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IGNACE D’ANTIOCHE rSAINT

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yâp Ttvj ; (c’est-à-dire les ariens) f, ; j.i ; ’jo-SLw-.x. ^o^i’Csc-Ô-ai y.oC : XÉyEiv l’aov tO y^vriTOV ïtva’. T(îi yevvTjTtJ), ! j3 T.ro18ezT£ov oï inl Oso3 Xéyeiv, àXX’yj èzt la LTt’op-aTot ij.r>/f/L ÉTEpov fàp âtjTi yevr^Tov y.aî éteocIv èctti ^EwriTov. Hær., LXiv, 8, p. G., t. XLI, col. 1084. Kàv oî xaivoi aips-Tixoi -poc51aÀ£yôij.£voi ày^wriTov l’.E’yQuat y.ai [vrn^-o’/, èpoùtj.EV a’Jxoiç, 17 : ë18r ; Lizo-jpyrjaavtEç tÔ tfiç oOiia ; ûvoua èv ypTj’aEi Toïç raxpâaiv û-depyov (î)ç aypacpov &û SéysaOc. ouSe VjU.£ !  ; TO àyÉvvrjTOv aypaçov ov o ; ? o ; j.16æ. Hær., Lxxiii, 19, p. G., t. XLii, col. 437. Mais quand la controverse arienne eut cessé, il n’y eut plus d’inconvénient, pour exprimer la doctrine catholique, à dire que le Fils de Dieu est y£vvï, to ; et à appliquer au Père seul le mot àyivvTiTo :. C’est ce qui permettra à saint Jean Damascène d’écrire : y^^^ri yàp sioévai on —6 àyÉvTjtûv, ota Toù évoç V ypa<pop.£vov, ro azTiaTOV 7] xô u.r) yévdasvov (TrjpiatvEt, t6 8 ; àyivvT)TOv, oià Tôiv 8’jo v ypaçojXEvov. Sr|Àoï xo af) yévvriOÉv, et de conclure : p.dvo : ô raxfip àyÉvvr|xo ;, ij.o’vo : ô uioç y£vvr|XOç. De flde OTthodoxa, i, 8, P. G., t. xciv, col. 817. Du temps de saint Ignace, la langue théologique était loin d’avoir cette précision, et l’évéque martyr a pu emploj’er, au sujet du Fils, le mot ày£vvT, Tov dans le sens de non-créé ou non-fait, sans blesser l’orthodoxie, comme le montra plus tard saint Athanase. Cf. Lightfoot, SI. Ignalius, t. i, p. 90-94.

3. L’eucharistie.

Saint Ignace est un bon témoin de l’eucharistie. « Celui, dit-il, qui n’est pas à l’intérieur du OjcîtacrTrIpcov (c’est-à-dire à l’intérieur du sanctuaire où s’accomplissent les mystères sacrés), est privé du pain de Dieu. Ad Ephes., v, 2. Quel est ce pain de Dieu ? C’est le pain qui est rompu dans le sacrifice chrétien ; l’expression apxov LL(bvxsr, Ad Ephes., yix, 2, rappelle celle du livre des Actes, ii, 46 ; XX, 7, 11, et de saint Paul, I Cor., x, 16. Plus explicitement encore, ce pain est la chair de Jésus-Christ : apxov llioi, û iaxiv aac^’Ir|0’o3 Xp’.axoS. Ad Hom., VII, 3. C’est ce que saint Ignace appelle d’un mot qui restera dans la langue chrétienne, l’eucharistie. Ce pain est un, cette eucharistie est une, il n’y en a pas deux : « Appliquez-vous à avoir une unique eucharistie, car une est la chair de Notre-Seigneur Jésus-Christ, un le calice, comme un est son sang. » Ad Philad., iv. Ce pain un, Éva aoiov, cette eucharistie unique, [v.i i-y/açiiG-’T., c’est le pain rompu, c’est l’eucharistie consacrée par l’évéque ou par celui auquel l’évéque l’a permis, la seule légitime et valide. Ad Smyrn., viii, 1. Et cette eucharistie contient le corps et le sang du Christ. En eiïet, les docètes « s’abstiennent de l’eucharistie et de la prière, parce qu’ils ne reconnaissent point que l’eucharistie est la chair de notre Sauveur Jésus-Christ, cette chair qui a souffert pour nos péchés : oià xo IJ.T) oij.oXoy£rv ttjv EÙyapi^xîav aâpxa Eivai xoj jcoXTjpoç /jaàjv’It|(îoîj Xotaxou, xrjv iiTZÏçi rtôv afia :  ; xuôv 7 ; |X(ûv rtaOojaav. Ad Smgrn., vii, 1. Comme ce n’est pas le pain qui a souffert, le pain, matière de l’eucharistie, contient donc le Christ qui a souffert. Par là saint Ignace témoigne en faveur du dogme de la présence réelle. Il écrit aux Romains : « Je ne me délecte pas d’un aliment corruptible ni des saveurs de cette vie. Je veux le pain de Dieu, qui est la chair de Jésus-Christ, né de la race de David, je veux boire son sang, qui est une charité incorruptible. » Ad Rom., Tii, 3. Il connaît et il signale les effets de ce pain de Dieu, qui est la chair du Sauveur, quand il dit que c’est le remède de l’immortalité, l’antidote contre la mort : çioiiazov aÔavaaiaç, àvx180TOç p.r| 317 : ûÛavE ? v. Ad Ephes., XX, 2. Aussi voit-il un grand danger, pour les docètes, à s’abstenir de ce remède, de cet antidote, à repousser ce don de Dieu, et ce danger, c’est la mort. Il leur serait utile d’y recourir pour ressusciter. (Ji ouv àviÀsyovxEç xtj Boj&Eà xou Œoù àno-Gvr ^azoua’.v. Suv£-^£p£v Oc ttOxoTç àya ;  : àv, tva Lai àvaaxojatv.

Ad Smyrn., vii, 1. Le verbe, àya--iv, ici, a, d’après le contexte, la même signification que les deux mots ày£x-ï|V r.oih, qui se trouvent quelques lignes plus bas. Et faire l’agape ne signifierait pas autre chose que célébrer les rites eucharistiques. Quand saint Ignace écrit qu’il n’est permis, sans l’évoque, ni de baptiser ni de faire l’agape, Ad Smyrn., viii, 2, c’est comme s’il disait que, sans l’évoque, il n’est permis ni de conférer le sacrement de baptême ni de consacrer l’eucharistie. C’étaient là deux actes importants de la fonction épiscopale. Sur la question de savoir si, au temps de saint Ignace, l’agape faisait partie des rites eucharisiques, voir Agape, t. i, col. 551-552.

4. L’Église.

Saint Ignace considère l’Église en général comme une vaste assemblée de croyants et de pratiquants, dont l’unité se fonde sur la foi, se cimente par la charité mutuelle et se consomme dans le Christ ; comme un chœur harmonieux et symphonique, dans lequel tous les fidèles accordent leur voix pour chanter par le Christ des louanges au Père. Ad Ephes., iv ; comme un corps, =/ : va cr(.)p.3ct ! xr, ; ÈzxÀr.G’a ; ajxoj. Ad Smyrn., i, 1, dont le Christ est la tête et dont les fidèles sont les membres : ’luàç d/xaç [i-i’/i, ajxoi. Ad Trall., xi, 2., Le président de cette assemblée, le chef de ce chœur, la tête de ce corps, pour chaque communauté particulière, n’est autre que l’évéque, assisté du presbytérat et des diacres. C’est autour de l’évéque qu’il faut se ranger, à lui qu’il faut s’unir dans une obéissance complète, sans rien tenter en dehors de lui. Tous doivent être unis, n’avoir qu’une seule prière, qu’un seul esprit, qu’une seule espérance dans la charité, comme dans un seul temple de Dieu el autour d’un seul autel, i-i vjt. Itpojv Xp13-6v. Ad Magn., vu. C’est cette union étroite que saint Ignace souhaite aux Églises particulières. Ad Magn., i, 2. Être avec l’évéque, c’est donc faire partie de, l’Église, être avec Jésus-Christ, avec Dieu, et par suite, n’être pas avec l’évéque, comme les dissidents et les faux docteurs, c’est se mettre hors de l’Église, hors du Christ et de Dieu.

Mais ce n’est là qu’une Église locale, une partie de, cette Église universelle, répandue dans le monde entier, que saint Ignace appelle pour la première fois, dans la littérature chrétienne, l’Église cathoUque : o-ou av çavrj 6 âricxoTtdç, ’vLil xo 7 : Àf|Ûû ; ectxoj, toa-Ep’iT.riM av T] Xptaxo ; Ivaoùç, Èkeï f, xafloviP.f, Èxy.ÀTiîifa. Ad Smyrn., viii, 2. Le mot LaOo/izr, est pris ici dans son sens étymologique, comme l’indique le contexte, il n’a pas encore le sens très particulier qui lui sera donné plus tard, dès la fin du iie siècle, pour caractériser la véritable Église du Christ par opposition aux divers groupements hérétiques ou schismatiques. Là où est donc le Christ, là est l’Église catholique ; le Christ est l’évéque de tous, —avxtôv Èrr’^zoroç, Ad Magn., ni, 1, le chef invisible de toute l’Église, comme l’évéque est le chef de chaque Église locale. Comment donc le Christ a-t-il organisé son Église pour faire l’unité et maintenir l’union entre les diverses Églises particulières qui devaient la composer ? C’est ce que saint Ignace n’a pas dit, et c’est ce qu’il a pu se dispenser de dire, n’écrivant aux Églises d’Éphèse, de Magnésie, de Tralles, de Philadelphie et de Smyrne que pour les mettre en garde contre les tentatives locales d’hérésie et de schisme et pour leur indiquer le moyen de sauvegarder la foi par l’union étroite avec leur clergé, n appartenait pourtant à une Église de fondation apostolique, il était le second successeur de saint Pierre sur le siège d’Antioche, il ne cessait de penser à cette Église de SjTie et de faire prier pour elle, mais il ne parle jamais de sa prééminence. Tout autre, au contraire, est son langage relativement à l’Église romaine. Celle-ci, dit-il, préside : r, — : i —por.âOr, Tai èv xdmi)