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JEAN DAMASCÈNE (SAINT. DOCTRINE


sujet qui réclame l’existence pour devenir hypostase,

car c’est dans [’hypostase qu’elle est considérée. f) oùoîx à7toxet[J£vov tpèç 671 « pÇtv, Dialect., 16, col. ô^l ft ; / ; i-Âr, ouata èv txî ; Û7coord<aeai ôaaOTtoç GewpeïTai. i"&i’<L. col. 612 />. C’est encore dans l’hypostase qu’elle prend ses notes individuelles, Ta o-mu.fefav. ô-aL. qui apparaissent ainsi comme tenant le milieu entre l’àwXT) ouata et l’aTtXïj &Tc6araaiç.’2. L’énypostasie. Outre les termes de nature et de personne, Jean, après Léonce de Hyzance. en introduit un troisième : l’èvujr60T0CTOV. Qu’est-ce, au juste que to èvureooTaTov ? Ce mot, d’après notre auteur est pris en cinq acceptions, dont deux sont

impropres. : Il signifie quelquefois la simple existence, rîjv %-.’L() : S7tap£iv ; et dans ce cas. on peut L’appliquer non seulement a la substance, oùo-tx, mais encore à l’accident, quoique celui-ci ne soil pas èvurt6araTov, mais bien plutôt èrspo07 ?60TaT0v, soutenu par un autre que soi. Quelquefois le même mot indique l’être subsistant en soi. rijv x.xô’éa’JTÔ ÔTtoaTaacv, c’est-à-dire l’individu ; mais ce n’est pas là proprement l’êvu7t60TaTOV, mais [’hypostase même. Donc, à proprement parler. l’èvu7t6aTaTov est ce qui ne subsiste pas eu soi-même ; mais est considéré dans les hypostases, à).L’èv -y.’.z, o7tooTào*eai 9ecopoûp.evov. Ainsi la [orme ou la nature humaine n’est pas considérée dans une sienne hypostase, mais dans chaque individu humain. Ou bien encore èvj-OTTXTov est ce qui h j compose avec quelque autre chose différente en substance, pour tonner un tout et compléter une seule hypostase composée. Ainsi l’homme est composé de l’âme et du corps ; ni l’âme seule ni le corps seul ne sont appelés des h postascs. mais ils sont êvU7r60T0tTa, et ce qui résulte des deux est hypostase des deux. On appelle aussi èvu7ï60raTov la nature prise par une autre hypostase et ayant en elle la subsislence. Ainsi l’humanité du Seigneur, qui n’a pas subsisté en elle-même. même un instant, n’est pas hypostase mais bien plutôt £vu7r6araTov. Elle a subsisté, en effet, dans [’hypostase du Dieu Verbe, qui l’a piise. et c’est’.elle hypos tase du Verbe qu’elle a eue ci qu’elle a pour hypostase. Dial.. 1 1, col. 616 617.

3. L’énousie. Toute nature (concrète) est ou hypostase ou èvjTTÔo-TotTov : car il ne saurait y avoir de nature concrète àw-OTTXToc. ce mot étant synonyme d’irréel. De même, toute hypostase est èvoocrioç, c’est-à-dire se trouve dans une ou plusieurs natures. .Mais [’hypostase se trouve dans la nature par l’intermédiaire des notes imlividuantes. Ta auu, pepTjx6Ta, qui, tout en se greffanl sur l’ouata et méritant ainsi d’être appelées èvoûaix, caractérisent quand même (’hypostase et la montrent. C’est la doctrine exprimée dans un passage du traité contre les jacobites, cap. 11, col. l I 11 : îTspôv ln~’. to sv Tivt, y.tx ërepov to èv <]> èvouaiov p-èv yâp èo-Tt. to èv Tf) ouata 6eci>poùu.evov, rou~.ïn-.<. -î, tcov v>i$z J /rL<r.(., r> &6poiaua, ô StjXoî tJiv Ô7t60racav, <, ’jI. aùrr, v "ri)v oùalav-’ÈvuTtàoraTov 8è, ’/y/ r l &it60Taaiç, to èv : i~<>r, -Ar, z. Kz xa60pa>u.evov.

Ainsi d’après le Damascène, l’individu concrel peut s’analyser de cite manière : Au sommet, la réalité totale, l’existence concrèteel indépendante. c’est ; i dire l’hypostase, qui supporte et fait subsister toul le reste : ensuite, la substance ou nature, oùaix. (p’jm ;, en tant qu’elle porte l’élément commun a tous les individus île même espèce, qui subsiste dans et par l’hypostase ; c’est pour cela qu’elle est b.x>-<’, T.-j.-.’, z. considérée

dans l’hypostase ; entre l’hypostase et Y’, 'r, : y., les

accidents caractéristiques de l’hypostase ou Individu,

mais se greffant quand même sur l’oual ? commune et servant île points d’al I ache ent le elle et l’hypostase.

i par eux que l’hypostase es1 dite èvoojioç, c’est

a dur. se trouve du ils la nature individuelle, qu’elle lait

subsister. On avouera que cette métaphysique en

vaut une autre, et qu’elle s’adapte merveilleusement aux mystères de la Trinité et de l’Incarnation. Elle est de beaucoup plus simple et plus compréhensible que la plupart de nos systèmes scolastiqucs avec leurs entités abstraites.

I. Diverses sortes d’unions. — Des diverses sortes d’unions qu’énumère le Damascène en plusieurs endroits de ses écrits nous ne parlerons que de celles qui ont un rapport direct avec l’explication du dogme, c’est-à-dire de l’un ion hypostatique, de l’union prosopique et de l’union par composition essentielle.

Alors ipie la théologie latine réserve l’expression d’union hypostatique à la seule union des deux natures divine et humaine dans l’unique personne du Christ, Jean connaît plusieurs sortes d’unions hypostatiques. Mais toute union hypostatique présente ces trois caractères : 1° unité de l’hypostase ; 2° persévérance des natures unies et de leurs propriétés sans changement, mélange ni contusion ; 3° [ndestructibilité de l’union, en ce sens cpie l’unique hypostase pour les natures unies reste toujours la même. Notre docteur trouve cette définition réalisée dans l’union de l’âme et du corps, et il dit couramment que l’hypostase humaine est composée, aûvGeToç, parce qu’elle subsiste en deux natures différentes ayant des propriétés opposées, à savoir l’âme et le corps. Dial., 66, col. 665668. Il y a aussi union hypostatique, lorsqu’une nature est unie à une autre hypostase, en qui elle trouve son appui et sa subsislence. C’est le cas de l’incarnation du Verbe. L’humanité du Sauveur n’a jamais été hypostase, parce que, dès le premier instant, elle a été soutenue dans l’être, par l’hypostase du Verbe, qui lui a servi d’hypostase. Ibid., col. 668 et passim dans les autres écrits. Au chap. lvx de la Dialectique, col. 66 l a, il est lait allusion à une troisième sorte d’union hypostatique, xai — âXiv, xot6j^ÔTTaaîv èoTi. tô èx Sûo p.èv Trpayu.âTwv, èv svi Ss — poofô— co yvcapiÇâpxvov :  » a encore union selon l’hypostase dans le eus d’un être résultant de deux réalités et se manifestant dans un seul prosopon. Comme le saint docteur ne donne aucune explication, et ne reparle plus de cette troisième sorte d’union hypostatique, il est vraisemblable qu’elle se confond dans son esprit, avec l’une des deux précédentes.

L’union x.xO'>j-oo-Txa !.v est aussi appelée union par composition, ëvcoaiç xxTà aùvŒaw. Mais la oùvŒot. ? est prise par rapport à l’unique hypostase et non par rapport aux natures unies ; car de deux natures restant ce qu’elles sont, il est impossible qu’il résulte une seule nature guvŒtoç ; tout comme il est impossible que de deux hypostases restant hypostases. il résulte une seule hypostase. Dès lors, quand on dit hypostase composée, ’; -ôa-tocaiç aùvŒToç, qu’il s’agisse d’un individu humain ou du Christ, cela signifie qu’une hypostase unique et simple en elle-même l’ait subsister les natures unies, ou. si l’on veut, subsiste en elles, remplissant comme un double rôle. Dial., » '>.">. ('>(>, col. 661-664, 668-669 ; De fideorth., I. II 1.3. col. 993.

Cette union est aussi appelée union substantielle. ëvojai ; oûaiO)S7)ç, pour en marquer la vérité et la réalité, non pour introduire nue nature composée de deux natures. De fuie orlh.. ibid.

Ouest ce que l’union prosopie/ue ou personnelle,

Ëv(.)ot ; 7tpoo<07tixr) ? C’est celle qu’a Inventée Nesto rfus, celle ou deux personnes distinctes revêtent mutuellement le npàautnOM, le rôle l’une de l’autre, l’une parlant au nom de l’autre, et vice versa. C’est l’union morale, relative, et non fondée sur l’unité de l’être,

celle qui existe eut re deux amis. Dial. 65, col. tili I />.

Différente a la lois de l’union hypostatique et de l’union prosopique, est l’union par composition essen t ici le, celle qui résulte de l’union de deux ou plusieurs essences ou natures pour former une seule nature