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ILLÉGITIME — ILLUMINÉS DE BAVIÈRE (ORDRE DES)


la condilion juridique tics en/ants incestueux et adultérins, Paris, 19J3 ; Gencsta), Histoire de la légitimation des enfants naturels en droit canonique, Paris, 1905 ; Kogler, Beitràge lUT Geschichte der Rezeplion und der Symbolikder legitimatio per subsequens matrimonium, Weitnar, 1904 ; Leclercq, Loi du 6 avril 1908 sur la recherche de la paternité et de la maternité de l’enfant naturel, Bruxelles, 1908 ; IHorel, Étude historique sur te mariage putatif, Paris, 1913 ; P.aymond. De la légitimation des enfants incestueux ou adultérins depuis la loi du 7 novembre 1007, Paris, 1908.

A. De Smet.

    1. ILLSUNG Jacques##


ILLSUNG Jacques, moraliste et controversiste fort renommé en Allemagne durant la seconde moitié du xviie siècle. Né à Hall dans le Tyrol, le 21 juillet 1632, admis au noviciat de la Compagnie de Jésus le 22 avril 1650, il professa d’abord la grammaire et les humanités à Hall, où il fut pientôt chargé de l’enseignement de la philosophie, charge qu’il remplit avec la plus grande distinction pendant neuf ans, donnant tout l’éclat possible aux soutenances publiques des thèses scolasliques et assurant la parfaite clarté et l’inébranlable solidité des connaissances parmi ses nombreux élèves par la rigueur et la simplicité de sa méthode. Ses thèses sur les perfections de Dieu : Thèses ex iheologia naturali de perfectionibus divinis, Ingolstadt, 1667, et sur les perfections de l’àme en tant qu’être raisonnable : Thèses philosophicse de perfectionibus animas ralionalis, Ingolstadt, 1667, attirèrent particulièrement l’attention. Désigné par d’unanimes suffrages pour occuper la chaire de théologie morale à l’université d’Ingolstadt, il se tint plus strictement que jamais à l’emploi des méthodes scolastiques et ses discussions publiques en matière de législation canonique et civile, de successions, de contrats, de restitution, ou sur les principes généraux du droit, lui valurent dans tous les centres universitaires de l’Allemagne la plus haute réputation. Il en donna le développement dans une série de traités qui sont assurément d’un maître : Disputatio Iheologica de legibus, Augsbourg, 1669 ; D/sputalio iheologica de successione ex testamento et ab inlestato, Augsbourg, 1670 ; Disputalio iheologica de contractibus in génère et in specie, Augsbourg, 1670 ; Dispuiatio iheologica de juslitia et jure, Ingolstadt, 1672 ; Disputatio iheologica de restitutione, ibid., 1674. Ses Vindiciæ, sive Controversise selectse ex uniuersa iheologia D. Thomsa Aquinatis, ibid., 1677, résument clairement les difficultés qui partagent les diverses écoles dans l’interprétation des doctrines de saint Thomas et en proposent une solution généralement conforme à l’enseignement traditionnel de la Compagnie de Jésus. Le succès de cet ouvrage fut tel que le P. Haunoldus, collègue du P. lllsung à l’université d’Ingolstadt, le publia, comme un traité classique, à la suite de son célèbre commentaire de saint Thomas. On doit aussi au P. lllsung une série de thèses solidement établies sur l’immaculée conception de Marie : Virginis Matris conceptio absque macula præseruantis filii meriiis compensata, Ingolstadt, 1670, et une œuvre ascétique qui lui valut les éloges publiquement formulés des maîtres de l’université d’Ingolstadt : Verba vitse seternse ex quatuor Evangclistis deprompta atque in argumenta quotidiana medilaiionis digesta. 2 vol., Ingolstadt, 1687. Mais l’ouvrage qui consacre le mieux sa réputation et l’on peut dire qui fait sa gloire, car il est toujours consulté avec fruit, est son traité de morale publié sous ce titre qui répond au goût du temps : Arbor scientiæ boni et mali sive iheologia practica universa de bono et malo morali, Ingolstadt, 1693 ; Venise, 1700. Son étude sur les propositions condamnées par Alexandre VII, Innocent XI et Alexandre VIII, est de tous points remarquable, de même que sa défense du probabilisme. Moraliste d’un jugement très sage, homme d’une haute

spiritualité et d’une droiture d’âme qui lui gagnait les cœurs en son aimable simplicité, il n’est pas étonnant que le P. lllsung ait exercé sur les maîtres et les élèves, dans toutes les charges qu’il remplit, la plus profonde et la plus sympathique influence, àingolstadt et à Augsbourg comme professeur de théologie, à ]>illingen comme chancelier de l’université, à Landsliut et à Hall comme recteur de collège ou de scolas’ticat. Il mourut à Ingolstadt, le 19 septembre 1695

Mederer, Annales Academiæ Ingolstadensis, t. iii, p. 33 Hurter, Nomenclator, Inspruck, 1910, t. iv, col. 599 sq. Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. iv, col 554-556 ; Verdière, Histoire de V université d’Ingohtadt, p. 231

P. Bernard.

    1. ILLUMINÉS DE BAVIÈRE (ORDRE DES)##


ILLUMINÉS DE BAVIÈRE (ORDRE DES).

— 1. Objet. II. Organisation. III. Histoire.

I. Objet.

Sources de renseignements.

Dans

le dernier quart du xviiie siècle fut constituée, en Bavière, une société secrète dont le but, les moyens d’action et de propagande, l’organisation et la hiérarchie ne furent connus en partie que par quelques publications anonymes de l’époque, par la déposition faite sous la foi du serment de quelques adeptes désillusionnés, par la saisie et la publication de certains documents originaux. Au nombre de ces publications il faut ranger : 1. Der œchte Illuminai, Édesse (Francfort-sur-le-Mein), 1788 ; c’est un rituel contenant la préparation, le noviciat, les grades de minerval, d’illuminé mineur et d’illuminé majeur, dont l’authenticité ne saurait être mise en doute, car le baron de Knigge († 1796), qui avait rédigé presque tout le code de la secte, avoue dans son Endlische Erklârung, Hanovre, 1788, p. 96, que tous ces grades sont absolument tels qu’ils étaient sortis de sa plume ; 2. Die neuesten Arbeilen des Spartacus und Philo, Munich, 1794 ; ces derniers travaux de Spartacus et de Philon sont l’œuvre d’un ancien illuminé, où se trouvent deux des grades les plus remarquables de la secte, ceux de prêtre et de régent ; 3. Krilische Geschichte der Illuminatengrade, histoire critique des grades de l’illuminisme, où tout est appujé sur les lettres mêmes des grands adeptes ; 4. Endlisches Schicl(sal des Freimaurerordens, discours prononcé à la clôture d’une loge maçonnique, où l’orateur expose les raisons qu’a la loge de renoncer à ses travaux depuis que les illuminés ont pénétré dans la francmaçonnerie. Au nombre des dépositions il faut compter celles des deux prêtres, professeurs à Munich, Comsandey et Renner, du conseiller aulique Utzschneider et de l’académicien Grunsberger. Mais les pièces principales sont les quelques documents originaux saisis par la police bavaroise chez Zwack et le baron de Bassus, et publiés à Munich, en 1787, par ordre de l’électeur de Bavière, sous le titre de : Einige Originalscliriften des llluminaterordens, etc., et Nachtrag von iveitcrcn Originalschriften, etc. En tête de cette publication révélatrice se lit l’avis suivant : « Ceux qui auraient quelque doute sur l’authenticité de ce recueil n’auraient qu’à s’adresser aux Archives secrètes de Munich, où l’on a l’ordre de leur montrer les pièces originales. »

Le fondateur de la secte.

Ce fut un jeune professeur

de droit à l’université d’Ingolstadt, Adam Weishaupt (1748-1830), qui fonda l’illuminisme. Ancien élève des jésuites, dont il devint l’ennemi iriiplacable, adversaire de toute religion, et constatant la puissance des sociétés secrètes, alors si répandues en.llemagne et en Europe, le parti qu’on en pouvait tirer, dans un but déterminé, au moyen d’une organisation hiérarchisée comme celle de l’Église et d’une subordination étroite comme celle des membres de la Compagnie de Jésus, Weishaupt résolut de fonder un ordre nouveau dans le but réel,