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ITALIE. ŒUVRES DE ZÈLE


VIL Œuvres de zèle. — 1° Vie paroissiale à Rome. — 1. Au commencement du xx c siècle, il y avait à Rome, 58 paroisses, dont 26 étaient confiées aux prêtres Béculiers, et 32 aux piètres réguliers. La population élant, alors, de 555 000 âmes environ, eela faisait, théoriquement, ’une moyenne de 9 000 âmes par paroisse ; mais, pratiquement, il était loin d’en être ainsi. Les paroisses situées au eentre de la ville, étant très rapprochées les unes des autres, avaient peu d’habitants ; tandis que celles des quartiers excentriques, où, avant 1870, il n’y avait ni habitants, ni églises, devenaient de plus en plus populeuses, lia donc fallu les scinder, pour en créer d’autres. C’est ce qui a été fait, surtout sous Lie X, et c’est ce qui continue encore à se faire, car la ville ne cesse de grandir, par un afflux constant de la population, qui, de toutes les parties de l’Italie, se porte vers la capitale. Celle augmentation, toujours grandissante, n’a pas été favorable à l’amélioration des mœurs et de la piété. Si les anciens Romains, établis à Rome depuis longtemps, sont restés profondément chrétiens, les nouveaux habitants, attirés par l’ambition et l’amour du lucre, ne mettent pas l’observation de leurs devoirs religieux au premier rang de leurs préoccupations.

2. Le. curés de la ville de Home. se réunissent officiellement, tous les jeudis de l’année, chez l’un d’entre eux, à tour de rôle. C’est ce qu’on appelle le crocchio ou cercle. Il est présidé ordinairement par Mgr le vicegérant, qui représente le cardinal-vicaire, ou, en son absence, par le camerlingue « lu clergé paroissial.

Dans ces réunions hebdomadaires, les curés confèrent sur tous les sujets concernant l’administration paroissiale : parlent des cas pratiques importants, qui se sont présentés à eux ; mettent en commun leurs lumières et adoptent, après discussion, une ligne de conduite uniforme pour les cas similaires. C’est, là, un avantage et une force. Dans beaucoup de grandes villes on pourrait suivre cette méthode, qui remédierait au défaut d’homogénéité que l’on remarque, parfois, entre les directions données parles curés d’une même ville, dans laquelle se trouvent plusieurs paroisses.

3. Grâce a cette unité d’action, on a pu neutraliser, en partie, le. résultat de la propagande des diverses sectes protestantes..Malgré tous les efforts faits par celles-ci les conversions sont rares. Le grand amour que les Italiens ont pour la sainte Vierge les préserve aussi. Il leur faut absolument ces manifestations pieuses, trouvées parfois exagérées par les catholiques du nord, mais que beaucoup d’Italiens, ceux du peuple surtout, considèrent comme une partie essentielle et fondamentale de la religion, lis besogneux, attirés par l’appât de quelque aumône, ou par la distribution prévue de vêtements et de divers objets, peuvent venir assister, d’une oreille distraite, aux prêches des ministres. I.e sur, avanl de se coucher, ils n’en réciteront pas moins le chapelet, s’il en particulier, soit même en famille. Si, dans quelques cas isolés, les propagandistes réussissent a éloigner quelques Italiens de l’Église catholique, leur inere. c’est pour en faire

des libres penseurs, mais nullement pour les transformer en protestants, vaudois, luthériens, calvinistes

ou méthodistes. Si ces brebis suit perdues pour

l’Église, elles ne sont pasvraiment acquises aux sectes

dissidentes.

2° Œuvre <l<- la préservation </< /" foi, à Rome, Elle fut Instituée par Léon XIII, le 25 novembre 1902, puis bénie spécialement par Pie x et Benoît w. Elle se compose de plusieurs cardinaux et d’un certain nombre de consulteurs, pris dans la prélatine ci les ordres religieux. Cf. Analecta ecclesiaslica, de 1904,

]). 231. Beaucoup de jeunes gens et de jeunes Biles

lui doivent d’avoir échappé aux pièges de tous genres, semés sous leurs pas, par le prosélytisme entreprenant des diverses sectes. Dans un discours prononcé, le 21 novembre 1915, le souverain pontife, s’adressant au cardinal-vicaire, aux prélats consulteurs, aux membres du comité romain et de la section internationale qui lui fut adjointe, le 20 mai 1904, ainsi qu’aux dames qui appartiennent ù ce qu’on appelle à Rome, la sezione femminile, se réjouit des résultats réconfortants, déjà acquis, et signale les moyens à prendre, pour que cette œuvre si utile se développe davantage encore.

Confréries.

Pour maintenir la pratique des

devoirs religieux dans toutes les classes de la société, il y a, à Rome, près de 90 confréries diverses, pour tous les corps de métiers, et toutes les situations sociales, pour les personnes de tout sexe et de tout âge. La plupart ont été érigées en archiconfréries, de sorte qu’elles ont la faculté de s’affilier, dans toute l’Italie, et même en dehors de l’Italie, d’autres associations similaires, avec le privilège de leur communiquer les indulgences et faveurs spirituelles, dont elles sont enrichies. Ainsi leur influence salutaire, non seulement s’exerce à Rome, mais peut s’étendre à toute l’Italie, et même plus loin.

Adoration perpétuelle du très saint Sacrement.


Cette œuvre, est née en Italie, et s’y est surtout propagée. Klle est encore toujours très en honneur, à Rome, où elle est ininterrompue, et le jour et la nuit, durant toute l’année, dans les diverses églises et chapelles si nombreuses, dans la ville éternelle. Voir Adoration perpétuelle, t. i, col. 412-1-15. Notons, à ce sujet, un détail curieux et édifiant. Dans la ville épiscopale de Mazzara del Vallo, en Sicile, province de Païenne, une église, dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, possède une tour assez élevée pour que le sommet puisse être vu de toutes parts. Une coupole en cristal la surmonte. Au milieu de cette coupole est un autel, sur lequel est exposé le très saint Sacrement, qu’on peut ainsi adorer, de toutes les parties de la ville. Cette tour s’appelle le i phare eucharistique ».

5° Campagne contre ta presse irréligieuse et immonde. - Contre ce mal avait déjà agi vigoureusement, le pape Clément XIII, dans sa célèbre encyclique Christianse reipublicte, du 25 novembre 17(>G. De nos jours, 1res nombreuses ont été les assemblées et ensuite les pétitions envoyées aux ministères et au parlement, pour obtenir que les pouvoirs législatifs missent un frein a ce débordement des publications blasphématoires et obscènes. Pour lutter contre ce mal, s’est constituée la Lega nazionale fia i padri di famiglia per la difesa delta morulità. Il y a aussi d’autres ligues de .lire, telles que la Lega nazionale conlro le bestemmie e il turpiloquio, la Lega per la moralité, etc.

6e Campagne contre les danses rcpréhensibles, les toilettes inconvenantes et les représentations théâtrules ou cinématographiques, dangereuses pour ht morale publique. Signalons, à ce sujet, beaucoup de lettres épiscopales et de circulaires du cardinal-vicaire, ainsi « pie (le nombreux articles de journaux et de revues catholiques.

Campagne contre l’alcoolisme.

La lutte a été

vigoureusement menée également sur ce terrain. Notons en particulier, à ce propos, le congrès tenu à Milan, du 22 au 28 septembre 1913.

8° L’œuvre de In protection de la jeune fille. - I.e ingrès de (die <eure. internationale par son ampleur, se tint, à Turin, au mois de mai 1912. En dix ans d’existence que comptait, alors, la section italienne, celle-ci avait déjà fondé cinquante comités, avait déjà secouru plus de 60 000 jeunes tilles, cl avait dépensé, dans ce but, -173 512 francs. Klle main-