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HORNES — HOSIUS


d’Arckel, le chapitre de Saint-Lambert avait porté ses suffrages sur la personne d’Eustache Persynde Rochefort ; mais ce choix, accepté par Clément VII, pape d’Avignon, se heurta à l’opposition d’Urbain VI, qui désigna de Homes. Le grand schisme d’Occident venait précisément d'éclater et commençait à produire ses naturels et lamentables effets. Fort de l’appui du pontife romain, Arnould crut néanmoins plus opportun de ne prendre provisoirement que le titre de « mambour » ou mainbour, c’est-à-dire d’administrateur ; et, après avoir désigné son frère Louis pour gérer les affaires en son nom, il alla rejoindre ses premiers diocésains. Alors les Liégeois, comme mus par un sentiment de jalousie, le rappelèrent au milieu d’eux. Sa situation, ainsi consolidée, fut définitivement assurée quand il eut obtenu de l’empereur Wenceslas des lettres de confirmation. Nommé en 1381 cardinal-prêtre par Urbain VI, il déclina cette haute distinction, sans que nous puissions dire quel fut le motif de son refus. D’ailleurs d’un caractère doux et plutôt conciliant, sachant faire au besoin de nécessité vertu, il semble qu’il ait eu par là même moins à souffrir des difficultés qu’avaient rencontrées plusieurs de ses prédécesseurs et contre lesquelles ils s'étaient inutilement butés. C’est ainsi qu’on vit, sous son gouvernement, les progrès de la démocratie s’accentuer toujours. La principauté de Liège, qui comprenait alors le Condroz, la Hesbaye, le comté de Looz, le marquisat de Franchimont, la seigneurie de Bouillon et l’Entre-Sambre-et-Meusc, s’organisa en une sorte de république fédérative. En 1384, les patriciens renoncèrent à tout privilège dans les élections. Par reconnaissance, aux élections de cette année, on choisit pour bourgmestre un membre de la noblesse, Fastré de Lardier, mais le conseil fut composé entièrement de gens du peuple ; et l’année suivante, il en fut de même des bourgmestres. Désormais tous les droits furent concentrés dans la bourgeoisie, et pour y participer, les nobles se trouvèrent obligés de se faire inscrire sur la liste des métiers. Le pouvoir souverain, qui jusque-là avait appartenu à l'épiscopat et à l’aristocratie, passa aux mains de la nation représentée par les trois états, les petits métiers étant appelés à voter comme les grands, les ouvriers comme les maîtres, et les apprentis même ayant droit de vote. On put voir là, en plein moyen âge, quelque chose d’nna’ogue à un essai de suffrage universel. Le conseil de la cité épiscopale comptait à lui seul plus de 200 membres. L'évêquc consentit-il de bon gré à ces arrangemcînts, ou fut-il moralement contraint d’y souscrire, on l’ignore. Ce qui est certain, c’est que Liège présentait en ce moment l’image de la plus complète égalité qui se soit rencontrée jamais. Michelet a souligné ce fait avec complaisance. Mais il aurait pu ajouter que les meilleures choses ont leurs inconvénients, car « multitude engendre confusion ii, comme disait déjà à ce propos un contemporain, .Jacques de Ilemricourt ; et lorsque la fièvre démocratique est montée à un certain degré, il est bien difficile de faire entendre aux foules la voix de la raison et de la modération. Ces vérités d’expérience allaient recevoir bientôt des événements une nouvelle et éclatante confirmation, par les troubles qui éclatèrent sous Jean de Bavière, successeur immédiat d'.Arnould, et par les massacres dont ils furent l’occasion. Le 12 octobre 138C), Arnould de Ilorncs promulgua la loi organiquc connue sous le nom de mutalion de la paix de Waroux. Celle loi réglait sagement plusieurs points relatifs aux testaments et aux contrats de mariage, rcconsllluait la cour allodiale sur des bases plus larges, et fixait dans la capitale le siège de la cour léodalfi, antérieurement ambuIaloire. Ce fut le dernier acte politique d’un prélal sage et modéré, qui mourut, le 8 mars 138'), emportant dans la Inmlic les regrets des Liégeois.

Polain, Histoire de l’ancienne principauté de Liège, 1844, , t. II, p. 182 ; Namèche, Cours d’histoire na<iona/e, Bruxelles, 1856, t. V, p. 1077-1078 ; Kurth, La cité de Liège au moyen âge, Bruxelles, 1910, t. ii et m ; Alph. Le Roy, art. Arn. de Homes, dans la Biographie nationale de Belgique, Bruxelles, 1886-1887, t. ix, col. 491-492.

J. FORGET.

    1. HORRY Claude##


HORRY Claude, canoniste, protonotaire apostolique et procureur en l’officialité de l’archevêché de Paris, mort dans la première moitié du xviiie siècle, est auteur des ouvrages suivants : Le parfait notaire apostolique et procureur des offlcialités, in-4°, Paris, 1688 ; Observations sommaires sur les édits et déclarations de nos rois touchant la célébration du mariage qui renferment toutes les formalités requises pour la célébration du mariage par les édits. déclarations et ordonnances de nos rois, et arrêts rendus en exécution jusqu’en ce jour par les cours souveraines, et plusieurs questions importantes sur la question du mariage, in-4, Paris, 1692 ; Institution à la pratique benéfîciale et ecclésiastique, in-40, Paris, 1693 ; Nouveau traité du mariage chrétien fait selon les lois de l'Église et les ordonnances de nos rois, avec des notes sur l'édit du roi en règlement du mois de mars 1697, in-12, Paris, 1700 ; Pratique civile des officialités ordinaires, foraines et privilégiées, et autres cours et juridictions ecclésiastiques, accommodée aux ordonnances du roi de 1667 et 1670, ensemble aux édits et déclarations de Sa Majesté, arrêts de ses conseils et de ses parlements, contenant toutes les compétences attribuées à la jurisprudence ecclésiastique, par l'édit de 1695, in-4°, Paris, 1703 ; Traitéde la juridiction ecclésiastique, 2 in-4°, Paris, 1763. Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 140 ; J. Fr, von Scliulte, Die Geschichte der Quellen und Literatur des canonischen Rechts, in-S", Stuttgart, 1880, t. iii, p. 614 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 586.

B. Hf.frtebizf, . HOSIUS— forme latinisée du polonais HOSYJUSZ, de l’allemand HOSZ — Stanislas, naquit à Cracovie le 5 mai 1504. Son père était directeur delà Monnaie et procurateur de la ville de Vilna. C’est là qu’il fut élevé et qu’il apprit le polonais, l’allemand et le latin. Il entra à l’université de Cracovie le 29 août 1519. Dès la fin de l’année suivante, il était reçu bachelier. Tout en continuant ses études, il devint précepteur des neveux de l'évêque de Cracovie Tomicki, puis son secrétaire. En même temps, il dirigeait l'éducation de quelques jeunes gens appartenant à la noblesse polonaise. Il s’exerçait déjà aux belles-lettres et publiait, à la mode du temps, des épigrammes latines en tête ou à la fin d’ouvrages qui paraissaient alors en Pologne. En 1523, il présente de cette façon le Judicium aslronomicum de Nicolas de.Shradek ; l’année suivante, le Judicium majus de Jean de Plonik et le De bello inferendo Turcis oralio, de Philippe Callimaque-Buonaccorsi. A la fin de cet ouvrage, se trouvent quelques vers de Hosius à la louange de Tomicki. En 1525, il présente au public un nouveau travail de Nicolas de Shradek, Judicium aslronomicum, et la lettre de C-ritius = Krzyki, Ad I. O. Pulleonem de negotio Prutenicn epistola. Tous ces écrits se rapportent aux sciences ou à la politique. Mais, dès 1526, Hosius prend une direction qu’il n’abaTidonnera plus. Un imprimeur de (Cracovie, Victor, imblie une édition du livre d'Érasme, qui vient de paraître, // ; /pcraspistes. Diatribe adversus servum arbitrium Martini Lutheri. Hosius lui donne conune préface un petit poème // ! Lutheri admiratores, et comme épilogue une épigramme In Lutheri scclatores. L’année suivante, Krzyki publiait un court ouvrage de polémique contre Luther sous le titre De afflictionc Ecclesix. Hosius le félicitait, dans deux petits poèmes imprimés comme conclusion, de sa lutte contre « le sanglier de Calydon ». Il se chargeait lui-même de publier Des. F.rasmi