms l’Ancien Testament, ibid., t. Lxxxin, 1900, p. 22-49 ; A. Kohut, Was hat die talmudische Eschatologie aus dem Parsismus aufgenommen, dans Zeitschrift der deutsclien morgent àndischen Gesellschaft, t. xxi, 1867, p. 552-592 ; E.Stave, L’eber den Einfluss des Parsismus auf dus Judentuin, Ilaarlem et Leipzig, 1898 ; E. Bôklen, Die Verwandtschafl’1er jûdisch-chrisUichen und der persischen Eschatologie, Gcettingue, 1902 ; P. Dhorme, Le séjour des morts chez les Babyloniens et hs Hébreux, dans Revue biblique, 1907, p. 57-78 ; P. Volz, Jiidische Eschatologie von Daniel bis Aquiba, Tubingue, 1903 ; F. Weber, Jiidische Théologie, Leipzig, 2e édition, 1897.

3. Monographies : Nouveau Testament : — P. BatiffoI, L’enseignement de Jésus, Paris, 2e édit., 1905 ; R. Kabisch, hic Eschatologie des Paulus, Gœttingue, 1893 ; E. Teichmann, Die ; >aulinische Vorstellungen von Auferstchung und Gericht und ihre Beziehung zur jùdischen Apocalyptik. Leipzig, 1896 ; R. Kennedy, St Paul’s conception of the last things, Londres, 1904 ; F. Prat, La théologie de saint Paul, t. il, Paris, 1912.

Période patristique.

Sacrifiée dans les histoires générales

du dogme, la doctrine du jugement tient sa petite place dans les rares monographies du dogme eschatologique ou sotériologique : L. Atzberger, Geschichte der christlichen Eschatologie innerhalb der vornicànischen Zeit, Fribourgen-B. , 1896 ; J. Turnicl, L’eschatologie à la fin du IV’siècle, dans Revue d’histoire et de littérature religieuses, t. v, 1900, p. 97-128, 200-233, 289-322 ; J. Niederhubcr, Die Eschatologie des heiligen Ambrosius, Paderborn, 1907 ; J.-B. Aulhauser, Die Heilslehre des hl. Gregor von Nyssa, Munich, 1910 ; E. Weigl, Die Heilslehre des hl. Cgrill von Alexandrien, Mayence, 1905 ; Osk. Braun, Moses bar Kcpha und sein Buch von der Seele, Fribourg-en-Brisgau, 1901.

Quelques indications dans Thomas Burnet, De statu mortuorum et resurgentium tractatus, Colonise Cheruscorum, 1729, 2e édit. 1733 ; critiqué par Lud. Ant. Muratori, De paradiso regnique ca^lestis gloria, Vérone, 1738.

Contributions partielles par Martin.Jugie, La doctrine des fins dernières dans l’Eglise gréco-russe, dans Échos d’Orient, t. vii, 1914-1915, p. ">-22, 209-228, 402-421 ; .1. Rivière, Rôle du démon au jugement iiarticulicr chez les Pérès, dans Revue des sciences religh usrs, . 1, 1 92 1, p. 1 3-6 I ; A. Bouillit, Le jugement dernier dans l’art des douze premiers siècles, Paris, 1894. Excellent résumé dans Labauche, Leçons de théologie dogmatique, t. u : L’homme, Paris, 4e édit., 1921.

III. Exposé DE LA RÉVÉLATION CHRÉTIENNE.

1° Chez les protestants. — 1. École orthodoxe. — Th. KliefDth, Christliche Eschatologie, Leipzig, 1886 ; Chr. E. Luthardt, Die Lehre non den letzten Dinqen, 2e’édit., Leipzig, 1870 ; H. W. Rinck, Vom Zustand nach dem Tode, 3’édit., Bâle, 1878 ; Fr. Splittgerber, Tod, Fortleben und Aiifcrstehung, 2’édit., Halle, 18<19. Bésumé dans A. Grétillat, Exposé de théologie systématique, Paris, 1890, t. iv, p. 515-624. — 2. École libérale. — Louis Emcry, L’espérance chrétienne, Lausanne, 1913 ; articles Eschatologie et Gericht Gotles, dans IL Gunkcl cl O. Schee !, Die Religion in Geschichte und Gegenwarl, t. ii, Tubingue, 1910, col. 598-623 et 1318-1321.

2° Chez les iiilholiques. — 1. Théologiens scolastiques : Sailli Thomas, In IV Sent., dist. XLIII-XLIX ; Somma theolagtca, Supplem., q. i.xix et lxxxvii-xc ; Opusc, i srx : De pr&ambuUs ad judiclum et de ipso judicio, dans opéra omnia, Paris, I. xxviii, p. 624-653 ; Saint Boiuivriittirc, In

i Sent., dist. XLIII-XLIX, édition de Quaracchi, 1889, i. iv, p. 880-997 ; Suarez, De mysteriis vttie Christi, disp.

I.II-LV1I1, dans Opéra omnia, t. xiv, Paris, 1860,

p.997-1102 ; Gotti. Theologia scholastico-dogmatica, ologne, 1735, t. vi. p. 305-354.

2. Parmi les innombrables manuels modernes, on consultera avec fruit : L. Billot, Quæstiones de novissimis, Rome, 5e édit., 1921 ; J. Katschthaler, Eschatologiu, Ratisbonne, 1888 ; Palmieri, De novissimis, Rome, 1908 ; C. Mazzella.De £>co créante, Rome, 4e édit., 1896. — Monographies, par J. Drexelius, Tribunal Christi, dans Opéra spiritualia, Douai, 1636, t. il, p. 451-546, traduit en français sous ce titre : Le tribunal de Jésus Christ ou le jugement d’un chascun à l’instant de son trespas, Rouen, 1650 ; saint Alphonse de Liguori, Dissertations dogmatiques et morales sur les fins dernières, I et VI, dans Œuvres dogmatiques, traduction J. Jacques, Tournai, 1874, t. v, ii, p. 217-230 et 334-391 ; J.-H. Oswald, Eschatologie, Paderborn, 1868 ; Bautz, Weltgericht und Weltende, Mayence, 1886.

J. Rivière.


JUGEMENT TÉMÉRAIRE
I Nature.
II. Malice.
III. Gravité.
IV. Causes et remèdes.

I. Nature.

Le jugement téméraire consiste à penser mal du prochain sans raison suffisante. Il contient une appréciation défavorable et il est gratuit ou presque sans fondement. Ce sont là ses deux caractères essentiels. On le qualifie de téméraire pour signifier qu’il est toujours entaché d’imprudence. Peu importe qu’en pensant mal d’autrui on ait deviné juste : du moment qu’on a jugé sur de légers indices ou des preuves peu concluantes, on a commis le péché de jugement téméraire. — Avant tout c’est un jugement, ou l’acte de notre esprit qui affirme sans hésiter, avec certitude. Il diffère en cela du soupçon et du simple doute. Il convient de se faire de chacun une idée nette. Douter, c’est demeurer en suspens vis-à-vis d’une action du prochain, hésiter à se déclarer en faveur de son innocence. Soupçonner, c’est se sentir incliné à croire vrai le mal qu’on pense d autrui, sans toutefois le tenir pour certain. Juger, c’est prononcer une sentence ferme, indubitable, c’est condamner le prochain parce qu’on l’estime certainement coupable. Le doute est un état suspensif de l’esprit qui n’incline ni dans un sens ni dans l’autre ; il est figuré par une balance en équilibre. Le soupçon est la tendance à croire que probablement le mal existe : une balance dont le lléau incline légèrement d’un côté le représente. Le jugement est un acte définitif de notre intelligence : c’est le poids qui emporte le plateau de la balance.

II. Malice.

Juger témérairement c’est assez souvent juger sans autorité et toujours sans la science nécessaire, deux défauts qui empêchent qu’un jugement soit juste, et que l’Évangile a sévèrement réprouvés par cette parole : « Ne jugez pas ». Matth., vii, 1. A cette défense l’apôtre saint Paul fait écho comme il suit : Qui è’tes-vous pour oser juger le serviteur d’autrui ? qu’il se tienne debout ou qu’il tombe, cela regarde son maître. Rom., xiv, 4. Ne jugez pas avant le lemps, dit-il encore ailleurs, mois suspendez votre jugement jusqu’à ce que vienne le Seigneur, pour éclairer les ténèbres et manifester les secrètes pensées des cœurs. I Cor., iv. 5. Le jugement téméraire est d’abord offensant pour Dieu dont il usurpe un droit essentiel, inaliénable, celui de juger les intentions. Le cœur humain est un sanctuaire réservé où il n’appartient qu’à Dieu de pénétrer en maître. Seul, le souverain Juge a la science qu’il faut pour en fouiller tous les replis : seul aussi] il a de soi l’autorité nécessaire pour instruire la cause do sa créature.

Injurieux pour Dieu, le Jugement téméraire l’est. en outre, pour l’homme qui en est l’objet. Il lui ravit notre estime et loi Fait encourir notre mépris personnel. Or le prochain a droit à noire estime comme nous avons droit à la sienne : l’estime est un bien appréciable dont il est injuste de le dépouiller, tant qu’il ne s’en est pas rendu positivement indigne. Au surplus. le jugement téméraire consommé dans le cu-ur OÙ il prend naissance, tend à s’extérioriser, à propager sa