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IMMACULÉE CONCEPTION


point poussé.jTout au contraire, elle a produit le rejeton par lequel le péché a été arraché jusqu’à la racine. C’est une terre qui n’a point été maudite comme la première, féconde en épines et en chardons, mais sur laquelle est descendue la bénédiction du Seigneur ; et son fruit est béni, comme dit l’oracle divin, » -’?, âativ, lo’TjV Tf]ç àij.apTt’aç ây.avOa ci’jx àvsTeiÀE. To’jvâvTiov cï |j.à).).ov O’.à toû Taû-ri ; È’pvouç -poppiÇoç ixTETiÀTa !. Ff, ÈaTiv, où"/ (’)Ç rj -prj-rspov LaTTipau.Ivrj… àÀX’iç’7, v sGÀoyi’a Kupiou. P. G., t. cit., col. C84-685. C’est bien de l’exemption du péché originel qu’il s’agit dans ces deux dernières phrases.

Plus loin, "Théodore compare Marie au buisson ardent absolument inaccessible au péché, f, Lt.-Ix o-pi^nv/ ix.’6a.-.(ji Tf ; âij.apT’s, col. 689, au bois incorruptible que le ver de la corruption peccamineuse n’a pas entamé, fuXov aiTiTCTûV, 7| çûopà ; à|j.2pTtzyj ; [j.r, T.r, <jQ-i-Lo.u.v/-i^ az(6ÀT, za, col. 693.

Marie est encore un paradis qui l’emporte sur l’antique Éden. « Elle est la nouvelle pâte de la divine réformation, les prémices toutes saintes du genre humain, la racine de la tige dont parle le prophète, » TO Vcov Ç’jpaiJ.a Tr, ; Oîtac avarcXaceco ; f, -avayia a~apyï, To3 -cévouç, ïj rJZa. -oXi OsoçpiaTou vXâ7j(ji, col. 685. Toutes ces métaphores excluent le péché originel et supposent la sainteté initiale. Nous les avons déjà rencontrées chez d’autres docteurs, et il est inutile de faire ressortir à nouveau le sens profond qu’elles recouvrent.

Épiphane, moine et prêtre du couvent de Kallistratos, à Constantinoplc, vivait à la fin du viii<e siècle et au commencement du ix®. Il a écrit une Vie de la sainte "Vierge qui résume assez bien les données historiques et légendaires familières aux byzantins. 11 affirme très clairement non seulement que Marie était « vraiment sainte » à l’époque où elle séjournait dans le temple, De vila B. Virginis, 6, P. G., t. cxx, col. 193, mais encore qu’elle était par nature, donc, dès sa conception et sa naissance, exempte de la concupiscence :

« Sa virginité et sa chasteté, dit-il, étaient

à l’abri des tentations et des luttes qu’éprouvent les femmes les plus vertueuses. Elle tenait ces vertus de la nature, par un privilège qui l’élève au-dessus de toutes les femmes et de la nature humaine elle-même, » au.’-atjtov T(i)V v’jva’.Lojv.

£z çuaEcijç, o ;  : 3p eotiv sçaipe

Lal i_ivo’j -ï, ; avOpto-îv/, : ç’jcïs ; » ;. Ibid., col. 197. Si Marie n’a pas été soumise à la concupiscence, à cette /oz des memfcrcs, qui est une des suites les plus humiliantes du péché d’origine et que certains Pères semblent presque confondre avec le péché originel lui-même, si cette immunité glorieuse découlait comme spontanément de sa nature, n’est-ce pas l’indice sûr que Dieu lui départit, dès sa conception, le don de la justice originelle ?


Des innombrables tropaires en l’honneur de la mère de Dieu ou iheotokia composés par saint Joseph rHyninographe(† 883) et actuellement encore dispersés dans les divers livres liturgiques des grecs, nous extrayons quelques passages, qui montrent bien que leur auteur se faisait de la sainteté de la Vierge la même idée que ses contomporains. L’ange dit à Anne : Tu concevras et tu enfanteras une fille sainte, éEe ;  ; èv vaaxpt zat t ::5 ; c y.o’pr|V àyiav. Pitra, Analecia sacra, Paris, 1876, 1. 1, p. 398. Le canon pour la vigile de la Nativité de la Vierge renlemie les passages suivants : « De la stérile naît celle qui frappe le péché de stériHté, Notre-Dame toute-sainte et tout-immaculée, » £I. axEt’pa ; -poaÉp/ETai Tyj : àuaprîaç r, GTî’.p’oo-’. ;, fi-âvavvo ; ŒCj-otva Lal -avâ[j.fo ! j.oç. P. G., t. cv, col. 984. Il Une fille qui est plus élevée que les anges est enfantée sur la terre, dans une sainteté et une pureté incomparables, » ï~ y^ç’Myi^ ~.y.~.i~j. :, Èv i.y’.'os’jV7| ojaa La. : -LaOstpejE ; àajyLpttoç. Ibid., col. 985. « 6 nature

humaine, privée des grâces précieuses du divin Esprit, réjouis-toi, stérile, en voyant naître la fille de Dieu, - : r, v’JEÔra’.oa… Aujourd’hui la terre exulte : elle a vu paraître le nouveau ciel de Dieu tout agréable, » tov liv) ojpavov (-)eoj xov TEpzvoTaTov. Ibid., co. 989. Notre hymnographe a encore d’autres manières d’exprimer sa foi à la sainteté originelle de Marie. Tantôt il déclare que la Vierge est toute sainte, toute pure, tantôt qu’elle est seule immaculée, seule belle parmi toutes les générations : « L’époux spirituel t’ayant découverte seule comme un lis très pur au milieu des épines, a fait en toi sa demeure, » as ; j.ûvy, v -Cyi àz ! ivOû.v

v |j.ECf ; > EGpau.Evoç zz xr, -/ à.[j.tj’i<j.-x ^-(j^j. Ibid., COl. 1080.

Parlant de la dormition de Marie, il écrit : « Les disciples du Verbe furent dans l’étonnement et la stupeur en te voyant dans le silence de la mort, 6 Immaculée. .. Toi qui, au jour de ton enfantement, avais ignoré les lois de la nature, tu meurs maintenant en vertu d’une loi qui n’est pas faite pour toi, 6 la seule pure, » vd[j.ûuç çûasw ; ÀaÙoùaa tî^ LuT^as ! ao’j, ’m àvo-’li’M vo’iit ;) OvriazEiç, [Aévi, iyvi, . Canon, iii, in pervigilio Dormitionis, ibid., col. 1000, 1001. Qu’on remarque l’énergie de l’expression grecque : -m àvo|x : [jLO) vrj ; j.(.)Ovr ; azï[ç.Laloidelamortestillégalepourla Vierge, parce qu’elle est exempte de tout péché, parce qu’elle est la seule pure, u.o’vi, àyvL

On possède de Photius trois homélies mariales, l’une pour la fête de la Nativité de la sainte Vierge, deux sur l’Annonciation. D’un long passage de la n « homélie sur l’Annonciation il ressort clairement que le père du schisme grec a enseigné que Marie avait été exempte de la faute originelle : « L’archange va vers Marie, la fleur odorante et immarcescible de la tribu de David, le grand et très beau chef-d’œuvre de la nature humaine, taillé par Dieu lui-même, -r, ç àv6pti)Ki’vi, ç çjaEci) ; TO 7 : Ep ; za)vÀÈ ; y.a.i [J-Éya zat <lio’Ldi_vj-o’/ ayaXjio. Cette Vierge cultive les vertus pour ainsi dire dès le berceau ; elles croissent avec elle ; sa vie sur la terre est digne des esprits immatériels… Aucun mouvement désordonné vers le plaisir, même par la seule pensée, dans cette bienheureuse Vierge. Elle était tout entière possédée du divin amour, /, ’/ oÀy, -roi (jv.o> -Li-oyoc ËpMT’.. Par cela et par tout le reste, elle annonçait et manifestait qu’elle avait été véritablement choisie pour épouse au créateur de toutes choses même avant sa naissance, si : v’jij.çY|V eTt, açtopt3(j.Evi, Lal — po ysvvr^cEtoç. La colère, ce monstre redoutable, elle l’enchaînait par les liens indissolubles du calme intérieur, et faisait de toute son âme le sanctuaire de la douceur. On ne la vit jamais relâcher les ressorts de sa mâle vertu et de son courage. Même durant la passion du Sauveur, dont elle fut témoin, elle ne laissa échapper aucune parole de malédiction et d’irritation, contrairement à ce que font les mères quand elles assistent au supplice de leurs enfants… C’est ainsi que la Vierge mena une vie surhumaine, montrant qu’elle était digne des noces de l’Époux céleste, et donnant l’éclat de sa propre beauté à notre nature informe, qu’avait souillée la tache originelle, y.al Xï|V f|UST£pav àaopçûv îocav, T|V 6 toiv npoyo’vtov 7.a-17.r}.i’jwçî p-j-o ; tm orI. :  ; ’o ÈvayLaVro’jCTjÇ. C’est à elle que Gabriel, ministre du mj’stère de l’avènement du Roi, tient ce noble langage : « Salut, pleine de grâce ; le Seigneur est avec toi, qui, par ton intermédiaire, va déhvrer tout le genre humain de l’antique tristesse et malédiction, » -àv -6 yivoç ô : à coi tf| ; rraXaià ; à-aXÀâcatov Àij ;  : r| ; y.al apàç. Homil., il, in Annunt. Dciparæ, dans S. Aristarchis, (otîou Xo’yoi Lal ij[j. : ’Aia :, Constantinople, 1901, t. ii, p. 372-374. Marie, ajoute l’orateur un peu plus loin, est la Vierge sans tache et toujours vierge, la fille immaculée de notre race, f, xo-or, |j.£T£po’jyÉvojg aatou.o ; Ûuyaxr[p, qui a été choisiepour épouse au Bol et Seigneur de l’univers parmi toutes les habitantes de la terre. Ibid., p. 376.