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JEAN DE GALLES — JEAN DE JANDUN


suivants : 2° Breviloquium de rirtiilibus anliquorum principum et philosophorum ;.’! " Compendiloquinm, dit aussi Florilegium, de ritis illustrium philosophorum et de dictis moralibus eorumdem m exemplis imilabilibus ;

4° Breviloquium de pliilosophia sire sapientia sanctorum : 5° Ordinarium vilse religiosse, sire alphabeium, divise en t rois parties, dont on a fait quelquefois des ouvrages séparés, Dietarium, Locarium, llinerarium ; 6° Sumnui de vitiis et rirlulibus, dite aussi Moniloquium. non imprimée, ainsi que les suivants : 7° Summa justitise rel tractatus de septem viliis : 8° Tractatus de decem præceptis dit aussi Legiloquium : (.i° Tractatus de psenitentia, édite par François Harold à Mayence. 1673 ; 10 u Mariipulus florum, demeuré inachevé et complété par le dominicain Thomas d’Irlande et souvent imprimé sous son nom ; 11° Tractatus de pœnis inferni : 12" Expositio super Pater noster ; 13° Declaratio régula jralrum mintirum, éditée dans le Firmamentum ordinis minorum, Venise, 1513 ; 14° Collectio versuum ; 15° lu IV libros Sententiarum, que l’on dit avoir été publié à Lyon, 1511, mais dont l’authenticité paraît douteuse et qui peut appartenir au suivant ; 16° Postillse in Evangelium Joannis, qui furent attribuées à saint Bonaventure et insérées dans l’édition vaticane de 1589, des œuvres du docteur séraphique, ainsi que 17° Collaliones in Johannem ; 18° Commentarii in omnes epistolas Pauli, absolument inconnus aujourd’hui comme les autres 19° commentarii in Apocalypsim : 20° De origine progressu et fine Mahumelis et quadruplici reprobatione prophétise ejus, Strasbourg, 1550, Cologne, 1651, douteux ; 21° Sermones de lempore cl sanctis, qui existent en manuscrit ;  ! la Bibliothèque nationale et à celle de Charlcville. Wadding a édité Rome, 1655, Viterbe, 1656, De Oculo morali aurais libcllus Joannis Gualensis, dont il défendait l’authenticité ; cet opuscule avait déjà paru à Venise, 1496, en latin et italien ; le P. Théophile Raynaud le publia à Lyon, 1641 et l’attribua au célèbre Idiota, Raymond Jourdain ; l’accord n’est pas encore fait sur l’auteur. On a souvent attribué à Jean Waleys des ouvrages de Thomas Waleys, dominicain et de Jean de Rideval, franciscain du siècle suivant, comme on a fait des ouvrages distincts, par suite de la diversité des titres, d’un seul et même traité. Cette étude nous entraînerait trop loin. Résumons ce que dit Ilauréau de la méthode et du caractère des livres en question. « Jean de Galles n’est pas métaphysicien, c’esl peut -être le doc leur de. son temps le plus étranger à la métaphysique ; et s’il observe assez fidèlement dans la composition de ses ouvrages les préceptes de la logique, il ne les enseigne pas ; ce n’est pas non plus comme on disait, un logicien. C’est un théologien moraliste. Ce qu’il se propose, ce n’est pas de faire des leçons de morale, c’esl d’instruire les jeunes prédicateurs qui doivent discourir en chaire des vices et des vertus. Pour bien prêcher, il faut avoir beaucoup lii, et les livres sont rares. Il n’a pas seulement une instruction très variée, mais quelque esprit et assez, de goût, ce qui le distingue des compilateurs de son temps. L’utilité de ses livres lit leur succès qui fut durable. » Au témoignage de l’éditeur vénitien de 1496, le bienheureux Bernardin de Feltre, grand prédicateur franciscain, mort en 1494, ne partait Jamais en mission, sans emporter avec lui la Simunii de Jean de Galles.

Waddlng-SbaragUa, Seriplores ordinis minorum, Rome, 1806 ; i laui éau, dans Histoire littéraire de la France, t.. p. 177 si]. ; Lecoyde la Marche, LaChatre française au mo* uen miL, Paris, 1877 ; Féret, La Faculté de théologie de Paris, Parte, 1895, t. a ; A. <.. Llttle, The greg Frlars tn Oxford, Oxford, 1892 ; Il m ri ir, Nomenclator, ::édit., t a, col. 51 7. P. Edouard d’Alençon.

44. JEAN DE GALLES, appelé Jean Welle dans les documents contemporains, frère mineur, a ait

fait ses études à Exeter, Londres et Oxford. En 1368, le chapitre provincial l’ayant désigné pour enseigner les Sentences au couvent de Londres, un bref pontifical, donné le 12 septembre de la même année, déléguait le provincial de Toscane pour lui conférer, après examen, les facultés et les privilèges des docteurs, ac si in studio Parisiensi magistratus essel. On le trouve qualifié de chapelain pontifical dans une lettre citée par Wadding, à l’année 1372. Un fort curieux brevet royal, en date du 22 février 1378, ordonnait de faire rendre à frère Jean Welle equi, calices, libri, monela, vasa argentea ac diversa alia bona et catalla, qui lui avaient été dérobés par un serviteur infidèle. C’est le dernier document daté que nous ayons à son sujet. On lui attribue comme ouvrages demeurés manuscrits : Leelura in IV libr. sententiarum ; Liber disputalionum ; De vitis sanctorum Wallensium.

Wadding, Annalei minorum, t. mu ; Sbaraglla, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1806 ; Eubel, Buttarium franciscanum, t.vi ; A. G. Little, The grey Friars inOx/ord, Oxford, 1892.

P. Edouard d’Alençon.

45. JEAN DE GOCH, voir Puppen.

46. JEAN DE JANDUN (y 1328) est surtout connu comme philosophe ; mais il appartient également à la théologie par sa collaboration au Defensor pacis de Marsile de Padoue.

Né au bourg de Jandun, de Janduno, de Genduno, de Ganduno (Ardennes), dans la seconde moitié du xiii c siècle, et, de ce chef, parfois confondu avec Jean de Gand, il dut faire ses études à l’université de Paris, où il enseignait avec éclat la philosophie vers le commencement du xive siècle. Deux de ses ouvrages sur Ai istote sont datés de 1300 et 1310. Un acte de 1316 le signale comme magister arlislarum au collège de Navarre. Le 13 novembre de la même année, il est pourvu par Jean XXII d’un canonicat au chapitre de Scnlis : ce qui prouve qu’il appartenait au clergé séculier.

Sa doctrine philosophique verse dans l’aristotélisme aigu, tel que l’enseignait Averroës. Pour l’accorder avec la foi catholique, Jean de Jandun n’a pas d’autre ressource que le fidéisme. Qu’il s’agisse de combattre l’unité d’intellect dans tous les hommes, de faire de l’âme la forme substantielle unique du corps humain ou d’affirmer son libre arbitre, il ne se détermine que par un acte de foi contre toutes les évidences de sa raison : lias ego conelusiones assero simpliciler esse veras sola fide, quia credo potentiam Dei omnia passe jacere… Quodsi quis demonstrare sciai et principiis philosophorum concordare, gaudeat in illo : et ego ci non invideo, sed eum dico meam capacitalem cxcellere. Quæst. super très libros Aristotclis de Anima, iii, 29, cf. m. 12 et 41. Cité dans Noël Valois, p. 550-551, Jean de Jandun est un des premiers témoins de celle école nominaliste OÙ s’est définitivement rompu l’équilibre harmonieux établi par le thomisme entre nos deux sources, naturelle el surnaturelle, de vérité. Voir Et. Gilson, Études île philosophie médiévale, Strasbourg. 1921, p. 51-76.

Lorsque, vers 1311, Marsile de Padoue vint enseigner à Paris, de communes préoccupations scientifiques et philosophiques rapprochèrent les deux maîtres, Entre eu s’établit peu à peu uni’collaboration intellectuelle, qui aboutit, en 1324, à la publication du Defensor pacis, mi se développait la théorie régalienne d’une

c plète subordination de l’Église à l’État, Sans doute

li nom de Marsile figure seul en tête de l’ouvrage ;

mais tous les contemporains sont d’accord pour l’attribuer concurremment à Jean de Jandun. Voir les continuateurs de Guillaume de Nangis, dans Recueil des hisl. de France, t. xx. p. 622 et 642 ; les chroniques de s.iini Denis, ibld., p. 721 ; la suite de la chronique de