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20. Pour être complet, signalons quelques autres établissements d’instruction supérieure, qui furent aussi appelés universités, sans que l’ampleur de leur enseignement justifiât ce nom. - a) Dans les États de l’Église : l’université de Macerata, érigée probablement au xme siècle et qui possède, maintenant encore, une faculté de droit, fréquentée par 250 étudiants, cf. Annuario delta r. Université degli sturti in Macerata, in-8°, 1878 sq. ; — celle de Fenno, fondée par Boniface IX, par une bulle du 16 janvier 1398, mais qui n’eut jamais grand éclat ; — celle d’Orvieto, continuation de l’école de droit et de médecine, qui se trouvait déjà dans eette ville, au xme siècle, et à laquelle une faculté de théologie fut ajoutée, au xiv siècle : sa prospérité ne fût pas longue et son éclat, diminua peu à peu. — b) En Toscane : celles de Pistoie et de Lucques, bien éclipsées par leurs puissantes voisines de Pise et de Florence, non moins que par celles de Pavie et de Bologne. — c) Dans le nord de l’Italie : Vérone obtint, le 22 septembre 1339, une bulle de Benoit XII, ordonnant qu’on y érigeât une université ; mais on ne voit pas que cette bulle ait eu son plein efïet, malgré les efforts du doge Michel Sténo, en 1405. C’est à tort également qu’on attribua de vraies universités à Brescia, Mantoue et Parme, quoique ces villes se soient glorifiées, parfois, d’avoir dans leurs murs, des professeurs célèbres ; car de même qu’une seule hirondelle ne fait pas le printemps, de même un ou deu c professeurs, quelque illustres qu’ils soient, ne suffisent pas à constituer une université, surtout en Italie, où, durant plusieurs siècles, il n’y avait presque pas de cité un peu importante, qui n’eût, dans ses chaires, quelque distingué professeur, principalement de droit. — d) En Sicile. La plus ancienne, dans cette ile, est celle de Catane, érigée par une bulle d’Eugène IV, du 18 avril 1444. Elle est fréquentée, aujourd’hui par un millier d’étudiants. Cf. Annuario delta r. Università degli sludi in Calania, publication périodique commencée en 1877, et continuée depuis.

— Palerme n’eut une université qu’en 1779. Elle est fréquentée, aujourd’hui, par 1 100 étudiants environ. Cf. BolU’ltino délia regia Accademia di Palermo, in-8°, Palerme, 1884 sq. ; Annuario délia r. Università degli sludi in Palermo, in-8°, Palerme, 1877 sq. — Quant à l’université de Messine, c’est à tort qu’on la fait remonter jusqu’en 1224. Le nombre de ses étudiants s’élevait à 650, avant le récent tremblement de terre qui a détruit la ville, en majeure partie. Cf. Annuario délia r. Università degli sludi in Messina, in-8°, Messine, 1877 sq.

21. Une universitéc atholique a été fondée, en 1920, à Milan par le zèle éclairé du cardinal André Ferrari, archevêque de cette ville. Après avoir recueilli les fonds nécessaires à cette fondation, après avoir assure le recrutement des premiers professeurs, le cardinal s’adressa, le 30 mai 1920, à la S. C. des Universités et Séminaires et il demanda que la nouvelle université, composée de deux facultés, une de philosophie et une de droit, fut approuvée par le siège apostolique. Le 4 août suivant, les cardinaux, membres de cette S. C, louèrent le projet du cardinal Ferrari et demandèrent que les statuts et règlements fussent soumis à leur examen. L’archevêque de Milan envoya les statuts, novembre, et comme il était gravement malade (il mourut, en effet, le 2 février 1921), le souverain pontife Benoit XV décida, après examen, que le décret d’érection serait porté par la S C. pour que le fondateur eut la consolation avant de mourir, de voir son œuvre approuvée par l’autorité suprême. Aussi la nouvelle université, dédiée au Sacré-Cœur de Jésus, fut érigée officiellement et obtint la jouissance des privilèges accordés aux institutions de ce genre, qui di p dent du Saint-Siège ; par décret du 25 décembre 1920.

Voir Acte apostolicte sedis, 1921, t. jciir, p, 321-322. On

remarquera que celle Université catholique ne comporte pas, clic non plus, l’enseignement de la théologie.

2° Séminaires. 1. Observations générales, — Si la capitale du monde chrétien est merveilleusement dotée, sous le rapport des établissements destinés à la formation du clergé’, il n’en est malheureusement pas ainsi, à beaucoup près, dans un grand nombre de diocèses d’Italie, qui, vu leur petite étendue et la pénurie de leurs ressources, ne peuvent constituer, sur un si grand pied, leurs séminaires. Comment, en effet, en tant d’endroits, puisque l’Italie est morcelée en tant de diocèses, réunir un corps de professeurs suffisant pour des séminaires comprenant d’ordinaire une moyenne de 20 a 30 élèves seulement, quelquefois une quinzaine à peine et moins encore ? Et ces élèves, si peu nombreux, appartiennent néanmoins à toutes les classes, depuis les plus basses, où l’on doit enseigner les rudiments des grammaires italienne et latine, jusqu’aux plus hautes classes, celles de philosophie etde théologie ! … Si on voulait y établir des cours réguliers et complets, il y faudrait parfois presque autant de professeurs qu’il y a d’élèves I… Il y a là, une sorte d’impossibilité. Et quelle émulation peut-il exister parmi des élèves si peu nombreux, appartenant à des cours si différents ? Quel entraînement au travail ? Quel amour de l’étude ?

En quelques endroits, on a essayé d’obvier au mal, en fondant des séminaires régionaux, pour une ou plusieurs provinces ecclésiastiques. Mais ces projets ont très rarement réussi, soit à cause de certaines rivalités locales, entre clergés de divers diocèses, même d’une seule province, soit à cause du désir, très légitime d’ailleurs, qu’ont les évêques de garder, s : >us leur main et sous leur influence immédiate, comme aussi pour la décence des saints offices dans leur cathédrale, les jeunes clercs, qui, plus tard, devront exercer le ministère dans leurs diocèses d’origine. Élevés tous en dehors de leur diocèse respectif, ne leur seront-ils pas, en quelque façon, étrangers ? En connaîtront-ils suffisamment les usages, les coutumes, les mœurs et les habitudes ? On peut lire, à ce sujet, un opuscule très instructif du chanoine Simone di Lella, Proposla di riordinamento dei seminari nella provincia ecclesiastica di Benevento, in-12, Portici, 1896. Quoique l’auteur ne parle directement que de la province de Bénévent, ses réflexions ne s’appliquent pas moins à beaucoup d’autres diocèses d’Italie. Voir aussi un ouvrage du chanoine F. Bruschelli, supérieur du séminaire de Nocera, en Ombrie : Su la stato dei seminari délie minori diocesi d’Ilalia, in-12, Borne, 1905.

2. Tentatives des souverains ponti/es pour remédier, en partie, du moins, à eel état de choses. — a) Pie IX apporta un premier remède par l’institution du séminaire Pie, destiné à former une élite de prêtres pieux et instruils aux diocèses des États pontificaux. Il le fonda, le 27 juin 1853, et, pour en assurer l’existence, préleva, sur sa cassette particulière, une somme de 340 000 écus, soit 1 700 000 francs. La bulle de fondation spécifie que, dans ce séminaire, devra être admis un élève de chacun des diocèses des États pontilicaux, avec cette clause, cependant, que le diocèse de Sinigaglia, diocèse natal du fondateur, aura le droit d’en envoyer deux.

Pour belle que fût cette institution, elle ne pouvait, néanmoins, avoir qu’une influence très restreinte, puisque le nombre des élèves ne devait pas dépasser le nombre de 70. Chacun d’eux est choisi au concours, par son évêque. II est donc supposé être l’élève le plus capable de son diocèse, et doit prêter le serment de revenir dans son diocèse d’origine, une fois les études