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baptise s’unit à Jésus-Christ comme le corps à la tête. Epis !.. iii, 195. Il interdisait d’assister aux spectacles à cause du danger moral cpfils olïrent. EpisL, iii, 336 ; v, 185 : iU sont, en effet, l'école de la débauche, EpisL, . 463 : ils perdent la jeunesse, EpisL, v, 186 ; il faut donc en détourner tous les hommes. EpisL, v, 517.

Bien des choses, selon l’usage qu’on en (ait, conduisent au bien ou tournent au mal. « Les richesses sont bonnes, mais pour ceux qui savent en bien user et les administrer sagement. La pauvreté est bonne, mais pour ceux qui la supportent avec une âme forte et courageuse. Les honneurs sont bons, mais pour ceux qui les emploient à la défense, au soulagement des affliges et des opprimés. Le pouvoir est bon, mais pour celui qui gouverne avec équité et qui ne s’en sert pas pour se venger de ses inférieurs. La force est bonne, mais pour ceux qui la font servir à la défense des faibles. Ce ne sont donc pas les choses en elles-êmmes qu’il faut accuser, puisqu’elles peuvent être l’instrument de la vertu, mais les dispositions de celui qui peut mal user de ce qui est bon. » Episl., iii, 172.

Si chacun était traité ici-bas selon ses mérites, le jugement dernier deviendrait inutile, Epist., v, 179 ; mais il ne sera pas inutile, car on voit dans ce monde beaucoup de méchants prospérer, et des justes souvent affligés. EpisL. v. 215. C’est dans l’autre vie que les méchants subiront la peine qu’ils méritent et que les justes seront récompensés. EpisL, v, 221, 222.

I. Sources.

Pour les lettres de saint Isidore de Péluse, lligne a reproduit, P. G., t. Lxxviii, l'édition de Pierre Poussines, Collationes Isidorianæ, Rome, 1670, en la faisant précéder de l'étude critique de Hermann Niemeyer, De Isidori Pelusiotie vita, scriptis et doctrina, Halle, 1825 ; l'édition de Poussines avait été précédée par celle de A. Morel, Paris. 1638 : Synodiron adversus Tragivdiam Irenœi, P. G., t. lxxxiv ; 13 des 49 lettres contenues dans le Synodicon, ont été publiées par Mansi, Concil., t. v, col. 758-762, en latin, d’après un ms. du Vatican ; les 49 lettres de la même version latine avaient été éditées, d’après le Cod. Casin., 11, du xiie siècle, parBaluze sous le titre de S’ova collectio et elles ont passé dans les Concilia de Labbe-Colet, t. iv. p. 23 >sq. ; elles ont été rééditées dans BibliolhecaCasinensis, 1873, t. i, Appendix, p. 7-24 ; R. Aigrain. Quarante-neuf lettres de S. Isidore de Péluse, édition critique de l’ancienne version latine contenue dans deux mss. du concile d'Éphèse, Paris, 1911 ; Facundus d’Uermiane, Dejensio Irium capiiulorum. t. II, c. iv, P. L, t. lxvii, col. 573-57 4 ; S. Éphrém d’Antioche, dans IMiotius, Bibliottieca, 228, P. G., t. ciii, col. 964 ; Fvagre, II. E., i, 15, P. G., t. lxxxvi, col. 2464 ; Nicéphore Calliste, II. E. XIV, P. G., t. cxlvi.

II. Travaux.

Henschenius, Comment, histor. de S. Isidoro Pelusiota. dans les.-lr(asanc/orum, au 4 février ; Dupin, Souvelle bibliotliéque des auteursecclésiastiques, Paris, 1693, t. iv, p. 3-14 ; Tillemont, Mémoires, Paris, 1701, t. xv, p. 97-119, 817 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques. Paris, 1858, t. viii, p. 476-498 ; Heumann, Dissert, de Isidoro Pelusiota et ejus operibus, Gettingue, 1737 ; A. Fabricius, Bibliolheca græca, Hambourg, 1807, t. x, p. 480-494 ; Glueck, Isidori Pelusiotie summa doctrina moralis, Wurzbourg, 1848 ; L. Bober, De arle hermeneulica 6°. Isidori Pelusiotie, Oacovie, 1878 ; Bouvy, De S. Isidori Pelusiota ; libri 111. Ninies, 1885 ; Batiffol, La littérature grecque, Paris, 1897, p. 314 ; lîardenliewer, Patrologie, 3e édit., Fribourg-en-Brisgau, 1910, p. 316 ; Fessler-Jungmann, Inslilnliones patrologiæ, Inspruck, 1896, t. 116, p. 128-143 ; Realencycklopàdie jiïr protestantisclie Théologie und Kirche. 3e édit., Leipzig, 1901, t. IX, p. 411-117 ; B. Lundstrom, De Isidori Pelusiotie epistolls recensenlis prtelusiones, dans Eranos, 1897, t. ii, p. 67-80 ; N. Capo.dans Stuiti iluliani di /Uologia classica, Florence, 1901, t. ix, p. 419-466 ; C. H. Turner, The Letters o/ Isidore of Pelusium. dans Journal o] theological studies, Cambridge, 1905, t. vi. p. 70-86 ; K. Lake, iurther notes on the mss. of Isidore o/ Pelusium, ibid., p. 270-284 ; L. J. Sicking, Isidore » non Pelmium. dans De Katholick, 1906, t. r.xxx. p. 109-129 (d’après lui, Isidore serait originaire d’Alexan lrie d’Antioche ; cf. P.eoue d’histoire ecclésiastique, Louvain, 1912, t. xiii, |i. 411-115) ; E. Lyon, ls droit chrétien. Isidore de Piluse, dans les Eludes historienjuridiques, oflerles à

DICT. DE T1IL.OL. CATIIOU

M. Th. Girard. Paris, 1912. p. 209-223 ; L. Rayer, Isidors von Pelusiunt klassische Bildung, Paderborn, 1915 ; J. Tueront, Précis de patrologie, Paris, I918, p. 220-221 ; Smith et Wacc, Dictionarg » / Christian biography, Londres, 18781888, t. m. [>. 315-320 ; Kirchenlexikon, 2e édit., t. vi, col. 364-369 ; U. Chevalier, Répertoire. Bio-bibliographie. t. I, COl. '2232-2233.

G. Bareille. 4. ISIDORE DE SÉVILLE (Saint), archevêque et docteur de l'Église ( 1 636). — I. Vie. 11. Œuvres. III. Doctrine.

1. Vie.

1°.S’a jeunesse. — 1. Sa jamille. — On ignore la date exacte et le vrai lieu de sa naissance : les précisions données plus tard par les auteu.s espagnols ne sont que des conjectures. Ses parents étaient des catholiques do race hispano-romaine Son père Sévéricn dut occuper un rang distingué à Carthagène : lequel ? Sobre de détails sur sa famille, saint Isidore en parlant de son frère dans son De viris illustriéus, xii, se borne à cette phrase : Leander genitus pâtre Severiano, carlhagiwnsis provincial. Sévérien était-il duc de Carthagène, comme l’ont soutenu dans la suite certains écrivains espagnols ? Ni saint Isidore, ni aucun témoignage contemporain n’autorisent à l’affirmer ; ce titre, en tout cas, ne lui a pas été donné dans les offices de l'Église de Tolède. Lors de l’invasion d’Agila, l’an 587 de l'ère espagnole, c’est-à-dire en 549, Sévérien dut fuir sa cité d’origine, ruinée par les Goths ariens ; il se réfugia à Séville. Il eut quatre enfants, tous inscrits au catalogue des saints. Les deux premiers, Léandre et Florentine, étaient nés certainement à Carthagène ; les deux autres, Fulgence et Isidore, naquirent vraisemblablement dans la capitale de la Bétique, le dernier vers l’an 560. Le père et la mère, morts peu après, avaient confié aux soins des deux aînés le plus jeune et le plus aimé de leurs enfants ; et c’est ainsi qu’Isidore, devenu orphelin, fut élevé par son frère Léandre, qui devint archevêque de Séville, et par sa sœur Florentine, qui embrassa la vie religieuse.

2. Son éducation.

Léandre, en effet, traita toujours dans la suite Isidore comme son fils, et veilla avec sa sœur à son instruction et à son éducation. Florentine ayant manifesté un jour le désir de revoir les lieux de son enfance, Léandre l’en dissuada, parce que Dieu avait jugé bonde la retirer de Sodome. Malum quod illa experta fuit, lui écrivit-il en parlant de leur mère, tu prudentei eoila ; ce sol natal, du reste, avait perdu sa liberté, sa beauté et sa fertilité. Mieux valait donc, ajoutait-il, qu’elle restât dans son nid et qu’elle veillât tout particulièrement sur le plus jeune de leurs frères. Régula, xxi, P. L., t. lxxii, col. 892. Isidore fut confié, tout enfant, à l’un des monastères de la ville ou des environs, où il fit de fortes études et puisa des connaissances vraiment étonnantes pour l'époque et dans le milieu où il vécut. Il n’est pas, en effet, d’auteur sacré ou profane, surtout parmi les latins, dont il n’ait lu et mis a profit les ouvrages..Mais il n'étudia pas uniquement pour le vain plaisir de savoir ; il poursuivit un double but : celui d'être utile à son pays pour le soustraire à la barbarie et celui de faire triompher la foi catholique contre l’hérésie arienne.,

3. Son proséli/tismc. — L’Fspagne presque tout entière était au pouvoir des Goths ariens, et la difficulté était de ramener ces hérétiques à la vraie foi. Il y eut une lueur d’espoir, lorsque le (ils aine du roi Léovigilde

585), Herménégilde, qui avait épousé la Bile du roi franc Sigebert et de Brunehaut, passa au catholicisme. Il est vrai qu’il dut aussitôt s’enfuir à Séville ou qu’il y fut exilé. Mais là, loin dis menaces paternelles, et très vraisemblablement sous l’inspiration de Léand il chercha a former un parti pour la conversion de l’Espagne. Il sollicita le concours du lieutenant de l’empereur de Byzance et envoya Léandre en mission à tantinople ; c’esl la, en effet, que Léandre se rencontra

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