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JEAN DE CARTHAGÈM : — JEAN DE CORNOUAILLES

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Iraient une Disp’ulatio contra latente m uswam inédite, et met au compte de Jean de Carthagènt un Trætatus de prsedestinalione, paru à Home, en 16.., et qu’Antonio, liibliotlwfn hispana nova, t. 1. p. H3, avait attribué à un François de Carthagène, inconnu par ailleurs.

Wadding, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1806, p. 135 ; Jean de Saint-Antoine, Bibliotlucu universulis franciscana, Madrid, 1753, t. ii, p. 143 ; Antonio, liibliotheca hispana nova, Madrid, 1783, t. i, p. 672 ; Wadding-Sbaraglia, Supplanentum ad scriptores ordinis minorum, Rome, 1806, p. 401 ; Hurter, .omenclator, 3’édit., t. iii, col. 396397.

E. Amann.

36. JEAN DE CITROS, canoniste et controversiste grec, qui occupa le siège épiscopal de la petite ville de Kitros, sur la côte occidentale du golfe de Salonique, à peu de distance de la mei.I.equicn, Oricns christianus, t. n. p. 82, 1e fait vivre à la fin du xrve siècle ou au début <lu xv f siècle. C’est une erreur, car Matthieu Blastarès. dont on possède des manuscrit s datés de 13-12, avait déjà mis à contribution ses œuvres. Il est vrai qu’on a voulu le dépouiller de la paternité de ces dernières, je veux dire des Réponses canoniques qui portent son nom. Dans un article intitulé : Dr qui sont les réponses canoniques dont l’auteur passe pour être Jean. évéque de Kitros ( X 1 1 1’siècle)’! paru dans les r<//itijskij Vremennik, 1894, t.i, p. 493-502, A. Pavlov a prétendu qulles seize réponses données par Jean aux questions de Constantin Cabasilas, métropolitain de Dyrrhæliiuin. étaient en réalité de Démétrius Cbomatianus. archevêque de Bulgarie. Après la publication des œuvres de ce dernier par le cardinal Titra, Juris ecclesiastici Grœcorum selecta paralipomena, Paris, 1891, le savanl russe avait constaté que les réponses de Jean de Citros se retrouvaient toutes, mais dans un ordre différent, chez Chomatianus, op. cit., p. 617-686, et il en a conclu aussitôt ou que Jean ne fut qu’un plagiaire, ou que les compilateurs postérieurs ont fait erreur en lui attribuant une œuvre qui n’était pas de lui. Pavlov a sans doute raison, et l’on est moins surpris de voir un prélat aussi haut placé que le métropolitain de Dyrrhachium s’adresser, pour la solution de certaines difficultés, à l’archevêque de Bulgarie, plutôt qu’à un simple suffragant de Thessalonique. Nous ferons toutefois remarquer que l’éditeur de Chomatianus n’est pas bien sûr lui-même que Ks réponses à Cabasilas sont bien de son héros, mais nous pensons quilles sont bien de lui. Jean de Citros aura lait comme d’autres byzantins : il aura tué le volé. Son travail aura ((insisté a modifier la disposition primitive des questions et réponses, parfois même il aura touché à la rédaction ; il aura surtout laissé de côté ce qui n’intéressait ni lui ni son correspondant, et il aura signé. Quoi qu’il en soit, ces réponses ont été Imprimées pour la première fois dans E. Bonnefoi, Juris orientalia libri III. Paris, 1573, p. 159-184, puis par 1. Leunclavius, Jus græco-ronumum. Francfort, 1596, t. i, p. 323-335, par Rhalll et Potli, Syntagma divinorum sacrorumque canonum, t. v. p 403 120, et par Migne, P. G., t. exix, col. 960-985. Chose curieuse, Matthieu Blastarès attribue à Jean de Citros les Réponses à Cabasilas, mais il les reproduit avec des remaniements considérables pour la forme comme

pour le fond, et en V faisant entrer des extraits des réponses de Bnlsamnu à Marc d’Alexandrie. Il y a les plus grandes chances pour que l’œuvre de Jean (le Citros soil précisément celle compilation en partie Inédite quc Blastarès a mise en appendice a son Syntagma. A Jean de Citros appartient aussi une compilai ion BOUVent Citée par Allatius et contenue dans le

Parisinus 1286, i" 210 sq., sous le titre de Opusculum <ie Latinorum ritibus et dogmatibus. Mais connue ce

manuscrit de Paris n’est qu’une compilation désordonnée, il est probable que l’œuvre de notre auteur y aura encore subi des retouches ou des suppressions.

L. Petit.

37. JEAN II DE CONSTANTINOPLE,

surnommé le C ppadocien, patriarche de 517 à 520. — Il avait d’abord été syncelle de Timothée T r, un intrus que l’empereur Anastase avait substitué à Macédonius II, jugé trop peu zélé à l’endroit de l’Hénotique. Timothée étant mort le 5 avril 517, Jean lui succéda ; apparemment le basileus le croyait acquis à sa politique. Au fond, pourtant, Jean était de sentiments orthodoxes ; mais il n’osa se déclarer pour la foi chaicédonienne. qu’après la mort d’Anastase, et quand le pouvoir fut passé aux mains de Justin (avril 518). En juillet de cette même année, Jean rétablit dans les diptyques, le nom du pape Léon, et celui du pape régnant, Honnisdas, mettant fin par là au schisme acacien qui durait depuis 484. Dès lors il se mit au service de la politique de réunion des Églises inaugurée par Justin ; et c’est lui qui, le jeudi saint de l’année 513 signa définitivement la paix entre Rome et Constantinople. Les légats romains ne furent pas néanmoins sans remarquer que Jean voulait éviter dans ses démarches tout ce qui aurait pu, de ce fait, sembler une soumission à l’endroit de Home. Le diacre Dioscore, en particulier. avait bien l’impression que Jean voulait traiter d’égal a égal avec le pape. En souscrivant, comme il était prescrit, le formulaire d’Hormisdas, Jean lit précéder le texte imposé par les légats d’une déclaration qui mettait sensiblement sur le même pied les deux grandes églises de l’ancienne et de la nouvelle Home. Il ajoutait : Omnibus aclis a sanctissimis quatuor synodis, i. e. : Kicsena, Conslanlinopolitana, Ephesina et Chalcedonensi, de eonfirmationc fidei et statu ecclesiic assenlior. Cette addition est de grande importance. Jean mettait sur le même pied les trois conciles jusque-là seuls reconnus par Home, de Nicée, Éphèse et Chalcédoine, d’une part et de l’autre le concile de Constantinople, de 381, que nul pape encore n’avait reconnu ; surtout il donnait égale force aux prescriptions dogmatiques de ces conciles, de confirmalione fidei et à leurs décisions disciplinaires, de statu ecclesiæ. Sans aucun doute il visait tout spécialement les canons 2 et 3 de Constantinople relatifs à l’organisation des ressorts ecclésiastiques et à la primauté d’honneur de l’Église de Constantinople, canon contre lesquels, à Chalcédoine, l’Kglise romaine avait encore protesté. Thiel, Epistolæ Hormisdæ, n. lxi. Dans la réponse qu’il adressa à Jean, le lî juillet suivant, Honnisdas ne releva pas ces prétentions, il se contenta de tracer au patriarche un tableau des devoirs qui lui restaient à remplir, délicate manière de lui faire sentir la supériorité du siège romain. Thiel. op. cit., n. i.xxx. Le pape d’ailleurs ne conserva à l’endroit du patriarche

aucune arrière-pensée ; quand les moines scythes soulevèrent la question théopaschite, Jean fut commis sionne par Honnisdas pour trancher les premiers conflits. Thiel, n. < : viii. 1. On sait d’ailleurs que les moines n’attendirent pas la fin des débats et partirent pour Home. Jean ne connut pas la bizarre issue de cette querelle théologique ; il mourut dans la seconde quinzaine de février 520, et fut remplacé le 25 lévrier par le syncelle Éplphane. Thiel, n. ( i.

Theophanes, Chronique, ad. an. 6010, P. G., t. cviii, col. 381 ; i » - 1 1 ii de Tannes, Chronique, ad. an. 517, P. L.,

t. i.w iii, col. 962 el su il oui les lettres du pape Honnisdas,

dans Thiel, EpistoUB romanorum pontlflcum, Braunsberg,

1867. Voir l’ai I. I Iokmimias, t. vii, col. 167 sq.

E. Amann.

38. JEAN DE CORNOUAILLES écrivain

ecclésiastique du xir siècle. 1. Vie. — Jean de

Cornouailles, appelé en latin Jouîmes Cornubirnsis,