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IDOLATRIE, IDOLE


L’autel sjTien, placé devant la partie antérieure du temple, fit qu’on dut reculer l’autel des holocaustes. De plus, sur l’autel syrien devaient être offerte les sacrifices les plus solennels de chaque jour. IV Reg., XVI, 14, 15. Les bassins d’airain, les bases qui les soutenaient, les bœufs et la mer d’airain furent enlevés et placés sur le pavé, 17 ; et cela, à cause du roi d’Assyrie, 18. Pour plus de détails, voir Achaz, dans le Dictionnaire de la Bible, t. i, coi. 134-135. Le fils d' Achaz, Ézéchias, fit, dans le sens du vrai culte, une réaction complète : « il détruisit les hauts-lieux, renversa les statues, coupa les aschéras et brisa le serpent d’airain qu’avait fait Moïse, parce que jusqu'à ce temps-là les enfants d’Israëllui brûlaient del’encens. » IVReg., x ii, 4. Mais le successeur d'Ézéchias, Manassé, « fit le mal devant le Seigneur, selon le culte des idoles des nations que le Seigneur avait exterminées à la face des enfants d’Israël. Et il en revint à bâtir les hauts-lieux qu’avait détruits Ézéchias, son père ; il dressa des autels à Baal et fil des aschcruth, comme avait fait Achab, roi d’Israël ; il adora toute la milice céleste ; il construisit des autels à toute la milice du ciel dans les deux parvis du temple du Seigneur. Et il fit passer son fils par le feu ; il aima les divinations, observa les augures, et établit des pythoniens et multiplia les aruspices. Il mit aussi Vaschéra dans le temple. IV Reg., XXI, 2-7. Le peuple, perverti par un tel prince, pécha devant le Seigneur et mérita les pires châtiments, 9-16. Cf. II Par., xxxiii, 1-9. Manassé, accablé par Dieu et emmené captif à Babylone, fit pénitence et, de retour à Jérusalem, restaura le culte du Tai Dieu, abolissant l’idolâtrie, mais laissant subsister les hauts-lieux consacrés à Jéhovah. II Par., xxxin, 11-17..Vmon, son fils et successeur, retomba dans l’idolâtrie et l’impiété de son père, mais n’imita pas sa pénitence ; il fut tué par ses propres serviteurs. IV Reg., XXI, 19-23 ; II Par., xxxiii, 21-24. Son fils, Josias, fut prolcamé roi à sa place. Ce fut un roi pieux et droit : " il purifia Juda et Jérusalem des hauts-lieux, des aschéras, des simulacres et des images taillées au ciseau. Et on détruisit devant lui les autels des baalim et quant aux simulacres qui avaient été posés dessus, on les démolit ; les asch&as aussi et les images taillées au ciseau, il les coupa, et les mit en pièces, puis en dispersa les débris sur les tombeaux de ceux qui avaient accoutumé de leur immoler. Outre cela il brûla les os des prêtres sur les autels des idoles, et il purifia Juda et Jérusalem. Mais de plus, dans les villes de.Manassé, d'Éphraïm et de Siméon, jusqu'à Nephthall, il renversa tout. Et lorsqu’il eut détruit les autels et les aschéras, brisé en morceaux les images taillées au ciseau, et démoli tous les temples dans toute la terre d’Israël, il revint à Jérusalem. » II Par., xxxiv, 3-7. Le IV"" livre des Rois donne sur cette purification générale des détails plus circonstanciés. Il note, en particulier, que, parmi les hauts-lieux détruits par Josias, se trouvaient ceux qu’avaient bâtis autrefois Salomon, sur le côté droit de la montagne du Scandale, à Astaroth, à Chamos et à Melchom, xxiii, 13. Le culte de Baal fut entièrement détruit, 4-5, ainsi que le culte du soleil, de la lune et des étoiles, ibid. ; cf. 1 1. Défense fut faite de sacri fier désormais à Moloch, 1 0. Le culte idolâtrique de Bélhel fut ruiné de fond en comble, 15, et, en général, le culte étabU sur les hautslieux fut supprimé, 13, 19-20. Enfin, toute divination fut abolie, 21. Malheureusement, le fils et successeur de Josias, Joachaz, marclia dans une autre voie. On ne dit pas qu’il favorisa l’Idolâtrie, mais tout le laisse supposer. Il en est de même de son successeur Joakim, et plus encore du roi suivant, Joachim ou Jéchonias, sous lequel Nabuchodonosor s’empara de Jérusalem, dévasta le temple et emmena en captivité le roi et une partie du peuple. Mathalhias régna

alors sous le nom de Sédécias, mais il fit le mal devant le Seigneur. La mesure était comble, et commença alors la grande épreuve de la captivité, après la dévastation du temple de Jérusalem. IV Reg., xxv, 13 sq.

b) Dans le royaume d’Israël. — L’histoire de l’idolâtrie dans le royaume d’Israël comporte moins de péripéties. A dire vrai, le roj’aume d’Israël a été dès le début et demeura toujours adonné à l’idolâtrie, dans ses rois et dans une bonne partie du peuple. L’idolâtrie eut comme point de départ la politique. Pour empêcher ses sujets de fréquenter le temple de Jérusalem, Jéroboam établit deux grands centres religieux, placés aux deux extrémités de son rovaume, à Dan et à Bélhel. III Reg., xii, 26-33 ; cf. IV Reg., x, 29. Le culte idolâtrique de Dan et de Bélhel consistait dans l’adoration rendue au veau d’or. Jéroboam fit en effet construire deux veaux d’or, non pas dans l’intention de faire des idoles, mais pour offrir à ses sujets une représentation visible de Jéhovah. Il institua même un nouveau culte et un nouveau sacerdoce ; mais Dieu, par un prophète, lui fil savoir combien cette initiative lui déplaisait, xiii, 1-10. Elle était, en effet, contraire aux prescriptions du décalogue, voir col. 621, et, de plus, pratiquement, elle délournail les Israélites du culte prescrit dans le temple de Jérusalem. Abia, roi de Jérusalem, reprocha, mais en vain, à Jérusalem, son initiative sacrilège. II Par., xni, 8. Sur les raisons du symbole du veau d’or, voir ci-dessus, col. 628. Tous les rois d’Israël, sans exception, maintinrent le culte des veaux d’or. Aussi, dans le texte sacré, leur nom est-il accompagné de cette phrase qui revient sans cesse, comme un refrain :

« Il fit le mal devant le Seigneur et marcha dans les

voies de Jéroboam, et dans le péché, source des péchés d’Israël. » III Reg., xv, 26 (Nadab) ; xv, 33 (Baasa) ; xvi, 13 (Éla) ; xvi, 19 (Zambri) ; xvi, 25 (Amri). Achab et son fils Ochozias surenchérirent sur l’idolâtrie de leurs prédécesseurs, par l’introduction d’un culte officiel à Baal ; mais leurs successeurs proscrivirent le culte de Baal, mais maintinrent les cultes idolàlriques des veaux d’or ; IV Reg., iii, 2-3 (Joram) ; x, 21-31 (Jéhu) ; xiii, 2 (Joachaz) ; xiii, 12 (Joas) ; XIV, 24 (Jéroboam II) ; xv, 9 (Zacharie) ; xv, 18 (.Manahem) ; xv, 24 (Phaceia) ; xv, 28 (Phacée) ; xvii, 2 (Osée) ; et, la coupe de l’iniquité débordant, Israël fut détruit par Salmanasar IV.

C’est sous le règne de l’impie Achab que le culte officiel de.Baal fit son entrée dans Israël. Sans doute le dieu Baal n'était pas un inconnu pour les Israélites. Déjà, avant d’entrer en terre promise, les Hébreux s'étaient laissés corrompre et entraîner à ce culte par les Moabites, cf. col. 628 ; mis en possession de la terre de Chanaan, ils rendent un culte à Baal, considéré par eux comme le dieu du pavs. Jud., ii, 11, 13 ; iii, 7, 8 ; VI, 25-32 ; x, 6-7, 10 ; ci.vni, 33 ; ix, 4 ; I Reg., vil, 3-4 ; xii, 10. Voir col. 644. Mais c'était là un culte encore confiné, si l’on peut ainsi s’exprimer, dans des initiatives individuelles..près la division des royaumes, Achab, roi d’Israël, ayant épousé une Phénicienne, .lézabcl, fille d’Ethbaal, roi de Sidon et prêtre dWstarté, III Reg., xvi, 31, laissa son épouse déployer son zèle pour la propagation du culte de Baal et du culte d'.slarté dans tout le royaume d’Israël. III Reg., xvi, 31-33. Baal eut alors des prêtres, au nombre de quatre cent cinquante ; Astarté en eut quatre cents. IH Reg., xvui, 19, 22. La défection fut considérable : on ne compta que sept mille hommes, dans tout Israël, qui ne ficchirent pas le genou devant Baal. III Reg., xix, 18. Le prophète Élie combattit de toutes ses forces l’extension de l’idolâtrie en Israël, xviii, 16-40. Ochosias, fils et successeur d' Achab, continua de servir le dieu phénicien. III Reg., xxii, 54. Joram, son successeur, détruisit