théisme contre l’idolâtrie, varie selon le lenipéranient (le chacun. Justin, modéré et favorable, voit dans la pliilosophie païenne un ellort louable vers la vérité. Les philosophes, en toutes les matières où ils sont d’accord avec la religion chrélienTie, le doivent à la lumière que le Verbe leur a communiquée, Apol., 1, n. 5, 44, 46 ; Apol., II, n. 7, 8, 10, 13, col. 33C, 396, 397, 456, 457, 460, 465, ou bien ils le doivent aux emprunts qu’ils ont faits à la révélation. Apol., I. n. 5960, col. 416, 417. Tatien, dur et agressif, relève surtout les erreurs et les contradiclions des pliilosophes, Oratio, n. 1, 2, 3, col. 804-812 ; cf. n. 25, 26, col. 860, 801 ; ce que les philosophes ont de bon est le résultat d’un plagiat des Livres saints, n. 40, col. 884. Athénagore, plus juste et moins superficiel, fait appel aux témoignages profanes en faveur de l’unité divine, Legatio, 5, 6, 7, col. 900, 901, 904-905 ; de l’existence des démons, n. 23, col. 941 ; de la providence, dont la notion a cependant été défigurée par suite de l’influence des démons, n. 25, col. 949. Les philosophes, comme les chrétiens, ont soufïert calomnies et persécutions pour avoir défendu la vérité contre l’erreur et la vertu contre le vice, n. 31, col. 961. L’auteur du De monarcliia est favorable, lui aussi, aux pliilosophes. Son opuscule est une compilation de textes où Eschyle, Sophocle, Orphée, Pj’thagore, Ménandre, Philénion, Euripide viennent affirmer l’unité divine et combattre l’idolâtrie. Même appel à l’autorité des philosophes chez Minucius Félix, en faveur de l’unité divine, de l’existence des démons, de la fin du monde et de la résurrection, de l’éternité des peines de l’enfer : « les doctrines des philosophes sont presque identiques aux nôtres », de telle façon que « les philosophes païens étaient déjà chrétiens ou que maintenant les chrétiens sont philosophes ». Octauius, c. xix, xx, xxvi, xxxiv, col 292, 257, 320, 344. Cet accord s’expUque par les emprunts faits à nos Livres saints, c. xxxv, col. 348. Théopliile met davantage en relief les erreurs, les contradictions des philosophes ; il attaque leur morale relâchée et perverse. Ad AuL, t. II, n. 12, cf. 1-4, 8 ; t. III, n. 5-6 ; cL 2, 3, 7, 15, 26, col. 1069, 1049-1053, 1059, 1121, 1124, 1125, 1144 sq., 1160 ; mais il reconnaît cependant l’accord partiel de leur doctrine avec l’enseignement chrétien : ce qu’il y a de vrai cliez eux, ils l’ont volé à la sainte Écriture, t. I, n. 14 ; L II, n. 37, col. 1045, 1118. L’auteur de la Cohorlalio ad grsecos soutient la même thèse sur un ton plus mesuré. Les philosophes, dans ce qu’ils ont enseigné de vrai, ont plagié les Écritures. Cf. n. 4, 5-8, 14-19, 10-33, 34-46, col. 248-249, 251-256, , 268 sq., 276 sq., 301 sq. Hermias se borne au persiflage des contradictions relevées chez les philosophes. Irrisio, n. 2, col. 1169 sq. Si le reproche de contradiction est fondé, celui des emprunts faits aux Livres saints n’est pas justifié ; les apologistes ont pris ce lieu commun chez les judéo-alexandrins. Il fallait toutefois constater que leur méthode apologétique, dans la preuve de l’unité de Dieu contre le polythéisme idolâtrique, avait fait appel aux enseignements concordants de la philosophie païenne. L’apologie du christianisme contre le paganisme dolâtrique a été continuée, dans le même sens, par Clément d’Alexandrie, principalement dans le Protreplricus ou Exhortation aux gentils, P. G., t. viii, col. 49-245. Au fond, l’Exhortation s’adresse, non pas aux païens, mais aux chrétiens. Ce qu’elle combat, c’est le paganisme pratique, non encore complètement vaincu dans les mœurs des chrétiens. Pour Clément d’Alexandrie, la philosophie grecque a emprunté à l’Ancien Testament la part de vérité qu’elle contient ; elle fut un élément providentiel de la préparation du salut. Cf. t. III, col. 146, 169. Origène est plus dur pour la philosophie et pour les philosophes. Il reproclie à ceux ci d’avoir commis des erreurs et toléré l’idolâtrie. Conl. Celsum, t. V, n. 43 ; VI, n. 2 ; VII, n. 47, P. G., t. XI, col. 1248 ; 1289 ; 1489. C’est ainsi qu’en passant, Origène est amené à proclamer l’inanité et la stupidité du culte des faux dieu.x.
5° Les derniers écrits chrétiens contre l’idolâtrie.
1. La deuxième moitié du iiie siècle et le début
du iv= verront paraître un certain nombre d’écrits
dirigés contre l’idolâtrie, qui n’apportent toutefois
aucune idée nouvelle. Il suffit de les signaler ici en en
donnant une très brève analyse. De saint Cyprien
retenons l’écrit Ad Dcmetrianum : les chrétiens ne
sont pas la cause des maux qui désolent le monde et
l’Afrique. La vraie cause de ces maux est l’obstination
des païens dans leurs cultes idolàiriques. Le
Quod idola dii non sint est une suite de notes tirées
parfois littéralement de Minucius Félix et de VApologelicum
de TertuUien. L’authenticité de cet ouvrage,
arfirmée par saint Jérôme, Episl., lxx, ad Magnum.
P. L., t. XXII, col. 668, a été révoquée en doute, mais
ne semble pas devoir être contestée. Le Carmen apologeticum
de Commodien, qui est, en réalité, un exposé
de la religion chrétienne, est dirigé contre les Juifs
et contre les païens. Dans le I" livre des Instructions,
on retrouve la même tendance apologétique, visant
les mêmes adversaires. Les sept livres Aduersus
nationes d’Arnobe ont, pour le sujet qui nous occupe,
une plus grande importance. Dans les deux premiers,
Arnobe, comme saint Cyprien dans le Ad Demelrianum,
répond à ceux qui prétendent que les chrétiens sont
cause des maux qui fondent sur l’empire. Dans les
cinq autres, prenant l’ofïensive, il fait le procès du
paganisme officiel et populaire et de la philosophie.
Tout d’abord, il prend directement à partie le polythéisme ;
il en fait ressortir l’absurdité et l’immoralité.
.1 Impossible de ne pas s’arrêter, à la fin du V" ! liTe,
devant la critique incisive et mordante des allégories,
sous lesquelles les philosophes s’évertuaient à voiler
de leur mieux le scandale des mythes et à idéaliser
le vieux culte païen. Les deux derniers livres traduisent
les cultes polythéistes à la barre d’une critique
sans merci et vengent les fidèles de cette accusation
d’impiété que les païens ne se lassaient pas d’élever,
faute de trouver chez eux leurs temples, leurs sacrifices,
leurs images de la divinité. » O. Bardenhewer.
Les Pères de l’Église, trad. franc., Paris, 1898, t. i,
p. 362. Cf. t. I, col. 1985. Lactance reprendra la plupart
de ces idées dans les deux premiers livres de ses
Institutions divines. Dans le II « livre, sur l’origine de
l’erreur, Lactance développera une idée mainte fois
émise par les Pères apologistes : les démons doivent
être considérés comme les véritables auteurs de l’idolâtrie.
Le philosophe Porphyre de Tyr, mort à Rome
en 304, avait composé, en quinze livres, un ouvrage
contre le christianisme. Dans cet ouvrage, il cherche
à se débarrasser des impuretés mythologiques par
des interprétations physiques et allégoriques. Il ne
nous reste de cet écrit que des fragments dans Eusèbe,
saint Augustin et Théodoret. Contre les assertions
de Porphyre, dont quelques-unes sont en réalité une
défense déguisée de l’idolâtrie, Apollinaire avait écrit
trente livres de réfutation, aujourd’hui perdus, sauf
un fragment conservé par saint Jérôme, In Daniel..
IX, 24, P. L., t. xxv, col. 548. Du Monogène, autre
réfutation, écrite par JNIacarius le Magnésien, en 410,
probablement contre Hiéroclès (publiée en 1876, à
Paris, par Blondel), il n’y a rien ou presque rien qui
intéresse la question de l’idolâtrie : l’apologiste se
contente, en effet, de réfuter les accusations de contradiction
portées contre les textes bibliques. A la même
époque qu’Appollinaire, ou même un peu auparavant,
saint Athanase, dans le Discours contre les grecs,
P. G., t..XXV, col. 3-96, avait expliqué l’origine de