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    1. ITALIE##


ITALIE. INSTRUCTION PUBLIQUE

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tiques officielles, en 1890, il y eut 30 108 mineurs condamnés pour délits. Dans ce chiffre, on comptait 2 920 enfants, âgés de moins de 1 I ans ; 12 208 adolescents, âgés de 1 1 a 18 ans ; 1 1 980, âgés de 18 à 21 ans. En 1898, le chiffre global des mineurs con dan. nés pour délits, était monté a 11 172. dont 5 03C n’avaient pas Il ans : 18 756 axaient de Il a 18 ans : li> 7mu avaient de 18 à 21 ans. On trouve ces chiffres dans YAmuuirio stalistico ilaliano, de 1904, et dans un travail du commandant De Negri, président de la Commission pour la statistique judiciaire, intitulé : Relaxione sulla delinquenza m llalia dal 1890 al 1905, in-8", Home, 1908. Les statistiques ne pouvaient mettre s ius nos yeux un résultat ni plus triste, ni plus douloureux, » écrivait Guarnieri Ventimiglia, dans son ouvrage, La delinquenzae lu correzione dei minorenni, in-8°, Home, 1906, p. 114. lui effet, la criminalité des mineurs augmentait progressivement d’une manière constante ; elle augmentait, dans les chiffres absolus, comme dans les chiffres proportionnels ; elle augmentait, dans la récidive et dans toutes les catégories d’à^c ; elle augmentait, dans ses rapports avec la criminalité des adultes, dans ses rapports avec la population, avec le nombre absolu des habitants, avec la densité de la population de chaque région ; dans ses rapports même avec L’augmentation de la population. (".cite criminalité des mineurs est des plus alarmantes, poursuivail le même auteur. Elle atteint des proportions énormes. Depuis des années déjà, notre chère Italie avait la primauté in -onteslée de la criminalité, en général, et surtout spécialement celle de l’effusion du san.4. Cette criminalité des jeunes ^ens, la moins excusable de toutes, est un lourd fardeau de honte, qui pesé plus en : ore sur nous que sur les coupables eux-mêmes. Op. et Inc. cil.

4. Dans la période suivante, ces chiffres, si dés >lants déjà, ne cessèrent de croître encore. De 1891 a 1895, il y eut 17 1 787 mineurs condamnés par les tribunaux ; de lS’.tii a 1900, il y en eu ! 211 211. Pour la seule année 1904, il y en eut 62 437 ; pour l’année 1905, il y eu eut 67’.Mo. ci pour l’année 1906, il y en eut 69 787. Sur ce nombre, il v eut. seulement pour la Ville de Home, (i.", 73 en 1904 eUO 863 en 1905, s lit une augmentation de I 190, presque 5 ooo en un an. Cf. Giornale d’Italia, du il septembre 1906. En 1907 et en 1912, la proportion augmenta encore !

Pour désolants qu’ils s lient ces chiffres ne sont pas néanmoins l’expression exacte de la triste réalité, car, comme l’ont fait remarquer plusieurs auteurs, fa justice n’atteint pas même le tiers des coupables. Combien qui se cachent, avec tant d’astuce, qu’il est impossible de les découvrir ou de les signaler ! Garofalo, Criminologla, in-s-, Turin, 1mm. p. 71.

5. Et ce qu’il y a de plus épouvantable, c’est que la criminalité juvénile devient de plus en plus précoce] Annuario stalistico ilaliano, in 8°, Rome, 1904, p. 228. Dans la période de 1891 a 1895, les mineurs condamnés, de 9 à Il ans, étaient 17 831 ; dans la période quinquennale suivante, de 1896 a 1900, ils étaient 25 196. De Ne^ri, Relazione sulla delinquenza m Italia, p. 52. De même, les suicides de mineurs ont quadruplé, dans une. période de treille ans. de 1872 a 1002. Annuario stalistico ilaliano, p. 136. Cette augmen talion es ! d’autant plus Impressionnante, que, parmi les adultes de 21 a 00 ans, le nombre nies a diminué, pendant la même période, et la proportion

ai ides parmi les jeunes gens â| es de moins de 20 ans, a au menti’eue ne en 1909 et en 19121

0. Comment ne pas voir que cette augmentation de criminalité juvénile ci nous dirions même, enfan Une, augmente avec la multiplication des écoles laïques ou.ans Dieu, qui. non seulement enlèvent tout frein moral aux passions naissantes, mais qui,

de diverses façons, même par les livres de classe et les livres de prix, conspirent à développer ces mauvais instincts ! Le temps est passé, où les tenants de l’école laïque pouvaient dire, avec effronterie : Four chaque école qui s’ouvre, une prison se ferme. » Hélas ! les écoles laïques se sont ouvertes par milliers, mais les prisons ne se suit pas fermées. Au contraire, il a fallu en ouvrir d’autres, et le nombre de leurs habitants augmente sans cesse. Voilà les faits indiscutables. Aux esprits sincères de conclure.

L’enseignement libre.

1. On ne s’étonnera donc

pas que, dans la partie saine de la population italienne, non seulement les écoles primaires de l’État, mais aussi les écoles secondaires, gymnases et lycées, n’inspirent que très peu de confiance. Les parents n’y trouvent pas, pour leurs enfants, des garanties suffisantes de morale et d’esprit religieux. Et dans une nation, comme la nation italienne, qui, au fond, est bien plus catholique qu’il ne semble, la où ces garanties manquent, il est naturel qu’on s’efforce d’opposer, autant que possible, des écoles libres, ou privées, aux écoles gouvernementales, malgré les lourdes dépenses qu’elles eut rainent.

2. A la Chambre même des députés, certains hommes, quoique peu suspects de cléricalisme, ont eu le courage de confesser que les pères de famille axaient eu raison de chercher, pour leurs enfants, d’autres écoles que celles du gouvernement. L’un d’eux, Ruggero Bonghi, tristement connu par les paroles indignes proférées contre la sainte Bible et s m inspiration, pouvait déjà, en 1887, faire à ses collègues cet argument ad hominem : Vous ous étonnez que les pères de famille ne nous contient pas leurs cirants ; mais combien j’en connais, moi, parmi ceux qui crient le plus fort contre les cléricaux, et qui, cependant, envoient leurs enfants dans les écoles tenues par des prêtres, ou des religieux, parce qu’ils savent combien peu valent nos écoles pour instruire la jeunesse, et surtout pour la moraliser ! Alti ufpcialt délia Caméra dei depulati, p. 630 sq., 773 sq.

Les mêmes remarques se reproduisent, l renie ans plus tard, dans le Parlement et dans la presse, sur les lèvres mi suis la plume de ceux mêmes qui soutiennent, avec le plus d’illogisme, le monopole d’État sur l’école. Rivista d’Italia, 30 juin 1918. p. 205. 207.

3. lai 1912, l’enseignement secondaire libre se répartissait ainsi : 238 gymnases, 73 lycées, 186 écoles techniques, 23 instituts techniques, 2 écoles normales pour jeunes gens, 39 écoles normales pour jeunes filles, 103 écoles complémentaires pour jeunes filles, Cellesci sont même plus nombreuses quc ne le disent les statistiques officielles. Le nombre des établissements libres est a peu prés la moitié de celui des établissements similaires de l’État, quoique le nombre des élevés qui fréquentent les établissements libres, sut loin d’égaler la moitié du nombre des élèves qui fréquentent les établissements de l’État. Ceux-ci. en effet, sont généralement plus grands et plus peuplés, surtout par les enfants de fonctionnaires, qui n’ont pas assez d’indépendance pour envoyer leurs tils et leurs tilles dans les écoles libres.

l.e nombre des établissements secondaires libres est relativement consolant. Il le serait encore davansaus les entraves de divers genres, mises par l’État a l’ouverture et au maintien des écoles libres. Néanmoins, le nombre des établissements libres augmenta, dans les années suivantes. I.e 15 décembre 1918, se réunissaient, à Home, les représentants de

plus de 700 établissements libres de toutes les régions (le l’Italie, pour constituer une Federazione nazionak degli IsNtuti scolaslici privati, pour la défense des droits des écoles libres, leur développement et leur prospérité. I.’assemblée décida, en même temps, ! a