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IMMACULEE CONCEPTION


concepiionis festum dévoie fesiiuare cupio. Dix ans plus lût, Jean Bacon affirme que la fête se célèbre en vertu d’un statut et que des discussions sur ce sujet avaient précédé, il n’y avait pas beaucoup d’années, dans les univers. tés de Paris, d’Oxford et de Cambridge : Non a miillis annis dispulatum est inter Iheologos in imiversitalibus Parisiensi, Oxoniensi et Cantabrigiensi, et ubique determinatur quod sanctum est conceplionem beatse Virginis celebrare habita respecta ad eius sanctiftcationem, et indictis Uniuersitatibus célébratur per statutum. In IV Sent., t. IV, dist. II, q. iv, a. 3. Enfin, en 1314, Pierre Auriol affirme la célébration de la fête par l’université de Paris, comme un fait notoire, bien connu du pape et de toute sa cour : Sed clarum est quod domimis papa et cardinales et romana ecclesia scivenint diu et notarié cognuoerunt, quod ecclesia anglicana et Normanniie et universitas studii Parisiensis ac multæ ecclesiæ, quæ subsunt domino pap>r, célébrant festum concepiionis. Tractatus de Conceptione, c. v, Quaracchi, p. 72. Nous remontons ainsi jusqu’aux débuts du siècle. L’adoption de la fête par l’université se rattacherait-elle, comme certains le prétendent, au triomphe de Duns Scot à Paris ? Simple conjecture.

c. Belgique et Hollande. — De nouveaux noms s’ajoutent, pour le second de ces pays : Utrecht, 1327 ; Deventer, 1337 ; Gueldre, 1366 ; Hollande (comté), 1351. Van Noort, Tract, de Deo redemptnre, Amsterdam, 1910, p. 179, note 3. En outre, un missel provenant de Mæstricht et conservé à la bibliothèque des bollandistes, contient une messe propre de la Conception, d’après Speelman qui cite, pour la Belgique, Tongres, 1383, et l’ancienne abbaye bénédictine de Saint-Gérard, près de Namur, riche d’un bréviaire avec office propre de la fête. Belgium Marianum, ]). 263, 288.

d. Allemagne et Autriche. — Kcllner, op. cit., p. 195, signale l’introduction officielle de la solennité dans plusieurs diocèses importants, aux dates suivantes : Mayence, 1318 ; Trêves, entre 1318 et 1343 ; Paderborn, 1343 ; Munster, 1350 ; Brixen, 1399. S’il n’en est pas encore de même pour Cologne, on trouve pourtant la fête mentionnée dans un calendrier. Beaucoup plus nombreux les noms de villes et d’anciens monastères qui ont fourni des hymnes sur la Conception aux Analccta de G. Dreves : Vienne, t. iv, p. 42 ; t. v, p. 53 ; Salzburg, t. iv, p. 44 ; t. ui, ]). 39 ; Lambach (bénéd.), Ilohenfurt (cisterc), t. iv, p. 42, 46 ; Prague, Cracovie, Tepl en Bohême (prémont ), Lilienfield (cisterc), Vorau en Slyrie (august.), Furstenzell en Basse-Bavière (cisterc), Raigern en Morav.e (bénéd.), t. v, p. 47, 51, 53, 57 ; Brixen, brév. de 1372, t. ix, p. 45 ; Reichenau (bénéd.), t. XXXII, p. 87, 177 ; Bamberg (domin), S. Vincent de Breslau (prémont.), brév. de 1315 et missel de 1407, l. xxxiv, p. 61 ; S. Biaise (bénéd.), Constance, Francfort, t. LU, p. 40, 41, 42 ; Cranenbcrg, en Prusse, t. Liv, p. 281. De telles épaves ne supposent-elles pas, manifestement, un culte fort répandu ?

e. Espagne et Portugal. - - D’après un témoignage rendu en 1849 par Mgr Antoine da Fonscca Moniz, évoque de Faro, la reine Elisabeth de Portugal aurait fait bâtir à ses frais, vers 1320, une chapelle de la Conception dans le couvent des trinitaires à Lisbonne et se serait employée avec une pieuse ardeur à promouvoir la fête Pareri de’Vescovi, Rome, 1851, 1. 1, p. 509. L’Espagne nous fournit des ren, scigneinents plus nombreux et plus précis, surtout pour le royaume d’Aragon. A Gironc, en Catalogne, la fête fut introduite à la cathédrale par délibération capitulaire, le 17 avril 1330. Dreves, Analecta, t. xvii, j). 25. En Roussillon, alors rattaché à l’Espagne, Guy de Perpignan, devenu évêque d’Elne, l’établit dans son dio cèse, vers 1337. Doncœur, loc. cil., p. 38. Dans un synode tenu en 1378, Lopez Fernandez de Luna, archevêque de Saragosse, en fait une fête d’obligation. J. Mir, La inmaculada concepciôn, p. 112. La municipalité de Barcelone prend, de sa propre initiative, la même mesure en 1390. De son côté, le roi Jeanl*’règle que la solennité se célébrera désormais chaque année à sa cour, centre de la confrérie royale de a Notre-Dame sainte Marie, > fondée dès 1333 et placée ensuite sous les auspices de l’Immaculée. L’œuvre est complétée, dans la pragmatique déjà citée du 14 mars 1394, par l’extension de la fête au royaume d’Aragon et, d’une façon spéciale, à la principauté de Girone, le 5 décembre de l’année suivante. F. Fita, Très discursos, p. 43, 48, 59, 63, 66. En dehors du royaume d’Aragon, un bréviaire contenant un office propre de la Conception apparaît aux archives capitulaires de Lugo, en Galice. Dreves, Analecta, t. xxiv, p. 64. En Castillc, Jean Alphonse de Valladolid, d’abord abbé de Salis, au diocèse de Burgos, puis évêque de Siguenza (sans doute, Jean de Sorronto, 1390-1402), célèbre la fête avec grande solennité, d’après un document contemporain. C. M. Abad, El culto de la immaculnda concepciôn en la ciudad de Burgos, Madrid, 1905, p. 21, 163. Ainsi, le culte de r Immaculée commence-t-il à prendre son essor dans un pays où il airra bientôt tant d’éclat.

f. Italie.— En Sicile, Jean des Ursins, archevêque de Palerme, de concert avec deux autres métropolitains et neuf évêques, accorde le 13 août 1323, une indulgence aux fidèles qui visiteraient l’autel de sainte Catherine de Palerme aux fêtes de l’Assomption, de l’Annonciation, de la Nativité, de la Conception, et de la Purification de la Vierge. Plazza, op. cit., Act. III, n. 107, p. 151. Pour l’Italie continentale, d’autres témoignages se présentent. Alvare Pelage, écrivant vers 1330, nous apprend qu’il a prêché à Rome, dans l’église de Sainte-Marie Majeure le 8 décembre, en la fête qu’il dénomme (nous verrons bientôt pourquoi) de la sanctification de Marie : cum ibi prædicarem in ipso festo sanctificationis, quod fil in decembri ante festum nalalis per XV dics. De planctu Ecclesiæ, t. II, a. 52. Voir col. 1099. Boncore di Santa Vittoria (1340) confirme l’existence du culte par les hymnes de Conceptione B. M. V. contenues dans soy Novus liber hijmnorum ac oralionum, ms., conservé aux archives du chapitre de Saint-Pierre de Rome. Dreves, Analecta, t. xli, p. 2Il sq. Les ordres monastiques ajoutent leur apport. A VAmbrosiana de Milan, missel de carmes, signalé par Mgr Battandier dans la revue Nutre-Dame, 1° année, Paris, 1911, p. 43. A Padoue, bréviaire romano-franciscain, Analecta hymnica, t. xxrii, p. 58. A Rome, bréviaire franciscain, Valliccllana, ms. 1157 (coté xiie siècle, mais certainement postérieur ) ; pontifical et missel du même ordre, avec formule de bénédiction épiscopale in feslo concepiionis béate Marie, Vat. lat. 4743, fol. 395 ; bréviaire sccundum rubricam novam ordinis monachorum, probablement cistercien, à la bibliothèque Vittorio Eminanuele, Ms. Sessor., 146 (1411) ; missel, sccundum usum Romane curie, à l’usage de l’abbaye bénédictine de Farfa, écrit entre 1352 et 1370, à la même bibliothèque, Ms. Farfensi 12 (152). Deux autres bréviaires bénédictins se rattachent, l’un à Saint-Pierre de Pérouse et l’autre, de 1326, à Pi.se. Analccta hymnici, t. xxiii. p. 59, 60. Enfin la Bibliothcca Casinen.-iis, t. IV, Monl-Cassin, 1880, nous révèle deux ou trois autres documents : dans le codex CXCIII, p. 100, deux calendriers, dont l’un à l’usage des frères mineurs de la province de Naples, mentionnant la fête de la Conception, cf. Florigcrium, t. iv, ]). 231, 246 ; dans le codex CXCVIIl, p. 118, un Brcinarium