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ICARD — ICONOCLASME


lion des grands séminaires, in-8 », Paris, et en 1889, Doctrine de M. Olier, expliquée par sa vie et par ses écrits, in-S », Paris, séminaire de Saint-Sulpice ; une 2e édit., augmentée, fut donnée, in-S », à Paris, 1891.

Il fut amené à défendre la Compagnie contre les calomnies et les attaques de Justin Fèvre : Observalions sur quelques pages de la continuation de l’Histoire de l’Église de M. l’abbé Darras, in-80, Paris, 1886 ; une 2e édit. en 1887, augmentée de lettres d’évêques et d’un bref du pape. On peut voir sur cette affaire les pages curieuses de L. Bertrand, Bibliothèque sulpicicnne, Paris, 1900, t. ii, p. 504-507. Il eut à répondre à d’autres attaques dans Observations sur quelques articles de la Correspondance catholique de Bruxelles, relatives à M. Olier et à l’œuvre des séminaires, in-8 », Paris, 1892. On a de lui également Lettre du supérieur général de Suinl-Sulpice aux élèves des séminaires dirigés par les prêtres de la Société (à l’occasion de la loi qui les soumet au service militaire), in-32, s. d. (1890), signée H.-J. Icard, S. S.

Outre le Journal manuscrit, mentionné plus haut, sur le concile du Vatican, il a laissé un Mémoire de 98 pages, commencé le 28 décembre 1868 et achevé le 12 mars 1869, Sur le concile œcuménique annoncé pour le 8 décembre 1869. Il fut composé, dit-il, pour se rendre compte de la situation de l’Église au point de vue de la doctrine, de la discipline intérieure et des rapports avec les divers gouvernements.

Outre les ouvrages cités : Monsieur Icard, supérieur général de Saint-Sulpice, articles signés P. de Terris, dans la Semaine religieuse du diocèse d’Avignon, n’ « du 2.t novembre et des 2, 9, 16, 23 décembre 1893 ; Lettre de S. Êni. le cardinal Richard, archevêque de Paris, à l’occasion de la mort de M. Icard, 23 novembre 1893 ; Hurler, Nomenclator literarias, t. v, col. 1773 ; L. Bertrand, Bibliothèque sulpicienne, 1900, t. II, p. 498-510, 604-605 ; et les documents manuscrits des archives de Saint-Sulpice.

E. Levesque.

    1. ICONOCLASME##


ICONOCLASME. Sous le nom d’iconoclastes (briseurs d’images) ou d’iconomaques (adversaires des images), l’histoire a désigné les partisans de la lutte contre les saintes images, inaugurée ofiiciellement en 725 par l’empereur byzantin Léon III l’Isaurien et continuée par plusieurs de ses successeurs jusqu’en 842. (La querelle des images eu Occident sera étudiée à l’art. Images.)

Dans la question fameuse qui nous occupe, on ne saurait trop relever la distinction extrêmement importante de l’usage et du culte. Au point de vue de l’usage, ce qu’il est nécessaire de mettre en relief, c’est la légitimité des £ : V.ov3ç (entendons par ce mot les représentations sensibles, par la peinture ou la sculpture, du monde surnaturel). Est ;-il pennis à l’artiste de représenter les saints, la Vierge ou le Sauveur lui-même ? Nullement, déclarent les iconoclastes proprement dits. Au point de vue du culte, le problème est de savoir s’il est licite de vénérer des objets matériels représentant des êtres spirituels, dignes de nos hommages, et dans quelle mesure cette vénération, si elle est légitime, doit s’exercer. L’existence des images est admissible, mais non leur culte, répondent les adversaires modérés des icônes.

Il y a donc deux catégories d’iconomaques (ce terme générique est très juste) : ceux qui rejettent et le culte et l’usage, ce sont les vrais iconoclastes ; et ceux qui condamnent le culte seulement. Ces derniers représentent en général les adversaires des images en Occident. Les autres forment la grande majorité du parti qui fit triompher ses idées au concile d’Hiéria, en 753 ; l’Église byzantine doit à leurs proscriptions intransigeantes d’avoir compté plus d’iconoclastes farouches, au tempérament de septembriseurs, que d’iconomaques modérés, respectueux de l’art religieux.

I. Les premiers adversaires des images. II. Causes et origines de l’iconoclasme. III. La résistance orthodoxe et la persécution de Léon l’Isaurien (729-740). IV. Le conciliabule d’Hiéria (753). V. La persécution de Constantin V (761-775). VI. La réaction iconophile. Le VII « concile œcuménique, II « de Nicée (787). VII. Reprise de l’iconoclasme et de la persécution (813-842). VIII. Le triomphe de l’orthodoxie (843). IX. La théologie des images ; la doctrine de saint Jean Damascène. X. Importance théologique et historique de l’iconoclasme.

I. Les premiers adversaires des images.

Pendant les trois premiers siècles, l’usage des images s’était établi dans l’Église d’une manière à peu près générale et sans que s’élevassent de sérieuses oppositions. La piété des fidèles semble ne pas s’être énme des protestations ou restrictions formulées par TertuUien, De idololatria. A ; De spectaculis, 23 ; Adv. Hermogenem, 1 ; Clément d’Alexandrie, Cohortatio ad gentes, iv, P. G., t. viii, col. 161 ; Sirom., vii, 5, P. G., t. IX, col. 437 ; Minucius FéUx, Oc/ayms, 32 ; Arnobe, Adv. génies, i, 31, et Lactance, Institut., ii, 2. Comme la littérature, l’art était un auxiliaire précieux dont il fallait tirer parti. Au iv siècle, le concile d’Elvire, tenu en 305 ou 306, décrète dans le canon 36 : Placuit picluras in ecclesia esse non debere ne quod colitur et adoraiur in parietibus depingatur. Mansi, t. ii, col. 11. Il semble bien, et le caractère plutôt rigoriste de ses décisions le confirme, que le concile ait défendu la représentation picturale parce qu’il voyait comme une opposition entre la sainteté des mystères de la foi (quod colitur et adoratur) et les productions amollissantes de l’art humain. Quoi qu’il en soit, sa prohibition se limita à l’Espagne, et pour peu de temps. Une autre opposition mérite d’être signalée : c’est celle d’Eusèbe de Césarée refusant à Constantia, sœur de Constantin, l’image du Christ qu’elle lui demandait, et cela pour des raisons théologiques et scripturaires tendant à montrer l’impossibilité de représenter le Sauveur glorifié. Pitra, Spicilegium Solesmense, t. i, p. 383-386 ; Eusèbe, H. E., vii, 18. Sur la prétendue opposition de saint Épiphane, cf. Tixeront, Histoire des dogmes, t. ra, p. 445, note 2. A la fin du vie siècle, Léonce de Néapolis, en Chypre, dans un discours apologétique contre les juifs, explique les textes scripturaires allégués par certains chrétiens et certains Israélites contre l’usage des images. Mansi, t. iixi col. 44-53 ; P. G., t. xciii, col. 1597-1609 ; Tixeront, op. cit., p. 448, 449. A l’opposition des juifs se joint celle des monophysites. Plusieurs textes font du fameux Philoxène de Mabboug (f vers 523) un adversaire des images. Théophane, Chronographia, année du monde 5982 ; Mansi, t. xra, col. 317 ; Tixeront, op. cit., p. 180, 181. Iconomaques aussi. Sévère d’Antioche, Pierre le Foulon et en général tous les acéphales. Mansi, t. xiii, col. 253, 317 ; t. viii, col. 1039. « C’est qu’il y avait, en effet, un lien entre le monophysisme et l’iconoclasme. On se rappelle que la raison apportée par Eusèbe de Césarée, pour déclarer impossible la représentation de l’humanité glorifiée de Jésus-Christ, est que cette humanité est transformée, divinisée : elle est D.-i-.-.o ;. Pitra, Spicilegium Solesmense, t. i, p. 385. Pour les monophysites stricts, c’est-à-dire pour les eutychiens et tous ciux qui admettaient en Jésus-Christ une transformation ou absorption de l’humanité en la divinité, il est clair que cette raison valait aussi bien pour l’humanité avant la résurrection. Pour les monophj’sites moins stricts, pour les sévériens, tracer l’image de Jésus-Christ, c’était toujours séparer en lui l’humain du divin, distinguer deux natures, ce qui n’était point permis. Un des arguments que firent valoir les iconoclastes pour défendre leur opinion fut précisément cette impossibi-