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HONORIUS 1er


qumtrr, ivque ac luententer), tlès lors il n’a pas paru convenable aux Pères de les discuter une à une. » La Députât ion proposait d’ailleurs une série de règles à suivre dans l’examen de ces difficultés (bien que générales, ces observations, on le verra, s’appliquent tout spécialement au cas d’Honorius). « Il faut se demander, dit le rapport, relative ad subjcclum, si le pape agit comme docteur universel ou comme homme privé : relative ad objectum, s’il s’agit d’une question de foi ou de mœurs regardant l'Église universelle, ou au contraire d’un fait particulier, ou disciplinaire, ou encore de droit partiel et local ; relative ad formam et modiim, le décret pontifical est-il conçu en termes tels que le souverain pontife apparaisse avoir voulu porter une définition véritable, un jugement péremptoire et non point seulement donner une réponse de circonstance ou une disposition provisoire, non vero œconomicam tantum aliquam responsionem vel dispositionem. » Enfin, ajoutait la commission, il y a un principe reçu dans toutes les sciences et qui, à plus forte raison, s’impose ici : Quand une vérité s’impose en vertu même des principes de la science dont elle tait partie, une solution probable, une raison grave suffit pour résoudre les difficultés ou les hyi)0thèses contraires (ce sont, ou le voit, des casuistes qui parlent). Or, des réponses probables et des solutions graves ont été apportées à toutes les objections historiques contre l’infaillibilité pontificale. Et làdessus la commission renvoie à un certain nombre d’ouvrages sur le cas d’Honorius qu’elle jupe propres a éclairer la religion des Pères. Notons, parmi les anciens, Bellarmin, Noël Alexandre et Zaccaria, Anti/ebronius, part. II, t. IV, et parmi les modernes, Schnecmann et Pennachi, dont nous avons déjà parlé.

Tels étaient les raisonnements de la Députation de la foi et de la très grande majorité du coin ile. A vouloir faire prendre les choses d’un biais plus historique, les évcques de la minorité mirent toute leur science, toute leur habileté. Hefele venait de faire paraître à Naples un opuscule de 28 pages, où il répondait au professeur Pennachi ; le 17 mai 1870 dans la 52 «  congrégation générale, il détendit acc âpreté les conclusions de son mémoire, criliqivi vivement le rapport que nous avons analysé plus haut, et fit de justes observations sur la liste des liies tout spécialement recommandés aux méditaU.s des Pères. Les débals se poursuivirent sur le nu me sujet aux réunion.s des 18, 19, 23 mai, reprirente : i oie après le passage à la discussion des articles (le 1 i juin, par exemple, à la 72 « congrégation). Mais la méthode même de travail adoptée par le concile levait rendre stériles toute cette éloquence et foule cette science. Les changements, minimes d’ailleurs, apportés par le concile an texte sur l’infaillibilité proposé par la Députation de la foi, ne devraient rien, ou presque rien, à ces joutes oratoires. Granderath, Geschichle des Vatikanischen Conzils, t. iii, p. 15, 31 sq., 164 sq., 171 sq., 175, 187, 385 sq.

La définition du concile du Vatican fait entrer la question d’Honorius dans une phase plus sereine. Elle ne supprimera pas, bien au contraire, les attaques <les protestants de toutes nuances ; le cas d’IIono rius restera toujours pour eux une arme de choix contre la doctrine de l’infaillibilité pontificale ; mais entre catholiques on est d’accord pour interpréter cet incident re-.'rettable de l’histoire de l'Église, sans porter atteinte à la souveraineté du magistère ecclésiastifiue incarné dans le pontife romain. Quels que soient les moyens de défense adoptés (et nous croyons les avoir énumérés tous), il reste vrai que jamais, dans un document ex cathedra, un pape n’a erré dans la foi. La théologie afflnne que ce n’est pas pos DICT. DE THÉOI.. CATHOI..

sible, l’histoire est heureuse de souscrire à ce jugement en déclarant que cela n’a jamais été.

1. Histoire du pontificat.. — ï" Sources : Liber pontificalis, édit. Duchesne, 1. 1, p. 323 ; Jafté, Regesta romanorum pontificum, t. i, p. 625-638, on y trouvera les références des différentes lettres citées. — 2° Travaux : Kruger, liealencyclopàdie fur protestantiche Théologie und Kirche, t. viii, p. 313-314 ; Grisar, Kirchenlexikon, t. vi, p. 230-234.

II. La question d’Honorius. — « On formerait une bibliothèque des ouTages composés pour ou contre le VI" concile œcuménique, et je ne crois pas qu’aucune question ait donné lieu à des polémiques plus vives que celles de l’innocence et de la culpabilité d’Honorius, » ainsi s’exprime E. de Rozière, Liber dîurnus, oh Recueil des formules usitées par la chancellerie pontificale du V au XIe siècle, Paris, 1869, Introduction, p. cxx.xii. On comprendra qu’il soit impossible de citer ici tout ce qui a été écrit sur la question.

1 " Sources. — Mansi, Concilia, donne tous les textes essentiels ; on notera que le texte grec des actes est le seU) officiel. La version latine qui l’accompagne dans toutes les éditions des actes est fort médiocre, parfois inintelligible. A la suite des actes, Mansi a publié une ancienne version latine : longe accuraiior, mais rien ne dispense de recourir au grec. On éclairera utilement la lecture des actes par le commentaire qu’en donne Hefele, Histoire des conciles. Pour cet ouvrage, il y a lieu de tenir compte de l’existence des deux éditions. La seconde, postérieure au concile du Vatican, modifie sensiblement la première. Dom Leclercq a ajouté, dans la traduction française de la deuxième édition, quelques notes très suggestives. — Liber pontificalis : les notices sur Agathon, Duchesne, t. i, p. 350, et Léon II, p. 359. J’ai donné aux endroits convenables les références à Maxime, à Anastase le bibliothécaire, à Hadrien II. Pour les travaux du concile du Vatican : Collectio Lacensis, t. vu ; à compléter par les renseignements donnés par Granderath, Histoire du concile du Vatican.

Travaux.

1. Très généraux. — Tous les historiens

ecclésiastiques, tous les théologiens qui traitent De romano pontifice s’occupent plus ou moins de la question d’Honorius. Il est inutile de les mentionnot. Pour Baronius et Bellarmin, voir les références dans le corps de l’article.

2. Généraux.

Les histoires du monothélisme s’occupent forcément d’Honorius. Combéfis, Ilistoria monoIhelitarum, dans Aiiclarium novissiniuni, 1648 ; Assémani, Bibliotheca juris oricntalis, 1764, cherche à excuser Honorius d’erreur ; J. Chmel, Vin(//ciiC concilii œctimenici VL pra’missa disserlatione Itistorica de origine hicresis monothelitarum, Prague, 1777 ; J. B. Tamagnigni (ou Tagnianini = Fouqueré), Celebris historia monothelitarum algue Honora conirovcrsia, Paris, 1()78 ; Oswepian, Die Entstehimgsgescliichte des Monothclismus, nach iliren Quellen gepriift und dargestellt, Leipzig, 1897.

3. Particuliers. — Je distinguerai entre les ouvxages anciens, et la littérature qui a fleuri autour du concile du Vatican. On trouvera une bibliographie plus détaillée, mais forcément partielle, dans de Backcr, Ribliothèque des écrivains de la Compagnie de Jésus, 1872, t. ii, p. 1259-1262.

a) Travaux anciens. — Noël Alexandre, Historia ecclestastica, srpc. vii, dissert. H ; réimprimée dans Zaccaria, Thésaurus theologicus, t. vii, p. 1378-1408 ; l’ouvrage avait été censuré ; les censeurs auraient demandé cette rectification, qu’Honorius avait parlé comme docteur privé ; J. B. Bartoli, Apologia pro Honorio I, R. P., Feltrc, 1750 ; Biner, Apparatus criiilitionis ad jurisprudentinm præscrtim ecclesia.sticam, 1754-1766 : un des ouvrages préconisés par la Députation de la foi, au concile du Vatican ; Candidio Bomano, Honorius I ab hivresi monothelitarum vindicatus, 1778 ; Casteel, Controversiii' historiiv ecriesiastica ;, 1757 ; Cavalcanli, Vindicin' romanurum pontificum, Rome, 1749 ; S. Demarco, Difesa di S. Pietro a di altri ponti/ici accu.iati di crrore, 1780 ;. Fischer, De Honorio papa in synodo generali VI vcre et fuste condemnato, 1767 ; Garnier, préface au Liber diurnus, P. /, ., t. c.v ;.J. Gisbert, 7}e Honorio pontifice in cau.ta monnthelitttrum, dans Zaccaria, Thesaiini.'i théologiens, I. vit, p. 1409-1413 : flisscrtation médiocre, fait un pénible contraste avec celle de Noël Alexandre, qui la précède dans le recueil ; Th. Holt/clau (un des Wirceburgenses), Honorius /, summus pontifex, fidelis et innocens, sive dissertatio thentogica qua Honorius in causa fldei contra monothelitas ab omni hirresl, mala œconomia et negtigentia, novamelliodovindicatur, Wurzbourg, 1762 ; cardinal llosius.

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