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JÉSUS-CHRIST. LE DOGME AU III SIÈCLE

nous initier à une grande espérance, r.r sa résurrection, type et gage de la nôtre. Il a reçu, dès l’origine

tlu monde, ce plein pouvoir qu’il vient revendiquer en son temps ; il a préludé, par les théophanies de l’Ancien Testament à l’incarnation, point île départ de l’ère nouvelle. Loin d’avoir le caractère d’une révolution violente, sa mission est le but vers lequel le Dieu créa teur acheminait le momie : elle. met le sceau à ce grand dessein qui se déroulait à travers les siècles. Elle marque la transition d’une loi provisoire et imparfaite à une loi meilleure, d’observances mortes à un culte unifié par l’Esprit. On reconnaît, dans la prédication du Christ, l’accent des prophètes, Christian et in noois ml s’écrie Tertullien, Ado. Marcionem, 1 IV. c. xxi. P. L., t. ii, col. HO, eu le voyant rééditer les miracles de l’Ancien Testament. A part le privilège de la conception virginale, il ne s’élève pas. selon la nature, au-dessus de l’humanité ; il est homme dans toute la force du terme, et homme d’un extérieur commun. Selon la « race, non seulement il échappe, en tant que Dieu, à toute comparaison, mais il se distingue, en tant qu’homme, de tous les fils d’Adam par l’immunité de la déchéance commune. Cette chair qui, dans tous les hommes, est chair de péché, en la prenant, il l’a rendue exempte de péché, id., t. V, c. xiv. col. 506 ; et par elle, il a délivré tous ceux que le péché infectait dès l’origine. Le Christ est l’Emmanuel, l’illuminateur des nations, le conquérant des âmes, le prêtre catholique, catholicum Palris sacerdotem, id.. t. IV, c. ix, col. 376, le pontife authentique de Dieu le Père, aulhenticus pontife.v Dei Palris, id., t. IV, c. xxvv, col. 117, 1e médiateur entre l’humanité et Dieu, sequeslcr Dei atque hominum, De resurreciione carnis, c. ii, col. 8C9, le « nouvel Adam », id., c. lui, col. 873 : le principe en qui Dieu récapitule toutes choses, l’Époux de l’Église. » D’Alès. up. cit., p. 199. Il faut noter, en second lieu, le réalisme voulu par Tertullien pour marquer, contre les docètes de toute espèce, et notamment Marcion, Apelles et Valentin, la réalité de la chair, de l’humanité de Jésus-Christ. A ces erreurs, niant la naissance vraie du Rédempteur ex Maria, Tertullien oppose des arguments précis et fait valoir les moindres paroles de l’Écriture. Sur l’examen des textes scripturaires relatifs au Christ et exposés contre Marcion par Tertullien et notamment sur la valeur des premiers chapitres de Luc rejetés par Marcion, voir il. Mes, op. cit., p. 164^185. Pour nous prouver la réalité du corps de Jésus, Tertullien accumule des détails d’un grossier réalisme. De carne Christi, c. xi, P. L., t. ii, col. 774, et nie la virginité de Marie. Et, si virgo concepit, in purin sn<> nupsit, id.. c. xxiii, col. 790. Il est utile de rappeler que Tertullien, le premier, a nettement formulé le dogme de l’union hypostatique, Advenu » Praxean, c. xxvii, P. L., t. ii, col. 190. Voir Hypostatique ( Union), col. lôô. La riijle de foi formulée par Tertullien touchant le Christ doit être signalée, parce qu’elle sert à fixer les termes du symbole romain au nr siècle. La voici ; elle consiste à croire « qu’il n’y a qu’un seul Dieu, qui D’est autre que le créateur (lu monde ; que c’est lui qui a tiré l’univers du néant par son Verbe émis avant toutes choses ; que ce Verbe fut appelé son Fils, qu’au nom de Dieu il apparut sous diverses figures aux patriarches, qu’il se fit entendre de tous temps dans les prophètes, enfin qu’il descendit par l’Esprit et la puissance de Dieu le Père dans la Vierge Marie, qu’il devint chair dans son sein et que né d’elle il revêtit la personne de Jésus-Christ ; qu’il prédit ensuite une loi nouvelle et la nouvelle promesse « lu royaume des cieux, qu’il lit des miracles ; qu’il fut crucifié, qu’il ressuscita le troisième jour, qu’enlevé au ciel il s’assit a la droite de son Père : qu’il envoya à sa place la force du Saint-Esprit pour conduire les croyants ;

qu’il viendra dans une gloire pour prendre les saint I ri leur donner la jouissance de la vie éternelle et des promesses célestes, et pour condamner les profanes au feu éternel, après la résurrection des uns et des autres, et le rétablissement de la chair, i De prsescrip tione, c. xiii, P. L., t. ii, col. 26. 1 lahn, op. cit, s 7.

2. Saint Hippolyte. La doctrine christologique de saint Hippolyte représente la foi commune de l’Église. On trouve dans le Contra Noelum, n. 17, P. G., t. x, col. 825, une profession de foi analogue à celle de Tertullien : Croyons donc, frères bien-aimés, selon la tradition des apôtres, que Dieu le Verbe est descendu des cieux dans la sainte vierge Marie, afin qu’incarné d’elle, s ; -LÙtyj ;, en prenant une âme humaine douée de raison et faisant sien tout ce qu est de l’homme, sauf le péché, il sauvât celui qui était tombé et communiquât l’immortalité à ceux qui croiraient en lui… Il s’est manifesté â nous, nouvel homme, fait de la Vierge et de l’Esprit Saint (unissant) en lui les deux réalités, celle qu’il tient du Père, dans le ciel, comme Verbe, et celle qu’il recueille sur terre, du vieil Adam, en s’incarnant parla Vierge. » Les deux natures restent distinctes en.Jésus : « Étant venu dans le monde, il apparut Dieu et homme. L’homme est reconnaissable à bien des signes : la faim, l’abattement, la soif provoquée par la fatigue, la fuite causée par la crainte, l’affliction dans la prière, le sommeil qu’il prend sur son oreiller, le calice de douleur qu’il repousse, la sueur qu’il répand dans son agonie, le réconfort qu’il reçoit d’un ange, la trahison de Judas, les affronts de Caïphe, le mépris d’IIérode, la flagellation ordonnée par Pilate, la dérision des soldats, la crucifixion par les Juifs, le cri qu’il pousse vers son Père en rendant l’âme, le dernier soupir qu’il rend en inclinant la tête, la blessure faite à son côté par la lance, son ensevelissement et sa mise au tombeau, sa résurrection après trois jours par la puissance de son Père. Mais la divinité à son tour se manifeste par d’autres signes : l’adoration des anges, la visite des bergers, l’attente de Siméon, le témoignage d’Anne, la recherche des mages, l’indication de l’étoile, le changement d’eau en vin dans une noce, l’ordre donné à la mer agitée par les vents, la marche sur la mer, la vue rendue à l’aveugle-né, la résurrection de Lazare après quatre jours, des miracles variés, la rémission des péchés, le pouvoir donné à ses disciples. » Fragm. in Ps. II, 7, dans Théodore !, Eranistes, Dial. ii, P.G., t. lxxxiii, col. 173. Trad. d’Alès, I.a théologie de saint Hippolyte, Paris, 1906, p. 28-29. Voir aussi un beau fragment sur le Cantique de Moïse, Dent., xxxiii, 26, recueilli par Théodoret, loc cit., dans d’Alès, op. cit. p. 181. On peut résumer ainsi selon d’Alès, op. cit., p. 180, la doctrine d’Hippolyte sur Jésus-Christ. « Après avoir préludé à l’incarnai ion par les théophanies de l’Ancien Testament, In Danielem, iii, il : iv, 11. 36, 39, : >7, édit. Bonwetsch, Corpus de Berlin, 1. i</, p. 150, 210, 280-282, 286, 330, théophanies plus ou moins effectives où tantôt il se dissimulait derrière les prophètes, tantôt il se montrait en personne, coi unie dans la vision de Daniel, il a mis le sceau à la prophétie par son avènement selon la chair. /(L. iv, 39, p. 288. Devenu le premier-né de la Vierge, comme il était le premier-né du Père, il restaure en lui-même le type du premier Adam, ibid., iv, il, p. 21 I. irpuTOTOxov èx mxpOévou, ïva tôv 7rp<or6TcXaaTov A^à|j. h) £7’, t( ; j ivxizk&oociv SeiyOfj ; arche incorruptible de la nouvelle alliance, id., iv, 21, p. 216, il rétablit entre Dieu et l’homme l’union que le péché a rompue. id., ii, 28, p.’.M : Adv. Grrncos, . n. PG., t. x, col. 800. Car l’homme, créé Immortel, était par sa désobéissance

livré a la mort : pour lui rendre la ie. il ne fallait rien

moins qu’un tel médiateur. In Balaam (Num., xxiv, I71, ibid., t. b p. X2. lui associant, dans sa personne,