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JEAN XX III

I I N VGAPETOS

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n’examinerait pas la légitimité de l’élection de Jean XXIII. H. Finke, Acla concilii Conslanliensis, 1. 1, p. 259. Il ne tint pas parole. Il semble, au contraire, avoir eu, dés le début, l’intention de terminer le schisme qui désolait l’Église, sans égard à la personne du pape.

Le concile s’ouvrit le 5 novembre 1414 ; ’e 16, eut lieu la première session. Pour le détail, voir t. iii, col. 1200 et sq. Jean XXIII crut pouvoir esquiver les difficultés qu’il pressentait. Ses partisans proposèrent de clore l’assemblée et de conlirmer les décrets du concile de Pise. Le cardinal Pierre d’Ailly protesta. On l’eut peut-être obligé à se taire, si Sigisinond n’était venu à Constance (25 décembre 1414). Dès lois, les attaques contre le pape redoublèrent. Guillaume Fillastre.soutiendraquedanslccas d’extrême nécessité, où l’on se trouvait, le concile avait le droit d’obliger Jean à abdiquer, sous peine d’être déc’aré schismatique.Le 12 mars 1415, Cossa promit décéder ses droits à la tiare, si Grégoire XII et Benoît XIII y renonçaient. Il refusa toutefois, ainsi qu’on l’en priait, d’abdiquer par procureurs. Son attitude le fit soupçonner de songer à fuir Constance. Tel était effectivement son dessein. Travesti, Jean XXIII s’évada dans la nuit du 20 au 21 mars 1415 et se réfugia à Schaffouse, dans les États de Frédéric, duc d’Autriche. Il invoqua, pour sa défense, les empiétements continuels de Sigismond sur son autorité. Ni lui, m le concile, disait-il. ne jouissaient plus de liberté. Leurs actes étaient entachés de nullité.

L’évasion de Jean XXIII jeta le désarroi parmi les Pères du concile assemblés à Constance. Des négociations s’ouvrirent. Le pape parut prêt à conclure des transactions favorables. Mais le parti avancé, que présidait Jean Mauroux, patriarche d’Antioche, était décidé à réaliser l’union malgré la papauté. Le 26 mars, les Pères de Constance déclarèrent ne pouvoir ni être dissous, ni être transférés. Les craintes, exprimées par Jean XX III, augmentèrent quand Sigismond eut expédié un défi au duc d’Autriche. Le 29 mars, il s’enfuit à nouveau et parvint au château de Lauffenburg. L’entrée en campagne des troupes impériales l’incita à gagner Fribourg-en-Brisgau, le 10 avril, puis Brisach et Ncuenburg. Le 27 avril, il regagnait Ftibourg dans de tristes conditions. Son protecteur, le duc d’Autriche, attaqué par l’armée impériale, encourait une série de défaites et songeait à l’abandonner. Jean XXIII plia devant le danger. Le 29 avril, il signa une procuration donnant le pouvoir à des tiers d’abdiquer en son nom et même la promesse de résigner ses fonctions, mais il ajouta certaines conditions : le due d’Autriche cesserait d’être attaqué, on lui donnerait le premier rang parmi les cardinaux et le titre de légat et de vicaire perpétuel en Italie ; il réclamait, enfin, la liberté pour lui-même. Mansi. Concil., I. xxvii, col. 621-622.

Ces concessions étaient trop tardives. L’empereur devint maître de la personne du pape, quand le due d’Autriche lui eul vendu la ville de Fribourg. Les Pères, de leur enté, l’avaient cité a comparaître devanl eux. Ils dressèrent contre lui un acte d’accusation

comprenant soixante-quatorze articles, tue vingtaine furent écartés. On ne retint pas l’accusât ion d’inceste, ni celle d’hérésie, ni celle d’ass ; issinat contre Alexandre V. Jean XXIII n’en fut pas moins suspendu de ses fonctions, M mai 1115. puis déposé, 29 mal Mansi. op. cit.. t. wvn. col. 662-715 et von der Hardt, op. cit., t. i. p. 196. Lui-même ratifia les sentences rendues par les Pères du concile. Apres trois années de captivité en Allemagne, il reconnut publiquement, en 1419, Martin Y. l’ait évoque de Frascati, le 23 juin 1119. il mourut le 22 novembre suivant à Florence

i I. Sources. — Thierry do. Nielim, De schismate libri très, dit. Erler, Leipzig, 1890 ; De vita et factis Joannis XXIII, I dans von der Hardt, Magnum aecumenicum Constantiense i concilium, Francfort et Leipzig, 1697-1700, t. n (œuvre passionnée ) ; Invectiva in Joanneme concilio profugum, ibid., col. 304, attribuée au même Thierry par G. G. Rosenkranz, dans Zeitschrift fur interlandische Geschichte und Alterthumskunde, t. vi, p. 81 ; H. Finke, Acla concilii Constantie7sis, Munster, 1896 ; (’.. Schmid, Itinerarium Johannes XXIII zum Concil von Constanz, dans S. Ehses, l-’estchrift zum elfhundertjahrigen Jubilàum des deustsehen Campo Santo in Rom, Fribourg-cn-B., 1897 ; L. Schmitz, Dos Ilinerar Johanns XXIII, dans Historisches Jahrbuch, 1896, t. xvii, p. 63-04 ; 1 1. Y. Sauerland, Ergànzungen zu dem von K. Eubel und L. Schmitz gelieferten Itinerar Johannes XXIII.i bid., 1897, t. XYiu, p. 631-632 ; Anmerkungen zum pàpstlichen Urkunden-und Finanzwesen vàhrend des grossen Schismas, ibid., 1886, t. vii, p. 636-641 (taxes perçues sous le règne de Jean XX11I) ; Max Bruchet, Inventaire » articl du trésor îles chartes ilChambéry a l’époque d’Amédée VIII, dans Mémoires et documents publiés par la Société savoisienne, t. xxxix (correspondance d’Amédée VIII avec Jean XXIII) ; G. Schmid, Zur Geschichte von Salzbnrg und lirai wàhrend des grossen Schismas, dans Rùmische Quartalsclirift, 1898, t. xii, p. 421-453 (bulles de.Jean XXIII) : 1 -.. von Ottenthal, Die pàpstlichen Kanzleiregeln von Johan-XII his Nicolaus V, Inspruck, 1888.

IL Travaux. — IL Finke, Forschungen und Quellen zur Geschichle des Konztanzer Konzils, Paderbon, 1889 ; Noël Valois, La France et le grand schisme d’Occident, Paris, 1902, t. iv ; ce dernier ouvrage a été largement utilisé par II. Leclercq dans la nouvelle édition de l’Histoire des conciles d’IIefele, Paris, 1916, t. vii a ; E. J. Kitts, In the days o/ Councils, Londres, 1908 ; C. Hunger, 7.ur Geschichtc Papsi Johannes XXIII, Bonn, 1876 ; F. Schwertfegcr, l’abst Johann der XXIII und die Wahl Sigmunds zum romischen Kônig (1410) ; ein lieitrag zur Vorgeschichte des Konxtanzer Concils, Wien, 1896 ; Bourgeois du Chastenet, Nouvelle histoire ilu concile île Constance, Paris, 1718 ;

.J. Lenfant, Histoire du concile île Constance, Amsterdam, 1727 ; (. Reinke, Frankreich und Papst Johann XXIII, Munster, 1900.

(’.. Moi. i. AT.

24. JEAN AGAPETOS patriarche de Constantinoplesousle nom de Jean IX (1111-1134), orateur sacré, dont il nous reste des homélies pour tous les dimanches de l’année. Il est souvent appelé dans les documents, le Iliéroninéinon, parce qu’avant son patriarcat il remplissait la fonction de hiéromnémon, la douzième de la cour patriarcale, ou de Chalcédoinc. TOÛ X » Xx7j-Sôvoç, parce qu’il était le neveu du métropolitain de Chai cédoinc, dont le rôle à cette époque fut considérable. Élu patriarche en 1 1 1 1, il mourut en 1134, après un règne de 23 ans. La mission à Constantinople, en 1112, de l’ex-archevêque de Milan, Pierre Grossolano, donna lieu à toute une littéral lire Ihéologiquc. ou se signalèrent en particulier Jean Phournès, Eustrate de Nicée, Nicétas Seules. Théodore le Curopalate, mais le patriarche ne semble pas avoir pris part à la querelle par des écrits. Par contre, il nous a laisse un assez curieux monument lit téraire dans les cinquante-trois homélies dominicales l’un des premiers exemples des Kyriacodromia.s] nombreux cheI. les Grecs. Les 25 premières ont été publiées sans nom d’auteur par Sophrbnios Fuslraliadès sous le titre suivant : ’()i.ùi-/x si ; t « ; xopiaxàç rouèviauToS èx /zip-.yç.-L^’/, 7/-, : èvBiéwf] aOTOxpaTopodje ; Bi|3Xio(H)XT)ç vûv 7Tp<7)7'>v è-L8’.86[i.eyat. |i.e7à r.p’jLsycjiii.’oj. Trieste, Imprimerie du Lloyd, 1903, xxviii-598 p. L’éditeur attribue, bien à tort, ces homélies à Thcopliy lacle de Bulgarie ; d’autres mss. les renferment sous le nom de Jean Xiphilin. mort en 1075. Tels sont le Monacensis 196, les Narniani 108 ç 122, le Mosquensia

209, Y Mitons 17II-J ; et c’est sous le nom de ce prélat que la 15’cl le début de la 25 ont paru dans I’. G., C i. col. 1259 129’. ». Mais cette attribution ne saurail se soutenir, car le début de l’homélie 25 ne peut élre antérieur à 1 1 18. Aussi ne doit-on pas hésiter à les

restituer a Jean le Hiéromnémon, comme le font