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JÉSUITES. THÉOLOGIE MOKALE. PRIN( [PAUX REPRÉSENTANTS

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-1749. François Mannhart, 1696-1773. Enfin Thomas Holtzclau, 1716-1783, et Ignace Neubauer, 1726-1793, les deux collaborateurs, pour la partie morale, de la Théologie de Wurzbourg.

A ces noms de théologiens scolastiques du temps passé il convient de joindre, pour le mv siècle, 1rs philosophes, à qui incombe de plus en plus exclusivement, ainsi qu’on l’a et ï t plus haut. col. 107(3. le soin d’exposer les principes fondamentaux île la morale. Méritent une mention particulière’: Louis Taparelli d’Axegbo, 1793-1862, Matthieu Liberatore, 18101892, Santo Scbiffini, t 1906. Théodore Meyer, t 1913, Auguste Ferretti. t 1911.

Pour l’enseignement casuistique.

Jacques

Lainez, 1512-1565, et Jean Polanco, 1516-1577, dont on a rappelé plus haut. col. 1( ! 69. les titres à figurer sur cette liste. Emmanuel Sa. 1530-1596. François Tolet (Toledo), 1532-1596. cardinal en 1594, auteur d’une Summa casuum conscientiasive Instruclio sacerdolum souvent rééditée et recommandée par Bossuet à son clergé (Ordonnance synodale de 1691, n. 14 : Œuvres, édit. Migne. t. v. col. 1864) ; son Commentaire de la Hi-II’, publié pour la première fois en 1869. est un précieux témoin de l’enseignement scolasticocasuistique de la morale dans la seconde moitié du xvie siècle. Henri Henriquez, 1536-1608. Jean Azur. t 1603, dont les Institutiones morales, fruit d’une longue carrière, sont également recommandées par Bossuet. Paul Comitoli, 1544-1626. Valére Rcgnault (Reginaldus), 1554-1623, si maltraité par Pascal malgré un réel mérite qui lui valut les éloges de saint François de Sales (Avertissement aux confesseurs, c. ix, a. 5). Ferdinand Rehello. 1546-1608. Etienne d’Avila, 1549-1601. Thomas Sanchez, 1550-1610, moraliste éminent, dont l’œuvre énorme peut çà et là prêter le flanc à la critique, mais reste néanmoins dans l’ensemble un beau monument de morale scientifique. Son De matrimonio, le plus discuté de ses ouvrages, est qualifié par saint Alphonse â’egregium opus (Theol. mor., t. VI, n. 900) ; nihil supra, dit plus énergiquement encore le cardinal d’Annibale, Summula, t. i, prooem., note 31, 2e édit. 1881, p. 11. Jacques Gordon, 15531641. Martin de Funez, 1560-1611. Diego Alvarez, 1 1618. Etienne Bauny, 1564-1649, la grande victime de Pascal. Vincent Filliucci, 1566-1622, longtemps professeur de morale au Collège romain, auteur de Queesliones morales traitées avec une remarquable méthode. Paul Layman, 1574-1635 : xque in theologia morali ac in jure canonico peritus, scripsit opéra perspicuitale et solidilale insignia, dit de lui le P. D. Priïmmer, O. P., Manuale theol. mor., Fribourg, 1915, 1. 1. p. xxvii, Nulli aut /ère nulli secundus, au jugement de Muzzarelli. Cf. Lehmkuhl, Theol. mor., t. ii, cala-Icgus scriplorum de theol. pracl. Etienne Fagundez, 1577-1645. Ferdinand de Castropalao. 1581-1633. Charles Musart, 1582-1653. François Bardi, 15831661. Antoine de Escobar y Mendoza, 1589-1669, si diversement apprécié en Espagne et en France (Voir Pascal. Œuvres, t. v. p. 381. note). Thomas Tamburini, 1591-1675. François Pellizaii. 1596-1651. Jean de Alloza, 1598-1566. Antoine de Quintanaduefias. 1599-1651. Hermann Busenbaum, 1600-1668, dont on a signalé déjà, col. 1076, la haute valeur de casuiste. Georges Gobât, 1600-1679. Emmanuel Mascarenhas, 1604-1654. Gabriel Beati, 1607-1673. Adam Burghaber, 1608-1687. Matthieu Stoz, 1614-1678. Richard Arsdekin (Archdeacon), 1620-1693. Jean Baptiste Taverne, 1622-1686. Charles Casalicchio, 16261700. Jacques Illsung, 1632-1695. Gaspar Biesman, 1639-1714. Jean Giuliani, 1640-1710. Claude Lacroix -1714, l’un des auteurs les plus étudiés et les plus largement mis à profit par saint Alphonse (Lettres, Lille, 1888-1898, Correspondance spéciale, t i, 1. 9 :

DICT. DE THÉOL. CATHOL.

15 fév. 1756). Joseph Vogler, 1661-1708. Nicoi s Mazzotta. ir.ti’.MT ;  ;  : Paul Zelt, 1679-1740. Gabriel Antoine, 1679-1743, théologien de nuance sévère, bien

oublié aujourd’hui, mais très lu au xviii siècle et au début du xix*’. Jean Reuter, 1680-1762. François Zech, 1692-1772, connu par d’intéressants travaux sur l’usure. Pierre Theubet, 1699-1715. Edmond Voit, 1707-1780. Louis Wagemann, 1713-1792. Jean-Pierre Gury, 1801-1866, le Busenbaum du xix c siècle. Antoine Ballerini, 1805-1881, moraliste de grand talent, parfois desservi par son extrême subtilité, mais dont l’œuvre fait date. Maurice Matharan, t 1894.. Edouard Génicot, t 1900. Janvier Bucceronl, 1 1918. Augustin Lehmkuhl. f 1918. Jérôme Noldin, f 1922.

Tous ces écrivains n’ont évidemment ni la même importance, ni la même valeur. On risquerait de s’y tromper à l’aspect nivelé d’une nomenclature où s’alignent des noms pourtant aussi inégaux que ceux d’un Molina et d’un Hurtado, d’un Sanchez et d’un Bauny. Le lecteur averti corrigera facilement ce défaut de perspective. Il trouvera par ailleurs dans les articles de ce Dictionnaire consacrés à chacun des grands auteurs, autant d’études spéciales qui compléteront utilement le simple coup d’œil d’ensemble jeté ici sur l’œuvre de la Compagnie de Jésus dans la théologie morale. Se reporter également à la Bibliothèque de Sommervogel. Bonnes tables méthodiques au t. x, col. 189, 651, 779.

Apologistes.

Si c’est l’Espagne qui fournit, du

moins jusqu’au milieu du xviie siècle, le contingent le plus fort et le plus remarquable de théologiens moralistes, comme d’ailleurs de théologiens scolastiques — fait remarqué déjà des contemporains et justement attribué par Cano au lustre de l’université de Salamanque, contrastant avec le triste état des études en Allemagne, en France et en Italie, De locis, t. XII, c. iv, § Nul’a théologie as… — en revanche, la lutte contre la morale des jésuites, s’étant développée surtout dans les pays plus ouverts à l’influence janséniste, France, Belgique, puis Italie, c’est là que se rencontrent le grand nombre des apologistes.

Les premiers en date sont les PP. Nicolas Caussin, 1583-1651, François Annat, 1590-1670, Jacques de la Haye, 1599- ?, Pierre Le Moyne, 1602-1671 (celui de la Neuvième Provinciale), et François Pinthereau, 16051664 (l’éditeur des lettres de Saint-Cyran), qui tous répondent à la Théologie morale des jésuites publiée en 1643 par Arnauld. Annat, polémiste fécond, reprend la plume contre Pascal et collabore avec Jacques Nouet, 1605-1680, aux Réponses aux Lettres Provinciales. Peu après se placent la fameuse Apologie pour les casuistes du P. Georges Pirot, 1599-1659, les ouvrages, visant spécialement le probabilisme, d’Etienne Dechamps, 1613-1701, et de Jean Fcrrier, 1614-1674, et les apologies intéressantes d’Honoré Fabri, 1607-1688. L’émotion causée en Espagne par le Tcatro jesuilico du dominicain Jean de Ribas provoque alors la retentissante riposte d’Amadœus Guimenius, (le P. Matthieu de Moya) 1611-1684, auquel s’ajoute un peu plus tard le P. André Mendo, 1608-1684. L’Adversus quorumdam expostulaliones… opusculum de l’un, et la Stalera opinionum benignarum de l’autre sont des documents de première valeur pour l’histoire de la morale au xvii 1’siècle. Les années immédiatement suivantes marquent une courte trêve. Puis rentrent en scène Jean Pollentcr, 1037-1695, dont l’important ouvrage a été signalé plus haut, col. 1081, Dominique Bouhours, 1628-1702, le célèbre humaniste, auteur des Sentiments des jésuites sur le péché philosophique, 1690, et surtout Gabriel Daniel, 1649 1728, le plus brillant de tous lis défenseurs de la morale des jésuites. Ses Entretiens de Cléandre.et d’Eudoxc n’ont eu qu’un toit, celui de venir qua VIII. — 35