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ISIDORE DE SK ELLE SAINT

M’l’homme et des monstres ; le XII a, tics animaux ; le XI 11*. du monde et de ses parties : c’est une sorte de cosmologie générale ; le XIV’, de la terre et de ses parties : c’est une peogranhie ; le XV e. des édifices, des champs et des routes ; le XVI », des pierres et des métaux : le XVIIe, de la culture des champs et des jardins : le XVIII », de la guerre et des jeux ; le XIX*, des vaisseaux, des eonst ruetions et des costumes : le XX*. des mets et des boissons, des ustensiles de ménage et des instruments aratoires.

H v a là, comme on le voit, une sorte d’encyclopédie. Tout v est traite d’une manière uniforme, l’clymologie des mots servant à l’explication des choses. Mais il y a l’étymologie secundum naturam et l’étymologie sa undum proposition. A défaut de la première. Isidore recourt à la seconde. Or. quelque ingéniosité qu’on y déploie, il y a toujours place alors pour l’arbitraire. Aussi, a cote d’ctymologies pertinentes et parfois fort remarquables, combien qui prêtent à sourire ou même semblent ridicules ! Isidore, il est vrai, ne les a pas inventées, mais alors à quoi bon les transcrire sans tenir compte de leur invraisemblance, ni même de leur contradiction ou de leur absurdité ? Arevalo a vainement essaye de l’en excuser, quand il écrit : Scriptores collectaneorum magis excusandi sunt.si quædam aliquantulum absurda mit minus credibilia proférant. Proposition enim illis mit, non lam ut vera a jalsis discernèrent, quam ut aliorum dicta tongererent et uliis dijudicanda proponerent. Isidoriana, part. II, clxi, n. 10, P.L., t. lxxxi, col. 386. Un choix plus judicieux s’imposait. A vrai dire, dans une œuvre de ce genre, Isidore n’a pas été plus heureux que Platon chez les grecs. Varron chez les latins et Philon chez les juifs. Mais, telle quelle, sa compilation n’en fut pas moins, pour tout le moyen âge, une mine de renseignements et un manuel a la portée de tous.

2° Dijferentiæ, sive de proprietate sermonum. — Isidore dit avoir eu en vue ici le traité correspondant de. Caton, niais il a aussi emprunte à d’autres. Il a divisé sou travail en deux livres. Le I er, De differentiis verboruni. dispose par ordre alphabétique, comprend Glu différences, quelques unes subtiles et bien appropriées ; par exemple : entre aptum et utile ; aptum, ad tempus ; utile, ml perpctuum ; entre unie et anteti : ante locum

significal et personam ; antea, lantum tempus ; entre alteriun et alium ; a 1er de duobus dicitur ; abus, de multis, etc. l.e ll « , De difjerentiis rerum, en lu sections et 170 paragraphes, marque la différence des choses,

comme par exemple entre DeUS et DominUS, ï’nnitus et Unitus, substantia et essenlia, animus et anima, anitna et spirilus, etc. C’est, en fait, un vrai petit traite de théologie sur la Trinité, le pouvoir et la nature du Christ, le paradis, les anges, les hommes, le libre arbit re, la chute, la grâce, la loi et l’Évangile, la vie active et la vie contemplative, etc.

Ulegorise. ouvrage dédie a Orosio, personnage inconnu, ou plutôt Orontio, qui fut métropolitain de M, ii.l.i avant 638, ces Allégories forment une suite d’interprétations ou d’explications spirituelles, d’à peine quelques lignes chacune, sur des noms, des carac i, iv., des personnages di l’Écriture : 129 pour l’Ancien Testament, d’Adam aux Macchabées ; 121 pour le Nouveau, la plupart de celles ci concernant les paraboles el

les miracles du Sauveur. Ha c, dit i m dore dans sa préface, P. L., t. î.x.xxiii. coi.’.17, non meo conseruavi arbitrio, in/ tun commis i corrigenda fudicio. Même esprit el même m 1 1 1 > i<- que dans les Etymologiæ.

i ii, orlu et habitu l’ut mm qui m Scriptura laudibus efferuntur. C’esl une seinde tus courtes notices

biographiques sur 64 personnages de l’Ancien Testa

ment,, . dam aux Macchabées, et 22 du Nouveau, de

Zachark i rite, son attribution à saint Isidore, dans sa forme actuelle, n’esl pas acceptable, dit Mgr Duchesne,

S. Jacques de Galice, p. 156-157, dans les Annales du midi. 1890, t. xii, p. 145-179. C’est là que se trouve, en effet, De orlu. i.xi, P. L., t. Lxxxiii, col. loi. ie passage interpole qui, de saint Jacques le Majeur, frère de saint Jean, fait l’apôtre de l’Espagne, l’auteur de l’Épître et la victime d’Hérode le Tétrarque. Or saint Jacques le Majeur n’a pas écrit l’Épître en question et fut mis à mort à.Jérusalem par Hérode Agrippa I er.

5° D librus Yeleris ae Novi Testamenti proœmia. — Très courtes introductions à plusieurslivres de la Bible, y compris Tobie, Judith et les Macchabées, précédées d’une introduction générale également très courte. A remarquer simplement que, dans la liste des livres du Nouveau Testament, les Actes sont placés à la fin entre l’Épître de saint Jude et l* Apocalypse de saint Jean. Proœmia, xiii, P. L., t. Lxxxiii, col. ICO ; c’est du reste la même place qu’Isidore leur assigne dans son De officiis eeclesiastieis, I, xi, P. L., t. i.xxxiii, col. 746,

C° Liber numervrum qui in sanctis Scripturis occurrunt. — Il est question dans ce petit traité de divers nombres qui se trouvent dans l’Écriture, à savoir de 1 à 10, de 18 à 20, puis des nombres suivants : 24, 30, 40, 46, 50 et 60. Isidore en donne une explication mystique qu’il clôture en faisant remarquer, à la suite de saint Augustin, que le nombre de 153 est la somme des dix-sept premiers chiffres. Or 153 est le nombre des poissons pris dans le coup de filet de la pèche miraculeuse.

De Veteri et Novo Testamento quæsliones.

D’un

intérêt plus relevé que le précédent, cet opuscule, quoique beaucoup plus court, quatre pages à peine dans Mignc, fait passer sous les yeux, dans une suite de Il questions, la substance et l’enseignement de l’Écriture. Die mihi quid est inter Novum et Velus Testamentum ? — Velus est peccatum Adæ ; unde dicit Aposlolus : Regnavit mors ub Adam usque ad Moysen, etc. Novum est Clirislus de Virgine natus ; unde Propheta dicit : Cantate Domino canticum novum ; quia homo novus venit ; nova præcepta attulit, etc. Qiuvsliones, I. I’. L., t. Lxxxiii, col. 201.

8° Mysticorumcipositiones sacramentorum, seu quæstiones in Velus Testamentum. — Dans ce traite assez étendu, Isidore donne une interprétation mystique des principaux événements rapportés d., ns les livres de Moïse, de Josué, des Juges, de Samuel, des Rois, d’Esdras et des Macchabées : il y voit autant de figures de l’avenir. C’est, selon sa constante méthode, une série d’emprunts, que tantôt il abrège ou iii, di fie, et auxquels il ajoute parfois. Velerum ecclesiasticorum sententias congregantes… veluti ex diversis prutis flores leclos… et pauea de multis breviter perstringentes, pleraque etiam adjicientes vel aliqua ex parle mutantes. PreeL, P. /… t. i.xxxiu, col. 207. L’allégorie y est.souvent pouss e jusqu’à l’excès, elle est du moins d’un ton très moralisant.

9° De fide eatholica ex Veteri et NOVO Testamento contra judivos. — Ce titre pourrait taire croire à un traité d’apologétique OU de controverse, mais il n’en est pas tout a fait ainsi. Sans doute, dans son epilre dedicatoire à sa sœur Florentine, Isidore dit : Ut prophelarum auctorilas fldei gratiam firmelet infidelium fudseorum imperitiam probet, ce qui semble annoncer une thèse, mais il ajoute : Ha c, s<mei<i soror, te petente, ob sedifleationem sludii /m iibi dieavi, P. /… t. Lxxxiii, col. 1 19 ; c’est, en

effet, une exposition sereine plutôt qu’une a-livre de polémique. Dans le premier livre., ni traite, textes en mains, de la personne du Christ, de son existence dans le sein du l’ère avant la création, de son incarnation, de sa passion, de sa morl, de sa resurrecl ion, de son ascension et de son retour futur pour le jugement, le

tcuii Lermim par cette observation : Tenent ista omnia libri Hebrœùrum, legunt cuneta fudsei sed non intelU gunt. Coût, fudœos, i, 62, P. L., t. i.xxxiii, col. 498.