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HYPOSTATIQUE (UNION

I

IBAS. Voir t. iii, col. 1257 sq.

    1. ICARD Henri-Joseph-Alexandre-Toussaint##


ICARD Henri-Joseph-Alexandre-Toussaint, quinzième supérieur du séminaire et de la Compagnie de Saint-Sulpice, naquit le 1^"^ novembre 1805 à Pertuis, au diocèse d’Avignon. C’est dans cette commune, au domaine de Castellane, qu’en 1793, son père était venu de Marseille se fixer après son mariage. La famille de sa mère, d’origine lyonnaise (les Delabat, apparentés aux Terrasson), s’était établie à Cadix, puis à Marseille. Parmi ses grands-oncles maternels, il comptait un chanoine régulier de Sainte-Geneviève, prieur de Cassan, et un chanoine de Saint-Antoine, de l’ordre de Malte, résidant à Rouen. Les études du jeune Henri (le dernier de quatre enfants), commencées au collège d’Orange, s’achevèrent avec succès au petit séminaire d’Avignon, où il reçut la tonsure à 13 ans et demi. En octobre 1822, il entrait au grand séminaire de cette ville et y passait cinq années, durant lesquelles il reçut les ordres mineurs et le sous-diaconat. En 1827, il vint à Paris, avec l’intention d’entrer dans la Compagnie de Saint-Sulpice, et fit sa solitude ou noviciat, pendant lequel il fut ordonné diacre. En octobre 1828, il débutait comme professeur au séminaire d’Issy et recevait le sacerdoce, avec dispense d’âge, le 20 décembre de la même année. Lorsqu’éclata la révolution de 1830, ilfut envoyé à Avignon, oùilresta trois ans pour enseigner le dogme, puis la morale. Aux vacances de 1833, il était de retour à Paris, au grand séminaire que durant soixante ans il ne devait plus quitter.

11 allait y exercer les fonctions de professeur de théologie, puis de droit canon, et en même temjis de directeur des catéchismes de la paroisse Saint-Sulpice. En 1865, quand M. Caval fut nommé supérieur général, M. Icard devint directeur du séminaire. Dès 1861, la confiance de Mgr Morlot l’avait appeléau conseil épiscopal et lui avait donné les pouvoirs de vicaire général ; ce qui fut confirmé par Mgr Oarboy et ses successeurs. Conseiller d’un grand nombre d’évêques, il fut invité par Mgr Heriiadou, archevêque de Sens, ù l’accompagner au concile du N’atican, en qualité de théologien. Il y exerça la plus utile influence, consulté qu’il fut par de nombreux évoques, soit de la majorité, soit de la minorité, qui tous avaient pleine confiance dans sa science et sa sagesse, sa prudence et sa modération et dans son amour de l’Église et du saintsiège. On peut apprécier son influence en lisant Le. concile du Vatican, publié en 1919 par M. F. Mourret, qui a eu (^ntrc les mains, avec de nombreuses lettres d’évêques, le Journal que M. Icard écrivait au jour le jour pendant son séjour à Rome. Après le concile il eut à supporter les épreuves de l’année terrible, étant resté à Paris durant la f ?ucrre et la Commune. F-mprlsonné comme otage à la Santé, du 7 avril au 24 mal 1871, il utilisa ces loisirs forcés en étudiant la Somme de saint Thomas et en écrivant cJnurnal(lr ma prison, qui a servi avec d’autres relations à M. R. Clément pour composer Saint-Sulpice pendant la guerre et la Commune, in-8 », Paris, 1909.

En 1875, à la démission de jl. Caval, il fut nommé supérieur général du séminaire et de la Compagnie, et. pendant dix-huit ans de gouvernement, il exerça une action très féconde pour Saint-Sulpice et pour le bien de l’Église. Il mourut subitement le 20 novembre 1893, à l’âge de 88 ans. Son portrait, peint par Salanson, a été gravé par Fleuret.

Dans les différentes fonctions qu’il exerça, il composa plusieurs ouvrages. Au professeur de théologie et de droit canon on doit les suivants : en 183^. V Appendix : De probabilismo, inséré à la fin du t. xi du TheologiiK cursus completus de Migne, col. 14891530. Dans les Études de 1866, t. rx, p. 19, le P. Matignon, renvoyant à cet article anonyme, ajoute : « Nous n’avons pas besoin d’indiquer aux théologiens la source autorisée d’où cette dissertation est sortie. » h’Ami de la religion du 16 novembre et du 28 décembre 1848 contient deux articles : De l’élection des vicaires généraux capitulaires, signés S. S. et, en 1849, du 10 au 26 avril, six articles intitulés : Questions canoniques sur l’état actuel de l’Église de France, et signés H. T. (Henri Toussaint). Son principal ouvrage, Prwlectioncs juris canonici habita : in seminario Sancti Sulpitii annis 1857, 1858, iS5 9, parut à Paris, en 1859, 3 in-Pi. Il eut sept éditions jusqu’en 1893.

Comme directeur des catéchismes il a publié plusieurs ouvrages souvent réédités, qui ont eu une très heureuse influence. Ils ont tous été édités â Paris sous le nom Le directeur des catéchismes de la paroisse Saint-Sulpice. Ce sont : Persévérance chrétienne, ou moyen d’assurer les fruits de la première communion, in-12, 1840 (4 éditions jusqu’en 1877) ; Cours d’instruction religieuse à l’usage des catéchismes de persévérance, des élèves des petits séminaires et des collèges, 2 in-12, 1846 ; la 2eédit., 4 in-12, et les suivantes jusqu’à la 4e en 1875 ; Exposition de la religion chrétienne, mise à la portée de tout le monde, in-12, 1855 ; 4e édition, 1877 ; Explication du catéchisme du diocèse de Paris, pour les enfants de la première communion, in-12, 1857 ; 2e édit., 1874 ; Instructions tirées de l’histoire de l’Église à l’usage des jeunes enfants, in-r2, 1858. Il donna aussi une seconde et troisième édition en 1856 et 1871 de la Méthode de Saint-Sulpice pour la direction des catéchismes, composée par M. Faillon en 1832 et hautement louée par Mgr Dupanloup.

Depuis son élection comme sujjérieur général de Saint-Sulpice, il a donné : Vie intérieure de la très sainte Vierge, recueillie des écrits de M. Olicr, in-12, Paris, 1875 ; 2e édit., en 1880. M. Faillon avait édité â Rome en 1866, en 2 in-S", un ouvrage sur le même sujet, où il accompagnait le texte de M. Olicr de commentaires personnels. Cette œuvre, ajiprouvée par le maître du Sacré-Palais, avait cependant donné lieu à quelques critifjues sur lrsquclles l’auteur composa un mémoire. M. Icard publia un texte plus exact et sans commentaire, qui reçut l’aiiprobation des théologiens et en particulier du cardinal Pie et de Mgr Gay. En 1886, il fil imprimer Traditions de la Compagnie des praires de Saint-Sulpice pour la direc-