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HONORÉ DE SAINTE-MARIE — HONORIUS I-^^


à la procession de la Fête-Dieu) ; Dissertations choisies sur la constitution Unigenilus, in-4°, Bruxelles, 1727, avec l’approbation de révcque de Bruges ; Vie de saint Jean de In Croix, Tournai, 1727 (après la canonisation qui eut lieu le 26 décembre 1726) ; Dénonciation de l’Histoire ecclésiastique de l’abbé Fleury au clergé de France, s. a. n. 1. (1726) ; 2^' édit., Malines, 1727 ; elle est reproduite dans la Conlimmtion de l’Histoire ecclésiastique de Fleury, Augsbourg, 1772, t. Li, p. 603-709. Le P. Honoré de Sainte-Marie y relève et y réfute diverses erreurs de Fleury. On conservait chez les carmes de Lille plusieurs ouvrages manuscrits du P. Honoré.

Martial de Saint-Jean-Baptiste, Bibliotlieca cunneliluriim excalceatontin, Bordeaux, 1730, p. 197-206 ; Cosine de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, 1. 1, p. 661-665 ; Continuation de l’H istoire ecclésiastique de Fleury, Augsbourg, 1772, t. i.xxiii, p. 180 sq. ; Bibliographie universelle de Michaud, t. xx, p. pl6 ; Kirclienlexilcon, Fribourg-enBrisgau, 1889, t. vi, col. 228-230 ; Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 1163-1168 ; T/ie catliolic encyclopedia, New York, 1910, t. vii, p. 451-452.

E. ]LNGi :.uT.

1. HONORIUS I", pape (625-638). — L Pontificat. 11. Ouestion d’Honorius (Honorius et le nionothélisme).

1. PoNTiric.M'. — A la mort de Boniface V, après une courte vacance de treize jours, le peuple et le clergé romains élurent comme pape Honorius (27 octobre 625). Nous sommes mal renseignés sur les antécédents de ce pontife. La notice du Liber pontiflccdis, rédigée par un contemporain, sait seulement qu’Honorius était originaire de C'.ampanie, et d’une iamillc distinguée (son père Pétronius avait été consul). Son pontificat, qui dura 12 ans, 11 mois et 17 jours, ne fut pas sans gloire. A tous égards, il continue et rappelle celui de saint Grégoire le Grand († 601), dont il est séparé jjar cinq papes dont les règnes furent très courts, et, somme toute, insignifiants.

A son habitude, le l^ibcr ponlijicalis s'étend avec complaisance sur l’administralion romaine d’Honorius, les travaux, les construclions, les emljcllissements cntrepiis soit dans la ville, soit dans la banlieue. Mentionnons seulement qu’avec le consentement de l’empereur Héraclius, le pape fit enlever à l’ancien temple païen de la déesse liome les tuiles de bronze qui le couvraient, pour en refaire la toiture de l'église Saint-Pierre. L.'adniinislration civile de la capitale relevait, au moins en partie, dn pape. Plusieurs manuscrits du Liber lui attribuent l’exécution de travaux puldics (moulin, canal). Fnfin, l’un des soucis du pape devait être aussi l’administration des domaines constituant le patrimoine de Saint-Pierre, et répandus dès lors dans l’Italie du Sud, la Sicile, la ( ; « rse et même l’Afrique. CI..laflé, n. 2011, 2013, 2031, 2032, 2031, 2036. Honorius semble avoir ou de grandes qualités d’administra’eur. T^cs dépenses considérables engagées pour les divers travaux que nouB venons de signaler, ne l’avaient pas empêché d’amas-ser en son palais du Latran un trésor relativement important. Durant Tassez long inlerrèiinc qui suivit sa mort, ces richesses tentèrent la cupidité de l’armée byzantine stationnée à Home, et qui, mal nourrie et mal pavée, voulut faire main basse sur le trésor du Latran. Notice dn pape Séverin, dans le Liber pontilicutis, t. i, p. 328.

Il ne faudrait pas croire que la.sollicitude du pape Honorius resta bornée aux intérêts temporels et immédiats du siège fionlilical. Grégoire le Grand avait, un quart de siècle plus tôt, orienté vers les Iles liritanr i nies l’activité missionnaire de l'Église romaine. Mais la jeune figlise fondée l ; i-l>as jiar saint.Augustin et sos compncnons se débattait au

milieu de graves et multiples difficultés : indifférence ou hostilité des rois anglo-saxons et de leurs l)euples, mécontentement, poussé jusqu’au schisme, des vieilles clirétientés bretonnes. Honorius envoya de nouveaux missionnaires dans le Vessex, Ja ! fé, n. 2023, s’elïorça de décider les Scots (Irlandais) à revenir aux usages généraux de l'Église romaine, Jallé, n. 2022 ; cf. Bède, H. E., t. II, c. xix, entretint des relations avec le roi de Northumbrie, Edwin, l’exhortant à rester fidèle aux enseignements de Grégoire., laflé, n. 2019. En même temps, il essayait de donner à l’Eglise d’Angleterre une organisation déi’mitive, en réglant les droits respectifs d’YorU et de Cantorbéry. L’un et l’autre sièges auraient rang de métropole, et Honorius envoyait le palliuni à Honorius de Cantorbéry et à Paulin d’York. Jalïé, n. 2020. Dorénavant, le survivant des deux métropolitains désignerait le successeur du défunt, Jallé, n. 2019 ; cf. Bède, /I. F.. t. II, c. xvii ; mais (Cantorbéry avait iiéannuJns un droit de primauté si ; r toutes les Eglises de Bretagne : in civitate Doroverncnsi mciropolitanus, locus et honor archiepiscopatns et capnt omnium c.cclesiarum Anijlorum populorum, sempcr in posterum servctur. Jaflé, n. 2021 ; le texte dans P. L., t. lxxx, col. 479. L’authenticité de cette lettre a d’ailleurs été révoquée en doute. En fait, si la pièce est authentique, elle ; v’a pas mis fin : i la rivalité des deux sièges.

Une autre préoccupation de Grégoire le Grand avait été la conversion des Lombards, dont le royaume arien avait reniplacé, dans le nord de l’Italie, la monarchie des Goths. lialayée jnir.lustinien. Honorius continua la même tradilion. C’est ainsi que nous le voyons prendre parti pour.dalvald, prince cruel et à moitié dément, mais favorable au c.'.tholicisme, contre son beau-frère Ariovald, un arien que les ducs lombards avaient élevé sur le tr('ine. Des évêqucs de la Transiiadane avaient ai)puyè cette révolution. Honorius enjoignit à l’exarque de Ravenne, Isacius, de les lui envoyer à Rome, où ils seraient punis. JalTé, n. 2012. Dans le même ordre d’idées, Honorius entretint des relations amicales avec la reine catholique Gundebergc, fille de cette Théodelinde par l’entremise de laquelle Grégoire avait obtenu en Lombardie des avantages pour TÉglistcatholique. Chronique de FrédéÇ'iire, xi.ix, P. L., t. i.xxi, col. 637.

Non loin de la Lombardie, les deux provir.ccs de Vénétie et d’istrie continuaient à préoccuper les |iontifes romains. Soixanteclix ans auparavant, la regrettable attitude du pape 'Vigile dans l’alTaire des 7'ro(s Cluipitres avait amené un schisme, et les lialriarches d’Aquilée-Grado étaient restés séparés de l’Eglise romaine. Ce schisme avait déjà été réduit en 607 et les trois évêques qui depuis cette date s'étaient succédé sur le siège patriarcal étaient restés en communion avec le pape. Mais, à la mort de Cyprien, un intrigant, nommé Fortnnal. avait réussi à s’emparer du pouvoir et avait de nouveau rompu les relations avec l'.ome. Honorius aull avec viancur. Probablement dans un concile romain, il dévoila l’hyiwcrisie de Forfunal, le déclara déchu du sacerdoce. Dans une lettre aux évêques de Vénétie et d’istrie, il portait à la connaissance des deux provinces cette condamnation ; en même temps il leur anvoyait un sous-diacre de l'Église romaine, Primogenius, (| ; ie les évêques consacreraient comme patriarche d’Aquiléo-Grado. Les évoques étaient d’ailleurs prévenus que le roi des Lombard.s prêterait au besoin main forte au nouvel élu. et sévirait contre l’ortunat. Jaifé. n. 2016. Il est infiniment ^raisemblable que l’appui de l’exartiuc de Ravenne permit à Honorius de mener h bien cette délicnte atTnire, et il n’est pas interdit de supposer que la bienvcil-