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JÉSUS-CHRIST. LE DOGME Al IV SIÈCLE
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III. Le dogue de l’Homme-Dieu au iv° siècle.

I. EX uRIEXT. LA CHR18TOLOOIS ORTHODOXE EX F.iCE DES HÉRÉSIES AR1EXXE ET APOLI./X.IR/STE. —

1° Les erreurs ehristologiques de l’arianisme. Voir Hypostatique (Union), t. vii, col. 468-469.

L’apollinarisme.

Sur le développement historique

de l’apollinarisme, voir Apollinaire le Ji une et les Apollinaristes, t. i, col. 1505-1507. Sur la doctrine d’Apollinaire et de ses disciples, àL, col. 1506 et Hypostatique (Union), col. 469-471.

3° La doctrine des Pères grecs sur Jésus-Christ au IV’siècle. — 1. Le dogme de l’Homme-Dieu. — Nous laisserons de côté ce qui a trait à l’union des deux natures en Jésus-Christ, cet aspect du dogme ayant été exposé à Hypostatique ( Union), t. vii, col. lôi>461, et, sans nous attarder à étudier la doctrine de chaque Père relativement à Jésus-Christ (voir les article* particuliers à chacun d’entre eux), nous nous contenterons d’une vue d’ensemble sur la croyance de l’église orientale, affirmée à l’occasion des hérésies d’Arius et d’Apollinaire, et des erreurs qu’à tort ou à raison l’on attribuait à ce dernier : origine céleste de la chair de Jésus, théopaschisme et subordinatianisme. Cf. Tixcront, Histoire des dogmes, t. ii, Paris, 1921, p. 101-102. Les Pères affirment donc les points suivants : a) Le Verbe divin, pour nous sauver, est descendu du ciel et s’est fait semblable à nous : aussi est-il appelé Yhomme céleste, I Cor., xv, 47, et encore le premier-né de toute créature, Col. i, 15, et entre ses frères. Rom., viii, 25. S. Athanase, Oralio de incarnatione, n. 8, P. G., t. xxv, col. 109 ; Adversus arianos, orat. i, n. 44 ; orat.n n. 52, 62, P. G., t. xxvi, col. 101, 256, 277 ; De incarnatione Dei Verbi et contra arianos, n. 8, P. G, t. xxvi, col. 996 ; Didyme l’Aveugle, De Trinitate, t. III, c. vin ; In Joannem, P. G., t. xxxix, col. 849, 1796. — b) En prenant notre humanité, le Verbe de Dieu n’a rien perdu de ses attributs et de leur exercice : « Nous adorons le Verbe de Dieu, fait chair. Seigneur de toutes les choses créées… La chair n’a pas apporté d’ignominie au Verbe, à Dieu ne plaise ! elle a été plutôt glorifiée par lui. Le Fils existant dans la forme de Dieu en prenant la forme de serviteur’a pas été diminué dans sa divinité, i S. Athanase Ad Adelphium n. 3, 4, t. xxvi, col. 1073. La chair n’a limité ni son omniprésence, ni sa toute-puissance, Oral, de incarnatione, n. 17, col. 125 ; Adu. arianos, orat. i, n. 42 ; col. 236. S. Amphiloq e, Eragm. XII, P. G., t. xxxix, col. 109 ; Didyme, De Trinitate, t. III, c. xxi, ibid. col. 908-909, 912. Les termes à-z£-To>ç. xa-syPj-t-tz employés par les Cappadociens pour marquer la permanence des propriétés divines témoignent chez eux de la même foi. Cf. Hypostatique (Union), t. vii, col. 458. D’ailleurs toute la controverse antiarienne, en faveur de la divinité du Verbe, atteste la foi de l’Église en la divinité de Jésus-Christ. — c) L’humanité de Jésus-Christ — et ceci, au point de vue christologique, est le point capital centre l’arianisme et l’apollinarisme — était non seulement réelle, mais consubstantielle à la nôtre et engendrée de la vierge Marie, EX Maria. S. Athanase, Ad Epiclelum, n. 5, 7, P. G., t. xxvi, col. 10 ; S. Cyrille de Jérusalem, Catech., Xll, iii, xiii, xv.xxiii.xxiv, xxxi.xxxiii, P. G., t. xxxiii, col. 721, 748, 741, 756, 764, 768 ; S. Jean Chrysostome, In Joannem, homil. xi, n 2 : lxiii, n. 1, 2, P. G., t. lix, col. 79, 349-350 ; S. Amphiloque, fragm. X, P. G., t. xxxix, col. 105. Saint Basile expose la raison de cette consubstantialité par un argument sotériologique : Nous qui étions morts en Adam nous n’aurions pas été vivifiés dans le Christ, et ce qui était brisé n’aurait pas été restauré, et ce que le mensonge du serpent avait éloigné de Dieu ne lui aurait pas été réuni. » Epist., cclxi, n. 2, P. G., t. xxxir, col De la même pensée sotériologique, saint Grégoire de

Nysse déduit d’admirables considérations sur la nécessité et les convenances de l’incarnation, soit par rapport à l’homme, suit par rapport a Dieu. Oralio catechetica, c. viii, n. 19-xii, n. 3 ; xv-xx, passim ; xx-xxv, passim. P. G., t. lxv, col. 33-34 ; 48-57 et si|. Cette raison générale vaut pour une partie de l’humanité comme elle vaut pour toute l’humanité ; donc notre humanité étant faite d’âme raisonnable et de corps, l’humanité de Jésus-Christ devait comporter non seulement l’âme, principe de la vie physique, mais l’esprit, principe de la vie intellectuelle. Cela seul est guéri qui est pris par le verbe : tô yàp crov iGepdbrcoTOv. Cela seul est sauvé qui est uni à Dieu : ô 8s ^vcoToct tco Oscô touto xocl acbÇerai. S. Grégoire de Nazianze, Epist.. ci, P. G., t. xxxvii, col. 181. Jésus ne devait pas donner en rançon £ — : ov àvO’érspou mais bien « corps pour corps, âme pour âme, et complète subsistence pour tout l’homme. » Contra Apollinar., t. I, n. 17, P. G., t. xxvi, col. 1124. A cette preuve fondamentale, s’ajoutent d’autres preuves tirées de l’évangile, Mat th., xxvi, 41 ; Luc., xxii, 42 ; Joa., xi, 33 ; xii, 27, que font valoir principalement saint Grégoire de Nysse, Anlirrheticus, n. 32, P. G., t. xlv, col. 1192 et l’auteur du Contra Apollinarium, t. I, n. 15, 16, P. G., t. xxvi, col. 1120, 1121. Saint Grégoire de Nysse fait aussi appel à l’existence de la satisfaction et des mérites de Jésus-Christ : sans liberté, pas de satisfaction ni de mérite ; sans âme raisonnable, pas de liberté. Anlirrheticus, n. 41, P. G., t. xlv, col. 1217. D’ailleurs la formule métaphysique de l’incarnation du Verbe medianle anima, remonte aux controverses antiapollinaristes. Dieu ne peut être l’âme de la chair : la chair ne lui peut devenir substantiellement unie que par le moyen et l’intermédiaire de l’âme intellectuelle. Voir Hypostatique ( Union), col. 520. C’est la doctrine formelle de saint Grégoire de Nazianze, Epist., ci, P. G. t. xxxvii, col. 188 ; de saint Grégoire de Nysse, Ado. Apollinar., n. 41, l. xlv, col. 1217. L’existence de l’âme intellectuelle est explicitement enseignée par Eustathe d’Antioche, fragm., P. G., t. xviii, col. 685, 689, 694 ; par Didyme l’Aveugle, De Trinitate, t. III, c. iv, xxi ; In psalm., P. G., t. xxxix, col. 829, 900-904, 1297, 1353-1356, 1444, 1465 ; par saint Épiphane, Ancoratus, n. 33-35, 76-80. P. G., t. xliii, col. 77-79 ; 179-181 ; et, avant le concile d’Alexandrie de 362, tout au moins implicitement par saint Athanase, qui admet en Jésus-Christ la réalité de toutes les émotions, de tous les sentiments de crainte, de tristesse marqués dans l’évangile, la réalité de sa croissance en grâce et en sagesse, la réalité de son ignorance en tant qu’homme vis-à-vis du jour du jugement, la réalité de sa sanctification par l’Esprit Saint et qui, d’autre part, repousse absolument le système des ariens qui présentaient le Verbe comme le sujet de ces passions, de cette croissance, de cette ignorance, de cette sanctification. Adv. Arianos, Oral, m. n. 38-40, 43, 51-58, P. G., i. xxvi. col. 105 508, U3, 129-445 ; Ad Epictetum, n. 7 ; id., col. 1061. Cf. Tixeront, op. cit., p. 116, note. Voir la discussion de la pensée d’Athanase, 1. 1, col. 2170.

Au ive siècle, en Orient, le dopi us-Christ,

homme-Dieu s’affirme donc aussi nettement qu’il s’était affirmé dans l’Évangile et dans la prédication apostolique. Jésus-Christ, Dieu, est en même temps homme parfait. £v0pi7toç xkl

2. Conséquences du dogme de i HommeDieu. — a) Parce qu’il est homme parfait, Jésus est sujet, fauf le péché, à toutes nos infirmités, a toutes nos faiblesses à tous nos besoins. Il Saint

Cyrille de Jérusalem, Catech., XII, e. xiv, P. G., t. xxxiii. col. 711. Il a gardé, suivant l’expression

de bi. I’;  ;, ’-. tottUi la sin/rs <lr l’i ruiirnnl ion. -~/~, vi TÏJÇ