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ILDEFONSE (SAINT) — ILLEGITIME


prière dominicale ; vêlements blancs des néopliytes ; supplément d’instruction pendant la semaine de Pâques. Saint Ildefonse y rappelle en particulier l’enseignement de saint Augustin sur l’oblalion du saint sacrifice et l’aumône en faveur des défunts, et il ajoute : Quitus autem prosunt , aul ad hoc prosuiil ut sii plena remis-iio, aut cerle ul (olerabilior fiai ipsa damnalio. De cog. bapi., 94, col. 145. Il y rappelle aussi un miracle, celui de l’apparition subite de l’eau dans les fonts baptismaux d’une église dont il ne cite pas le nom, au moment même de la collation solennelle du baptême, et de sa disparition non moins subite dès que la cérémonie était achevée. De cog. bapL, 105, col. 150-154.

5° De itinere deserti quo pergitur posl baplismum.

— Ce traité complète le précédent et indique les moyens de persévérance. Le baptême étant figuré par le passage de la mer Rouge, qui précéda la marche des Hébreux à travers le désert avant leur entrée dans la terre promise, saint Ildefonse veut montrer que c’est par l’Évangile qu’on parvient au royaume céleste : per iler Euangelii venitur ad regnum. De ilin., 10, col. 179. Car, à ses yeux, la vie spirituelle ressemble au désert. Et la marche à travers le désert, avec la nuée, la colonne de lumière, la manne, l’eau jaillissante, les fleurs, les plantes, les arbres, les animaux qu’on y rencontre, la verge, etc., tout lui sert à détailler les multiples bienfaits dont Dieu ne cesse de combler les baptisés à travers le désert de ce monde, pour les soutenir et les conduire à la félicité. La foi et les œuvres sont également nécessaires au salut, et ce salut est dû à la grâce persévérante et concomitante de Dieu : nemo salvari polesi nisi prsecedenii et subsequenti misericordia Dei. De itin., 74, col. 187.

6° De viris ilhistribus— — A l’exemple de saint Jérôme, de Gennade et de saint Isidore de Séville, saint Ildefonse, sans recommencer leur œuvre ni la reproduire, a voulu sauver de l’oubli le nom de quelques-uns de ses compatriotes dont il possédait les écrits, et dont le dernier n’est autre qu’Eugène, son prédécesseur immédiat sur le siège de Tolède. En tout, quatorze chapitres sur autant d’écrivains ecclésiastiques, tous espagnols, à l’exception de saint Grégoire le Grand, par lequel il commence, et du moine Donat, qui avait quitté l’Afrique pour se réfugier en Espagne. Il n’y oublie ni son maître, saint Isidore, ni celui qui l’avait ordonné diacre, ni son oncle. C’est une contribution des plus précieuses pour la connaissance de l’Église d’Espagne, pendant les deux premiers tiers du vue siècle, au point de vue de l’histoire littéraire et religieuse.

Acta sanctorum, 2 janvier ; Mabillon, Acla sanctorum ord. S. Benedicti, Paris, 1668-1702, t. ii, p. 494 sq., 515, 519-521 ; t. iii, p. 628 ; Ceillier, Histoire générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques. Paris, 1858-1868, t. xi, p. 773-776 ; Florez, Espana sagrada, Madrid, 1754 sq., t. v, p. 279, 419 sq., 500 ; t. xxix, p. 440, 441 ; Carranza, De vilaS. Ilde[onsi, Toleti archiepiscopi. Valence, 1556 ; Mayans y Siscar, Vida de sanlo Ildefonso, Valence, 1727 ; Gams, Kircltengescfiiclite von Spanien, Ratisbonne, 1862, t. ii, p. 135-138 ; Leclercq, L’Espagne chrétienne, Paris, 1906, p. 347 ; Smith et Wace, Dictionary o/ cliristian biography, Londres, 1878-1888, t. iii, p. 223-225 ; Kirchenlexikon, t. vi, p. 600603 ; U. Chevalier, Répertoire. Bio-bibliographie, t. i, col. 2246 ; BoUandistes, Bibliotheca hagiographica ! a/ina, Bruxelles, 1898-1899, t. I, p. 583-585 ; t. ii, p. 1358 ; Hurler, Nomenclator, Inspruck, 1903, t. i, col. 625-627 ; Realeneyklopadie fur protestantisclie Theclogie und Kirche, Leipzig, 1901, t. IX, p. 56-61.

G. Bareille.

    1. ILDEFONSE##


2. ILDEFONSE, évêque espagnol du milieu du ixe siècle, est auteur d’un écrit où il traite, d’une façon assez obscure, de l’inscription des hosties, de leur grandeur, de leur poids, de leur figure, de leur com position et du nombre qu’on en devait consacrer selon les diverses solennités de l’année. P. L., t. cvi, col. 881. Le cardinal Bona, qui le trouva dans un manuscrit de la bibliothèque Vaticane, sous le titre : Revelaiio quæ ostensa est venerabili viro hispaniensi Eldejonso episcopo, in Spirilu Sancto, mense seplimo, le communiqua à dom Mabillon. Celui-ci le publia à la suite de sa Disserlatio de pane euchuristico azymo et fermenlato, in-S », Paris, 1674. Cette relation a élcimprimée aussi à la suite de la 2e édition des Veleru analecla de Mabillon, Paris, 1723, p 549-551.

Fabricius, Bibliotheca latina mediæ et infimee œtatis, in-8°, 1858, t. iii, p. 2^2 ; Journal t/es sayaf ! h.29juilletl675’p. 221 ; Hurler, Nomenclator, 1903, t. i, col. 625, note 1.

B. Heurtebize.

    1. ILLÉGITIME##


ILLÉGITIME. Nous exposerons, au double point de vue du droit canonique et du code civil, la notion, les différentes espèces et les effets de l’illégitimité et de la légitimation des enfants illégitimes.

I. Au POINT DE VUE DU DROIT CANONIQUE.

1 » Notion.^ Sont illégitimes : 1. les enfants nés d’une mère qui, ni au temps de leur conception, ni au temps de leur naissance, ni pendant l’intervalle, n’était engagée dans les liens d’un mariage valide ou putatif ; 2. les enfants nés d’une mère mariée, mais dont on a la preuve évidente qu’ils ne sont pas ceux du mari, ou qui ont été conçus après que l’un des parents a émis le vœu solennel de chasteté ou reçu les ordres sacrés. Codex juris canonici, can. 1114. En effet : 1. si la mère, au temps de la conception, était engagée dans les liens du mariage, l’enfant né d’elle sera considéré comme légitime, puisque l’acte dont il tire son origine était légitime. On suppose en règle générale que la conception a eu lieu durant le mariage, lorsque l’enfant naît après le cent quatre-vingtième jour qui suit la célébration du contrat, et avant le trois centième qui suit sa dissolution. En principe, la légitimité ne revient qu’au seul enfant dont les parents étaient iTiariés au moment de la conception ; c’est la conception qui détermine la qualité de l’enfant. Néanmoins, au cas où la mère n’était pas mariée au moment de la conception, mais avait contracté mariage avant la naissance de l’enfant, le droit canonique reconnaît cet enfant comme légitime. C’était, semble-t-il, l’opinion commune avant la promulgation du Code de droit canonique, malgré l’affirmation de Benoît XIV, dans sa constitution Rcdditæ nobis, n. 3, Bullarium, Malines. 1826, t. iii, p. 7, que « les textes ici ne s’accordent pas entre eux, ni les docteurs ni les tribunaux » ; on présumait dans ce cas que l’enfant est bien celui du mari, et les rapports sexuels qui ont déterminé la conception étaient considérés, par une fiction du droit, comme légitimes à cause du maiùage qui avait précédé la naissance. Le Code de droit canonique a adopté ce sentiment par ce texte : Legilimi prxsumuntur filii qui nati sunt saltem post sex nienses a die celebrati matrimonii, vel inlra decem menses, a die dissolulae vitee conjugalis. Can. 1115, § 2. Rien n’empêche que l’Église étende ainsi la reconnaissance de la légitimité aux enfants nés dans le mariage, quoique conçus en dehors de lui. En effet, comme le dit Schmalzgruber, Jus ecclesiaslicum uniuersum, tit. xvii, n. 10, bien que la légitimité soit en elle-même un effet qui ressort du droit naturel, elle dépend cependant aussi du droit positif, lequel peut attribuer les effets de la légitimité à une personne née illégitimement, comme cela se fait dans les cas de légitimation, par mariage subséquent.

Il ne faut pas même, pour entraîner la légitimité de l’enfant, que le mariage ait été contracté validsment ; un mariage putatif sufBt, comme il appert du can. 1114 ; cela résultait déjà du c. 2, X, iv, 17, ainsi que des c 8, 11 et 14 du même titre. Mais il faut que le mariage ait