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[SAAC DE NINIVE — [SA w : I.WRMI.NIEN


sait ])()iir(|iioi, a cru bon de substituer à l’ordre des manuscrits une disposition nouvelle, absolument arbitraire : Innovation d’autant plus fâcheuse que les manuscrits complets de cette traduction reproduisent les divers traites dans un ordre constant, malgré les apparentes variations résultant de subdivisions plus ou moins nombreuses. Ces coupures peuvent bien multiplier les sous-titres, mais la suite du texte demeure la même. Sans entrer ici dans les détails techniques, bornons-nous à signaler, parmi les manuscrits complets, outre le premier des deux utilisés par Théotoki, le Valleanus gr. 391, fol. 166-346, le Naniamu.>, le Mosquensis 182 de Wladimir, le Roe 10, VAmbrosianus 706, le Taurinensis 25 Let il serait facile de grossir encore cette liste Le plus ancien de tous est le l’arisinus 093 du supplément grec, en onciales du vur-ix siècle. Asscmani assure que l’arabe est plus riche que le grec. Seule, ’a publication de la reeension arabe permettrait de vérifier cette assertion. En attendant, il n’est pas téméraire de regarder la reeension grecque comme absolument complète. Elle comprend, suivant que l’on tient compte des subdivisions usitées dans tel ou tel manuscrit, 90 numéros, ou 98, ou même 108, sans que la multiplicité de ces numéros ajoute quoi que ce soit de plus au texte lui-même. Cet ouvrage a exercé une influence énorm sur tout l’ascétisme oriental, et bien qu’il éman d’un écrivain nestorien, rien n’y choque la doctrine catholique.

Sous le titre de Liber de contemptu mundi, on apublié, d’abord a Venise en 1500, puis dans les éditions successives de la Bibliotheca l’atrum, et enfin dans /*. G., t. i. xxxvi, col. 811-886, un traité d’isaac le Syrien t prêtre d’Antioche ». Ce dernier qualificatif est inexact, car le traité n question appartient à Isaac de Ninive. Ce n’est d’ailleurs pas un traité unique, divisé en 53 chapitres, comme le latin le laisserait supposer, mais bien 25 sermons différents de notre auteur, répartis avec plus ou moins de bonheur en 53 chapitres. Ainsi, pour ne citer qu’un exemple, les c. i-x ne forment, dans l’original, qu’un seul discours, le septième de la série authentique, dans Théotoki, p. 131 151.

Cet ouvrage est suivi dans P. (’, ., loc. cit., col. 885888, d’un tout petit traité De cog tationibus, emprunté par l’éditeur de la Patrologie au Thésaurus ascelicus de Pierre Poussines, Toulouse, 1683, p. 308-310. Il s’agit, ici encore, d’un titre arbitraire, l.e librllus en question n’est pas un traité authentique, mais la juxtaposition de cinq sentences ou maximes, emprunt es, la première, au sermon iv, Théotoki, p. 170, les quatre autres, au sermon xviii, ibid., p. 250, 201, 202.

Des quatre ! ttr s publiées par Tb otoki, p. 525-584, la d rniére est adressée dans certains manuscrits ; i Sym on le Thaumaturge, l.e cardinal Mai, qui l’a republiée, faute de pouvoir consulter le livre de Théotoki, I’ova Patrum bibliotheca, Home, 1871, t. viii, p. 157-I87, estime qu’il s’agit de saint S méon Stj lite le Jeune, mort en 596. Cette opinion est encore acceptée par A. Ehrhard, dans K. Knimliacher, Gesehichte der byzantiniscliui L iUeratur, Munich, 1897, p. i 15, mais combattue avec raison par.1. Cozza-Luzzi, l’éditeur du volume posthume du célèbre cardinal. I. ni., p. xxi-xxiv. Outre que les manuscrits les meilleurs et les plus nombreux donnent au correspondant d’isaac le nom de Sym on de Césarée, rien n’autorise a transformer le mot de’thaumaturge en c lui de < stylite >. Du reste, nous

savons désormais qu’Isaac est postérieur de plus d’un demi-Siècle au grand ascète du.Mont Admirable. J.-Ii. Chabot est d’ais quécette lettre n’est pas de

notre Mnivite, mais de Phlloxène de Mabboug, Mais comme ni expliquer, dans cet te hypothèse, sa présence constante parmi les ceuvr s d’isaac ? La tradition

paléographique a bien sa valem.

A Isaac île Ninive appartiennent encore, sans con testation possible, les maxime- ; de spiritualité publiées par Marius Besson sous ce titre : Un recueil de sentences attribuées à Isaac le Syrien, dans Oriens christianus, Rome, 1 901, t. i, p. 46-60 et 288-298, d’après le Valicanus gr. 375 et le Vaticanus Paint, gr. 146. L’éditeur ne s’est padonné la peine d’en élucider l’origine, mais une comparaison sommaire avec l’édition de Théotoki ne laisse subsister aucun doute sur leur véritable provenance.

Isaac de Ninive ayant écrit en syriaque, on aimerait pouvoir le lire en cette langue. Malheureusement presque tout est à faire sous ce rapport. Deux morceaux ont été publiés par P. Zingerle, Monumenta syriaca, lnspruck, 1869, p. 97-101, et traduit en allemand, avec, six autres traités sur la vie religieuse, par G Bickell, Ausgewiilhte Schri/tender syrischen Kirclienvùter Aphraates, etc., Kempten, 1874, p. 2/3-408. Trois sermons se trouvent pibliés en syriaque dans la thèse citée de J.-B. Chabot, à l’appendice, et enfin, en 1909, parut le volume de P. Bedjan : Mar Isaacus Ninivita, 1e pcrjectione religiosa, in-8°, Paris-Leipzig, xviii-640 p. D’après l’éditeur, le texte original d’isaac publié ici aurait été retouché p..r un jacobite, et c’est de ce texte ainsi amendé que l’on possède des raductions grecques, latines, arabes, éthiopiennes, italiennes, françaises, allemandes. Mais ce premier volume, resté jusqu’ici isolé, ne contient que le premier tiers de l’œuvre totale d’isaac : c’est insuffisant pour autoriser un jugement d’ensemble. Voir R. Conolly, Journal o theological sludics, t. xi, p. 313-315. Les traductions en langues modernes sont fort nombreuses. En It alie, on regarde comme classique le Del dispreqio del mondo. Collazione dell’abate Isaac, Florence, 1720 ; Milan, 1839, dans la Biblioteca scella di opère ilaliane anlichee moderne, t. xxxviii. Ces traductions, faites - ur le latin, ne comprennent d’ailleurs que les 53 chapitres du Liber de contemptu mundi, dont il a été question ci-dessus. Notons pour finir que le Liber generalis ad omnes génies seu De causa omnium causarum, que c rtains manuscrits attribuent à notre auteur, appartient en réalité à Jacques d’Édesse. Voir Assémani, op. et t. cit. p. 461, et surtout Fohlmann, dans la Zeilschrijt der deutsch.-morgent . Gesellschaft, 1861, t. xv, p. 648.

L. Petit.

    1. ISAAC L’ARMÉNIEN##


4. ISAAC L’ARMÉNIEN, controversiste.surla vie duquel plane le plus profond mystère. Il nous st parvenu sous le nom d’isaac, catholicos ou patriarche de la Grande-Arménie, deux Invectives fort agressives, dans la première desquelles l’auteur établit la doctrine d’une double nature en N.-S. Jésus-Chr st d’après les Pèr s du ive et du ve siècle, tandis que dans la seconde, après un court préambule où il raconte sa conversion à la vraie foi.il énumère les i rreursarménienn s, au nombre de vingt-huit. P. G., t. cxxxii, col. 1155-1238. On attribue au même auteur, mais sans fondement, la Narrutiod rébus Armeniaib d., col. 1237-1258, et t. cxxvii, col. 880-001, petite histoire ecclésiastique de ce pays qui s’arrête à la fin du vu 6 siècle. Comme l’auteur de cette Nar ratio assait pour être le même que le controversiste à qui nous devons les deux Inoecti oes, I.equien, Oriens christianus, 1. 1, p. 1356, avait cru pouvoir identifier cet Isaac avec le patriarche arménien de ce nom (077 703), < ui était venu a Constant Inople sous Justinien Il et y avait embrassé l’orthodoxie. Cu/US = (narrationis) verus auctor mini videtur fuisse Isaac ille catholicUS, quem mox appel abam, qui Justiniano II imp. Conslantinopoli ortlwdoxam (Idem, hseresi ejurata, pro/essus est, atque adwrsus gentiles suos hæreticos invectivas duas erudite scripsit. Nous avons tenu a citer le passage, parce que, quelques pages i lus loin, col. 1300, le même Lequien écrit : Cavendum omnino ne Isaac iste (c’est-à-dire Isaac III m ntlonné ci-dessus) idem putetur fuisse ac alter