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5US-CHRIST. II. DOGME MX 1° ET 1 1 « * SIÈCLES

liât)

concerne Jésus-Christ, la divinité du Christ, mais avec cette particularité que la naissance de.Jésus n’aurait été qu’une renaissance, le Sauveur ayant passé auparavant et successivement par plusieurs corps et vécu sous d’autres noms. Voir Elcésait] s. t. iv, col. 2236.

2° Le gnosticisme. avec ses théories nébuleuses sur les éons. devait altérer le dogme de Jésus-Christ. Ris de Dieu et homme, I.’eon Christ ou Jésus est une émanation de la divinité qui descendra sur l’Hommerédempteur pour opérer en lui et par lui la rédemption. Cf. S. [renée, Cont. hær., t. I, c. ii, n. 5, P. G., t. vii, col. 461. Sur le système gnostique en général, voir Gnosticisme, t. vi. col. 1434 sq. « Sur la personne de Jésus-Christ, les systèmes gnostiques présentent trois conceptions distinctes, mais dont deux au moins ne s’excluent pas ou même se rencontrent dans les mêmes auteurs. Carpocrate, t. ii, col. 1800, t. vi, col. 1447 et Justin le gnostique regardent le Sauveur comme un pur homme, supérieur aux autres seulement en justice et en sainteté. Leur sentiment forme exception. Le dualisme constitue l’expression la plus ordinaire et, l’on peut dire, caractéristique de la christologie gnostique. M. Harnack a très bien observé que ce qui caractérise la christologie gnostique ce n’est pas le docétisme, comme on le croit souvent, mais bien le dualisme, c’est-à-dire la distinction énergique de deux natures ou mieux de deux personnes en Jésus-Christ. Lehrbuch der Dogmengeschichte, 1. 1, 4° édit., Fribourgen-Brisgau. 1909. p. 286. note 1. Le Sauveur est composé de deux êtres, l’un terrestre, l’autre divin, céleste, qui s’unit accidentellement au premier pour opérer en lui et squs son couvert la Rédemption. Tel est l’enseignement de l’école valentinienne en général, voir t. vi, col. 1447-1453. A ce dualisme vient s’ajouter souvent le docétisme. Des deux éléments qui composent Jésus-Christ l’élément humain n’est qu’apparent. On trouve là une conséquence de l’opposition entre l’esprit et la matière, du caractère essentiellement mauvais de celle-ci. Puisqu’elle est mauvaise en soi et incapable de salut, la matière ne saurait entrer comme partie intégrante du Rédempteur ni concourir à son œuvre. Le Christ céleste n’en prend que l’apparence, apparence même qu’il abandonne quand il remonte au lieu d’où il est venu. Souvent ce docétisme est absolu comme dans Simon, t. vi, col. 1440-1442, Saturnin, col. 1443-1444, les basilidiens de saint Irénée, t. ii, col. 465-475, t. vi, col. 1444-1447 : d’autres fois, il est partiel seulement et ne nie que l’origine terrestre du corps de Jésus. Ce corps n’a pas été pris de la matière ordinaire, il descend du ciel et n’a fait que passer par Marie, Stà Mocptaç : c’est le système de Marinus et d’Apelles. » Tixeront, op. cit., p. 200-201.

Lemarcionisme.

Le système de Marcion n’offre

rien des spéculations et des rêveries des gnostiques : aussi quels que soient ses points d’attache avec le gnosticisme. voir t. vi, col. 1453-1455. mérite-t-il d’être traité à part. Il y a deux dieux, en relation avec les deux Testaments. L’un, le Dieu de l’Ancien Testament, est créateur du monde, rigoureux, connaissant uniquement la justice et la force, de qui viennent toutes les souffrances humaines ; l’autre, le Dieu du Nouveau Testament, supérieur au premier, bon, miséricordieux, plein de douceur. Cf. S. Irénée, Cont hær. I. I. c. xxvii, n. 2, P. G., t. vii, col. 688 ; Tertullien Adv. Mnrcionem, t. I, c. vi, t. II, c. xx-xxv, P. L. t. ii, col. 253 ; 308-316 ; Adamantius, t. I, c. x-xx., P. G., t. xi, col. 1717 sq. Jésus révèle le Dieu bon et miséricordieux, et, bien que le monde ne regardât pas ce Dieu, il a voulu néanmoins par pitié, le secourir. Le Dieu suprême se manifeste donc en Jésus et par Jésus. Jésus est spirilus sulularis. Tertullien, op. cit.. t. I, c. xix, P. L., t. il. col. 267. Quel est le rapport -us et de Dieu ? Il est difficile de l’établir. Sou Mr.T. DE TRÉOL CATHOL.

vent Marcion identifie l’un et l’autre, cf. Tertullien, op. cit., I. I, C. XI, xiv ; 1. [I, c, wmi ; I. [II, c. IX ; 1. IV. c. vii, col. 258. 262. 317. 333, 369-372, Jésus n’a rien des traits du.Messie donnés par l’Ancien Testament. Tertullien, op. cit., t. III, c. xii-xxiii, col. 336355. Son corps n’a été qu’apparent. Marcion enseigne un strict docétisme, id, . ibid., t. III, c. viii-xi, col. 331336. Le Christ n’a pas même passé par Marie : l’incarnation n’existe pas. Il est apparu brusquement en Judée, la quinzième année du règne de Tibère, sans avoir semblé naître et grandir. Cf. S. Irénée, Cont. hser., t. I, c. xxvii, n. 2, P. G., t. vii, col. 688 ; Tertullien, op. cit., t. I, c. xxix ; I. IV, c. vi. P. L., t. ii, col. 281. 368. La prédication de Jésus a été naturellement en perpétuelle opposition avec la Loi, les Prophètes, l’économie de l’Ancien Testament, qui relèvent tous du Démiurge. Néanmoins, la mort de Jésus rachète les hommes du Démiurge. Cf. Tertullien, Adv. Marcionem, t. V, P. L., t. ii, col. 468 sq. Tixeront, op. cit., p. 207-208. Apelles, voir 1. 1, col. 1456 ramène le dualisme de Marcion au monisme ; mais il demeure docète.

/II. LA FOI EN JÉSUS-CI/Ii/sr AU II » SIÈCLE. La

christologie proprement dite tient peu de place dans les écrits des Pères apologistes du iie siècle. Aussi bien, c’est contre le paganisme qu’ils entendent établir la vérité du christianisme, et, souvent, ils présentent le christianisme dans ses rapports avec la philosophie naturelle. Seul, saint Justin, à cause de son apologie du christianisme contre les Juifs a dû aborder les problèmes christologiques. Parmi les Pères anti gnostiques, saint Irénée formule d’une manière très complète le dogme catholique. Méliton de Sardes, dont on possède quelques fragments, mérite une mention spéciale. Chez les autres Pères, la christologie est fort pauvre. Aristide, t. i, col. 1864, se contente de résumer l’histoire de Jésus-Christ d’après l’évangile, texte syriaque, n. 2 (édit. des Texls and Studics, t. i, fasc. 1, Cambridge, 1893). Tatien parle en pussant du Dieu souffrant, Adv. græcos, n. 13, et désigne Jésus-Christ comme Osôv èv <xvO ?cjte :.u (J.opm’7), n. 21. P. G. t. vi, col. 833, 852. Notons enfin que nous faisons ici complètement abstraction de la doctrine du Verbe chez les apologistes : elle sera étudiée à Verbe. 1° Saint Justin.

Sur la christologie de saint

Justin, voir ce mot, notons simplement ici la profession de foi de saint Justin. I Apol., xiii. Elle marque bien la perfection de la croyance catholique, dés le IIe siècle. Après avoir rappelé que les chrétiens ne sont pas des athées, puisqu’ils rendent un culte au créateur du monde, il ajoute que « celui qui nous a enseigné ces vérités et qui est né à cet effet, c’est Jésus-Christ, lequel, sous Ponce-Pilate, gouverneur de la Judée aux temps de César Tibère, a été crucifié. Les chrétiens le reconnaissent comme le Fils du vrai Dieu et lui adressent avec raison, à lui en second lieu, et à l’Esprit de prophétie en troisième lieu, les honneurs du culte divin, i P. G., t. vi, col. 345. La vérité de l’incarnation qui implique la divinité de Jésus-Christ est prouver’par les prophètes de l’Ancien Testament, xxx-xxxiii, col. 373, sq. ; cf. un, col. 405. Le Fils de Dieu, Jésus Christ était le Verbe, avant l’incarnat ion : il s’es ! manifesté aux prophètes de l’Ancien Testament sous la forme de feu ou d’images incorporelles, mais récemment « né d’une vierge, fait homme selon la volonté du Père, il a bien voulu s’anéantir et souffrir pour le salut de ceux qui croient en lui, a fin que, mort et ressuscité, il vainquit la mort même. lxdi, col. 424. Cf. // A.poL, vi. col. 453 ; xiii, col. t65 ; />P/L. m. vin ; c, col. 580, 7<i’.i. n a voulu partager nos passions, afin <unon i en guérir. // Ai « ii., an

2° Saint Irénée. - Sur la christologie de saint [rénée, voir t. mi. c. » i. 2461 2469. C’esl saint [renée qui

VIII. to