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ITALIE, HAIT ENSEIGNEMENT ECCLÉS1AST1Q I I.

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suum, quwrilent… Durant la première moitié du xv 1’siècle, les papes Grégoire XII, Martin Y, Nicolas V et Pie II qui était siennois, ne cessèrent de combler de privilèges l’université de Sienne, pour en augmenter ((instamment la prospérité. Elle compte, en ce moment, 60 professeurs et 230 étudiants. Cf. Annuario délia r. Université degli sludi in Sienna, in-8°, Sienne. 1878 sq.

1 1. Naples eut son université, dès 1224. L’empereur Frédéric II, qui contribua puissamment à sa fondalion, et la dota richement, non seulement y appela ses sujets du royaume des Deux-Siciles, auxquels il défendit d’aller suivre les cours des universités étrangères, mais aussi les étudiants de tous les pays, les alléchant par les plus séduisantes promesses, des assurances de protection et des franchises très étendues, faisant même ress irtir à leurs yeux la beauté du sile, les charmes de la vie et la courtoisie du ses habitants. Une des plus grandes gloires de cette université est d’avoir eu, pendant plusieurs années, comme élève, le jeune Thomas d’Aquin, qui, né en 1221, y vint à l’âge de seize ans, en 1210, > apprendre la logique. 11 y resta trois ans environ, et brilla déjà, au point d’éclipser ses maîtres eux-mêmes. Il y revint, en 1272, pour y enseigner la philosophie. I.a noblesse et le roi assistaient à ses cours. Charles d’Anjou, poussé par une lettre pressante du pape Clément IV, fut comme le second fondateur de cette université, qui, depuis, ne cessa plus de prospérer. De nos jours encore, elle est parmi les plus renommées de l’Italie. Elle comprend cinq facultés, avec une centaine de chaires ; en 1915, le chiffre des étudiants montait à 5 1C6, parmi lesquels il y avait 606 jeunes filles. Cf. Annuario délia r. Universitâ degli stndi in Napoli, in-8°, Naples, publication périodique commencée en 1877, et continuée depuis.

12. Trévisc se donna, en 1260, une école de hautes études pour le droit, la médecine et la physique ; mais ce ne fut qu’en 1314, que, pour la transformer en université, elle commença à attirer à elle, par l’appât de riches émoluments, doclores egregios, famosos et sapientes, et, par la promesse de nombreux privilèges, des étudiants de tous pays. Denifle, Die Universilitlen, t. i, p. 464 sq. Cette université n’eut, cependant, qu’une durée éphémère. Trévise, en clïet, tomba au pouvoir de Venise, qui décréta, que, dans les Etats soumis à sa juridiction, outre l’université de Padoue, qui était la principale, il n’y en aurait pas d’autre que celle de Vicence.

13. Pérouse, au xiii c siècle déjà, possédait une école florissante de droit romain, de médecine et d’arts libéraux. Par une huile du 8 septembre 1308, Clément V l’érigea en une université, qui, à partir dece moment, fut l’une des plus Importantes d’Italie. Elle S’efforça d’enlever à celles de Bologne et de Padoue leurs meilleurs professeurs. Denifle, « />. cit., 1. 1, p. 53 i 551. Les papes et les empereurs l’enrichirent, à l’envie. de privilèges. Cf. Annali délia Universitâ libéra di Perugio, ln-8°, Pérouse, 1886 sq. ; Annuario délia libéra Universitâ degli sludi m Perugia, ln-8°, Permise, publication périodique, commencée en 1879, et coni innée depuis.

il. Florence aussi avait, depuis longtemps, des

écoles de hautes éludes, où enseignaient des piolrs

seins distingués. Cependant, ce n’est qu’en 1321, que s’montrent les commencements d’une véritable université. I.a bulle officielle de fondation ne lut

donnée iiKiue ipie vingl-huit ans plus tard, par le pape Clément VI, le-il mai 1849. Quinze ans plus tard, (iiarles IV lui concéda les privilèges Impériaux, le 2 janvier 1364. Le droit romain y fui enseigné par le célèbre Baldo, en 1359 et 1362, et la ville de Florence s’imposa les plus grandes dépensés pour attirer

dans ses murs les plus illustres professeurs et des multitudes d’élèves. Il est très intéressant de lire les Statuti dell’Universitée studio (iorenlino, promulgués, au mois de février 1388, et qui, dans ces dernières années, ont été publiés par A. Gherardi, in-8°, Florence, 1881. A la fin du xv c siècle, sur les conseils de Laurent de Médicis, qui trouvait Florence peu apte aux études profondes, la Seigneurie de cette ville réunit son université à celle de Pise, et ne laissa, à Florence, qu’une école de moindre importance, quoiqu’on l’appelle encore l’Jstituto di sludi superiorî, située actuellement près de la rue de l’ancienne Sapienza. Ct. Annali délia r. Universitâ toscana, in-8°, Pise, 1850 sq. Voir, plus haut, le n° 7.

15. Plaisance vit, le 6 février 1248, son antique école érigée en université par le pape Innocent IV. Après de nombreuses vicissitudes, celle université brilla d’un grand éclat, à la fin du xive siècle. Elle avait alors plus de 70 professeurs. Cependant, vers le milieu du xve siècle, elle commença à être éclipsée par le voisinage de l’université de Pavie, et perdit même son titre d’université, le duc Philippe-Marie Visconti, avant défendu sous des peines très sévères à ses sujets, de faire des études supérieures autre part qu’à Pav ie. Dcnillc, op. cit., 1. 1, p. 566 sq.

16. Pavie eut une prospérité plus durable. Capitale de l’ancien royaume de Lombardie, elle fut, dès 825, constituée par l’empereur Lothaire I er, centre d’études pour tout le royaume. Là, devaient se rendre les étudiants de Milan, Corne, Brescia, Lodi, Bergame, Novare, Verceil, Asti, Tortone, et même ceux de Gènes. Cette école, célèbre depuis plusieurs siècles, ne fut, cependant, érigée en université qu’en 1361, et le pape Boniface IX la confirma dans ce titre, par sa bulle du 16 novembre 1389. Après quelques interruptions, dues aux guerres souvent renaissantes, cette université connut de longues périodes de prospérité, durant lesquelles elle eut, pour illustrer ses chaires, quamplures famosissimos doclores, très grassement rétribués. Les élèves, très nombreux, étaient non seulement italiens, mais aussi étrangers, surtout allemands, qui, malgré les universités de leur pays, préféraient venir étudier le droit romain en Italie. Cf. Annuario délia r. Universitâ degli sludi in Pavia, in-8°, Pavie. publication commencée en 1877 et continuée depuis.

17. Turin eut son université fondée par le comte Louis de Savoie, qui obtint, dans ce but, le 27 octobre 1404, une bulle du pape d’Avignon Benoît XIII. Ce diplôme étant d’une valeur plus que douteuse fui remplacé, neuf ans plus tard, par une bulle de Jean XXIII, du 1° août 1413. Actuellement l’université de Turin est fréquentée par 2 500 étudiants environ. Cf. Atti délia regia Accademia di Torino, in 8°, Turin, 1865 sq. ; Annuario délia r. Universitâ degli sludi in Torino, n-8°, Turin, 1876-1914.

18. L’université de Gènes est de fondation beaucoup plus récente, puisqu’elle n’a élé érigée qu’en 1812. Voir Atti délia r. Université di Genova, ln-8°, Gênes, publication périodique, commencée en 1869, et qui a duré jusqu’en 1904. Voir aussi Annuario délia r. Universitû degli studi in Genova, in-8°, Gênes, commencé en 1877 ct continué depuis.

19. Nous ne saurions terminer cette nomenclature, sans dire un mol de la célèbre école de Salernc. Ce ne fut pas, a proprement parler, une université, quoiqu’elle ail eu, pendant quelque temps, des chaires de philosophie et de théologie ; mais surtout une école de médecine. Ses origines sont 1res obscures, mais remontent certainement très hatrt. Très prospère cl très renommée déjà dès le xi° siècle, elle fut, pendaiil longtemps, une des plus illustres, non seulement d’Italie, mais de l’Europe entière.