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HYTOSTATIQUE (UNION) — II Y l’OTIIÈQUE
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ICOXOCLASME — IDIOMES (COMMUNICATION DES)


derstreit der byzaiilinischen Kaiser, in-S", Trêves, 1839. III. Travaux modernes.

K. Schwarzlose, Der Bilderstreil. Ein Kainpf der griecliischen Kirche um ihre Eigenart und um ihre Freiheil, in-S", Gotha, 1890 ; Bury, 7/ is/ori/ of Ihe later Roman empire, 1889, t. ii ; A. Tougard, La persécution iconoclaste, d’après la correspondance de saint Théodore Sludite, Paris, 1897 ; Schenk, Kaisers Léo III Walten in Innern, dans Bgzantinische Zeilschrift, t. v (1896), p. 256 sq. ; Beurlier, Les vestiges du culte impérial à Byzance et la querelle des iconoclastes, dans la Reuue des rcligiohs, 1891, t. iii, p. 319-341, et dans Congrès scientifique des catholiques, 1891, t. II, p. 167-180 ; Bonwetsch, Bilderverehrung und Bilderstreitigkeiten, dans Realencyclopddie fUr protestantische Théologie und Kirche, 3e édit., 1897, t. iii, p. 221-226 ; Marin, Les moines de Constantinople, depuis la fondation de la ville jusqu’à la mort de Photius {330-898), in-8, Pai-is, 1897 (principalement c. iv du 1. IV : Les moines et les empereurs iconoclastes) ; homharû. Études d’histoire byzantine. Constantin V, empereur des Romains (740-775), Paris, 1902 (Bibliothèque de la faculté des lettres, t. xvi) ; Bréhier, La querelle des images (VIII’-IX’siècles), Paris, 1904 ; Pargoire, L’Église byzantine de 527 à 847, Paris, 1905, c. m.

C. Emereau.

    1. IDIOMES (Communication des)##


IDIOMES (Communication des). —

I. Définition et nature. II. Histoire. III. Règles. IV. Importance dogmatique.

I. Définition et nature.

1° Les théologiens appellent idiome, IwiWy., ce qui appartient en propre à une nature, et que l’on peut attribuer au sujet possédant cette nature. Par exemple : l’infinité, la toute-puissance appartiennent en propre à la nature divine ; on peut donc les attribuer à Dieu ; l’intelligence appartient en propre à l’homme ; on peut donc dire de Pierre, qui est un homme, qu’il est intelligent.

Or, en Notre-Seigneur Jésus-Christ, il y a deux natures en un seul sujet, la nature divine et la nature humaine, possédées toutes deux par le Verbe incarné. A ce seul sujet, au Verbe incarné, on peut donc rapporter indifféremment les propriétés de chacune des deux natures. Et, parce que, en Jésus-Christ, ce n’est pas un autre qui est Dieu, un autre qui est homme, tout ce qui est vrai du Christ, dénommé en fonction d’une nature, est donc aussi vrai de lui, dénomme en fonction de l’autre nature. Par exemple, de Jésus on peut dire : Dieu est mort, la mort, propriété de l’humanité étant ici attribuée au sujet Dieu, désignant Jésus, mais en fonction de sa nature divine. Ou bien encore, on dira : Cet homme est adorable, l’adoration étant réservée à la nature divine, mais attribuée ici au sujet qui possède cette nature, quoiqu’il soit désigné en fonction de sa nature humaine. C’est ce qu’on appelle la communication des idiomes, laquelle, on le voit, ne peut avoir lieu que dans l’ineffable mystère de l’incarnation.

2° Le fondement objectif de la communication des idiomes est l’union hypostatique. En vertu de cette union, les deux natures, divine et humaine, ne forment en Jésus-Christ qu’une hypostase. A cette hypostase unique doivent être réellement attribuées les propriétés de chacune des deux natures. En sorte que, considérée réellement et physiquement, la communication des idiomes n’est que l’union des deux natures, en tme seule personne, c’est-à-dire l’union hypostatique elle-même. Considérée logiquement, elle est constituée par l’attribution des propriétés humaines au Christ-Dieu, et par l’attribution des propriétés divines au Christ-Homme.

3° C’est verser dans l’hérésie monophysite que de concevoir ontologiquement la communication des idiomes comme une communication réelle des propriétés d’une nature à l’autre nature comme telle. C’est aboutir, en effet, à l’une des théories que l’on a signalées à l’art. Eutychianisme, t. v, col. 1602 ; et que les anciens luthériens ont renouvelées en compre nant ainsi la communication des idiomes en Jésus » Christ, dans leur théorie de l’ubiquisme. Voir Hypostatique ( Union), col. 542 sq. La doctrine catholique, en effet, rejette cette communication réelle des attributs divins à la nature humaine comme telle ; elle enseigne seulement, en conformité avec le dogme de l’union hypostatique, que l’on peut attribuer à Jésus-Christ, désigné en fonction de sa nature humaine, les qualités divines, et vice versa.

4° C’est au contraire verser dans l’hérésie nestorienne que de ne reconnaître dans la communication des idiomes qu’une attribution morale des propriétés d’une nature-hypostase à l’autre nature-hypostase. Si les monophysites ont abusé de la communication des idiomes, les nestoriens en ont été les grands ennemis. Voir plus loin. Le Christ étant ontologiquement un, constitué par une seule hypostase, riiypostase même du Verbe, en deux natures, la communication des idiomes doit être réelle, non par rapport aux natures comme telles, mais par rapport à riiypostase unique, dans laquelle sont unies physiquement ces natures.

II. Histoire.

1° La communication des idiomes n’étant, en somme, qu’une manière d’exprimer le dogme de l’union hypostatique, il n’est pas étonnant que, dans la sainte Ecriture, la première formule de l’union hypostatique ait été précisément la communication des idiomes : attribution au Verbe divin des propriétés de la nature humaine : naissance terrestre, souffrances, mort ; attribution à Jésus-Christ homme des propriétés divines : éternité, gloire, toute-puissance, etc. Sur cet usage de la communication des idiomes dans les livres inspirés, voir Hypostatique (Union), col. 443 sq. Les Pères de l’âge apostolique et subapostolique ont usé du même procédé pour exprimer leur foi au mystère du Verbe incarné, 167cf., col.450sq. ; les symboles consacrent eux aussi la communication des idiomes dans l’énoncé de la foi catholique touchant l’incarnation. Ibid., col. 449-450.

2° Le premier qui ait esquissé la théorie de la communication des idiomes est Origène, De principiis, t. II, c. VI, n. 3 ; cf. t. IV, n. 31, P. G., t. xi, col. 211, 405 ; le fondement objectif de la communication des idiomes est nettement marqué dans l’union des deux natures en un seul sujet, union plus intime et plus forte que celle du mari et de l’épouse dans le mariage. Au ive siècle, la théorie est plus accusée chez saint Êphrem, Sermones in hebdomadam sanctam, i, n. 9, édit. Lamy, 1. 1, p. 476 ; chez saint Athanase, Epist. ad Adelpfiium, n. 3, P. G., t. XXVI, col. 1073 ; cf. Contra Apollinarem, t. I, c. XII, ibid., col. 1113 ; chez saint Cyrille de Jérusalem, Cal., xiii, c. VI, xxxiii, P. G., t. xxxiii, col. 780, 812 ; chez saint Épiphane, Ancoratus, n. 93, P. G., t. xi.iii, col, 185. Mais saint Grégoire de Nysse est le plus explicite de tous : non seulement, il expose le fondement de la loi de la communication des idiomes en rappelant l’union intime, ou pour employer son expression, ivaLpacj’.ç, le mélange des deux natures, mais il aborde déjà équivalemment la distinction scolastique des termes abstraits et des termes concrets. Les catholiques, dit-il en substance, n’admettent pas deux Christs et deux Seigneurs, mais les propriétés, actions ou passions que l’on doit, in abstrado, attribuer exclusivement à l’une des deux natures, peuvent, si on les prend in concrelo, être attribuées à l’autre nature. Lire tout particulièrement Contra Eunomium, t. V, P. G., t. XIV, col. 705 ; cf. col. 697. Voir aussi S. Grégoire de Nazianze, Orat., xxxvni, n. 13, P. G., t. xxxvi, col. 325.

3° La théologie latine des premiers siècles, qui se contente, voir Hypostatique (Union), col. 461, d’énoncer le dogme sans disserter longuement sur les notions de personne et de nature ne pouvait pas manquer