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    1. JÉRÔME DE SAINTEiFOI##


JÉRÔME DE SAINTEiFOI. — JÉRÔME DE SAINT-AUGUSTIN

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Oie (Jeschichte du Husitenthums und l’ro/essor C. Ho/ler, Prague, 1863, qui contient quelques aperçus intéressants sur le rôle de Jérôme de Prague : J. Loserth, Hus und Wiclif, Prague, 1881 et l’art, Hus dans la Realencyclopddie nir protestantische Théologie und Kirche, t. viii, 1000, p. -142 sq.

E. Amann.

6. JÉRÔME DE SAINTE-FOI cstknoni que

prit à son baptême un israélite converti par les prédications de saint Vincent Ferrier, à Alcaniz en 1412. Il s’appelait Ibn Vives Al-Lorqui Joshua Ben Joseph. Comme ce nom l’indique, il était natif de Lorca, prés de Murcie, et exerçait la médecine. Est-ce lui qui avant sa conversion écrivit une lettre d’invectives à un de ses coreligionnaires qui avait embrassé le christianisme, Salomon-ha-Levi, devenu Paul de Burgos, ou de Sainte-Marie, qui fut évoque de Carthagène et de Burgos et mourut en 1435 ? Les uns l’affirment, d’autres le nient et veulent que cette lettre, dont il existe un double exemplaire à la bibliothèque de l’université de Leyde, soit l’œuvre d’un autre médecin du même nom. Quoiqu’il en soit, les deux convertis s’employèrent activement à éclairer leurs anciens coreligionnaires. Pour Joshua al-Lorki, bien qu’il ne fut pas rabbin, comme l’ont écrit certains chroniqueurs, il était très versé dans les études talmudiques et cette connaissance lui était de grand secours pour son prosélytisme. Il faut croire qu’il n’était pas sans succès, puisque les juifs l’avaient, par manière de vengeance, surnommé le calomniateur « megaddef », mot arabe dans lequel on retrouve les premières lettres’> son nom de chrétien « Mæstro Geronimo de Santa Fè ». Il était médecin, avons-nous dit, ce qui fit que le pape d’Avignon Benoît XIII, Pierre de Lune, qui s’était réfugié en Espagne, l’attacha à sa personne. Jérôme profita de ses relations avec lui pour l’amener à prescrire une controverse publique et solennelle entre les rabbins et les docteurs catholiques. Convoquée par lettres pontificales du 25 novembre 1412, cette controverse sans précédent dura du 7 février 1413 au 13 novembre 1414 : on tint soixante-neuf séances, les soixante-deux premières à Tortosa et les autres à San Matteo, petite ville entre Tortosa et Peniscola, où résidait Benoît XIII. Celui-ci en présida quelques-unes, il ouvrit la première et donna la parole à Jérôme, qui fut l’âme de toute cette controverse, à laquelle prirent part vingt-deux rabbins des plus fameux du royaume d’Aragon. Le but principal que se proposait notre controversiste était de prouver par le Talmud que le Messie était venu en la personnede Jésus-Christ ; aussi cette question de la venue du Messie occupa-t-elle les soixante-deux premières séances ; les autres furent consacrées à la réfutation des erreurs contenues dans le Talmud. Des conversions nombreuses, celles de plusieurs rabbins en particulierjsont là pour attester que ces discussions ne furent pas inutiles. Benoît XIII, dans sa bulle Etst doctoris genlium, Valence, Il mal 1415, parle de trois mille juifs convertis pendant cette période à Tortosa et dans la région. I.es historiens de saint Vincent Ferrier ont voulu lui faire l’honneur de ce résultat. Nous ne nions pas qu’il y ait contribué, mais le saint ne. vint à Tortosa qu’en février 1414 et déjà de nombreuses couversions avaient eu lieu. La bulle que nous venons de citer était la conclusion de la controverse : elle dcleulaii en particulier l’étude du Talmud, ordonnait la destruction de tous les exemplaires que l’on pourrait saisir, et réglait les professions que pourraient exercer les juifs. Jérôme de Sainte-Foi réunit les arguments, qu’il avait employés au cours de cette controverse, dans un écrit intitulé llebrœomastix, le fouet des Hébreux. Deux rabbins, qui y avaient pris part, tentèrent de le réfuter, Vidal Henveniste dans le SatlU des saints « Kodesh ha-Kodaslum », et Isaac Nathan

dans sa Réfutation du Séducteur Tokahat Mat’ch ». Ces ouvrages sont demeurés inédits, tandis que celui de Jérôme eut plusieurs éditions, Hambourg, s. d., Zurich, 1552 et Francfort. 1602 : Hebrœomastit, V index impietatis ae perfidiæ fudaicee. Liber quo deleguntur ac ftrmissimis argumenlis refutantur énormes et nefarii fudteorum eorumque Talmuth errores atque superstitiones. Suit une longue note assez inexacte, où il est dit que cet écrit avait été lu au mois d’août 1413, en présence de Benoît XIII et de sa cour, et qu’il avait amené la conversion de cinq mille juifs. Il n’y eut aucune séance de controverse pendant les mois d’été et d’après la bulle citée les conversions avaient été moins nombreuses. On trouve aussi V Hebræomaslix dans la Bibliotheca magna Patruni. Paris, 1654, t. iv, dans la Bibliotheca maxima, Lyon. 1677, t. xxvi, p. 528. La bibliothèque vaticane possède un manuscrit (lat. 1043) qui a pour titre, Tr, ulalus novus et valde compendiosus contra perfidiam Judœorum. Une note initiale avertit que ce traité fuit addilus et compilatus, jussu Benedicti papæ, sic in sua obedienlia nuncupali, per quatuor famosos magistros in sacra theologia, quorum unus fuit Fr. Vincentius Ferrarii.On veut que Jérôme ait été un des trois autres maîtres restés anonymes, mais ce traité, qui s’appuie uniquement sur les Écritures, n’a rien de commun avec le Fouet des Hébreux. L’Encyclopédie juive dit que celui-ci fut traduit en espagnol, Azote de los Hebreos. C’est, croyons-nous, une fausse interprétation d’un passage de l’historien des juifs en Espagne. La fin de Jérôme nous est inconnue ; on trouve dans les registres de la chancellerie de Benoît XIII un mandat de paiement en sa faveur, en particulier pour ce qu’il ne cessait de faire pour l’application de la bulle, avec la date du 18 mai 1417.. Après cela il disparaît et les aventures de ses fils sortent du cadre du Dictionnaire. Steinschneider, Catalogus codicum bibliothecæ academiæ Lugduno-Balavie, Leyde, 1858, Cod. Warner, 64, et Cod. Scaliger, 10 ; Baronius-Raynaldi, Annales ecclesiastici, ad ann. 1412, t. viii, Lucques, 1752 p. 353 ; Fleury-Fabre, Histoire ecclésiastique, Paris, 1726, t. xxi, p. 173 ; Cannoly, Histoire des médecins juifs anciens et modernes, Bruxelles, | 1844, p. 118 ; Amador de los Rios, Historia social, politica I y religiosa de los Judlos de Espafia, Madrid, 1876, t. ii, j p. 627 ; Fages, Histoire de S. Vincent Ferrier, Paris, 1894, t. ii, p. 29 et 63, et Œuvres de S. Vincent Ferrier, Paris, 1909, t. i ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. ii, col. 740. The Jewish Encyclopedia, t. vi, p. 552 ; Ehrle, Martin de Alpartis, Chronicaactilorum temporibus D. Benedicti XIII. Appendices, Die grosse Judendisputation von Tortosa und S. Matteo, Paderborn, 1906, dans Quellen und Forschungen aus dem Gebiete der Geschlchte.

P. Edouard d’Alençon,

    1. JÉRÔME DE SAINT-AUGUSTIN##


7. JÉRÔME DE SAINT-AUGUSTIN,

théologien de l’ordre des Irinitaires, né à Grenade. 11 fut provincial et définiteur général de son ordre (17591763), et mourut dans sa ville natale le 20 janvier 1780, à l’âge de 81 ans. On a de lui : 1° Controversiæ polemiav seu dogmalicie de Ecclesia vera Christi militante romano-catliolica, contra hæreticos priscos et récentes, diuersas complectentes dissertationes, Rome. 1737 ; — 2. Erolemata critica seu Disquisitiones veleronouæ, t. i Grenade, 1 7 « > "> ; t. ii, ibid., 1706 : t. iii, ibid., l/iis, —, i. Conlroucrsiie polemicæ sive dogmatiese de primalu dioi Pétri ejusque successoris romani pontifiais. De efusdem Pétri vicarialu, potestate ae auctoritate infallibili clauis scientiæ et judicii in malcria fXdei et morum etiam supra concilia gencralia, contra hserelicoi priscos et récentes, dioersas complectentes dissertationes, Séville, 177ô.

.Michel de Saint-. loscpli, Blbllographia critica sucra et prophana, Madrid, 17 10, t. ii, p. 117. — Autouin de l’Assuinptiou, Diccionarui de escrilorcs trinitarios de Espana y Portugal, Koiua, lS’.iS, t. i, p. 6-7 ; 510-Stl.

A. Pai.mieri.