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IMAGES (CULTE DES ;
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(7capa7 : X/)CTÎwç). I.t-s images dont il s’agit sont celles de Notre-Stlignciir, de la sainte Vierge, des anges et des saints. On ne parle point des images de Dieu le Père ou de lu sainte Trinité, b. La deuxième décision concerne le culte des images. Un culte leur est dû, mais bien compris et contenu dans de justes limites. Le concile vise avant tout à le distinguer de celui que l’on doit à Dieu. La grande accusation des iconomaques était en effet que l’Église rendait aux images des honneurs divins. A noter ici que le même genre de culte est adressé à toutes les images et qu’à toutes, même celles de Jésus-Christ, on refuse la latrie, c. La troisième décision légitime certaines marques d’honneur adressées aux images, comme de les encenser et de mettre des lumières auprès d’elles. Le tout est couronné par le grand principe de l’honneur relatif, énoncé par saint Basile, et qui caractérise Je genre de culte qui convient aux images. Quant à la sanction qui accompagne la définition, elle tombe sur ceux qui repoussent l’usage et le culte des images, parce que c’est là incriminer l’Église de choses qui, bien que non nécessaires, sont cependant bonnes et légitimes, et accuser d’erreur celle qui est instruite et gardée par l’esprit de vérité.

2. Le pape Hadrien I’^"’, dans sa lettre aux empereurs Constantin et Irène, avait proclamé la relativité du culte donné à l’image : « Toute image faite au nom du Seigneur ou des anges ou des prophètes, ou des martjTS, ou des justes, est sainte ; car ce n’est pas le bois qu’on vénère, mais ce qui est rappelé sur le bois qu’on honore. « Mansi, op. cit., t. xii, col. 1067.

3. Le IV « concile de Constantinople, VIP œcuménique (869), donne dans son 3 « canon la même doctrine. Voici la traduction latine d’Anastase et la traduction française du résumé grec.

Sacrain imaginent Doinini nostri Jesu Clxristi et omnium Uberatoris et saluntoris, œquo honore cum libro sanctoram Evangelioruni adorari decernimiis. Siciit enini pcr syllabarum cloquia, quæ in libro /eruntur, salulem conseqæmur omnes, ita per coloruin imaginariam operationem et sapientes et idiolæ candi ex eo, quod in promptu est, perfrnuntnr utilitale ; quic enini in syllabis sermo, liœc et scriptara, qaæ in coloribns est, prxdicat et commandai ; et dignum est, ut secitndum congrnentiam rationis et anliquissimam traditionem propter honorem quia ad principalia ipsa ref eruntur, etiam derivatiue iconx lionorentur et adorentur œque ut sanctorum sacer Evangelioruni liber atque typus pretiosca crucis. Si quis ergo non adorai iconam Salvatoris Christi, non videal formam ejus, quando véniel in gloria paterna glorificari et glorificare Sanctos suos (llThess., i, 9sq.) ; sed aliénas sit a conimunione ipsius et clarilale : siniiliter aatem et imaginem inlemeralæ matris ejas et Dei genilricis Mariie ; insuper et iconas sanctorum angclorum depingimas, quemadmodum cas figurai verbis divina Scriptara ; scd et laudabilissimorum apostolorum, proplielarum, martyrum et sanctorum virorum, simul et omnium sanctoram, et honoranuis et adoramus. El qui sic se non habent, anatliemu sint a Paire et Filio et Spiritu Sancto. Denzinger-Bannwart, n. 337 ; Mansi, op. cit., t. xvi, col. 161.

« Nous ordonnons que l’image sacrée de Notre-Seigneur

Jésus-Christ soit vénérée à l’égal du livre des saints Évangiles. Car de même que les mots renfermés dans ce livre procurent à tous le salut, de même les représentations en couleurs sont la source d’une utilité à la portée de tous, savants et ignorants ; car ce que le livre nous dit par le mot, l’image nous l’annonce par la couleur et nous le rend présent. Si donc quelqu’un ne vénère pas l’image du Christ Sauveur, qu’il ne voie point sa forme, lors de son second avènement. L’image de sa mère immaculée et les Images des saints représentés sous les traits que leur donnent les récits de la sainte Écriture, et aussi les images de tous les saints, sont également l’objet de notre respect et de notre vénération ; et s’il en est qui ne leur rendent point ce culte, qu’ils soient anathèrae. » Mansi, op. cit., t..xvi, col. 400.

C’est donc un honneur relatif qu’on doit témoigner aux images, derivaiioc icome honorentur, pareil à celui que l’on rend à la croix et aux Évangiles, xqiie ut sanc lum Euangeliorum liber alquc typus preliosie crucis. Denzinger, n. 137, p. 155. Ce culte est conforme à la raison, sccundum congruentiam ralionis, et repose sur une tradition très ancienne, el anliquissimam traditionem.

4. Le concilo de Trejite s’est occupé des images dans sa XXV session. Le décret qui les concerne comprend trois parties : la première précise le culte, la seconde en explique l’utilité, la troisième en règle disciplinairement l’usage. Nous donnons ici la première partie et un fragment de la troisième, qui a un intérêt doctrinal.

Imagines porro Christi, Deiparæ ^’irginis et aliortim sanctorum in templis præserlim habendas et retinendas, eisque debilum honorem et venerationem impcrliendam, non quod credatur inesse aliqua in lis divinilas vel virlus propter quam sint colendæ, vel quod ab eis sit aliquid pelendum, uel quod fiducia in imaginibus sil figenda, uelul olim fiebut a gentibus, quæ in idolis spem suam collocabant (Ps. cxxxiv, 1.5 sq.) ; sed quoniam honos, qui eis exhibetur, re/ertur ad 1>rotolypa, quæ illce reprxsenlant, ita ut per imagines, quas osculamur, et coram quibus capul aperimus et procumbimas, Clirislam adoremus, et sanctos, quorum illie similitudinem gerunt. veneremur. Id quod conciliorum, præserlim vero secundo : Nicœnæ synodi decretis contra imaginum oppugnalores est sancilum. Quod si aliquando historias et narraliones sacræ Scripturæ, cum id indoctæ plebi expediet, exprimi et figurari contigerit, non propterea divinilatem figurari, quasi corporels oculis conspici vel coloribus aul figuris exprimi possrL Cavallera, Thésaurus, n. 821, 823.

Le concile de Trente, comme celui de Nicée, auquel il se réfère, ne propose et ne recommande expressément à l’usage et à la vénération des fidèles que les images de Notre-Seigneur, de la sainte Vierge et des saints (les anges y sont compris implicitement). Il s’attache à écarter de leur culte toute superstition païenne. Il Qui pèsera avec attention tout ce décret du concile y trouvera la condamnation de toutes les erreurs de l’idolâtrie touchant les images. Les païens, dans l’ignorance profonde oîi ils étaient touchant les choses divines, croyaient représenter la divinité par des traits et par des couleurs. Ils appelaient leurs idoles dieux d’une façon si grossière, que nous avons peine à le croire, maintenant que l’Évangile nous a délivrés et désabusés de ces erreurs. Ils croyaient pouvoir renfermer la Divinité dans leurs idoles ; selon eux, le secours divin était attaché à leurs statues, qui contenaient en elles-mêmes la vertu de leurs dieux : touchés de ces sentiments, ils y mettaient leur confiance : ils leur adressaient leurs vœux, et ils leur olTraient leurs sacrifices. Telles étaient les erreurs des idolâtres, … le concile a rejeté toutes ces erreurs de notre culte. Il Bossue t. Culte des images, i. Œuvres complètes, édit. Bloud et Barrai, t. m. Controverse, p. 71. Quant aux images de Dieu, qui le représentent en la forme où il est apparu dans l’Ancien et le Nouveau Testament, elles sont seulement permises, et, suivant le commentaire de Bossuet, » ces peintures doivent être rares selon l’intention du concile, qui laisse à la discrétion des évêques de les retenir ou de les supprimer, suivant les utihtés ou les inconvénients qui en pourraient arriver. » Ibid.

5. La profession de foi de Pie IV (15C4) ne concerne également que les images de Notre-Seigneur, de la sainte Vierge et des saints : Firmissime assero imagines Christi ac Deiparie sempcr Virginis, necnon aliorum sanctorum habendas et retinendas esse, atque eis debitum honorem ac venerationem impertiendam. Cavallera, Thésaurus doctrinæ catholicæ, n. 824.

6. Citons enfin le Codex juris canonici, can. 1255, § 2. Sacris quoque reliquiis atque imaginibus veneratio et callus debetur relatiuus persome ad quam reliquiæ imaginesquc re/eruntur. Can. 1276. Bonum atque utile est Dei servos, una cum Christo régnantes, supplieiler