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> est -.i fortement défendu, n’était une théorie chrétienne.

7. Vlzz : iLvxjzx-szoiz. L’ouvrage sur la résurrection est perdu. Photius l’avait lii, (.’.od.il. P. G., t. ciii, col. 57, el Indiquait le nombre de tomes qu’il comprenait, mais

le chiffre donne est tombe dans nos mss de Photius. Timothée de Constantinople, Derecept. hæretic, 10, P.

G., t i wwi (I. col. 61, et Nieéphore Calliste, II. /-.’., XVIII, XLVII, P. G., t. exLvn. col. 124-425, nous en ont conservé un fragment (Incip. : -x xi-sOr)-à tx’j-x -ïv : 2. Des.." &7){iioupYsïo8ai û-6 6eo j), d’après lequel nous apprenons que les créatures sensibles et visibles ont ete appelées par Dieu à l’existence selon la matière et la forme ; que par suite elles se corrompent aussi selon la matière et la forme. C’est pourquoi, à la place de nos corps actuels. Dieu créera d’autres corps incorruptibles et éternels. On voit que, dans ce système, la résurrection des corps est remplacée par l’entrée de nos âmes raisonnables en des corps nouveaux. I.a théorie de Philopon rencontra de nombreux contradicteurs. Parmi eux. Photius cite, Cod. 22. P. G., t. cm. col. 60, le moine Théodose qui réunit des témoignages scripturaires et patristiques pour montrer la vanité du système de Jean ; et encore Cod. 23, P. G., t. ciii, col. 60, un ouvrage de Conon, Eugène et Thémistius consacré lui aussi à établir, mais par des preuves philosophiques, le dogme de la résurrection. De ce dernier écrit, quelques lignes nous ont été transmises par Timothée de Constantinople, De recepl. hæret., 10, P. G., t. lxxxvi a, col. 61 et par Nieéphore Calliste, H. E., loc. cit., P. G., t. cxlvii, col. 425 : encore la citation n’est-elle peut-être pas tout à fait textuelle.

8. IIspî. à--xXuà7cov xacTà’IxiijBL’.y.o’j. Ouvrage perdu, mais attesté par Photius, Cod. 215, P. G., t. ciii, col. 708. A la théorie bien connue de Jamblique, selon laquelle les statues des idoles sont remplies de la présence divine, Philopon répondait par des arguments varies : plusieurs de ces arguments semblaient très forts, au dire de Photius ; d’autres paraissaient au contraire moins solides ; il est dommage que nous ne puissions plus apprécier nous-mêmes la valeur de ces preuves.

9. Disputait) d Pusohile, 5 : i vfj -. y.TLx’ùzvA-.t] tîjç iz’Lr’jrz -pô t.% :. : /jv<ai’./) -i yx xb [iUJTlxÔV toû Kuptoo véyove 8s.7tv vxalÔKcû ov dcuvàv ~61eu£ xiwv

sv ô XpnTÔ :. Ce petit écrit nous est parvenu, et a été édité en dernier lieu par C. YYalter, Iéna, 1899. Le titre en marque le contenu ave ? une précision sullisante. Jean s’efforce d’y montrer que le Christ a mangé la C ne le 13 de nisan, el par suite qu’il n’a pu célébrer alors la Pâque selon le rite juif.

10. Apologiæ duæpro Diaitete, seu solulio objectionum quæ rontra Diaitetem a/feruntur. Assémani, Biblioth. orient., t. i, p. 013 ; t. m. p. 251.

11. De universali et particulari tractalus ad Sergium presbijlerum. Ibid., t. i, p. 613.

12. De difjerenlin quæ manei in Christo posl unionem fgpostaticam. Ibid.

13. Epistola nd Jusliniunum imperalorem. Ibid., et A. Mai, Spicilegium romanum, t. iii, p. 739.

14. De dioisione, dilferenlia et numéro ad Justinianum imperalorem. A-émani, Biblioth. orient., t. i, p. 613.

15. Contm Andream dise IV. Wright, Catalogue, t. il. p.’.H7.

P.. Quæstiones, adressées a Christophe et a d’autres. Assémani, Biblioth. orient., t. i, p. 105.

Connue on le voit, la I sle des ouvrages de Philopon forme un ensemble imposant. Il sera I a désirer qu’une étude complète lût consacrée a un écrivain aussi id ! aussi varié : ce soulia t que formait K. Knimbacher en ih17. n’a pas encore été réalisé, malgré l’intérêt que présenterait un tel trava I consacré a I une des personnalités les plus marquante ! du vie siècle.

111. Enseignement théologique. - Ce n’est guère que sur les questions de la Trinité et de l’Incarnation que l’enseignement théologique de Jean Philopon présente un intérêt réel. Encore pour bien comprendre cet enseigne nent, faudrait-il pouvoir le replacer dans son cadre exact, ce qui est encore à peu près impossible, el le restera aussi longtemps que nous ne posséderons p is une histoire complète du mouvement monophysite. Léonce de Byzance donne de la doctrine de Philopon un résumé qu’il faut d’abord citer « Taudis que Théodose siégeait encore à Byzance, le dogme des trithéites parut à nouveau : l’hérésiarque en fut Philopon. Celui-ci en effet posait cette objection à l’Église : Si vous diles deux natures dans le Christ, il faut que vous disiez aussi deux hypostases. A quoi l’Église répondait : Si la nature et î’hypostase sont la même chose, il nous est nécessaire de confesser l’indistinction. to xto[ji.ov. Mais si autre chose est la nature et autre chose I’hypostase, pourquoi serions-nous obligés, alors que nous disons deux natures, de con’esser aussi deux hypostases ? Les hérétiques répondaient alor-i à l’Église : Oui, la nature et I’hypostase sont la même chose. Alors l’Église reprenait : Si la nature et I’hypostase sont la même chose, dirons-nous donc qu’ily a trois natures dans la Trinité divine ? car il est admis qu’il y a trois hypostases. A cette conclusion de l’Église, Philopon répliquait : Soit ! nous disons qu’il y a trois natures dans la Trinité. En par lant ainsi, il s’appuyait sur l’autorité d’Arislote. Car Aristote dit que les individus, xz’, [j.x, possèdent des u, îpt’<al oùslai, et qu’il y a une seule oùtioc commune. De même Philopon expliquait qu’il y a trois p-spixoà oÙTioa dans la ^ainte Trinité, et une oùï’lcx commune. > De sertis, act. v, 0, P. G., t. lxxxvi a, col. 12321233.

Au point de départ de la théorie se trouvent des définitions de la nature, de I’hypostase, du ttp6toj7tov. et de r&ro(£ov. La nature est la raison commune de l’être chez tous ceux qui participent à la même o î^’e : tout homme est un animal raisonnable, mortel et capable de science. La nature et l’ousie sont donc la même chose. Quant à I’hypostase ou au 7rp6 : yo : >-, v ces mots désignent la subsistance particul’ère de chaque nature, rrv Ui nx> : zx : ov t/jç é<x-r/) ; 9’jæco : u-apfi.v, caractérisée par les propriétés particulières selon lesquelles diffèrent tous ceux qui oui la même nature. Jean Philopon, Arbit., vii, dans Jean Damascène, De hæres., 83, P. G., t. xciv, col. 715. D’autre part, la nature, en tant que ce mot désigne le genre ou L’espèce, n’existe en dehors de notre esprit que dans les individus qui la réalisent ; mais là elle se confond avec la personne ou I’hypostase, celle-ci n’étant. Comme on vient de le voir, que la nat ure parti eu Un par les caractères individuants. Ainsi la nature n’existe que comme individu, et l’individu c’est la personne :

i
, j., ’i èh tx-jtov elvai v.v). OnÔTt’/Tiv xpT’ico : SeoV/x

iz-t. Ibid., col. 753.

Il résulte de la que lorsque nous disons v.x o >-v. 7, 5 Os, 5 Xoyou aeaapx « ii, évirj, nous voulons ex irimer ! quec’estlaseuletpùjiçdu Dieu Verbe qui s’est incarnée ; donc aussi sa seule hypostase. ibid., col. 7 1 S. L’humanité du Christ, puisqu’elle existe, est individuelle ;

mais elle n’est pas Une nature, sans quoi elle serait une personne ; ce qui est impossible, car il n’a dans le Christ qu’une seule personne : S’J> ipujeiç uwÇouaotç y.xipt, 0|16v rfjV SuiSa v.-/ : j’L-, -.z’ztL’.' i -ù-, -.-j.-vj voctov, ibid., col. 752. Ainsi le monophysisme se trouve confirmé par la philosophie aristotélicienne ; et les

partisans du concile de ChalccJoiuc sont conduits a

une contradiction : Tous ceux qui reconnaissent une seule hypostase et deux natures sont en désaccord avec eux m imes et avec la vér.té, 1 col.

Lu appliqu mi ces théories a la Trinité, il est logique