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HYTOSTATIQUE (UNION) — II Y l’OTIIÈQUE

ICONOCLASME

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il sera, s’il est évêque ou clerc, déposé ; s’il est moine ou laïque, excommunié. » Mansi, t. xiii, col. 374 sq. ; cf. Hetele, op. cit., t. iii, p. 772, 773.

Le décret fui signé par tous les Pères, et l’anathème lancé à Théodose d’Éphèse, à Sisinnius Pastillas, à Basile Tricacabos. aux patriarches Anastase, Constantin, Nicétas, à Jean de Nicomédie, à Constantin de Nacolia, cependant que d’éternels souvenirs étaient voués à Germain (de Constantinople), à Jean (de Damas), à Georges (de Chypre), ces héros de la vérité. Mansi, t. xni, col. 398 sq. Enfin, dans une huitième et dernière session, tenue, le 23 octobre, en présence des deux souverains, au palais de la Magnaure à Constantinople. lecture fut donnée, une nouvelle fois, de l’opoç conciliaire. Sur la demande des Pères, les souverains le signèrent, Irène la première. Mansi, t. xii, col. 414 sq. A leur œuvre dogmatique, les membres du concile ajoutèrent une série de vingt-deux canons disciplinaires. Mansi, t. xni, col. 43. Il n’est pas inutile de rappeler aussi la bonté et l’indulgence dont les Pères firent preuve à l’égard de certains faillis tels que Hypatius de Nicée, Léon de Rhodes, Léon d’Iconium, Nicolas d’Hiérapolis, Grégoire de Pessinonte, Georges de Pisidie, Léon de Carpathos, et le fameux Grégoire de Néocésarée, à qui les moines avaient peine à pardonner ses brillants succès au conciliabule d’Hiéria. Mansi, t. xii, col. 1015, 1059, 1119 ; Vila Tarasii, p. 405, 406.

VIL La reprise de l’iconoclasme et de la persécution (813-842). — Grâce à la fermeté d’Irène, le clergé byzantin accepta docilement jusqu’en 802, date de la mort de cette princesse, les décrets du VU" concile œcuménique. Un mouvement réformateur, s’inspirant des canons disciplinaires nicéens, était nécessaire. C’était des monaslôres qu’il allait partir : les moines avaient été les victimes de choix des iconoclastes ; l’un d’eux, l’abbé Platon de Saccoudion, avait exercé la plus heureuse influence sur les Pères de Nicée.

Au commencement de l’année 795, Constantin VI, marié à l’Arménienne Marie, avait répudié celle-ci pour s’unir à la cubiculaire Théodota. Le mariage avait été célébré avec les bénédictions rituelles d’usage, par l’économe Joseph. Théophane, an. 6287, 6288. Le patriarche Taraise s’ctant opposé à une union aussi scandaleuse, l’empereur l’avait menacé d’un retour à l’iconoclasme. Et devant cette attitude du despote, par crainte d’un plus grand mal, Taraise s’était abstenu d’excommunier l’empereur adultère et de punir Joseph. Pareille conduite déplut profondément aux deux grands moines qui honoraient alors de leurs vertus le monastère olympien de Saccoudion, Platon et Théodore, dont Théodota était la cousine Théodore déclara que l’empereur était excommunié, tandis que Platon, tenant Taraise responsable de ce scandale, se séparait de la communion patriarcale. Aux bassesses consenties par le basileus en vue de les gagner, succédèrent bientôt les rigueurs : saint Platon fut enfei’mé à Constantinople, non loin du palais ; saint Théodore, d’abord incarcéré au fort de Cathares, fut ensuite exilé à Thessalonique. Vita Platonis, n. 26-30 ; Théodore Studile, Laudatio Plalonis, P. G., t. xax, col. 804-849 ; Théophane, an C289 ; Vila I Theodori Siuditæ, n. 15, 16, dans Michel, Vila Theodori Sludilæ, P. G., t. xcix, col. 233328 ; Vila II Theodori Sludilæ, n. 21, 22 ; Anonyme, Vila Theodori Sludilæ, P. G., t. xax, col. 113-232 ; Théodore Studite, Opéra, P. G., t. xcix, col. 917, 972, etc. Ce premier acte de l’afïaire dite mœchienne prit fin avec le second avènement d’Irène (797) et la .sentence de déposition portée alors par Taraise contre Joseph. Vila Plalonis, n. 31 ; Théodore Studite, Opéra, P. G., t. xax, col. 977, etc. ; Vila I Theodori

Sludilæ, n. 17. A la faveur de la paix rétablie, Platon, Théodore et son frère Joseph purent retourner à Saccoudion, mais chassés par l’invasion arabe de 799, ils durent s’établir à Constantinople, près de la porte d’Or, dans les bâtiments de l’ancien monastère de Stoudion. Au Stoudion, Platon, reclus dans une cellule étroite, attirait les vocations religieuses par le souvenir de ses grandes actions passées et le raj’onnement de sa sainteté, pendant que Théodore, assis sur la chaire higouménale, les captivait par sa maîtrise à diriger les âmes et son talent d’organisateur. Pendant plusieurs années, nulle influence ne fut plus puissante sur les affaires religieuses et politiques que celle des Studites.

En 806, le parti des moines parut gagner une nouvelle victoire par l’élection au patriarcat de Nicéphore, simple laïque, qui avait quitté de hautes fonctions pour s’enfermer dans un ermitage, et dont les doctrines étaient celles des Studites. Malgré toutes ses qualités, l’élu déplut aux chefs du Stoudion : il n’était pas admissible qu’un simple laïque franchît d’un seul coup tous les degrés de la hiérarchie. Le prince, qui était alors Nicéphore le Logothèle, recourut à des violences contre les opposants : Platon et Théodore eurent à subir vingt-quatre jours de prison. Une nouvelle affaire surgit un peu plus tard, qui vint aggraver encore le conflit. L’économe Joseph, ce même prêtre qui avait béni l’union de Constantin VI avec Théodota, venait de rendre un grand service politique à l’empereur, et, en récompense, avait été réintégré dans l’Église par le patriarche Nicéphore. Les conséquences de cette réintégration donnèrent lieu à toute une série d’événements qu’on peut résumer en quelques mots : prise de position par Théodore contre le patriarche ; condamnation de l’higoumène et de ses partisans dans une réunion synodale de janvier 809 ; mesures de rigueur contre les Studites dès cette même date, en particulier incarcération de Théodore et de Platon ; réconciliation avec saint Nicéphore quelqque deux ans plus tard ; fin de la persécution peu après l’avènement de Michel, proclamé empereur le 2 octobre 811. Pargoire, L’Église byzantine, p. 273.

En 813, une révolution militaire éclatait et portait au pouvoir Léon Bardas. Avec lui, les iconoclastes allaient relever la tête. Léon l’Arménien était l’un de ces « stratèges » orientaux qui gardaient secrètement des opinions iconoclastes. Au début de son règne, force fut au nouvel empereur de rendre le respect officiel aux images ; mais dès la Pentecôte de 814, on le vit charger le lecteur Jean Morokharzanios, dit Hylilas, de composer avec quelques complices un recueil de textes iconoclastes ; puis, dans un entretien avec le patriarche Nicéphore, il demandait que l’on supprimât tout au moins les images placées trop bas, à portée des baisers du peuple. Chronographica narratio seu Vita Leonis Arment, P. G., t. cviii, col. 1024-1028, 1228 ; Vzta.Vicete ! Med., n. 31 ; Théodore Studite, Opéra, P. G., t. xax, col. 372. La guerre aux icônes allait reprendre, c’était évident. L’exil du patriarche Nicéphore, en mars 815, inaugura les hostilités. Nicéphore fut remplacé par un allié de la famille de Copronyme, Théodote Mélissène Cassiteras (1’= avril 815), qui s’empressa, dès son avènement, de réunir un conciliabule à Sainte-Sophie, sous la présidence de l’empereur. On devine quels furent les résultats de cette assemblée. Un traité inédit de Nicéphore, récemment retrouvé, à la Bibliothèque nationale de Paris, fonds grec, 1250, xive siècle, donne des fragments des actes du conciliabule. Cf. D. Serruj’s, Les actes dn concile iconoclaste de l’an S 15, dans les Mélanges d’archéologie et d’histoire, 1903, t. xxiii, et Hefele, Histoire des conciles, t. iii, p. 1217 sq.

Les projets de Léon l’Arménien reçurent, dès leur