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ITAI.IK. LE NON-EXPEDIT


l’abolition de toute croyance : l’école essentiellement et absolument laïque, c’est-à-dire athée ; la guerre la plus acharnée contre tontes les institutions religieuses : la destruction de la famille chrétienne, etc. En présence d’un tel état de choses, le devoir strict des électeurs catholiques était île se prévaloir des droits que leur donnaient les lois existantes, et de concourir, par leurs suffrages-, a l’élection de députés sur lesquels on put compter, pour s’opposer à un si ! mal, et éviter un pareil malheur à la religion et a l’Italie. Ils iraient donc aux urnes, dans toutes les circonscriptions électorales, où les évoques diocésains auraient reconnu la nécessité de leur action, et, d’accord avec le pape, qui. déjà y avait consenti pour quelques cas. en 1904, les auraient déliés de l’obligation de s’abstenir, suivant la formule traditionnelle du non expedil, en vigueur depuis une quarantaine d’années.

En conformité à ces instructions, les catholiques accédèrent aux urnes, pour les élections législatives, en beaucoup d’endroits où les évéques jugèrent leur concours nécessaire. Les sectaires en furent irrités et répandirent l’or, à pleines mains, pour acheter des électeurs, dont les votes contrebalanceraient ceux des catholiques. A la corruption électorale et aux fraudes de tout genre se joignirent la violence, des sefnes de pugilat, et des coups de couteau. En quelques endroits, dans les i’ouilles, par exemple, non seulement le sang coula, mais il y eut des tués parmi les électeurs. Néanmoins, plusieurs catholiques entrèrent au Parlement, et, malgré quelques progrés faits par les socialistes, les modérés eurent la majorité.

2. L’autorité religieuse, qui avait donné aux catholiques l’autorisation de prendre part à la lutte électorale, déclara qu’elle ne voulait pas que les députés catholiques entrés au Parlement, y tonnassent un groupe, ou parti dit catholique. En conséquence, elle donna la formule qui allait caractériser leur action au sein de rassemblée législative : catiolici depu.ta.ti, si ; deputati cattulici. no ; c’est-à-dire qu’il y aurait à la Chambre des catholiques députés ; mais non des députés catholiques : en d’autres tenues, il y aurait des hommes, qui, professant la religion catholique, seraient députés ; et ceux-ci, dans leurs voles, agiraient toujours en conformité de leurs croyances. Ils n’y fonneraient pas, cependant, un parti ; mais coopéreraient à la défense de la foi catholique, et à la réalisation des vœux des fidèles, par l’organisation de la société, suivant les principes catholiques. Leur but ne serait donc pas la conquête du pouvoir : mais seulement une action défensive des suprêmes intérêts de la religion, de la morale, de la famille et de la société.

Assez nombreuses furent, vers la même époque, les victoires des catholiques, dans les élections municipales.

D’après la loi de 1895, les électeurs inscrits sur les listes électorales étaient 3 319 207 ; mais, en vertu de la nouvelle loi électorale du 30 juin 1912, n. 366, le chiffre des électeurs monta a 8 677 2-13, avec un surplus de 5 353 042, soit une augmentation de 246 p. 100, car on reconnut, alors, le droit de vote, même aux illettrés, pourvu qu’ils fussent âgés de trente ans accomplis. Annuario slutistico ilaliano per 1012. La règle de conduite, dictée aux catholiques pour les élections de 1913, fut la même que précédemment : en règle générale, abstention ; pour les cas particuliers, accession aux urnes, quand l’autorité diocésaine le jugerait opportun et le permettrait. Le nombre de catholiques entrés à la Chambre, fut double, et bien des modérés y entrèrent, grâce à l’appui des électeurs catholiques.

Dans les collèges électoraux, où les catholiques eurent l’autorisation de voter, 30 p. 100 des électeurs

inscrits vinrent aux urnes. Là, au contraire, où la défense du non expedit ne fut pas levée, le nombre des votants fut à peine de 50 p. 100, et quelquefois, beaucoup moins encore ; à peine, parfois, de 25 p. 100. Sur 508 collèges électoraux, la défense du non expedit avait été levée dans 330. et maintenue rigoureusement dans 178 autres.

3. Le résultat de ces élections législatives était plutôt satisfaisant. Il eut sa répercussion sur la municipalité sectaire de Home, et sur son chef, le juif Ernest Nathan. Celui-ci donna sa démission, le Il novembre, et ses amis le suivirent dans sa retraite, après six ans d’administration aussi néfaste pour les finances de la ville, que pour les intérêts d’ordre supérieur. Pour le même motif, se démirent les municipalités sectaires de plusieurs grandes villes, telles que Milan, Turin, Florence, Naples, Pologne, Girgenti et beaucoup d’autres. Voir, dans la Nuava antologia, du 16 janvier 1914, l’article de F. Meda, député catholique, puis ministre, / catiolici Italiani c le ultime dezioni.

Aux élections administratives qui suivirent, à Home, la liste modérée et catholique fut élue dans son ensemble à une grande majorité. Le bloc radicalmaçonnique était pulvérisé. Il Campidoglio si è ripulilo, le Capitole est redevenue propre, s’écriait-on, de toutes parts. L’ex-maire Nathan, complètement écrasé et abandonné, même de ses amis, n’avait pas même été élu, au dernier rang.

Succès identiques de la liste des modérés et des catholiques, dans les élections aux conseils provinciaux.

Le parti de l’ordre triompha également à Turin, Gênes, Catane et autres grands centres de population. De même dans les villes importantes, telles que Brescia, Crème, Padoue, Verceil, Trévise, Rovigo, Modène, Plaisance, Sienne, Pistoie, Novare, Chioggia, Fano, etc., etc. A Milan, cependant, les socialistes l’emportèrent.

Abolition du Non expedit.

1. Comme tous les

autres journaux de Rome, l’Osservatore romano, le 20 janvier 1919, publiait le programme d’un nouveau parti politique, intitulé Partito popolare italiano. Sa constitution avait été concertée par des députés au Parlement, par des membres des conseils provinciaux et communaux élus par des catholiques, et par des représentants des organisations ouvrières, en vue des graves problèmes à résoudre qui se posaient, après la fin de la guerre terrible qui venait de troubler si profondément la société, en Italie, en Europe et dans le momie entier.

Ce nouveau parti faisait appel à tous les gens honnêtes, et mettait en tête du programme, la liberté religieuse contre toute oppression sectairel liberté religieuse, non seulement pour les individus, mais aussi pour l’Église, afin qu’elle pût, sans entrave d’aucune sorte, exercer sa haute mission spirituelle, à travers le monde : la liberté pour l’enseignement à tous les degrés, sans monopole d’État ; liberté pour les organisations de classes, sans préférences, ni privilèges ; liberté communale et locale, suivant les glorieuses traditions italiennes, opposées à la centralisation à outrance ; l’intégrité de la famille et sa défense, contre toutes les formes de démolition et de corruption ; la tutelle de la morale publique ; l’assistance et la protecl ion de l’enfance, etc.

Cet Idéal de liberté et de décentralisation ne tendait pas â désorganiser l’État : mais il était essentiellement organisateur dans le renouvellement « les énergies et de l’activité, qui doivent trouver au (entre la coordination, la mise en valeur, la défense et le développement progressif. Ces énergies doivent composer comme des groupements vitaux, aptes à arrêter ou à