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    1. JÉSUS-CHRIST##


JÉSUS-CHRIST. LA THÉOLOGIE PAULINIENNE

IL ! ï I

retrouveront sans cesse dans l’évangile ou la I ri épître ; ils marquent les rapports du Verbe fait chair avec les hommes, rapports qui précisément se sont manifestés par l’incarnation. Jésus est la vie, Joa., xi. 25 ; xiv. 6 ; cꝟ. 1 Joa., i. l. Mais : la vie était la lumière des hommes. Joa., i, 4, et encore Joa., viii, 12 : Je suis la lumière du monde : qui me suit… aura la lumière de vie. Cf. ix. 5 : xii. 46 ; et mi. 35, 36 ; I Joa., ii. 10. I. évangile proclamera aussi que le Christ est vérité, Joa., m. 21 ; xiv. 6 ; cf. I Joa.. i. 8 ; ii, 1 : < lumière véritable, Joa. i. 9 ; « vrai pain », vi, 32 : Mail’vigne. v. 1. C’est parce qu’il est la vérité substantielle que Jésus-Christ est vrai Dieu : « Nous savons que le Ris de Dieu est venu et nous a donné l’intelligence pour connaître le Véritable ; et nous sommes dans le Véritable en son tils Jésus-Christ. »

I Joa., v, 20. Cf. Fils de Dieu, col. 2395.

4° Le Verbe incarné dans le corps de l’Évangile. — Sur’a christologie de saint Jean dans le qua dit me évangile, voir Jean (saint) col. 565-570. 1. Le Verbe incarné, vie des hommes. Dans son enseignement, fidèlement rapporté par saint Jean. Notre-Seigneur Jésus-Christ affirme sa divinité. Il est le Messie préexistant et transcendant ; il est le Fils de Dieu, procédant du l’ère par voie d origine, de gêné ration. Sur la divinitéet les relal ions de Jésus à son l’ère. voir Jean (suint), col. 565 sq. Mais les concepts de vie. de lumière, de vérité qui paraissent nous amener tout droit à la transcendance divine et, par conséquent, à la foi en la divinité de Jésus, ne sont pas, en réalité, immédiatement divins. Ils expriment des rapports mystérieux, mais très réels, de Jésus-Christ vis-avis des hommes. Il est la vie : il est notre vie ; il est la lumière, il est notre lumière : il est la vérité, il est notre vérité. Il est notre vie, car il est le Sauveur, m. 17 : il est la source d’eau jaillissante jusque dans la vie éternelle, iv. 14 ; il est le bon I’asteur qui donne sa vie pour ses brebis., m sq. « Je suis la résurrection et la vie (dil Jésus) : quiconque croit en moi, même s’il est mort, vivra.ct quiconque vil et croit en moi, ne mourra pas éternellement, x. 25-20. i Le 1-ils vivifie qui il veut. v, 21. Si l’on considère la source de vie, au point de vue eschatologique. < est par lui que nous vivons. Joa.. iv, 9. Chez saint Jean, Jésus apparaît comme possédant la plénitude : c’est lui qui ressuscitera les hommes au dernier jour, vi, 39, 40, 44, 5-1 : dans les autres livres du Nouveau Testament, cf. Luc, xx, 38, et chez saint I’aul notamment. Rom., m

II ; II Cor., ï. 9 : iv, 14 ; Heb., xi, 19, les chrétiens seront ressuscites dans l.i Christ, mais par le l’ère ; bien plus, chez saint Jean. Jésus s’est ressuscité lui-même d’entre les morts, u. 19, tandis que dans les textes plus anciens c’est le l’ère qui l’a ressuscité. Act.. iii, 15. 26 : iv. 10 : v, 30 : x, 40 ; xiii. 30 sq., Rom., iv, 24 : viii. Il : x, 9 ; 1 Cor., vi. 14 ; xv. 15 : Il Cor., iv, 11 : Cal., i, 1 : I pli.. ï. 20 : Col., u. 12 ; [ Thes., i, 10 : I Pet., i, 21. Ces deux conceptions ne sont pas contradictoires. car la plénitude de la vie, en Jésus, lui est communiquée par le Père, el dans son épître aux Smyrniens. saint Ignace écrit, ii, àvéa~/)a£v èa’jT.v, el vu. 1, r, v (aâpva’]7)aoû) Tyj ypraTÔT^Ti ô narjjp ifreif ev. Si l’on considère la source de vie au point de vue de la vie présente, la doctrine de saint Jean concorde pleinenu ni, quoique sous des formules différentes, avec celle de saint l’aul déclarant le Christ * chef de l’Église Cf. col. 123.’!. L’allégorie de la vigne, Joa., xv, l sq. a la même signification que l’image paulinienne <u corps humain : le cep et les sarments sont unis comme le chef et les membres. Il y a communication réelle, physique, de la vie iu chef dans les membres, du cep dans les sarments. I. union du chrétien au Christ, condition de la communication de la vie, est marquée pai ces mots : 1 Restez en moi et moi en

vous. » Cf. vi. ôti : xv, 4, 5 : I Joa.. m. 24 : s’il pouvait encore y avoir quelque doute sur la réalité physique de cette communication, la doctrine de la vivifieation par la chair du Christ, Joa., vi, 51-58, suffirait à le démontrer. Il s’agit d’une union si intime que Jésus n’hésite pas a dire : <> De même que je vis par le Père. ainsi celui qui me mange vivra par moi, » vi, 58 : l’union qui est ici décrite est i une véritable union physique, impliquant le mélange des deux vies, ou plutôt la participation du chrétien à la vie même du Christ. 1 Lebreton, op. cit., p. 479. Mais de plus, la perspective eschatologique et la réalité de la vie présente se rejoignent ici : < Quiconque mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, el je le ressusciterai un dernier jour. 1 vi, 55. Cette action vivifiante de la chair même du Christ nous amène nécessairement à la double conclusion qu’envisage avant tout saint Jean et qui explique le mystère du Verbe incarné : d’une part l’humanité réelle et intégrale du Christ, toute pénétrée de son esprit vivi liant, et d’autre part, cet esprit vivifiant lui-même, qui n’est autre que la nature divine.

2. Le Verbe incarné, lumière des hommes. — Nous pouvons faire le même raisonnement sur le concept de lumière, appliqué au Verbe. I.e Verbe est la lumière : car la lumière est l’attribut de la divinité. l’s.. xxxvi, 10 ; Ex., xix. lt> : xiii, 21 ; cf. ls.. xi.ix. 6 : Sap.. vu. 26 ; Luc, n. 32 : Malth.. xvii, 2 : Apoc, 1. 16 ; xxi. 23. Mais il est notre lumière. Tout comme saint l’aul. cf. I-.ph.. v, 8 : I Thess.. v. 5. saint Jean nous rappelle que le Christ est < venu dans le monde comme lumière. xii, 46. « Dès lors, dès sa vie sur terre, il éclaire les hommes bons et mauvais : ceux qui croient a la lumière deviennent enfants de lumière, xii, 36 ; ils ne sont plus dans les ténèbres, ils marchent en toute assurance, sans cr 1 ndre de trébuche] sur la roule, xii. 16 ; xi, 9, 10 ; viii, 12. Jadis l’Israélit. disait à Jahvé : l’a loi est une lumière sur mon chemin. » Ps., cxviii, 105 : le Christ est plus encore pour le chrétiens : c’est une lumière intime qui les environne et les pénètre ; ils marchent dans la lumière et L lumière est en eux. xii, 35 ; I Joa.. 1. 7 : u. 10. Le v méchants, eux aussi, sont atteints par cette lumière : elle les discerne et les juge : < et voici ce jugement : la lumière est venue dans le monde, et les hommes ont plus aimé les ténèbres que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises, un, 19-21. 1 Lebreton, op cit., 472-473. Par la lumière du Verbe, les mauvais

sont déjà jugés, iii, 18.

La lumière du Verbe, c’est son enseignement : lés hommes sont dans la lumière, s’ils sont les disciple : du Christ. 1. 8. n. 3. et c’est en les confrontant ave< cet enseignement, que les œuvres des hommes appfl laîtiont bonnes ou mauvaises, m. 20-21. Ce Christ est notre Maître, xiii, 13 : et c’est lui qui, avant reçu par nature le dépôt des secrets divins est chargé de nous les faire connaître. Joa., I, 18 ; ni. 12 ; vii, 28-29 vm. 38 : xiv. 7 : cf.Maltli.. xi. 27. voir col. 1212. Mais la manifestation des secrets divins aux hommes pai le Verbe suppose, de sa part, une communication orale : cette communication, c’est le témoignage que Jésus est venu apporter à Dieu son l’ère. Joa., v. 36, 38 : manifestant son nom aux hommes, xxii. 0, 2(3 ; enseignant en public dans la synagogue ou dans le

temple, xviii, 20. De la vérité de cet enseignement, Jésus a qui le l’ère rend cependant témoignage, se

porte lui-même garant, viii, 11. 18 ; et ses œuvres témoignent de sa véracité x. 25 : xiv. 12. Ici encore renseignement de Jésus manifeste son humanité el l’autorité de cet enseignement décelé sa divinité.

3. Le Verbe incarné, vérité du monde. Lumière des hommes, le Christ est venu rendre témoignage à la Vérité, xviii, 37, a celle vérité qu’il est lui-même. La