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ITALIE. ŒUVRES DE ZÈLE


tenait des agents fixes aux principales gares du royaume, pour y accueillir les jeunes voyageuses, que leur inexpérience, ou leur ingénuité, exposait à tant de périls.

L’oeuvre de la bonne presse.

l. Les Journaux

catholiques sont, en général, rédigés d’une façon fort convenable, et si on les compare à la plus grande partie des feuilles libérales ou autres, on peut dire qu’ils « ont bien écrits. Quoiqu’ils aient dû lutter contre toutes sortes de difficultés, non seulement ils se sont soutenus, mais ont amélioré leur situation, à divers points de vue, par exemple, pour le tirage, le choix des collaborateurs, l’abondance et la sûreté des nouvelles qu’ils donnent ou des matières qu’ils traitent. Ce n’est pas à dire, cependant, qu’ils soient parfaits, et que, surtout, leur nombre réponde aux nécessités du temps.

En première ligne de ces journaux catholiques, est i’Osseri’ulore romano, organe officieux du Vatican. Nommons ensuite pour Home, Lu Voce délia verità, fondée le 8 avril 1871, et qui toujours défendit courageusement la lionne cause. Léon XIII la loua spécialement à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire de sa fondation, célébré le 8 avril 1896. Plus récent est le Corriere d’Italia, fondé en 1905. Il est diversement apprécié, à cause de ses idées politiques et de l’acrimonie qu’il met, parfois, dans des disputes sur des sujets qui n’intéressent, en rien, ni l’Église, ni la religion. La Vera Roma, journal politique, religieux, illustré, mais seulement hebdomadaire. De même, la Giouenlu cultholica.

En Toscane, très répandue est l’Unitâ cullolica, de Florence. Plusieurs fois louée par Pie IX et Léon XIII, pour son bon esprit et l’énergie qu’elle déploya, sous ces deux pontificats, pour la défense des saines doctrines, elle l’a été aussi, d’une façon très explicite, par Pie X, à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa fondation qu’elle célébra, le

29 octobre 1912. Dans cette même région de l’Italie, est répandu aussi le Messagero Toscano, qui paraît à Pise ; // nuovo giornale di Piacenza, de Plaisance.

Dans l’Italie septentrionale, citons : La Difesu, de Venise ; Y Avvenire d’Italiu, de Bologne ; L’Ilulia, de Milan : // Cittadino, de Gènes ; La Liguria, de Gênes ; // Herico, de Vicence ; Il Cilladino, de Brescia ; Il Momento, de Turin ; L’Italia reale, de Turin ; // Cittadino, de Mantoue ; L’Esare, de Lucques ; Eco di Bergumo, de Bergame ; Modena, de Modène ; La Libéria, de Padoue ; L’Ordine, de Côme ; Lo Standard ", tle Cuneo ; Il Ticino.de Pavie ; Verona Fedele, de Vérone ; Il I’opolo, de Tortone ; L’Eco del lillorule, de Triesle ; // Carrière del Friuli, d’Udine.

Dans l’Italie méridionale, La Libéria, de Xaples ; La Fedee c initia, de Reggio, enCalabre ; Il Cittadino eeilolico, de Girgenti, en Sicile ; la Sicilia cattolica, qui a succédé à l’Ape (l’Abeille), fondée en 1866.

Il y a. en Italie, environ 130 journaux catholiques hebdomadaires, une cinquantaine de revues catholiques, paraissant tous les quinze jours, et 150 publications mensuelles catholiques. On en trouvera les titres divers dans l’Annuario ecclesiastico de 1915, i : i-X. Borne, 1916, p. 179, 877-880.

2. I.e cardinal Malli, archevêque de Pise. avant formé un projet d’Opéra nazionale per la buoim stampa, pour la diffusion, en Italie, des bons journaux et des revues périodiques animées des principes catholiques, comme aussi pour la diffusion des bons livres, le s tumit au pape Benoît XV, qui l’approuva, le

30 mars 1915, et en fixa les statuts. En même temps, le cardinal Malli publia une lettre pastorale, à ce sujet, et un opuscule intitulé : l’er il giornalismo cattolico, in-8°, Pise, 191Ô, tiré à de nombreux exemplaires.

En moins d’une année, cette œuvre s’étendit, se constitua, et, dès le mois de janvier 1910, publia un bulletin mensuel, intitulé : Stampa cattolica ituliana, Rome, 70, via délia Scrofa. Cette revue a pour but de réunir les documents et renseignements pouvant servir au développement de l’œuvre, dans tous les diocèses d’Italie. En 1918, ce bulletin changea de titre, et s’appela Lettere upertc. Lettres ouvertes, écrites d’un style alerte, pour faire comprendre à tous les catholiques l’extrême importance de la bonne presse.

Dans le même but, furent lancés une foule de tracts, aux litres suggestifs, comme : Il rc di caria ; Vend modie… uno di pin per aintare it mondo a camminarc meglio ; I giornalini, etc. Tous étaient le commentaire de l’épigraphe humoristique, mise en tête du premier numéro des Lettere aperle, sous une vignette indiquant, d’une façon saisissante, comment le journalisme mène le monde : Siu rlic cammini bene, — Sia che cummini maie, — // monda vae mené, — Corne vuole il giornule.

Même allure avait Y Almanacco, Manuale délia buonu stampa, Home, 1918, qui était, en même temps, un répertoire très utile d’indications sur la bonne presse : livres, revues, journaux catholiques ; sur les délégués diocésains ; la marche de l’œuvre, etc. Il indiquait, entre autres, avec leur adresse exacte, 24 journaux quotidiens, 23 revues importantes ; » 420 autres de caractères divers et’d’importance moindre, mais utiles et recommandables, paraissant dans les diverses régions de l’Italie. En premier lieu venait le Piémont, le plus riche en publications périodiques, puisqu’il en compte 70 ; ensuite la Lombardie, avec (54 ; le Latium, avec 47 ; l’Emilie, avec 42 ; la Toscane, la Vénétie, la Sicile, la Campanie en avaient, chacune, plus d’une trentaine ; la Ligurie et les Marches en avaient, chacune, une vingtaine environ ; l’Ombrie en avait 10 ; les Pouilles, 10 ; le Molise, 5 ; la Calabre, 6 ; la Sardaigne, 3 ; la Basilicate, 2. Malgré ces chiffres assez consolants, la liste n’était pas complète. Il y avait aussi espérance que cette situation, déjà bonne, s’améliorât toujours davantage.

3. Des bibliothèques populaires, catholiques et même circulantes, ont été fondées, en divers endroits, depuis une trentaine d’années. Pour faciliter l’acquisition des bons livres, le P. Franco publia le Calalogo di libri per le jamiglie colle cd oneste, in-8°, Rome, 1892.

En 1904, fut fondée la Fcderuzione Italiana délie biblioteche calloliche circolanli, dont le centre est à Milan. Elle publie un bulletin mensuel intitulé, d’abord, Bollellino délie biblioteche cattoliche ; puis, à partir de

1914, Rivisla di letlure. La fondation de cette fédération catholique précéda, de deux ans, celle de la Fcderuzione délie biblioteche papulari, qui est d’origine sectaire et maçonnique. La fédération italienne des bibliothèques catholiques comprenait, en 1915, plus de 700 bibliothèques affiliées, et pics de 1 000, en 1917. Son bulletin signale, chaque mois, les nouveaux livres, dignes d’être recommandés. En douze ans, il avait ainsi analysé, au poinl de vue moral, plus de 4 000 volumes de lecture. La fédération a publié également un Manuale del bibliotecario, in-8°, Milan,

1915, contenant ce (prune expérience de dix années avait appris, et donnant des directions pratiques, pour le bon fonctionnement d’une bibliothèque populaire circulante ; un catalogue des livres recommandables : un jugement sur les revues italiennes et étrangères, etc.

VIII. Insu i ( nONS CHARI1 m I S. I. A ROME. —

L’Église de Rome fut, Jusqu’en 1870, extraordinairement riche en fondations de ce genre, grâce à la munificence des souverains pontifes, des cardinaux, des ordres religieux et de l’aristocratie.

Le plus ancien ouvrage qui soit parvenu jusqu’à