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645 JEAN C AI’KTOS JEAN-BAPTISTE (BAPTÊME DE SAINT

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d’excellents mss. t ois le Parisinus 214.e H ierosoly mitanus 13$, e Constantinopolitcuius S. Sepuleri 133 et 456. le Taarinensis 166. Dans d’autres, comme le Vindobonensis IM (Nessel), utilisé par Eustraliadès pour son édition, et le Vindobonensis 119 (Nessel), elles ne portent aucun nom d’auteur. Il est juste d’ailleurs de faire observer que notre orateur a pille sans scrupule >o^ devanciers, en particulier Théophylacte de Bulgarie, et peut-être Jean Xiphilin lui-même, car nulle part plus qu’à Byzance d’abord, puis chez les héritiers modernes des Byzantins, la propriété littéraire n’a été plus odieusement violée. Dans le Parisinus 234 les commentaires de Théophylacte sur les Évangiles sont précédés d’une préface de Jean de Chalcédoine. Mais de quel Jean s’agit-il ? Du notre ? En ce cas, la publication de cette pièce fournirait sans doute la solution d’un petit problème littéraire en nous révélant les liens de dépendance du Hiéromnémon vis-à-vis de son devancier. Mais il faut peut-être identifier le personnage du ms. de Paris avec Jean Castamonitès, métropolite de Chalcédoine sous Manuel I er Comnène (1143-1180), qui nous a laissé, lui aussi, quelques homélies sur les Évangiles contenus dans le ms. 262 de l’Escurial. Quoi qu’il en soit, c’est parmi les orateurs sacrés qi : e le Hiéromnémon doit prendre place, et nullement parmi les exégètes, au nombre desquels A. Ehrhard, dans sa trop brève notice, K. Krumbacher, Geschichle der byzantinischen Liileratur, Munich. 1897. p. 135, l’a injustement rangé.

L. Petit.

25. JEAN APOCAUCOS, métropolitain de Naupacte au début du xrne siècle. Dans sa jeunesse, il avait suivi à Constantinople les leçons du philosophe Psellos en compagnie de Manuel Sarantenos, le futur patriarche (1215-1222). Mais il était d’un âge plus avancé que Manuel. Nous ignorons la date exacte de sa nomination à la métropole de Naupacte, poste qu’il occupait déjà en 1213. Comme la première lettre que lui adresse Michel Acominatos vient immédiatement après une autre lettre de ce dernier au patriarche Michel 1 1206-1212), on peut fixer vers 1208 les débuts de l’épiscopat d’Apocaucos. Le nouveau prélat, d’accord avec les despotes de l’Épire, ne négligea rien pour se rendre indépendant du patriarcat grec établi à Nicée après la prise de Constantinople par les Latins en 1204. Sous ce rapport, sa correspondance est du plus vif intérêt. Non moins hostile aux Latins, il répondit en 1220 par un refus d’une amère ironie à une invitation à se rendre à Nicée pour y délibérer sur un projet de conciliation avec Rome. Aussi applaudit-il de tout cœur à la prise de Thessalonique en 1223 par Théodore Ducas l’Ange (1214-1230), qui s’y fit aussitôt couronner empereur. Mais à la chute de Théodore, en 1230, i ! perdit son plus ferme appui, et lors de la visite en Epire de l’exarque patriarcal Christophe d’Ancyre, en 1232, il dut se démettre de son siège : c’est du moins ce qui semble résulter d’une de ses lettres à l’évêque de Janina, dans laquelle il se plaint de l’exarque et figure déjà comme démissionnaire. Byzanlinische Zeilschrijt, 1907, t. xvi, p. 140. On peut consulter, sur tous ces événements, l’ouvrage de A. Meliarakès. Histoire de l’empire de Sicée et du despolat d’fipire (1204-1261), Athènes, 1898, possim. Cet auteur estime qu’Apocaucos était déjà mort en î, mais il fait sûrement erreur. Non seulement nous possédons un acte du prélat daté du mois d’avril 1228, Byzantis, Athènes, 1909, t. i, p. 23, mais nous en avons encore un autre en date du mois d’avril 1229, Leunclavius, Jus’/njro-romanum, Francfort, 1596, t. i. [>. 232, Rhalli-Potli, Synlagma des saints canons, Athènes, 1855, t.v, p. 106-109. De plus la lettre ci-dessus mentionnée a l’évêque de Janina ne peut être que de 1232 ou de 1233. Par contre, Jean était mort en 123E

comme le montre un acte patriarcal du mois de juillet de cette année-là, celui-là même qui nous a conservé l’acte de 1229. Si l’on songe que dans plus d’une lettre des alentours de 1220, notre prélat se plaint des incommodités de la vieillesse, aggravées encore chez lui par de fréquents calculs urinaires, on sera porté à fixer vers 1 ItiO l’époque de sa naissance.

En dehors d’une lettre encore inédite à Athanase, évêque de Coron en Morée, sur les innovations latines, conservée dans le Mosquensis 240 du catalogue de Vladimir, ꝟ. 19 v°-23, l’héritage épistolaire de Jean est considérable, mais de difficile accès, ayant paru en des périodiques fort disparates. Pour plus de commodité, nous signalerons ses écrits dans l’ordre même de leur publication : 1° Acte sur la fondation de Janina, Bulletin de la société historique et ethnologique de Grèce, Athènes, 1889, t. iii, p. 451-455 ; 2° Lettre à Théodora Macrodoukaina pour la dispenser du vœu de se rendre à Jérusalem, Analecta hierosolyrnitanæ slachyologim, Saint-Pétersbourg, 1894, t. ii, p. 361-362 ; 3° Vingt lettres éditées par B. G. Vasilievskij, sous le titre de Epirotica sseculi XIII, dans les Vizantijskij Vremennik, Saint-Pétersbourg, 1896, t. iii, p. 233-299, et rééditées en fascicule à part, ibid., 1903, 72 p. Voir les remarques critiques de A. Pàpadopoulos-Kérameus, revue citée, 1904, t. xi, p. 849-866 ; 4° Trois actes canoniques, Analecta hierosolyrnitanæ stachyologise, Saint-Pétersbourg, 1897, t. iv, p. 119-125 ; 5° Cinq lettres, dont la dernière tronquée du début, Harmonia, Athènes, 1902, t. iii, p. 209-224, 273-294 ; 6° Seize épi grammes, œuvre de jeunesse, Alhena, 1903, t. xv, p. 462-478 ; 7° Deux lettres sur Durazzo, Byzanlinische Zeitschrifl, 1905, t. xiv, p. 572-574 ; 8° Huit lettres ou réponses canoniques à Georges Bardanès, évêque de Corfou, Vizantijskij Vremennik, 1906, t. xiii, p. 334351 ; 9° Lettre à l’évêque de Janina, Byzanlinische Zeitschrifl, 1907, t. xvi, p 140 ; 10° Sept lettres relatives à Achrida et adressées à Démétrios Chomatianos, Recueil de mémoires en l’honneur de l’académicien B. J. Lamanskij, Saint-Pétersbourg, 1907, t. i, p. 227-250 ; 11° Trente lettres ou actes canoniques publiés par S. Pétridès, Comptes rendus de l’Institut archéologique russe de Constantinople, Sofia, 1909, t. xiv ; 12° Deux lettres et une solution canonique, Quarantième anniversaire du professorat de C. S. Conlos, Athènes, 1909, p. 375-382 ; 13° Onze décisions synodales, Byzantis, Athènes, 1909, 1. 1, p. 3-30 ; 14° Décision canonique sur une question d’héritage, tronquée du début, Phare ecclésiastique, Alexandrie, 1909, t iv, p. 65-67. A. Pàpadopoulos-Kérameus, à qui nous devons la plupart des publications qui viennent d’être signalées, s’était proposé de donner une édition complète des œuvres d’Apocaucos ; mais il est mort avant d’avoir pu réaliser ce projet. Notons, pour finir, que le Yalicanus 1891, 1° 36 sq., contient un certain nombre de lettres de notre prélat, la plupart déjà publiées, il est vrai, mais sans le secours de ce manuscrit.

Voir M. Wellnhofen, Johannes Apokaukos, Metropolil von Naupaktos in Aetollen(c. 1155-1233). Sein Leben und seine SteUung im Despotale non Eplrus unter Michæl Doukas und Theodoros Komnenos. MUnchener Di^. Freising, in-8°, 1913, 69 p.

L. P

26. JEAN-BAPTISTE (Baptême de saint). — I. Histoire du rite. II. Nature du rite.

I. Histoire du rite. Le fait que Jean baptisait n’a jamais été contesté, (.’est un des faits historiques les mieux (’-taillis par les quatre évangélistes, Matth., m. 6, 11. Marc., i. I..’.. S ; Luc. m.. ;, 7, IL, 21 ; Joan., i. 26, 28, ’'<’' m. 21, et par l’auteur des Actes, i. ni. 16 : iii, 2 I xviii, 25. Ce rite prenait une telle place

dans le ministère du Précurseur qu’il est mentionné même avant sa prédication, Baptizans et prsedicaïu…,