Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 7.1.djvu/378

Cette page n’a pas encore été corrigée
741
742
ILDEFONSE (SAINT)


Tolède entre 774 et 783, lors de l’occupation arabe. D’après ce dernier, saint Rdefonse aurait été favorisé de deux apparitions, l’une de la part de sainte Léocadie, vierge et martyre, qui, pendant qu’il célébrait la messe en présence du roi, lui révéla le lieu de sa sépulture jusqu’alors inconnu et le remercia, au nom de la reine du ciel, du livre qu’il venait de composer sur la perpétuelle àrginité de Marie ; l’autre de la part de la sainte Vierge elle-même, qui, à la fête de VExpedatio parlas, lui fît présent d’un manteau. Quoi qu’il en soit de ce renseignement, ignoré des contemporains ou tout au moins passé sous silence par eux, saint Ildefonse n’en est pas moins, après saint Isidore, l’une des belles figures de l’épiscopat espagnol au viie siècle. Son nom est inscrit dans le Martyrologe romain au 23 janvier.

II. Œuvres. — 1° Ouvrages qu’il a composés. — Saint Julien, loc. cit., col. 44, les énumère ainsi qu’il suit : librum Prosopopœiæ imbecillitalis propriæ ; libellum De virginilale sanctm Mariæ contra 1res infidèles ; opusculum De proprielaie personarum Palris et Filii et Spiritus Sancti ; opusculum Annolalionum actionis diurnse ; opusculum Annolationum in sacris ; librum De cognitione baptismi unum, et De progressa spirilualis deserti alium ; quod toium primx partis voluil volumini ccnncclendum. Partis quoque secundæ liber Epistolarum est, in quo, diversis scribens, œnigmaticis jnrmulis egit, personasque inlerdum induxii ; in quo etiam a quibusdam lucu-Icntiora scriptorum responsa promeruit. Partem sane lerliam Missarum esse voluit, hijmnorum atque sermonum. Ulterioris deniquc partis liber est quartus, versibus prosaque concretus, in quo epitaphia et quædam sunt epigrammata annotata. Scripsit autem et alia multa, qux variis rerum ac molestiarum occupalionibus impeditus, aliqua cœpta, aliqua semiplena reliquit. De tant d’ouvrages, qui supposent quelque activité littéraire, tout a disparu, à l’exception de deux réponses à deux lettres de Quiricus, évêque de Barcelone, du De virginilale perpétua sanctæ Mariæ, du De cognitione baptismi, du De ilinere deserti quo pergitur post baptismum, et du De viris illuslribus, dont n’a point parlé saint.Julien.

2 » Éditions de ses œuvres. — A la fin du xvic siècle. Feu Ardent, des frères mineurs, publia, le premier, tout ce qu’il crut être l’œuvre de saint Ildefonse : S. Ildefonsi, Tolctani archiepiscopi, opéra, Paris, 1576. L’n choix s’imposait, qu’une critique plus éclairée devait faire peu à peu. A la fin du xviiie siècle, Lorenzana fit le départ entre les ouvrages vraiment authentiques, douteux et apocryphes. Opéra Patrum Toletanorum, Madrid, 1782-1785. C’est l’édition reproduite par Migne, P. L., t. xcvi, qui la fait précéder d’une Notitia historica in S. Hildefonsum, tirée de la Bibliotheca hispana velus, col. 1-42 ; du B. Hildejonsi elogium, de saint Julien, col. 43-44 ; d’une Vita S. Hildefonsi, de Cixila, col. 43-48 ; d’une autre VUa de Rodrigue, col. 47-50 ; du Monitum de Lorenzana sur le livre de la perpétuelle virginité de Marie. .Après les ouvrages authentiques, un iiremier appendice contient les œuvres douteuses, telles que le De partu V(>(7m/ « , qui est de Paschase Radbert, et 14 sermons sur l’Assomption ou sur une des fêtes de Marie, qui ne sauraient être de saint Ildefonse ; dans un second appendice se trouvent le De corona Virginia, reuvre de doctrine et de piété, digne sans doute de l’évoque de Tolède, mais qui appartlent plutôt à un auteur du xne siècle ; la Continuatio chronicorum B. Isidori, ouvrage indigne de tout historien sérieux ; 12 Êpi grammes et une Épitaphe, aussi suspectes que possible. Cf..Antonio, Solilin historica, P. L.. t. xi.vi, col. 27-42 ; Godoy Alcantara. Historia critica de los fnhns chronlconcs, Madrid, 1868.

3 » De virginilale perpétua S. Mariæ adversus très infidèles. — De ces trois infidèles, deux sont nommés, Jovinien et Helvidius ; le troisième est simplemeni désigné sous le terme générique de Juif. Comme Jovinien et Helvidius étaient morts depuis plus de deux siècles, il n’est pas à croire qu’en les prenant nommément à partie, saint Ildefo.ise ait voulu simplement écrire une œuvre d’apologétique rétrospective. Il se propose, dit-il en commençant, De virgin., col. 57, de résister aux adversaires de Dieu, à tous les profanateurs, auxseuls contradicteurs de la vérité. C’étaient, selon toute apparence, des contemporains espagnols, plus spécialement des juifs, qui reprenaient les objections faites autrefois par Jo’inien contre la virginité de Marie in parla, et par Helvidius contre la virginité de Marie posl partum. Il répond moins par des arguments théologiques que par l’affirmation réitérée sous des formes multiples de la croyance chrétienne. Il dit au premier : Cum conceplu virgo, per conceptum virgo ; in conceplu virgo, posl conceptum virgo ; per partam virgo, cum parla virgo, post partum virgo. De virgin., 1, col. 60. Il dit au second : Hanc domum ingrediens non pudoris spolia tulit, sed egrediens integrilate ditavil. Matris et virginis nomina nullis dissociala sunt casibas, nullis impedita djfficultatibus, indiscreta ulraque, inseparabilia utraque, indissecabik lotum. De virgin., 2, col. 63. Les blasphèmes venaient surtout des juifs, si nombreux alors en Espagne et si difficiles à convertir malgré les lois civiles et les canons ecclésiastiques. A ceux-ci il oppose l’Écriture, notamment le passage d’Isaïe : Ecce Virgo concipiet et pariel filium. Is., vii, 14. Où serait le prodige, demande-t-il, si ce n’est dans la conception et l’enfantement d’un fils par une vierge qui, tout en devenant mère, ne perd pas pour autant sa pureté ? Et cela s’explique, puisqu’elle est mère de Dieu à raison de l’incarnation du Verbe. C’est pourquoi elle est annoncée, prophétisée, figurée. De virgin., 3. Attaquer sa virginité, c’est attaquer celui qui est né d’elle, son fils. Dieu parfait et homme parfait, ainsi que le montre l’accord du Nouveau Testament avec l’Ancien. De virgin., 7. Le Fils de Dieu, devenu fils de Marie, a pu aussi facilement conserver la virginité de sa mère que naître d’elle miraculeusement. De virgin., 8. Et Ildefonse continue ainsi, achevant son traité par une pieuse et fervente invocation à la Vierge pour obtenir par elle la grâce du Saint-Esprit afin de posséder son Fils, protestant que l’honneur qu’il rend à la mère ne s’arrête pas à elle, mais va au Fils, qu’il désire servir la mère pour devenir le serviteur dévoué de son Fils. Sic refertur ad Dominum. quod servitur ancilliv ; sic redandat ad Filium, quod impenditur malri ; sic transit honor in regem, qui defertur in famulatum reginæ. De virgin., 12, col. 108.

De cognitione baptismi.

Ce traité, en 142

chapitres très courts, est une série d’emprunts bien choisis faits aux Pères, surtout à saint Augustin, à saint Grégoire le Grand et à saint Isidore de Séville. Helffcrich a cru y retrouver le Liber responsionum ad qæmdemx Rusticum de interrogatis quirstionibas, de l’évêque de Valence. Justinien. mort après 546. Der Wcslgoihische Arinnismas, p. 41. L’ouvrage ne peut que manquer d’originalité, puisque ce n’est qu’un recueil de notes : non nostris novitalibus incognito proponenles, sed antiquorum monila reserantes. De cog. bapl., prsef., col. 112. Mais II n’en offre pas moins un grand intérêt et donne une idée complète de l’organisation et du fonctionnement du catéchuménat : admission au catéchiniiéiiat. catéchumènes et compétents ; préparation ascétique et liturgique au baptême ; trad.lin et rcdditio si/mboli : renoncement à Satan et profession de foi ; nature cl effets du baptême ; confirmation et communion :