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JÉS1 S-CHR18T 1.1 l.A CRITIQUE MODERNISTE

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doctrine Chri>ti non rciuans-it nisi tenue et incertain vestigium.

xvi. — Narrationes Joannis non sunt proprie historia, sed mystica Evangelii contemplât io ; sermones, in ejus awangelio contenu, sunt medttationes theologicae circa mysteriuin salutis liistorica veritate destitutte.

xmi. — Quartum evangelium miracula exaggeravit non lantum ut extraordinana inagis apparerent, sed « tiam ut aptiora lièrent ad slgnificandum opus et gloriam Verbi incarnati.

xviii. — Joannes sibi vindicat quidem rationem testis de Christo ; re tamen vera non est nisi eximius testis vitachristiana ?, seu ita-Christi in Ecclesia, exeunte primo saculo.

subsiste de la doctrine du

Christ que des estiges ténus et incertains.

1 es récits de Jean ne sont pas proprement de l’histoire mais une contemplation mystique « le l’Évangile ; les diseours contenus dans sou évangile sont îles méditations théologiques dénuées de vérité historique sur le mystère du salut.

Le quatrième évangile B exagéré les miracles non seulement afin de les taire paraître plus extraordinaires] mais encore pour les rendre

plus aptes à signifier l’oeut re et la gloire du Verbe incarné. Jean revendique, il est vrai, pour lui-même, le caractère de témoin du Christ ; il n’est cependant en réalite qu’un témoin de la vie du Christ dans l’Église, à la fin du premier sièele.

b) Christologic moderniste, prop. xxvii-xxxv.

La divinité de Jésus-Christ

xxvii. — Divinitas Jesu Christi ex evangeliis non probatur : sed est dogma quod conscientia christiana a notione Messiae deduxit.

m. — Jésus, cum mijsterium suum exercebat, non in eum finem loquebatur ut doceret se esse Messiam, neque ejus miracula ea spectabant. ut id demonstraret.

xxix. — Concedere licet Christum quem exhibet historia multo inferiorem esse Christo qui est objectum fidei.

xxx. — In omnibus textibus evangelicis nomen Filins Dei îequivalet taiitum Bomini ^lessias, minime vero tignificat Christum esse veruin et naturalem Dei Filium.

xxxi. — Doctrina de Christo quam tradunt Paulus, Joannes et Concilia Xic.enum, Ephesinum, Chalcedonense, non est ea quant Jésus docuit, sed quant de Jesu concepit conscientia christiana.

xxxii. — Conciliari nequit sentis naturalis textuum evangelicorum cum eo quod nostri theologi docent de il ntia et scientia infallibiii Jesu Christi.

xxxv. — Christus non semper habuit conscientiam suae dignitatis messianicae.

ne se prouve pas par les évangiles ; mais c’est un dogme que la conscience chrétienne a déduit de la notion du Messie.

Pendant qu’il exerçait son ministère, Jésus n’avait pas en vue dans ses di-cours d’enseigner qu’il était lui-même le Messie, et ses miracles ne tendaient pasàle démontrer.

On peut accorder que le Christ que l’histoire présent" est bien intérieur au Christ qui est l’objet de la foi.

Le nom de Fils de Dieu, dans tous les texics évangéliques, équivaut seulement au nom de Messie ; il ne signifie point du tout que le Christ soit le vrai et naturel FUs de Dieu.

La doctrine christologique de Paul, de Jean et des conciles de Nicée, d’Éphèse, de Chalcédoine. n’est pas celle que Jésus a enseignée, mais celle que la conscience chrétienne a conçu au sujet de

Jésus.

Le sens naturel des textes

_ m^ihques est inconciliable

avec l’enseignement de nos théologiens touchant la conscience de Jésus et sa science infaillible.

Le ( îinst n’a pas eu toujours conscience de sa dignité messianique.

Nous avons laissé de côté les prop. xxxm-xxxiv, que complète la proposition lu : on les étudiera à propos de la science du Christ et, en ce qui concerne la pensée de Jésus relative à l’Église telle qu’elle a subsisté au cours des siècles et subsiste encore, on > a fait une allusion suffisante a Église, t. iv, col. 2113. retrouve, la thèse moderniste du « Christ historique opposé aux Christ de la foi, auquel se SUpCT le Christ de la théologie, thèse esqui les propositions xxxi-xxxii. On complétera par la proposition i.x ainsi conçue :

lx. - Doctrina christiana La doctrine chrétienne fut in suis exordiis luit judaica, en, f, origines judaïque,

sed racta est per successives mais elle est devenue, par

evolutiones pi manu paulina. évolutions successives, d’à tmn johannica.denunuhellebord pauliuienne. puis Jo olca et universaiis. hannique, enfin hellénique et

universelle.

Si l’on essaye de synthétiser cette doctrine modei

nlste on aboutit aux résultats suivants.

a) Lc christ historique. Jésus de Nazareth « ne parlait pas en vue d’enseigner qu’il était le.Messie et ses miracles ne tendaient pas a le prouver (xxviii). Sa science, comme celle des autres hommes, était limitée (xxxrv), et il a enseigné l’erreur au sujet de la proximité de la parousie (xxxm). Il n’a même pas eu conscience, dès le début, de sa dignité messianique (x i, et n’a pas pu avoir l’intention d’instituer formellement et immédiatement l’Église (ni).

b) Le Christ de la foi. - Sa divinité ne peut être prouvée : elle est un dogme déduit par la conscience chrétienne de la notion de Messie (xxvii). C’est par voie d’évolution que le dogme du Christ s’esl développé car Fils de Dieu équivaut, dans l’Évangile, à Messie et rien de plus (xxx). Le Christ de la foi est donc bien supérieur à celui de l’histoire (xxix). La grande preuve apologétique de la divinité du Christ, sa résurrection, échappe elle-même à l’histoire : elle est un fait d’ordre surnaturel que la conscience chrétienne a tiré insensiblement des autres faits de la vie de Jésus (xxxvi).

e) Le Christ de la théologie — La théologie identifie le Christ historique et celui de la foi ; mais c’est à fort : car elle doit, pour établir cette identité, forcer le sens des lextes qui, entendu au sens naturel, est inconciliable avec ce que la théologie enseigne touchant la conscience et la science infaillible du Christ (xxxii). La théologie a construit successivement et par étapes, un Christ, bien différent du Christ historique, d’abord avec Paul, puis avec Jean, enfin avec les conciles (xxxi), qui ont adapté au problème du Christ les données de la philosophie hellénique (lx).

Ce bref résumé du système moderniste justifierait à lui seu lie plan de cet article et la méthode qu’on y a suivie pour démontrer que la théologie de Jésus-Christ succède logiquement au dogme pour le compléter, et que le dogme de Jésus-Christ a ses racines profondes dans les textes sacrés, johanniques, pauliniens et synoptiques, dont l’enseignement plus parfaiL et plus explicite dans les écrits d’inspiration plus récente, est cependant, de tous points, substantiellement identique,

Voir les ouvrages de M. Lepin, précédemment cités, notamment Christologie, Paris, 1907, commentaire des prop. xxvii-xxxviii du décret Lamentabili ; V. Rose, Étude sur lis évangiles, 1e édit., Paris, 1905 ;.1. Mailhet, Jésus, Fils île Dieu, d’après les évangiles, Paris, 1906. On consultera aussi du 1’. de drandinaison les art. Jésus-Christ et Modernisme dans le Dictionnaire apologétique île lo loi catholique, t. ii, n. 154-159 ; t. m. col. 603-606, et la Zeitschrift fur kath. Théologie, 1904, p. 545 sep


[V. LA CONSCIENCE MESSIANIQl l DE JÉSUS. Pour

la critique contemporaine, cette question est intimement unie a la question de la divinité’de Jésus-Christ. lie lois qu’on en vient a nier la divinité du Sauveur, la quesi ion de sa messjunii é se pose immédiatement. i ii Messie authentique, véritablement envoyédeDieu pour lui servir de représentant auprès des hommes el établir le royaume de Dieu sur terre représente une manifestation surnaturelle aussi difficile à accepter pour le critique que la manifestation du propre Fils di Dieu, El pourtant Jésus s’est proclamé le Messie, tout comme il s’esl dit le Fils de Dieu, si l’on peut discuter sur le sens du mol Fils de Dieu qui, pour les rationalistes, n’a pas et ne peut pas avoir le sens pro] que la théologie catholique, d’accord

n oi> hde texte. lui at t ribue, .m l’époque où