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IDOLATRIE. IDOLE


feu du ciel pour la consumer. De son cùlé, il en fera autant à l’égard de Jéhovali. L’épreuve fut couronnée par un miracle en faveur de la vraie religion. Seul, Élie obtint de Jéhovah que le feu du ciel vînt consumer la victime préparée sur l’autel. Cet éclatant prodige convainquit tout le peuple que Jéhovah était seul Dieu véritable. Afin de détruire le culte de Baal, Élie, non par rancune ou cruauté, cf. S. Jean Chrysostome, In Rlailh., homil. lvi, n. 2, P. G., t. Lvni, col. 551 ; Alph. Tostat, In III Reg., xvni, q. xxxv, Opéra, Cologne, 1613, t. vii, p. 292 ; Sanchez, In quatuor libros Regum, Lyon, 1623, p. 1256-1257, mais par une inspiration divine, et pour obéir aux prescriptions du Deutéronome, xiii, 15 ; xvii, 2-7, ordonna la mort de tous les faux prophètes de l’idole, et les fit tuer par le peuple sur le Cison. L’emplacement du sacrifice est nommé encore aujourd’hui El-Mouhraqa,

« le sacrifice, l’holocauste », et le lieu du massacre.

Tell et Qasis, « la colhne des prêtres », ou Tell et Qatl,

« la colline du massacre ». Cf. V. Guérin, Description

géographique, historique et archéologique de la Palestine, pe partie, Samarie, Paris, 1875, t. ii, p. 245-247. Élie accompagna Achab à Jezraël, probablement pour le fortifier dans la lutte contre l’idolâtrie, mais devant les menaces de l’impie Jézabel, il dut s’enfuir.

III Reg., ^^^, 4 ; xix, 1-3. Enfin, à l’occasion d’un acte d’idolâtrie d’Ochozias. Élie fit annoncer à ce monarque la punition de sa faute. Le feu du ciel, à deux reprises, châtia les envoyés insolents du monarque.

IV Reg., i, 3-16. En dehors de ces interventions directes contre l’idolâtrie, Élie lutta pour le maintien du monothéisme dans Israël, en continuant l’œuvre de l’école des prophètes, dont il cachait les membres, sans cesse menacés par Jézabel.

La mission d’Éhsée fut moins directement engagée dans la lutte contre l’idolâtrie, quoique cependant un des premiers actes du prophète fût de châtier les enfants idolâtres de Béthcl se moquant de l’homme de Dieu. IV Reg., ii, 23-25. Sa mission fut plutôt politique, mais avec le but évident de conserver, au miheu des vicissitudes de fortune des rois de Juda et d’Israël, la pensée de la puissance de Jéhovah et. par voie de conséquence, l’obligation de le serir. Notons toutefois deux incidents se rattachant immédiatement à la question de l’idolâtrie : la conversion du général syrien Kaaman, IV Reg., v, 15-19, et la destruction de la dynastie idolâtre d’Achab, destruction dont Elisée fut lui-même un des instruments.

c)Souslesprophètes suivants, l’idolâtrie chananéennc continue à faire ses ravages dans le peuple de Dieu. Sans doute le culte de Baal n’est plus un culte ofliciel à Samarie, mais il se trouve souvent allié à un culte plus ou moins légitime de Jéhovah. Les prophètes d’action interviendront encore plusieurs fois ; sous Menasse, cf. IV Reg., xxi, 10-15 ; Urie sous Joakim, Jer., XXVI, 23-30 ; mais ce sont surtout les prophètes écrivains qui feront entendre les menaces contre l’idolâtrie.

Amos, bien que dirigeant principalement sa polémique contre les désordres et l’immoralilé, ne manque pas cependant de noter combien l’idolâtrie d’Israël attire sur le peuple les châtiments de Dieu, ii, 4, 7 ; m, 5, 14 ; V, 4-6. Osée, au contraire, vise directement idolâtrie en Israël, idolâtrie qu’il appelle une fornication, I, 2. L’idolâtrie proscrite par Osée est le culte de Baal, que les Juifs, en grand nombre, alliaient au culte de Jéliovah. Mais il vise aussi le culte des veaux d’or de Béthel, iv, 12-14, 15-17 ; v, 1-3 ; viii, 4’(>, 11 ; IX, 1, 10, 15 ; x, 1, 5, 8, 15 ; xi, 2 ; xii, 11’; xiii ! 1 sq. Il reproche à Israël ses infidélités politiques qui, en plaçant le royaume sous l’innuencc des empires païens du voisinage, étaient en oi)position avec les principes théocraliques reçus dans le peuple de Dieu.

DICT. DE TIIÉOI.. CATIIOL.

Cf. vii, 8, 11 : xi, 1 ; xiv, 1-3. En conséquence, le Seigneur chassera le royaume d’Israël de sa maison, ix, 15. Isaïe combat moins directement l’idolâtrie ; néanmoins il flagelle en passant les pratiques idolâtriques de Juda, ii, 5-9 ; les superstitions, les devins, les sorciers, les ventriloques, les pythoniens, etc., ii, 6 ; iii, 2 ; viii, 19 ; xxxi, 7 ; il mentionne les idoles ou les pratiques idolâtriques des Juifs ou des peuples avoisinants dans les termes les plus méprisants, et rattache leur chute définitive au triomphe du Messie, ii, 20 ; XVI, 12 ; xvii, 7-8 ; xix, 3 ; xxi, 9 ; xxx, 22 ; xxxi, 7 ; dans la deuxième partie de son livre, Isaïe insiste sur la vanité des idoles, xl, 18 sq. ; xli, 21 sq. ; xliv, 9-20 ; cL XLvi, 1-7 ; XLvn, 12-14 ; et conclut que c’est Dieu seul et non les idoles qu’il faut servir, xlv, 18-27. Michée, dès le début de sa prophétie, fait ahusion à l’idolâtrie de Juda et d’Israël, cause des châtiments dont Dieu frajipera son peuple, i, 5. Samarie sera punie et ses idoles brisées, 6-7. Le triomphe du Messie marquera la destruction de l’idolâtrie, v, 9-13. Sophonie écrit en un temps où le culte de Baal est encore en honneur dans Juda, où l’on jure encore par Melchom. Des châtiments terribles fondront sur Jérusalem à cause de ces idolâtries, i, 2-10, 13. Menaces analogues dans Habacuc, i, 1-4, qui prédit cependant la ruine des Chaldéens, instruments de la vengeance divine, punis eux-mêmes en raison de leur idolâtrie, ii, 18-20. Le prophète Jércmie avec son disciple Baruch terminent la série des prophètes menaçant le peuple de Dieu, au nom de Jéhovah, à cause de son idolâtrie. Jércmie annonce la réprobation définitive de Juda, il résume les causes de cette réprobation, dont la principale est l’infidéhté du peuple et de ses chefs, n, 1-9 ; infidélité qui consiste à abandonner sa reUgion pour courir — — chose inouïe — après des idoles, 10-13. Cf. 22-25 ; Juda, devant les malheurs qui ont fondu sur Israël, n’a pas su ouvrir les yeux et s’obstine dans l’impénitence ; il ne voit pas le châtiment qui est imminent, et dont la cause est qu’il n’y a plus de justes à Jérusalem, mais seulement des hypocrites, des adultères, des idolâtres, v, 1-9. Juda périra donc ; l’idolâtrie est, avec les crimes d’immoralité et d’injustice, le principe de sa perte, vii, 8-20 ; cf. 29-34 ; xvii, 1-4 ; XXV, 4-11. Les ossements des morts eux-mêmes n’auront pas de repos ; ils.seront jetés hors de leurs tombeaux pour expier leurs actes idoiairiques, 29-34 ; les faux dieux seront impuissants ù protéger leurs adorateurs, car ces dieux ne sont rien, el il ne faut craindre que le vrai Dieu, non pas les faux dieux, fabriqués de main d’homme, vaines idoles destituées de toute puissance, x, 1-16 ; cf. xi, 6-13.

2. Pendant la captivité.

Le rôle des prophètes est plutôt de soutenir le moral des Juifs et de prédire l’anéantissement de leurs oppresseurs. D’ailleurs, les prophètes antérieurs qui avaient annoncé â Israël les châtiments dont Dieu punirait l’infidélité, n’avaient pas manqué de lui laisser entrevoir un avenir meilleur. Cf. Abdias, 21 ; Amos, ix, 11 ; Ose., iii, 5 ; Mich., IV, 1-13 ; Is., XI-, 3-xii, 29 ; xliv, 21-xlv, 26 ; uv, 1-Lvi, 8 ; i.x, 1-22. Jérémie, que les captifs connaissaient bien, et dont ils avaient méprisé les derniers et jircssants avertissements, avait aussi, à côté des châtiments décidés par la justice de Dieu, prophétisé la fin de la captivité et l’heureux retour du peuple de Dieu, xxx, 1-xxxni, 26. Ces promesses constituaient donc pour les exilés une véritable consolation et un motif d’espérer. Mais, dans ce but spécial, les prophètes eux-mêmes curent une mission effective â remplir. Si Jérémie ne peut pas accompagner lui-même les captifs à Babylone, il remet cependant â ses malheureux compalrioles unelettrcoù il cherche à les prémunir contre les dangers que leur foi pourra courir dans la capitale chaldécnne. Baruch, vi, 1-72. Baruch va

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